30 décembre 2012

Sur la route du président de la République…Val-de-Reuil ?

François Hollande sur le site de l'usine M-Real lors de la campagne présidentielle.
C'est une spécialité lovérienne et «Caséenne». Un événement positif pour l'ensemble du bassin de vie devient un sujet de controverse et de polémique. Il s'agit de la visite de François Hollande dans notre région. Le samedi 5 janvier, à 10 heures (heure prévue au programme) le président de la République entrera dans le musée de Louviers pour parcourir les salles d'exposition consacrée à la vie et à l'action de Pierre Mendès France. Cette visite sera commentée par Claude Cornu, commissaire de l'exposition. J'ai déjà indiqué, sur ce blog, combien cette visite symbolique était importante pour notre ville, ses habitants et combien ce choix de François Hollande avait un sens politique évident eu égard au contexte national de crise économique et sociale et à la conduite des affaires de l'Etat par Pierre Mendès France.
Nous devons nous réjouir, qu'on soit ami avec Franck Martin ou pas, de cette marque d'intérêt pour Louviers et son histoire. Ce jour-là, Martin ne sera pas l'homme d'un clan ou le polémiste en chef, il sera le maire, le premier magistrat de Louviers et nous serons tous à ses côtés pour accueillir François Hollande et lui adresser le salut fraternel de notre ville. Souhaitons simplement que notre maire soit à la hauteur de la tâche et conscient de la solennité de l'instant. Nous écouterons ses paroles avec l'attention qu'elles méritent.
Mais il se trouve qu'à quelques kilomètres de Louviers existe une autre ville — Val-de-Reuil — dont la naissance a été voulue par l'Etat, laquelle a bénéficié d'aides financières importantes pour réussir sa rénovation et sa restructuration dans le cadre de programmes nationaux et régionaux. Ceux-ci ont été conduits sous l'impulsion d'une équipe d'élus locaux et de techniciens engagés. Il est question que François Hollande vienne saluer les efforts collectifs accomplis à Val-de-Reuil. C'est du moins le sens que le cabinet du président de la République semble vouloir accorder à une visite rolivaloise rapide qui se ferait donc avant son arrivée à Louviers. 
Cette visite ne plaît pas au maire de Louviers, pourtant président de la CASE, qui voit là intrigue et manœuvres de la part du maire de Val-de-Reuil «désireux de tirer la couverture à lui» ! Les réseaux sociaux bruissent de la polémique qui va bon train. Les rumeurs abondent. 
Quelle est l'explication ? La présidence de la République a pris contact avec la mairie de Val-de-Reuil afin de s'enquérir des capacités des élus et des services municipaux à recevoir dignement le président Hollande. Si François Hollande vient à Val-de-Reuil, c'est parce qu'il y trouvera plaisir et utilité à vanter le travail que conduit François Lamy, ministre de la ville, et la réussite de ce travail à Val-de-Reuil, exemplaire de ce qu'il faut faire.
Pourquoi y aurait-il nécessairement conflit entre Louviers et l'ex-ville nouvelle ? A Louviers, l'aspect historique et la réflexion politique, à Val-de-Reuil, le concret de cette réflexion puisque la politique c'est d'abord et avant tout la recherche du bonheur des citoyens, non ? Nous connaîtrons, en milieu de semaine, le programme définitif de la visite du président. Alors, Val-de-Reuil, oui ou non ? Nous en reparlerons.

Agglomération Seine-Eure : Il faut débattre au grand jour de l'avenir des régies

Qui est à l'origine du centre nautique : le président de la CASE ou le maire de Louviers ? Les deux mon général ! (photo JCH)
Un article paru récemment dans un quotidien national indiquait que plus de 300 communes ou communautés sont revenues en régie publique au cours des mois passés. Présidents et maires ont donc compris tout l'intérêt qu'il y avait à ne pas renouveler les contrats avec les opérateurs de l'eau et de l'assainissement que sont les grands groupes tels que Véolia, Suez ou d'autres. 
Ces élus, de droite et de gauche (c'est à signaler) ont compris que le contrôle des élus et des citoyens sur la gestion ne pouvait être réel et concret qu'avec le retour en régie publique. Pourquoi des villes comme Paris et Grenoble, par exemple, auraient-elle opté pour la régie publique si le privé avait été capable d'offrir les mêmes services aux mêmes coûts tout en assurant l'avenir. Pourquoi Bordeaux, Toulouse et bien d'autres s'apprêtent-elles à franchir le pas ?
Qui dit contrôle dit transparence des comptes, des engagements et des bilans. Malgré notre demande auprès de la Commission d'accès aux documents administratifs, et malgré le rendez-vous sollicité auprès du président de la commission compétente de la CASE (refusé !) nous n'avons pas pu obtenir l'ensemble des renseignements techniques et financiers concernant la gestion de Véolia sur le territoire de Seine-Eure.
Alors que se profile le mois de février 2015, date d'application de l'arrêt Olivet (voir nos précédents articles) les élus de la CASE ne semblent pas — sauf exception — être demandeurs d'éléments leur permettant de travailler sérieusement sur les scénarios futurs. L'exécutif de Seine-Eure pense avoir trouvé la parade en invoquant des contrats anciens signés en un autre temps : Ah l'héritage ! Pourquoi cette opacité ? Pourquoi cette méfiance à l'égard des associations ? Pourquoi ne pas tout mettre sur la table et débattre au grand jour des affaires qui intéressent chacun et chacune d'entre nous ?
Le problème de l'intercommunalité c'est l'éloignement des citoyens de l'instance de décisions et l'absence de fonctionnement démocratique. J'ignore si le fléchage (1) des futurs élus locaux (vers l'agglomération) apportera une amélioration. Le fait est que les élus et les compétences de la CASE sont très distants des citoyens lesquels continuent, pour la majorité d'entre eux, à s'adresser à leur maire et ses services. C'est d'autant plus complexe que le maire de Louviers est également président de la CASE et qu'il joue habilement des deux fonctions. Qui est à l'origine du centre nautique : le président de la CASE ou le maire de Louviers ? Les deux mon général !
Je reconnais qu'il faut du temps pour intégrer les rôles et les compétences de chaque étage du mille-feuille mais il est du devoir des élus de ne pas oublier d'où ils viennent et qui les a placés là où ils sont.
(1) Les futures listes municipales comporteront des candidats fléchés autrement dit appelés à siéger à l'agglomération.

29 décembre 2012

Et en plus, le poste existait payé 1400 euros mensuels ! Le président de la CASE en a eu pour son argent…

Le personnel de la CASE est venu écouter un président qui les a totalement ignorés. (photo JCH)
L' annonce (voir ci-dessous) parue récemment sur le site de pôle emploi de Louviers et sa région répond aux besoins de médiation-prévention exprimé par le personnel de la CASE dont on connaît les vicissitudes et les angoisses. Contrairement à ce que j'ai affirmé ici, donnant pourtant crédit à l'esprit d'initiative du président de la CASE, il ne s'agit pas de la création d'un poste nouveau mais du recrutement sur un poste existant, ce qui aggrave le cas du responsable de l'exécutif ! 
Il a donc bien tort de jouer les bravaches et de publier sur son site une annonce incomplète sans indiquer le salaire accordé pour cette tâche immense de prévention au résultat plus que contestable puisque, jamais, le climat à la CASE n'a été si mauvais. 1400 euros mensuels ! C'est le mirobolant salaire du mouton à cinq pattes. On comprend que Martin hésite à le rendre public. Un peu plus que le SMIC, un peu moins que son écrêtement ! Sans doute a-t-il quelque raison de se comparer à Thénardier.
Une question vient immédiatement à l'esprit : si le poste existait depuis 2005, si les fonctions définies ci-après étaient remplies, comment en est-on arrivé à susciter des frictions et des inquiétudes aussi vives que celles exprimées par une partie non négligeable du personnel ? « Y a queq' chose qui cloche là-dedans » comme le chantait Serge Reggiani.
La réponse est simple. Occupée à 50% de son temps à la CASE et à 50 % au sein de la ville de Louviers, la personne chargée d'une fonction titanesque ne savait plus où donner de la tête eu égard au mécontentement des personnels de la ville de Louviers, de Seine-Eure et de Seine-Bord ! Le maire-président, une fois encore responsable de cet état de fait, devrait au contraire faire amende honorable, implorer le pardon des offenses, se battre la coulpe…lui qui émarge à plus de 10 000 euros mensuels sans compter les avantages matériels de sa situation.
Au lieu de cela, il ressort les affiches de la dernière campagne cantonale (1) répand calomnie sur calomnie et plutôt que de balayer devant sa porte, s'attaque à ma modeste personne…j'en ai vu d'autres et j'ai le cuir assez épais pour me montrer impassible devant tant de verbalisme. Ce blog continuera de dire tout ce que Martin veut taire ou cacher. 
Je profite d'ailleurs de l'occasion pour saluer ces milliers de lecteurs qui m'accordent intérêt ou confiance. Le nombre de pages vues augmente chaque mois et j'en suis fort heureux.
(1) L'affiche du serpent à sornettes est en quelque sorte le serpent de mer de Martin.Il doit s'agir d'un TOC (trouble obsessionnel compulsif) mais qu'il se rassure, ça se soigne.

Un Conseiller en Prévention (H/F)
CADRE D’EMPLOIS DES TECHNICIENS TERRITORIAUX
Missions principales
Placé sous l’autorité du Responsable du service Relations Humaines, vous serez chargé(e) de :
- Vérifier l’application de la réglementation en matière d’hygiène et de sécurité
- Proposer des solutions
- Suivre les dossiers d’indisponibilité physique des agents
Contenu de la mission
- Analyser les risques professionnels par poste
- Elaborer et mettre à jour le document unique des risques
- Proposer des solutions pour l’amélioration des conditions de travail par l’aménagement ergonomique de certains postes et l’aménagement des locaux de travail
- Elaborer des consignes générales et particulières de sécurité : règlement intérieur, fiches de risques
- Animer des formations, des réunions de sensibilisation et d’information sur l’hygiène et la sécurité
- Vérifier l’application des règles d’hygiène et de sécurité en interne et en externe
- Concevoir et mettre en œuvre des tableaux de bord et indicateurs de gestion
- Participer aux réunions du CHSCT
- Suivre les dossiers des agents auprès du Comité Médical et de la Commission de Réforme en lien avec l’agent en charge de la gestion des carrières
- Accompagner la Responsable des Relations Humaines et la Direction sur les reclassements professionnels à venir
- Venir en appui aux Secrétaires de Mairie et/ou DGS des communes membres pour la rédaction des documents réglementaires
Profil recherché
- Bac + 2 en hygiène et sécurité
- Expérience sur un poste similaire fortement appréciée
- Connaissance du code du travail et de la réglementation santé et sécurité dans les collectivités locales
- Techniques d’analyse des situations de travail
- Fonctionnement et attribution du CHSCT
- Maîtrise de l’indisponibilité physique des fonctionnaires
- Méthode d’évaluation des risques professionnels et techniques de retour d’expérience en termes d’accidentologie du travail
- Respect des obligations de discrétion et de confidentialité
- Veille juridique
- Qualités relationnelles, autonomie, initiative
- Être force de proposition
Contraintes du poste
• Transversalité importante
• Les missions s’exercent dans le respect des principes de Développement Durable et des orientations définies dans le cadre de l’Agenda 21 et du Plan Climat de l’agglomération Seine-Eure
Ce poste est à pourvoir pour le 1er mars 2013.
Renseignements complémentaires auprès de Madame CORDONNIER, responsable du service Relations Humaines
au 02 32 50 89 29.
Merci d’adresser vos CV et lettre de motivation avant le 15 janvier 2013 à :
Monsieur le Président de la communauté d’agglomération Seine Eure
Maison commune, Parc d’activité de la Fringale – Avenue des métiers
BP 117 - 27101 VAL-DE-REUIL CEDEX

28 décembre 2012

La France « otage des otages » : leur vie vaut 90 millions d'euros

La question des otages n'est pas un sujet qu'on peut traiter à la légère. La vie de plusieurs hommes est en cause ainsi que l'angoisse de leurs familles. Depuis plus de trois ans pour certaines d'entre elles, elles attendent de l'Etat des solutions tardant à venir et franchement on ne voit pas comment François Hollande va se sortir de ce guêpier. Car il s'agit bien d'un guêpier.
Qu'il s'agisse de la Somalie, du Mali, de la Mauritanie ou du Nigéria, les preneurs d'otages sont des islamistes intégristes prêt à mourir pour leur cause et à faire mourir des innocents. Yves Calvi, journaliste de la 5, consacrait son émission d'hier à « la France otage des otages. » Les invités faisaient tous le même constat : pour obtenir la libération des otages, il faudra payer et payer cher. 
François Loncle, député, rapporteur de la Commission Sahel de l'Assemblée nationale, rappelle souvent que la somme demandée, au départ, s'élevait à 90 millions d'euros ! De quoi acheter un vrai arsenal de guerre pour agresser des armées régulières (comme au Mali) et financer le terrorisme.
On comprend que le gouvernement y regarde à deux fois avant de céder quoi que ce soit. Mais d'un autre côté, les familles concernées ne comprennent pas que des questions d'argent freinent la libération de Français prisonniers et souffrant mille blessures physiques et morales. D'autant que notre pays a déjà été confronté à des interrogations similaires, au Liban, en Afghanistan, en Irak…là où des otages français ont recouvré la liberté.
Les négociations en cours portent évidemment sur le montant de la rançon et sur l'identité de ceux qui la paieront. Les salariés d'Areva avaient droit à la sécurité et à la protection au Niger. Ils ont quand même été kidnappés.
Il existe aussi la voie de l'emploi de la force. Si par malheur, les salafistes portaient atteinte à la vie des otages, ils s'exposeraient à des représailles immédiates. On ne peut pas imaginer que l'armée française ne soit pas prête, avec ses forces spéciales, à intervenir. Les drones et les satellites permettent de connaître, en temps réel, les déplacements des hommes d'Abou Zeid mais à condition qu'ils sortent des grottes et des abris où ils se terrent. Pierre Camatte, otage de ce chef intégriste et djihadiste pendant 89 jours, le décrit comme un homme froid, déterminé, maître de lui-même. Capable du pire donc. Et ce n'est pas l'aide militaire (seulement des instructeurs) française à l'armée malienne qui va arranger les choses.

« Libération » fait la part belle au combat des salariés de M-Real

Les réembauches se feront à compter de la mi-janvier. (photo DR)
Le journal «Libération» consacre plusieurs pages de son édition d'aujourd'hui aux plans sociaux engagé sur l'ensemble du territoire national et sur les traitements différents choisis pour en amortir le choc. Un long article est consacré à la lutte des salariés de M-Real et narre, par le menu, l'ensemble des actions conduites pour empêcher la fermeture de ce fleuron de l'industrie papetière. Excepté quelques erreurs de détail, l'article reflète bien le sens du combat engagé par l'intersyndicale, CGT-CGC, notamment, un combat relayé par un comité de soutien élargi aux élus qu'il s'agisse de Gaëtan Levitre, François Loncle, Jean-Louis Destans, enfin, élément déterminant dans la victoire (à confirmer) des salariés. Auxquels il convient d'ajouter tous les élus, maires, adjoints, conseillers municipaux de différentes communes.
Le président du conseil général de l'Eure s'est investi au maximum pour sauver M-Real et les emplois. Conscient non seulement de l'aspect emblématique de la lutte (l'usine vit passer François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou etc. pendant la campagne présidentielle) Jean-Louis Destans a aussi tout fait pour sauvegarder un outil industriel performant, sous la pression constante des salariés lesquels ont multiplié les actions spectaculaires pour faire prendre en compte leurs revendications justes et légitimes.
Sans l'accord de l'Etat et du ministère du Redressement Productif, sans l'investissement du préfet de l'Eure, sans le sérieux et l'opiniâtreté des salariés, rien n'eût été possible. 
Le dossier M-Real est aussi un succès plus global. Pour le personnel et les emplois directs, pour les entreprises sous-traitantes, pour les élus de la région et du Département pour l'avenir industriel de la vallée…il eût été plus difficile de réindustrialiser l'axe Seine et de donner crédit à la plate forme multimodale imaginée par la CASE et le pôle métropolitain sans la présence active du site M-Real.
Le président de la CASE avait donc tort quand il affirmait, péremptoire, qu'il ne miserait pas un kopeck sur l'avenir du site industriel. Heureusement, Jean-Louis Destans a fait preuve de courage et d'imagination et réussi à convaincre l'unanimité des élus départementaux du bienfondé du rôle joué par le Département. C'est une leçon qui vaut pour d'autres combats, ailleurs en France, en attendant l'adoption de la fameuse loi dite loi M-Real obligeant un industriel désirant se séparer d'activités rentables à les céder à un repreneur.

27 décembre 2012

François Hollande à Louviers le 5 janvier prochain

(photo JCH)
Sa visite à Louviers se préparait depuis des semaines. La Dépêche d'aujourd'hui l'évoque sans assurer à 100 % que François Hollande sera présent dans notre ville le 5 janvier prochain. François Loncle, mieux informé et à l'origine de cette invitation, assure que le président de la République a choisi de venir visiter l'exposition consacrée à la vie de Pierre Mendès France et qui prendra fin le 7 janvier 2013.
Il était donc temps pour le chef de l'Etat de fixer une date et une heure lui convenant. La période des vœux du président étant moins intense que celle de son prédécesseur, Il est maintenant acquis que le 5 janvier à 10 heures, François Hollande entrera dans le musée de Louviers pour se faire commenter une exposition riche de documents originaux et pour certains exceptionnels.
Rappelons que l'exposition imaginée par Michel Natier, directeur du musée, montée avec le concours de la SED a pour commissaire Claude Cornu, l'un des principaux animateurs de la Société d'études diverses. Ce dernier sera évidemment présent pour accompagner le président dans les différentes salles du musée et commenter les diverses étapes de la vie de l'ancien président du Conseil.
Il n'est pas prévu de discours de la part de François Hollande mais nous serons nombreux à écouter les inévitables commentaires d'un homme fortement inspiré par l'exemple mendésiste, qu'il s'agisse de la conduite des affaires économiques ou ou de l'accomplissement d'un programme politique adopté par les Français à la majorité.
François Hollande bénéficie, lui, des institutions de la 5e République et donc d'une stabilité qui fit tant défaut à l'ancien maire de Louviers, homme d'Etat s'il en fut.

Claude Dumer est décédé. Il avait été l'adjoint du Dr Ernest Martin, ancien maire de Louviers

Claude Dumer (à gauche) avec mon père dans la salle du conseil municipal. (photo JCH)
J'apprends le décès de Claude Dumer en lisant le carnet de La Dépêche. J'imagine que de nombreux Lovériens ne le connaissent pas. Mais ceux qui se souviennent de l'homme ne peuvent qu'être émus et tristes. Claude Dumer fut adjoint au maire aux côtés d'Ernest Martin et l'un des animateurs les plus écoutés du Comité d'Action de Gauche. Comme adjoint, il était chargé de signer les permis de construire et de veiller à la bonne marche du service de l'urbanisme de 1965 à 1969. Fervent partisan de l'union de la Gauche, il avait convaincu le docteur Ernest Martin de rejoindre la liste composée de membres du Parti radical, de socialistes, de sans carte au second tour de l'élection de 1965 qui avait vu Rémy Montagne être élu dès le premier tour avec 12 de ses colistiers. le Dr Martin fit triompher sur le fil (d'un siège) la liste de gauche se réclamant de Pierre Mendès France et de la gauche traditionnelle.
Claude Dumer fut un des plus actifs à réagir à la victoire provisoire de la droite et à exprimer sa volonté de voir naître une liste UDG (Union des Gauches) dont la charte rédigée à plusieurs plumes demeura le credo de nombreux Lovériens pendant très longtemps. Claude Dumer s'était donné le rôle de l'avocat du diable. Toujours vigilant, toujours inquiet de connaître les éventuelles conséquences des décisions municipales. Autrement dit, il n'était ni béat ni ignorant. L'action de la municipalité lovérienne durant les événements de 1968 fut d'ailleurs la preuve d'une profonde proximité sociale et économique avec les couches laborieuses comme on le disait alors. Suite à la défaite de 1969, après la dissolution de l'assemblée communale pour cause de blocage dû à l'attitude des élus communistes, Claude Dumer affirma sa crainte de voir triompher l'esprit de chapelle et demeura attaché aux idées lancées par cette municipalité moderne, ouverte au monde, tournée vers les travailleurs. Claude Dumer soutint Henri Fromentin de 1977 à 1983, encourageant toutes les initiatives en faveur d'une ville de Louviers favorable à la citoyenneté et à l'expression des opinions diverses à gauche dont il aimait réaliser la synthèse.
Les Lovériens de ma génération se souviendront d'un homme intègre, juste et animé de convictions sincères. Sans oublier son humour corrosif et sons sens de l'amitié.

25 décembre 2012

Christine Boutin, la jusqu'au-boutiste de l'intégrisme catholique

Un Noël sans Christine Boutin, c'est une noce sans musique. En affirmant qu'elle était favorable au mariage des homosexuels à condition que ces derniers épousent une personne d'un autre sexe que le leur, elle mérite la palme de la déclaration la plus boursouflée de la fin d'année 2012. Elle ajoute, pour aggraver son cas, que seul le mariage religieux (par définition interdit aux homosexuels) est porteur d'amour véritable. Le reste ne serait qu'union des corps, affaire d'échange matériel en un mot.
Une question me vient à l'esprit ? Que sait Christine Boutin de l'amour, pas de son amour individuel pour les siens mais de l'amour des autres pour les autres ? Que sait Christine Boutin de la passion amoureuse, du discours amoureux, de l'obsession amoureuse entre deux personnes qu'elles soient de sexe différent ou de même sexe.
Je sais bien que les religions monothéistes se sont fait une spécialité, une exclusivité même, de régenter la vie amoureuse de leurs ouailles. De réglementer les unions, les mariages, la reproduction. Que le plaisir est toujours entaché d'un je ne sais quel parfum de soufre qu'il convient de maîtriser, de dominer. 
Christine Boutin est donc une réactionnaire, dans le vrai sens du terme. Elle ignore l'évolution des mœurs, la réalité de notre temps, la sincérité des engagements. Elle combat la différence, qu'elle soit dans le choix d'une sexualité libre et assumée ou dans l'art de vivre sa vie. Elle ignore la part de devenir de chacun et de chacune pour tenter d'imposer des principes surannés, usés, condamnés. Je me souviens de son passage à Louviers, à l'invitation de Bernard Leroy, lorsqu'était discutée la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse. Elle parlait comme une vraie intégriste. Ce qu'elle est demeurée finalement.
Le mariage pour tous est, au contraire, un vrai progrès. Le président de la République en a fait un de ses engagements de campagne, clairement, courageusement. Il est prêt, avec une majorité de parlementaires, à faire inscrire dans la loi, l'union de personnes de même sexe comme en Espagne ou en Belgique, où personne ne trouve à redire. Christine Boutin a la nostalgie d'une France « catholicisée » gouvernée par la tradition. 
Qu'ils descendent dans la rue, soit. Qu'ils manifestent leur désaccord, pourquoi pas ? Qu'ils tentent de nous convaincre du bienfondé de leurs positions, admettons. Les militants du refus du mariage pour tous devront tout de même se plier à la loi de la majorité, celle qui a élu François Hollande pour qu'il applique son programme. N'est-ce pas ce que nous avons fait pendant dix ans sous Sarkozy-Chirac ?

24 décembre 2012

Tapie-Afflelou-Depardieu…les riches se sauvent les poches pleines

Patrick Menucci
Au début, il s'agissait de gagner Londres pour développer ses affaires. Cela ne durerait qu'un ou deux ans, pas plus. A l'arrivée sur le sol britannique, Affelou se lâche. La France ? Une guerre de tranchées…1789, La Bastille, la Terreur, la Révolution. Ce n'est plus mort aux pauvres mais mort aux riches ! On ne les refera pas les nantis. En 1791,on coupait la tête des aristocrates, des commerçants et des riches. Il ne faisait pas bon s'opposer aux maîtres des temps. L'exil était une question de survie. Mais il est gonflé, Afflelou, de comparer la France de 2012-13 à celle de l'époque révolutionnaire. Faut-il vraiment qu'il ait la trouille.
Il n'est pas tout seul même s'il est très minoritaire. Alors que 92 % des Français sont très contents ou contents, tout simplement, de vivre en France, il en est tout de même 5% (les plus nantis) pour avouer leur désir de quitter le pays. Un mobile les guide : préserver leurs privilèges, leur argent, leurs héritages aussi. Ils choisissent la Belgique (comme Bernard Arnaud ou Gérard Depardieu) la Suisse (comme Philippe Hersant) ou Londres (comme Alain Afflelou ou Christian Clavier). Comme ils ont honte de fuir le pays qui les a rendus riches, ils invoquent toutes sortes de prétextes (tranquillité, climat, etc.) sans se soucier le moins du monde du sort de ceux et celles qui vivent avec le revenu vieillesse ou le SMIC. Ils font comme Gérard Longuet avec l'histoire de la guerre d'Algérie : un immense bras d'honneur !
Prenons l'exemple de Philippe Hersant. Ce patron de presse est installé à Genève depuis 2003. Il y a emmené sa famille et sa fortune, évidemment. Et il se trouve un pays, la France, un tribunal de commerce, à Marseille, des banques (françaises) pour accepter de financer la reprise des journaux du même Hersant avec le concours de Tapie et, dans le même mouvement, de s'asseoir sur 160 millions d'euros de créances produits des affaires hasardeuses du fils du papivore.
Patrick Menucci, député de Marseille, fleure l'arnaque : les banques vont afficher un déficit qui les empêchera de payer leur dû aux services fiscaux…si bien que ce sont les contribuables qui financeront la manipulation des larrons Hersant-Tapie. Bien joué n'est-il pas ? Ces gens-là ont des conseillers fiscaux, spécialisés dans l'optimisation fiscale (l'art de payer moins d'impôts) ou tout simplement dans la délocalisation fiscale (l'art de ne pas en payer du tout ou si peu). Il suffit, pour ce faire, de déménager dans les paradis fiscaux, très nombreux en Europe : Belgique, Suisse, Luxembourg, Monaco…Liliane Bettencourt était une reine dans ce domaine.
Tapie affirme — menaçant — qu'Arnaud Montebourg a tout fait pour l'empêcher de reprendre le groupe Hersant. Je suis d'accord avec Patrick Menucci : si c'est vrai, il a bien fait. Car le rôle d'un ministre quel qu'il soit, c'est de préserver les intérêts nationaux et de ne pas encourager l'exil fiscal. Il se trouve qu'un groupe de presse belge (ça ne s'invente pas) était prêt à reprendre le groupe Hersant et à sauvegarder les emplois. Alors qu'on ne vienne pas nous dire que la solution Tapie était la seule plausible.
J'ignore si les députés socialistes vont accepter la demande de commission d'enquête de Patrick Menucci. Celui-ci l'a déposée pour mettre au jour l'ensemble des opérations aboutissant à la reprise de GHM par Tapie. On se rappelle que nanard la grande gueule a d'abord dit oui, puis non, puis oui à nouveau, surprenant tout son monde. Et il voudrait qu'on le croit quand il affirme ne pas lorgner sur la mairie de Marseille…voyou, va !

23 décembre 2012

A propos de la salle pour les ex-Cinram : à quand une maison des associations à Louviers ?

Un certain nombre de camarades s'interrogent sur «ma» capacité d'accueil des communiqués rédigés par les responsables locaux du NPA. Ils considèrent que l'influence des militants de la gauche de la gauche ne méritent pas l'attention que je leur accorde. Je profite de la parution du communiqué ci-dessous pour préciser mon point de vue. Je considère que ce blog peut (doit) être ouvert. Quand le sujet abordé est un sujet d'intérêt général, qu'il exprime une opinion différente de la mienne ou un avis pertinent, peu importe que ceux et celles qui l'expriment soient issu(e)s de l'extrême gauche. 
Prenons l'exemple du texte qui suit. Le manque de salles de réunions confortables et suffisamment grandes est patent (et ne date pas d'hier) à Louviers. Or le maire se désintéresse totalement du sujet. Se préoccuper de créer des salles de réunions lui semble vulgaire voire accessoire. Problème trop petit pour sa grandeur. Il n'est qu'à constater les conditions d'inconfort lors des conférences de la SED dans la salle du conseil municipal. Une salle archaïque où les conseillers municipaux sont tassés comme des sardines et le public parqué en fond de salle sur des banquettes d'un autre âge. On est en 2012, bientôt 2013 et la salle où Pierre Mendès France a été élu maire dans les années trente du siècle précédent n'a pas changé d'un iota. Quel progrès ! Le problème soulevé par le NPA est réel, il trouve donc logiquement sa place sur ce blog.
La salle du conseil municipal n'est plus adaptée aux nécessités du temps.

« Les licencié-e-s de Cinram et leur association veulent une salle correspondant à leurs besoins. C'est bien le moins. Après leur lutte acharnée, le dos au mur. La municipalité solidaire à bon compte n'a su leur proposer qu'une petite salle dans laquelle ils s'entassaient encore récemment à une trentaine. Il se trouve que c'est aussi la salle des oppositions municipales que le NPA utilise quasiment seul. (1)

Nous sommes bien placés pour connaître les problèmes de cohabitation, car nous l’avons aussi pratiquée un temps avec le club d'astronomie. Nous étions bien sûr prêts à partager ce local avec les Cinram, mais pas aux conditions imposées par la mairie : deux heures d’utilisation tous les quinze jours. Insuffisant pour notre travail municipal.
Nous avons donc demandé un autre local. Aucune réponse avant le conseil, car le maire avait besoin d’utiliser notre refus pour dénoncer à grands cris notre prétendue incapacité à côtoyer des ouvriers. Pitoyable tentative de faire oublier le fameux "Je ne parierai pas un kopeck sur M-real!" Chez Cinram, il ne s'est pas passé un jour sans que les militant-e-s du NPA soient à leur côté, et la nuit aussi, apportant leur savoir-faire et leur solidarité. Ceux qui versent une larme de crocodile sur leur sort ne peuvent pas en dire autant.
Alors, aujourd'hui encore, solidaires des ex-Cinram, qui valent mieux qu'une petite salle au deuxième étage du manoir de Bigards car Louviers, ville modèle comme chacun le sait, n’a toujours pas de maison des associations. »
NPA Seine-Eure

(1) quasiment est l'adverbe qui convient car la section socialiste de Louviers utilise aussi cette salle.

22 décembre 2012

A Gérard Depardieu : fume c'est du belge !


Bernard Tapie, toujours lui, accuse le cabinet du ministre du redressement productif d’avoir tenté de l’empêcher de mettre la main sur le groupe Hersant Médias dans le sud de la France. Est-ce vrai ? Le ministre a rapidement démenti. Est-ce plausible ? Compte tenu du passé-passif de Tapie, il ne m’étonnerait pas qu’Arnaud Montebourg ait cherché à favoriser une reprise industrielle économiquement viable et éthiquement fiable.
On connaît Tapie. Il ne change pas et ne changera pas. Il a toujours su capitaliser les aspects rentables des rachats d’entreprises dans lesquels il est devenu expert et sacrifier sans aucun scrupule ce qu’il jugeait inutile à ses bonnes affaires. Les salariés au tapis se compte par milliers. Tapie est le symbole du tout fric. Son alliance avec Hersant est le produit d’un double calcul : tirer le maximum de profit de l’outil, avoir le moins d’emmerdements possibles avec les salariés.

Quand il débarque, il a toujours le même discours, tout miel, tout doucereux. Les mois passants, il revient sur ses promesses et ses engagements. D’ailleurs ni les journalistes, ni les ouvriers du livre ne se font d’illusions. Ils souhaitent simplement faire leur métier tout en sachant que tôt ou tard, le pire l’emportera.

Catherine Deneuve a trempé sa plume (elle ou son nègre) dans le vinaigre de la libre parole. Elle fustige — tout comme son copain Luccini — les propos de Philippe Torreton dans les colonnes de Libération sur le départ de Gérard Depardieu à Néchin (Belgique). Le postulat est simplissime : Depardieu est une star, un mythe intouchable, un grand acteur, doté d’une filmographie aussi large que le personnage. On n’attaque pas impunément un monument du cinéma français. « Couché Toretton, tu es qui pour t’adresser ainsi à notre gégé national ? » D’autant que Catherine Deneuve ne répugne pas à faire des ménages, ici ou là, dans un stade algérien par exemple bien payé par un grand patron.

Torreton est comme tout un chacun, sa parole est libre et son jugement autonome. Il a quand même le droit de déclarer qu’avant d’être tout, Depardieu n’était rien. Et qu’avant de devenir une star richissime, Gégé a bénéficié du système français, l’un des plus protecteurs pour le cinéma hexagonal et l’un des plus prolifiques pour la création. Non, Depardieu n’est pas intouchable. Il l’est encore moins depuis que le Tsar Poutine veut l’accueillir à bras et chéquiers ouverts en Russie. Une Russie libre, comme on sait, la Russie de Tchétchénie et de Géorgie, la Russie antisémite et impérialiste, beurrrk…

Le site d’informations Mediapart a publié, hier, le nom de son informateur. L’ancien maire (UMP) de Villeneuve-sur-Lot a donc reconnu être celui dont le répondeur téléphonique a enregistré l’aveu involontaire de Jérôme Cahuzac, titulaire d’un compte chez UBS en Suisse. Bien que le ministre du Budget ait essayé de nier les faits à diverses reprises et souvent maladroitement, il reste peu d’espace pour le doute. D’ailleurs, le site Mediapart ne lâche pas sa proie puisqu’il annonce qu’une direction des impôts de l’ile-de-France a ouvert une enquête fiscale, ces jours derniers, concernant M. Cahuzac et son ISF des trois dernières années. Dans ses déclarations, il aurait minoré le prix des propriétés qu’il possède à Paris, avenue de Breteuil, là où le prix moyen du m2 vaut plus de 13 000 euros. Il est bien évident que le gouvernement ne peut qu’être gêné aux entournures…par la tournure de l’affaire Cahuzac puisqu’il est difficile d’imaginer que le ministre donneur de leçons puisse échapper lui-même à la rigueur qu’il demande pour les autres.



La salle des délibérations du conseil
Le président Sarkozy a-t-il financé le candidat Sarkozy ? La commission des comptes de campagne composée de neuf magistrats indépendants de la cour de Cassation, du Conseil d’Etat et de la Cour des comptes, a rejeté le compte de campagne présenté par le trésorier de Nicolas Sarkozy, candidat UMP lors de la dernière élection présidentielle. La commission a jugé, comme nous étions nombreux à le dire à l’époque, que certains déplacements et discours de Nicolas Sarkozy étaient des discours de campagne électorale (avant sa candidature officielle du 15 février 2012) et ainsi que les dépenses engagées devaient figurer dans son compte de campagne.

Les dirigeants de l’UMP crient au coup monté, à un mauvais tour des socialistes au lieu de balayer devant leur porte. Plus grave, l’UMP va faire appel de cette décision devant le Conseil constitutionnel présidé par Jean-Louis Debré, dont Nicolas Sarkozy est membre et qui comprend plusieurs autres membres désignés par lui-même ! Cette anomalie devra être réparée par une loi qui interdira aux anciens présidents de devenir membres à vie du conseil des sages de la République.



Revenons à nos moutons et à Louviers. Lors du vote du budget, lundi dernier, le maire a proposé un programme d’investissements surtout axé sur le renouvellement urbain de l’ancienne ZAC de la justice. Cela, on ne peut le lui reprocher. D’un autre côté, les 160 000 euros consacrés à la vidéosurveillance ne sont pas anecdotiques. Ils représentent deux points d’imposition alors que cette dépense est à la fois inutile et sans effet réel sur la délinquance. Comme chacun sait, le maire de Louviers sait humer l’air du temps et prendre les bons virages. Tant que la vidéosurveillance sera populaire — du moins c’est ce qu’il croit — il continuera de truffer les places et les rues de caméras soi-disant dissuasives. Electoralement, c’est payant. Comme disait La Rochefoucauld « il y a des gens qui, par une sorte d’instinct dont ils ignorent la cause prennent toujours le bon parti. »



Le NRA, le lobby américain des armes à feu a rendu public son diagnostic sur l’atroce faits divers avec 27 morts dont l’assassin lui-même, un jeune homme quelque peu dérangé : « donnez des armes aux bons, ils pourront tirer sur les méchants. » Le problème c’est que les bons peuvent devenir des méchants et réciproquement. Est-on bon pour la vie entière ? La psychologie nous enseigne que la maladie peut survenir n’importe quand chez n’importe qui et que le sadisme ou l’envie de tuer peut transformer les hommes et les femmes demeurés longtemps sur le fil du rasoir. Il est rare que les crimes collectifs soient l’œuvre de gens agissant par intérêt ou par sentiment. Mon père me disait : « n’aies jamais d’arme chez toi, ainsi tu n’auras pas l’intention de t’en servir. » je préfère ce diagnostic-là.




21 décembre 2012

Le ticket restaurant ne nourrira pas le personnel de la CASE en 2013

Les élus se sont montrés pingres hier soir à la CASE. (photo Jean-Charles Houel)
Pourquoi changerait-il ? Tout va bien pour lui. A Louviers, il fait voter des dizaines de milliers d'euros pour installer l'inutile vidéo-surveillance tandis que l'école Jules Ferry patiente dans les cartons sans un mot de sa majorité et surtout sans un mot pour les parents impatients. A Val-de-Reuil, le président de la CASE marche sur du velours. gauche, droite, tout le monde s'embrasse, se tape sur l'épaule, se congratule, droite et gauche complices pour adopter le taux de base du ticket restaurant mais seulement à partir de 2014 parce que la prime du personnel de 2012 est versée en 2013 (?) et que le budget ne permet pas de donner deux avantages la même année. Foutaises que tout cela. On ne fera croire à personne que les finances de la CASE ne permettent pas, dès le 1er janvier 2013, de faire que le personnel de Seine-Eure soit traité à parité avec le personnel de Seine-Bord titulaire dès le 1er janvier prochain au sein de « CASE 2-0 » comme dirait le président suite à la fusion des deux EPCI et bénéficiaire des-dits tickets. (1)
Il y a autre chose d'évidemment plus profond dans ce choix « petit bras. » On ne peut pas clamer partout que les fonctionnaires de la CASE travaillent jour et nuit — un travail dantesque dixit Franck Martin — pour préparer la nouvelle assemblée créée le 1er janvier 2013, les nouveaux contrats, les nouvelles conventions et leur accorder du bout des lèvres le taux de base minimum du ticket restaurant…en 2014. Le fait d'utiliser les services d'une SCOPE (Chèque restaurant) ne lave pas le caractère pingre, étriqué, de ce choix patronal.
C'est d'autant plus bizarre que Franck Martin, comme d'habitude, s'est autoglorifié, autofélicité, de « toutes les bonnes » nouvelles qui tombent comme à Gravelotte. Premiers dans l'Eure à avoir corrigé les votes sur la CFE ! En Haute-Normandie, en France pour le diplôme Citénergie ! Que dis-je en France, dans le monde entier…avec la modestie qui le caractérise et en fait une caricature d'élu suffisant autant qu'insuffisant. Un peu de largesse ne ferait de mal à personne surtout pas au personnel.
Ce dernier était venu en nombre, au fond de la salle hier soir, pour entendre les élus sur les choix proposés. Ils n'ont rien entendu puisque personne n'a demandé la parole pour saluer les vingt personnes présentes, d'abord, puis pour s'inquiéter, par exemple, de la gouvernance au sein des services de la CASE. Ce blog est témoin des plaintes et des inquiétudes exprimées par certains membres du personnel de la CASE eu égard à des comportements jugés par trop autoritaires. 
Rien n'a été dit sur le malaise réel que vit une partie de ce personnel, malaise nié par le président invoquant au contraire à chaque occasion comme de nombreux chefs d'entreprises le font tous les jours « une fragilité individuelle » et les « problèmes personnels des agents. » Il aura beau assurer son DGS de toute sa sympathie, rien ne changera, alors même que 106 délégués vont être conduits à siéger en 2013 et que 240 agents auront la responsabilité d'une tâche collective d'intérêt général. Pas de doute, il faudra être à la hauteur. L'autosatisfaction du maire-président de la CASE masque en réalité une difficulté relationnelle patente. Elle s'exprime ou par le mépris ou par la provocation. Dans un cas comme dans l'autre, il est permis de s'interroger sur la légitimité d'un tel comportement.
(1) Circulez, y a rien à voir ni à toucher, sauf l'écrêtement des indemnités du maire-président qui ne sort pas de la famille. Ah mais, touche pas au grisbi s…

20 décembre 2012

Avec Tapie les journalistes du sud de la France ont du mouron à se faire

Les journalistes du sud de la France ont du mouron à se faire. Bernard Tapie avec la complicité de la famille de Philippe Hersant (encore un exilé fiscal) et l'aide d'un groupe de plusieurs banques vient de se porter acquéreur du groupe de presse Hersant Media pour 50 millions d'euros. On sait d'où vient l'argent. Tapie n'a-t-il pas bénéficié du scandaleux arbitrage lui attribuant plus de 300 millions d'euros (net) d'argent public dans l'affaire du Crédit Lyonnais ? Une affaire toujours pendante devant la justice et mettant en cause les décisions de Christine Lagarde, ancienne ministre des finances de Nicolas Sarkozy dont Tapie est un admirateur fervent.

Spécialiste des reprises de canards boiteux (1) l'expression ne s'applique pas précisément au rachat en cours dans la mesure où certains des journaux rachetés gagnent de l'argent et permettent à Tapie de devenir le propriétaire d'un solide foncier et d'outils industriels performants à Marseille et ailleurs en PACA. Tapie n'est ni philanthrope, ni naïf.
Plus intéressant est de chercher la raison qui a poussé « nanard la grande gueule » à devenir patron de presse. Qu'a-t-il derrière la tête, quel est son projet ? Connaissant l'animal, on ne peut pas imaginer que bien faire tourner une entreprise de presse soit le mobile principal de cet histrion théâtreux. Tapie est un homme d'affaires, affaires financières, affaires politiques, affaires tout court. S'il rachète un groupe de presse, c'est bien pour en user en groupe de pression, en groupe d'influence dans une région où il n'a pas laissé que de bons souvenirs. 
En souvenir du Phocéa
L'ancien patron de l'OM doit vivre avec les mois qu'il passa en taule pour avoir truqué un match contre Valenciennes. Il doit vivre avec ses velléités de devenir député des Bouches-du-Rhône, une aventure dans laquelle il échoua, il doit vivre aussi avec l'espoir de jouer un rôle lors des prochaines élections municipales.Car le virus politique le démange et il a une revanche à prendre contre tout le monde. A un an de l'ouverture de la campagne électorale, Bernard Tapie inquiète la droite et ne rassure pas la gauche. Marseille est une ville compliquée. Le système Gaudin le dispute au système Guérini. Cette capitale régionale fait envie. Sa démographie, sa géographie, son histoire, en font un symbole qui comptera dans le bilan des victoires et des échecs de mars 2014. Et comme le populisme a bonne presse, si j'ose dire, dans la France de 2103, on peut imaginer un Tapie vantant les idées de Patrick Buisson et jouant sur les peurs racistes et xénophobes. Il trouvera bien une formule « genre pain au chocolat interdit le jour du Ramadan » de son ami Copé pour attirer les voix des petits blancs très nombreux dans le sud.

Pensons un instant aux professionnels des journaux du sud et des Antilles. Avoir comme patron Bernard Tapie ne va pas être simple. Celui-ci ne s'embarrassera ni de réunions ni de négociations. Il gérera comme il a toujours géré : avec le verbe haut et la formule assassine. Oui, décidément, les journalistes du sud de la France ont du mouron à se faire.
(1) Sur les conseils de son ami avocat Jean-Louis Borloo, Tapie a connu la période faste des rachats d'entreprises en souffrance qui ne duraient que ce que durent les « coups », l'espace d'un licenciement collectif comme chez Wonder à Louviers.

Les Pétroplus attendent des décisions favorables à l'emploi


Les Pétroplus à la fédé de l'Eure du PS dont Dominique Sentis (à gauche). (photo Jean-Charles Houel)
Les « Pétroplus » à la fédération socialiste de l’Eure. A l’initiative de Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral, Richard Jacquet, secrétaire fédéral aux entreprises, des salariés de la raffinerie Pétroplus (située près de Rouen) dont Dominique Sentis, l'auteur du livre "Debout ! Au coeur de la lutte des Pétroplus" et Yvon Scornet, représentant de l'intersyndicale, ont raconté, lundi dernier à Evreux, leur combat mené depuis plus d’un an contre la fermeture de la raffinerie. Ils ont également exprimé leur espoir d’aboutir à une solution pérenne pour l’activité et l’emploi des salariés de cet outil industriel performant.
Marc-Antoine Jamet confirme : « Après M-Real, il faut se battre pour que les salariés de Petroplus obtiennent rapidement des décisions favorables, en particulier de la part du tribunal sur le dossier Net'Oil. La mobilisation ne doit pas cesser et doit encore grandir. Tous solidaires dans la lutte. La raffinerie de Petit-Couronne doit vivre ! »
A l’évidence, rien n’est acquis. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, Laurent Fabius et Guillaume Bachelay, élus régionaux se battent au quotidien pour sauver ce qui peut encore l’être. Les quelques socialistes venus écouter les messages des travailleurs en lutte devront le relayer et porter leur parole partout où la gauche doit modifier le cours des choses et refuser la résignation.

19 décembre 2012

Les dirigeants de la CASE ont enfin entendu le cri d'alerte du personnel


Les dirigeants de la CASE ont enfin entendu le message que leur a adressé le personnel en utilisant la voix de ce blog. Alors que divers commentaires mettent en cause la surdité de l’encadrement face à une détresse réelle mais non reconnue officiellement, je découvre une offre d’emploi « actualisée le 18-12-12 » parue sur le site de Pôle emploi sous la référence 001BKDD visant au recrutement d’un intervenant « prévention des risques professionnels. »
La description de l’offre permet de mesurer le chemin parcouru en quelques jours par l’exécutif de la CASE : « sous l’autorité du RH, vous analysez les risques professionnels, proposez des solutions pour l’amélioration des conditions de travail, animez des formations et réunions de sensibilisation sur l’hygiène et la sécurité. Vous participez aux réunions de reclassement professionnel. »
Les spécificités demandées sont nombreuses et précises. Elles concernent, notamment, l’aménagement des postes et des conditions de travail, la démarche d’amélioration continue, la participation à l’élaboration d’une stratégie de communication interne et externe et l’accompagnement de sa mise en œuvre, la définition de la politique de développement durable, d’un plan d’action qualité… etc. etc.
Le contrat proposé est un CDI basé à Val-de-Reuil et le niveau de formation exigé correspond à un poste de technicien dont le salaire indicatif est de 1453 euros mensuels sur 12 mois. Il n’est pas précisé si c’est du brut ou du net. Pour 35 heures hebdomadaires, j’attendais un salaire sensiblement plus élevé compte tenu de l’importance de la tâche mais celle-ci n’est sans doute pas évaluée à sa juste valeur par ceux qui proposent ce recrutement…comme quoi !
Pour le personnel inquiet, cette proposition de recrutement est évidemment une première victoire. Elle démontre que la situation actuelle n’était plus tenable et que l’encadrement s’est montré débordé. J’ignore si Franck Martin évoquera ces problèmes de gestion humaine, jeudi soir lors de la réunion plénière de la CASE, mais il m’étonnerait que le personnel ne soit pas dans l’attente d’un geste fort et de propos apaisants après les appels lancés ces derniers jours.

Le rapport de Didier Sicard : pour que la mort soit dans la vie


Le professeur Didier Sicard (DR)
Le rapport de Didier Sicard sur la fin de vie est publié au moment même où je suis personnellement touché par le décès d’une personne plus que proche puisqu’il s’agit de ma mère partie ces jours derniers. Sans entrer dans le détail de mon histoire privée, et conformément à l’idée que je me fais de ce blog — outil d’information générale — je souhaite apporter un éclairage sur le rapport Sicard que le président Hollande a décidé de transmettre dès aujourd’hui au comité national d’éthique afin d’en envisager l’application en totalité ou partiellement.
Que retenir de ce rapport sur la fin de vie ? Que la personne appelée à mourir est la personne la plus faible du monde. Qu’elle souhaite passer « de l’autre côté » entourée de ses proches, de ses amis, sans souffrance et avec un maximum de dignité, de liberté et d’humanité.
Dans son rapport, le professeur Sicard récuse l’euthanasie active (le «don» de la mort brutale qui existe dans certains pays européens) il propose une sédation progressive pour les personnes en phase terminale pour raisons de maladie ou de vieillesse. Sédation progressive c’est-à-dire endormissement comateux définitif sans souffrances physiques. Ce que la loi Léonetti (qui était déjà un gros progrès) induisait sans le dire, le rapport Sicard le dit. C’est toute la différence.
Ces constats impliquent une réflexion approfondie de la part des médecins et du personnel infirmier en première ligne, mais pas seulement. Accompagner une personne jusqu’à la mort implique, en établissement hospitalier ou en maison de retraite, des conduites collectives responsabilisant les oncologues, les ergothérapeutes, les psychologues, les médecins généralistes, les infirmier(e)s, les aides soignant(e)s, le personnel d’entretien, de restauration, d’animation et évidemment de direction. Tout un collectif travaillant au service d’une même cause : le bien être et le respect de la personne. La famille étant associée et consultée, elle se trouve face à ses choix philosophiques, religieux, éthiques. Conformément aux préconisations de la commission Sicard, la famille doit se situer en amont du «commencement de la fin» et intégrée au processus aboutissant à l’inéluctable. Le professeur Sicard a raison d’insister pour que la mort soit dans la vie.
Je dois l’avouer, j’ai été impressionné par l’attention, le dévouement, l’engagement des différentes équipes de soins ou d’accompagnement. Voir mourir est une chose auquel chacun est un jour confronté, « aider » à mourir en est une autre. Qu’on me comprenne bien, aider ne veut pas dire donner la mort. Aider veut dire entrer dans la complexité des personnalités, des choix, les argumenter et les appliquer. C’est cela le concept d’« humanitude ».
Est-ce sans douleur ? Sans souffrance ? Certes non. On ne quitte pas la vie sans regrets. On n’abandonne pas ses personnes chères sans remords. Comme l’immortalité n’est pas de ce monde, maîtriser sa propre fin apparaît comme l’ultime acte libre de chacun d’entre nous. A la loi de nous le permettre même si c’est difficile, surtout si c’est difficile. Certains adoptent la voie suicidaire, d’autres laissent des consignes, d’autres encore, choisissent de ne pas choisir. Qui blâmera qui ? L’important est que cette nouvelle loi prenne bien en compte avec harmonie le désir des appelés au trépas et la compassion de ceux qui restent.

18 décembre 2012

Et il ne s'agit pas belgophobie…

 Phlippe Kuntz écrit :
« Je réagis à cette chronique sur le triste (... vous avez dit minable ?) départ de Gérard Depardieu outre Quiévrain - comme disent les cyclistes - parce que... de Belgique il est question !
Je fais partie des militants PS de l'Eure qui ont été manifester dimanche 16 décembre à la Bastille pour cette belle et noble cause du "oui à l'égalité" pour le mariage, l'adoption et la procréation médicalement assistée.
J'y suis allé avec ma femme, ma fille et sa compagne et c'était pour nous quatre l'occasion d'exprimer combien notre société a besoin de repères qui soient les mêmes pour tous : que ce qui est bon pour les "hétéro" le soit aussi pour les "homo", sans distinction de taille, de poids ou de couleur de peau !
Mais la concomitance de cette manifestation réussie avec l'exil belge - et doré - de Depardieu m'amène à compléter le propos : dans quelques mois nous aurons tous oublié, sans lui pardonner, ses outrances en matière fiscale et sa complaisante domiciliation dans une commune tristounette et limitrophe de Lille où j'ai vécu mon enfance.
Et notre "cher" Gérard ne contribuera plus alors à faire le bonheur et le gagne pain de nos humoristes toujours en mal de nouvelles proies.
Mais pendant ce même temps et plus longtemps encore, qui pourra oublier, sur le plan de la procréation médicale assistée, que la Belgique aura été terre d'accueil, fertile, pour toutes celles qui, ne trouvant pas en France le cadre légal indispensable, auront cédé à cette... commodité européenne ?
Et que l'on ne m'accuse pas en tenant ces propos d'une quelconque "belgophobie" : beaucoup de mes aïeux, belges de naissances, sont enterrés près de Charleroi (province de Namur) et de Visé (province de Liège) : je sais de quoi je parle, tant sur le plan fiscal que sur le plan humain.
Et j'ai de plus en plus de mal à ne pas privilégier le plan humain. »

17 décembre 2012

Finir avec Nadine Morano pour avocate, quelle tristesse

(DR)
A priori, je ne souhaitais pas épiloguer sur le départ de Gérard Depardieu pour la Belgique. Tellement navrant. Comme il le déclare lui-même dans le journal du Dimanche, il a le droit d'être respecté, alors respectons le. Il n'empêchera pas que les premiers mots et sentiments qui viennent pour commenter cette « expatriation fiscale » ne sont pas forcément gentils. Gégé a donc raison de prendre ses précautions. 
Qu'a-t-il voulu exprimer en s'en prenant à Jean-Marc Ayrault et François Hollande l'un des deux l'ayant, au passage, traité de « minable » ? Il dit vouloir rendre son passeport français. Tant qu'il n'est pas citoyen belge (il a cherché sollicité cette nationalité aujourd'hui) Gérard Depardieu est français et comme tel, il a droit à sa nationalité. Certains se sont battus et sont morts pour demeurer Français ou pour le devenir. L'acte de patriotisme économique demandé par le gouvernement à tous les citoyens nationaux et notamment aux plus favorisés ne fait que répondre à l'article 13 de la déclaration des droits de l'homme : « Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.» Voilà qui est clair et net : chacun doit contribuer à l'effort commun en fonction de ses facultés et de ses moyens. N'est-ce pas M. Cahuzac…
Gérard Depardieu préfère perdre ses droits de Français et ne pas avoir à en remplir les devoirs. Quelle conception de l'intérêt général ! Quelle exemplarité ! On se devait d'attendre une autre attitude de la part d'un grand artiste (sans doute) alors qu'il nous donne le spectacle d'un homme aujourd'hui à la dérive. Son addiction à l'alcool n'est d'ailleurs pas pour rien dans ses conduites parfois agressives. Conduire en état d'ivresse risque d'entraîner du malheur et de la souffrance pour d'autres que lui. Quand il affirme qu'il bénéficie d'un traitement médiatique spécial, il a raison. Depardieu est lui-même spécial. La mise en vente de son hôtel particulier à Paris pour 50 millions d'euros en fait un très riche dont le seul objectif est de rester très riche et de l'être toujours plus.
Qu'il ne se plaigne pas. L'Europe fiscale lui permettra d'échapper aux rigueurs de la crise quand tant d'autres n'ont évidemment pour choix que de payer leur dû à l'Etat. Jouer sous la direction de Marguerite Duras et finir avec Nadine Morano pour plaider sa cause, quelle tristesse !

16 décembre 2012

Sergio Corbucci et le cinéma à Louviers

Suite à mon billet sur la situation du cinéma à Louviers, M. Sergio Corbucci m'écrit : 
« La programmation du cinéma de Louviers est à l'image de celle des autres cinémas de la région : très commerciale, peu tournée vers l'étranger avec ce qu'il y a de pire pour les cinéphiles, une absence de films projetés en version originale. La direction pourrait objecter que c'est ce qui marche, qu'il faut rentabiliser les installations et que c'est sans doute ce qu'attend une grande partie du public lovérien. Elle n'aurait pas tort.Néanmoins, le rôle d'un cinéma comme Louviers est d'attirer un public large, pas seulement adolescent, pas seulement lovérien, en innovant, en proposant des films qui passent peu en province, en variant les genres, en permettant aux plus jeunes comme aux plus âgés de revoir des films qui ont compté dans l'histoire du cinéma, en proposant des séances en version originale (les jeunes parleraient mieux anglais). Tout cela suppose de s'informer, de prendre des risques et de s'intéresser au cinéma, à son histoire et pas seulement au nombre d'entrées réalisées ce qui n'est d'ailleurs pas antagoniste, loin de là. Quant à la 3D si vantée, elle n'apporte pas grand chose de plus si ce n'est un bon mal de tête à la fin du film et quelques euros en moins dans la poche des spectateurs.»

Exigeons le droit de vote des étrangers aux élections locales dès 2014

Le suffrage universel a été une longue conquête dans l’histoire de la République. Si, en 1793, lors de la Révolution, la première République en adopta le principe, il fut réellement mis en œuvre par la IIe République, après la Révolution de 1848. Mais le suffrage resta limité aux hommes jusqu’en 1944, lorsque fut enfin instauré, à la Libération, le droit de vote pour les femmes. Trente ans plus tard, en 1974, l’âge du droit de vote fut abaissé de 21 à 18 ans. En 1998, les étranger(e)s citoyen(ne)s des pays de l’Union européenne résidant en France ont été admis(es) au vote et à l’éligibilité pour les élections municipales et au Parlement européen.
En mai 2000, l’Assemblée nationale vote une proposition de loi accordant le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales pour les étranger(e)s extracommunautaires, qui résident légalement sur le territoire depuis cinq ans au moins. Le Sénat, à son tour, le 8 décembre 2011, adopte cette même proposition. Il reste à mettre en œuvre la révision constitutionnelle nécessaire. De nombreux(ses) responsables politiques de gauche, et aussi du centre et de droite, se sont exprimé(e)s en faveur de ce droit.
En 2012, lors des élections présidentielles et législatives, la nouvelle majorité a inscrit cette réforme dans son programme. Conformément à ses engagements dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre, en juillet puis en septembre, a promis qu’il y aurait un projet de loi en 2013. Près de deux millions et demi d’étranger(e)s extracommunautaires vivent et travaillent dans des communes où elles/ils participent à la vie locale et paient des impôts. Nombre d’entre elles/eux sont responsables d’associations, délégué(e)s de parents d’élèves, délégué(e)s syndicaux(cales)...
La vie locale est un lieu essentiel de la vie démocratique et il n’existe aucune raison  pour que toutes celles et tous ceux qui résident sur ces territoires n’y participent pas de façon égale. Il est temps de franchir une nouvelle étape pour l’élargissement du suffrage universel, la démocratie, la cohésion sociale et pour l’égalité des droits. Les promesses électorales faites depuis plus de trente ans, approuvées par les électeurs(trices) à au moins quatre reprises, depuis 1981, doivent maintenant être tenues. Nous appelons à la mobilisation citoyenne pour que cette réforme, essentielle pour une République ouverte et fraternelle, soit mise en œuvre dès les élections municipales de 2014. 
Monsieur le président de la République, nous vous demandons d'engager le processus de révision constitutionnelle permettant d'instaurer le droit de vote et d'éligibilité pour nos concitoyen(ne)s résident(e)s étranger(e)s aux élections locales, dès les municipales de 2014. Cet impératif d'égalité et de démocratie est urgent !

Premiers signataires :
Associations : Aseca – Lettre de la citoyenneté, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association des Marocains de France (AMF), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association nationale des élus communistes et républicains (Anecr), Association pour une citoyenneté européenne de résidence (Acer), Attac France, Banlieues actives, Cedetim, Collectif pour l’avenir des foyers (Copaf), Collectif « Votation citoyenne », Conseil français de la citoyenneté de résidence (Cofracir), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), France terre d’asile (FTDA), Ipam, Les Indivisibles, Ligue de l’enseignement (LE), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Ruptures, Solidarité laïque, SOS Racisme, Union des Tunisiens pour l’action citoyenne (Utac).
Syndicats : Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Fédération syndicale unitaire (FSU), Syndicat des enseignants (SE-Unsa), Syndicat de la magistrature (SM), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union syndicale Solidaires.
Partis politiques : Europe écologie les Verts (EELV), Front de gauche (Convergences et alternative (CetA), Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), Gauche anticapitaliste (GA), Gauche unitaire (GU), Les Alternatifs, Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti communiste français (PCF), Parti de gauche (PG), République et socialisme (RetS), Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF), Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti radical de gauche (PRG).



15 décembre 2012

Serge Berstein évoque l'hostilité de PMF aux institutions de la 5e République

Serge Berstein à Louviers. (photo Jean-Charles Houel)
Brillant, lumineux, pédagogique. Serge Berstein, de l'avis même de ses anciens étudiants présents dans les salons de l'hôtel de ville de Louviers, vendredi soir, est tout cela à la fois. Autant dire qu'il s'agit d'un professeur talentueux (1) capable de faire des émules et de susciter le plus grand intérêt. A l'occasion de la dernière conférence donnée par la SED dans le cadre de l'exposition consacrée au musée de Louviers à Pierre Mendès France, Serge Berstein avait pour sujet d'éloquence : « Pierre Mendès France et les institutions de la 5e République ». Autrement dit, Pierre Mendès France et sa vision de la politique ainsi que ses rapports avec le général de Gaulle.
Avant de remuer le fer dans la plaie de ce que fut l'opposition farouche, implacable, constante de PMF à l'égard des institutions de la 5e république, Serge Berstein a rappelé le passé de Pierre Mendès France, celui de l'enfant juif, de l'étudiant bien doué, du jeune avocat membre du parti radical…au député de Louviers battu en 1958 en pleine vague gaulliste et en pleine guerre d'Algérie. Il a rappelé les convictions profondément républicaines d'un homme qui devait être la seule grande figure de la 4e République, le seul à même de laisser penser que cette République valait mieux que ce qu'elle fut. Le seul, au fond, à croire que la 4e république mourrait de ne pas avoir su se réformer, se revivifier même si PMF, très populaire en 1956, ne fit rien pour susciter autour de lui un mouvement d'adhésion (2) qui eût pu changer l'histoire de notre pays.
Républicain, légitimiste, parlementariste, convaincu du rôle essentiel du peuple et donc du citoyen dans le fonctionnement démocratique, Pierre Mendès France n'a jamais pu se faire à l'idée gaulliste d'un exécutif supérieur au législatif. Il a refusé tout ce que le général de Gaulle proposait : une constitution dotant le président de la République de pouvoirs exorbitants (dissolution et article 16 notamment) et qui plus est adoptée par référendum et non par une assemblée constituante, élection du président au suffrage universel faisant entrer la république dans l'ère du césarisme et d'une forme de monarchie. Les événements du 13 mai 1958 demeureront une tache sur l'uniforme du chef de la France libre pour lequel PMF avait eu pourtant admiration et respect.
Jamais, pour autant, Pierre Mendès France n'a accepté de céder sur ses principes. Comme Victor Hugo face à Napoléon III, PMF fut une conscience éclairée de la gauche face au gaullisme mais une conscience marginale puisque étrangère à toutes les combinaisons politiciennes. De 1958 à 1968, année de sa défaite aux législatives à Grenoble, Pierre Mendès France fut une voix écoutée. Elle ne retrouva ensuite quelque vigueur qu'à l'occasion de l'élection de François Mitterrand en 1981, lequel savait tout ce qu'il devait à l'ancien maire de Louviers : « sans vous rien n'eût été possible ».
Claude Cornu, commissaire de l'exposition, interrogea Serge Berstein sur un point d'histoire susceptible d'altérer les convictions des toujours supporters de PMF. Les différentes cohabitations n'ont elles pas prouvé l'échec de la vision mendésiste de notre constitution lui qui considérait qu'une majorité parlementaire opposée au président susciterait une fracture définitive ? Oui, sans doute, répond Serge Berstein,si l'on considère que la gauche a adopté le fonctionnement de nos institutions et finalement fait sienne cette constitution tant honnie. Qui oserait remettre en cause, aujourd'hui, l'élection du président de la République au suffrage universel ? Qui oserait admettre que le référendum est plus un plébiscite qu'un véritable outil démocratique ? 
Il est cependant du devoir de la gauche d'imaginer une 6e république débarrassée des oripaux de la monarchie et capable d'assurer un vrai équilibre entre les différents pouvoirs. François Hollande aura-t-il le courage (et une majorité) pour s'atteler à cette tâche impossible ?
(1) Serge Berstein est professeur émérite à l'Institut de sciences politiques de Paris. Il est spécialiste de la 3e République et a écrit de nombreux ouvrages.
(2) Interrogé un jour par Serge Berstein sur le fait que PMF poussait les gens à adhérer au Parti radical plutôt que de créer son propre parti, PMF répondit : « créer un parti autour d'un homme, c'est du fascisme. »