12 janvier 2013

La fédération de l'Eure du Parti socialiste pense déjà aux élections municipales de mars 2014


Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral du PS, lors de la cérémonie de vœux à Evreux. (photo JCH)
Pas de doute. Marc-Antoine Jamet maîtrise bien la fonction. Après la réunion du secrétariat fédéral, samedi à Evreux, le premier secrétaire de la fédération de l’Eure du Parti socialiste présentait ses vœux aux adhérents du PS renforcés de 200 petits nouveaux depuis les élections présidentielle et législative. Comme d’habitude, la difficulté sera de les conserver et de leur éviter la déception. On sait bien qu’en situation de crise économique et financière, le pari sera difficile à tenir.
Il faut croire que MAJ a des capacités magnétiques puisque le siège du PS était plein comme un œuf. Venus de toutes les sections socialistes de l’Eure (certaines plus dynamiques que d’autres) les militants ont entendu un discours offensif délibérément teinté d’optimisme et appuyé sur les résultats de l’année 2012. En termes mathématiques, il y aura sans doute, à l’avenir, des années plus sombres. Comment ne pas mettre en avant l’élection de François Hollande, celle de François Loncle et Jean-Louis Destans, lors des législatives, l’excellent score de Mélanie Mammeri face à Hervé Morin…Comment ne pas se féliciter d’une organisation rigoureuse de la fédération respectant les courants — si ce mot a encore un sens — avec un premier secrétaire résolument unitaire et des secrétaires fédéraux en confiance.
A 14 mois des élections municipales — une grosse année nous en sépare — le Parti socialiste a plusieurs objectifs : conserver les mairies gagnées sur la droite en 2007, confirmer l’action durable des municipalités de gauche, rassembler à gauche avec ses partenaires naturels : le front de gauche, les écologistes et les radicaux de gauche. La présence de Michel Champredon, maire PRG d’Evreux « mais toujours socialiste de cœur », à cette cérémonie de vœux et sa bonne entente avec Marc-Antoine Jamet doivent inquiéter Bruno Le Maire, l’adversaire principal puisque chef de l’UMP dans l’Eure. Mais MAJ ne veut pas précipiter le mouvement. Les rencontres avec les partis alliés se feront en temps utile. Et sans doute dès l'automne.
L’une des fonctions d’un parti politique est, par ailleurs, de soutenir la politique du gouvernement issu de la majorité à laquelle il appartient. Des 60 promesses de campagne, plus de 50 % ont déjà été satisfaites en quelques mois ! Il reste du pain sur la planche et comme ce qui est avalé n’a plus de goût, il faudra bien que le PS fasse campagne pour susciter la vigilance de la mémoire citoyenne. Notamment lors de la campagne des municipales à venir.
Qui dit vœux dit espoir, projets à réaliser et à réussir, ambitions. La fédération n’en manque pas. Si les sections sont à l’unisson de la fédération socialiste de l'Eure, de belles pages restent à écrire.

Le succès de la lutte des M-Real et l'élargissement de la CASE marquent l'année 2012 à Pont-de-l'Arche


Richard Jacquet, Gaëtan Levitre et Patrice Yung sont les acteurs du changement sur le territoire. (photo JCH)
La cérémonie des vœux de la municipalité de Pont-de-l’Arche revêtait, cette année, une couleur particulière. L’année 2012 restera comme une année de lutte pour défendre l’emploi chez M-Real et aussi comme une année de victoire puisqu’une solution à la fois politique et industrielle a été trouvée. Il ne faudrait, pour autant, pas minimiser un autre événement essentiel au développement du territoire et porteur d’un avenir meilleur. En 2012, le préfet de l’Eure a décidé d’unir le destin de la communauté d’agglomération Seine-Eure et celui de la communauté de communes Seine-Bord.
Hier soir, dans son discours, Richard Jacquet, maire archépontain, a relevé ce progrès considérable. Un progrès anticipé par Paulette Lecureux, ancien maire, devenue adjointe laquelle ne ménagea pas ses efforts pour convaincre les Archépontains d’abord et les maires des communes du bassin de vie, d’autre part, de la pertinence de ses choix si décriés et si contestés par des politiques à courte vue.
La présence de Patrice Yung, le nouveau président delà CASE, symbolisait bien cette réussite. Il est évident que la refonte du territoire de coopération comportant maintenant les 37 communes des quatre cantons et leurs 70 000 habitants va permettre le développement de Pont-de-l’Arche, d’abord, avec une cité artisanale influente et de la vallée de l’Andelle avec un port fluvial en projet et la création de nouvelles activités sur le site M-Real. Il était légitime que le maire salue la courtoisie, l’esprit de consensus et la sincérité du nouveau président de la CASE. Ce qu’il fit en termes élégants.
Richard Jacquet, tout comme Gaëtan Levitre, quelques minutes plus tard, s’est évidemment félicité de la conclusion positive du combat engagé par les salariés de M-Real. Alors que des élus (1) pourtant décisifs dans les choix collectifs, baissaient les bras, il s’en est trouvé d’autres pour relever le défi et accompagner les syndicats et les travailleurs dans leur obstination et leur volonté de trouver une issue industrielle au sein de la filière papier et de l’industrie du bois.
Richard Jacquet ne s’est pas contenté d’accompagner le mouvement. Il a été présent, actif, a engagé sa crédibilité et développé son influence aux côtés des élus socialistes, communistes, et permis au président du conseil général, Jean-Louis Destans, d’aboutir à la départementalisation provisoire acquise à l’unanimité (droite comprise donc) et à la signature avec le repreneur thaïlandais le 22 janvier prochain.
Reste l’avenir de la loi dite loi M-Real rédigée par Guillaume Bachelay, député de Seine-Maritime, numéro 2 du PS et visant à permettre à l’Etat d’imposer un repreneur crédible à un industriel soucieux d’éviter de vendre un outil performant à la concurrence. Ignorés par Gaëtan Levitre, les obstacles constitutionnels sont nombreux et doivent être surmontés. Tout comme doit être surmontée l’opposition farouche du MEDEF conscient de la puissance d’une telle loi. Peut-on faire confiance à Arnaud Montebourg pour aboutir dans les mois qui viennent ? L’affaire de Florange nous incite à la prudence.
(1) Franck Martin, ex-président de la CASE, ne croyait pas au succès de la lutte des salariés de M-Real.

11 janvier 2013

Je n'irai pas manifester dimanche 13 janvier à Paris

Je n'irai pas manifester dimanche à Paris. J'irai manifester le 27 janvier en faveur de la loi sur le mariage pour tous. Ce dimanche 13 janvier, l'UMP, le Front national, les catholiques intégristes et nombre de catholiques tout court seront dans la rue. Il ne faut surtout pas leur dénier ce droit. La démocratie et la liberté de conscience ainsi que le droit d'exprimer son opinion sont des biens trop précieux pour qu'ils soient minorés ou critiqués. L'Église catholique, les responsables nationaux juifs et musulmans — tous adeptes de religions monothéistes — sont contre la loi, c'est leur droit, ils en usent. Que des politiques flairent le bon coup pour s'opposer au gouvernement, on ne peut que le constater et se dire que l'opposition est un travail difficile, un travail pas toujours ragoûtant. Jean-François Copé saute sur une opportunité. Pourtant, lui le chef contesté de l'opposition de droite devra être un manifestant incontestable. Il ne devra prononcer ni propos homophobes ou ciblés genre « pain au chocolat le jour du ramadan. »
En fait, qui sera le gagnant dimanche prochain si un million de manifestants sont dans la rue  ? Jean-François Copé ou Mgr Vingt-Trois ? L'UMP ou l'Église catholique. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, plus les manifestants seront nombreux ce 13 janvier, plus les députés de gauche auront envie d'approuver la loi. Plus les opposants seront nombreux à défiler, dimanche prochain, plus la mobilisation du 27 sera efficace. 
Il ne s'agit pas de renouveler 1984 et le grand défilé de Versailles à Paris pour défendre l'école dite libre. Ah, ces Versaillais… Les conditions ne sont plus les mêmes. « Le Monde » d'aujourd'hui insiste sur un point, fondamental : il ne s'agit pas de supprimer des droits mais d'en octroyer de nouveaux. Il ne s'agit pas de stigmatiser ou de marginaliser, mais d'appliquer un principe d'égalité. La promesse de François Hollande d'autoriser le mariage pour tous a même failli être une promesse du candidat Sarkozy. Nombre de ses conseillers l'avaient invité à inscrire cette dernière dans le programme du candidat UMP. Mais Patrick Buisson veillait au grain et Sarkozy a manqué de courage et d'audace.
La manifestation de dimanche prochain sera un succès, n'en doutons pas, quel que soit le nombre de participants. Des trains spéciaux, des cars spéciaux, ont été commandés. Les sites internet de droite et cathos appellent les Français issus de tous les horizons à descendre pour battre le pavé. On peut lire sur certains d'entre eux : « gauche, droite, hétéros, homos, tous dans la rue dimanche pour défendre la famille. » mais de quelle famille parle-t-on ? Des familles recomposées à droite comme à gauche (1) des couples divorcés, à droite comme à gauche, des homosexuels de droite comme de gauche, des enfants adoptés par des familles de droite comme de gauche. La famille est un concept trop vaste et trop respectable pour en laisser l'exclusivité à la droite catholique et au mouvement extrémiste Civitas présent également dans la rue (2). Non, décidément non, je n'irai pas manifester dimanche à Paris.
(1) Les hommes politiques de droite aussi connaissent l'échec la rupture.
(2) Les militants de Civitas sont violents et, en majorité, homophobes.

10 janvier 2013

La droite de la 4e circonscription cherche son héraut

L’image que j’avais de François Xavier Priollaud, candidat NC-UMP lors des dernières élections législatives dans la 4e circonscription n’était pas bonne.  Le voir distribuer un tract que j’avais à l’époque qualifié de «scélérat» avec son ami et suppléant Pierre Aubinais, maire de Poses, me l’avait fait classer à la droite de la droite. En effet, reprenant au mot près les arguments de Sarkozy-Buisson, ce tract de second tour et de dernière minute visait à faire passer les candidats de gauche et notamment les socialistes pour des laxistes, des irresponsables indifférents à la douleur des victimes des actes de délinquance. 
Au soir du second tour et de sa défaite, j’avais dit à M. Priollaud qu’il avait eu tort de céder au discours frontiste. Il avait également, à cette occasion, manifesté une forme d’incompréhension face au refus de François Loncle, député sortant, de débattre publiquement avec lui. Nettement favori pour le second tour, l’ancien ministre n’avait, en effet, pas jugé utile de valoriser son concurrent alors qu’il avait affronté Françoise Miquel, précédente candidate UMP en 2002 démontrant qu’il ne craignait pas le débat.

L’amicale informelle des blogueurs régionaux ayant pris l’initiative d’inviter à dîner M. Priollaud, j’ai donc passé une soirée avec lui fin décembre et écouté attentivement son discours. Grâce au travail préparatoire de Denis Szalkowski, animateur du site «voie militante» (1), M. Priollaud s’est prêté de bonne grâce aux contraintes de l’interview avec la franchise due au climat ambiant du restaurant «Jules et Jim» d’Andé, à la cuisine familiale donc chaleureuse.

Des déclarations de M. Priollaud (lire le texte complet de Denis Szalkowski plus loin) je retiens qu’il ne sera pas tête de liste de la droite aux prochaines municipales à Louviers (mais 3e) pour respecter un accord entre l’UMP et le Nouveau Centre devenu membre de l’UDI de Jean-Louis Borloo. Qu’il laboure le terrain de la 4e pour devenir le candidat de la droite en 2017. Qu’il est favorable à un fédéralisme poussé en Europe. Qu’Hervé Morin l’a adoubé dans l’Eure en lui laissant sa place de conseiller régional pour reconstruire une alternative en faveur de la droite qui repart de zéro dans la circonscription de Louviers.

Ces paris peuvent-ils être gagnés ? Aux municipales de Louviers, la droite sera conduite par Benoît Veyrat et ne se fait guère d’illusions. Conquérir la 4e circonscription ? François Loncle ne devrait plus être candidat et tout dépendra du vainqueur de la présidentielle. Si François Hollande se succède à lui-même, je ne donne pas cher des chances de M. Priollaud. Dans le cas contraire…

Au conseil régional, le travail d’opposition n’est ni passionnant ni efficace. C’est le lot de tous les opposants. Il leur reste le verbe et M. Priollaud semble avoir la langue bien pendue. Sans doute est-ce là le produit d’une éducation et de diplômes acquis à la force du travail, on ne devient pas administrateur de l’Assemblée nationale par hasard.

Sur le reste, M. Priollaud est un convive aimable, parfois drôle très souvent assuré du bienfondé de ses opinions. Certaines sont estimables : il est favorable au mariage pour tous, d’autres plus contestables (de mon point de vue) comme le libéralisme économique à tous crins. Les blogueurs de l'Eure (Louviers, Brionne, vernon, Saint-Pierre-du-vauvray étaient représentés) renouvelleront l'exercice en invitant, pourquoi pas, un élu écologiste ou socialiste ?
(1) http://www.voie-militante.com/

9 janvier 2013

Quel bilan tirer de la visite de François Hollande dans le département de l'Eure ?


François Hollande pendant la visite de l'exposition. (photo JCH)
Quel bilan tirer de la visite de François Hollande sur le territoire de la CASE et à Gaillon ? Le Président de la République ayant décidé d’aller à la rencontre des Français, après les épisodes européens et internationaux nombreux, il a donné plusieurs signes démontrant sa capacité d’être à l’écoute de ceux qui souffrent et s’inquiètent. Certes, il a reconnu qu’il faudrait du courage, que ce serait difficile, mais qu’il revenait au président et au gouvernement d’être en première ligne pour expliquer la politique choisie : inverser la courbe du chômage en un an, préparer l’avenir des jeunes générations et renforcer le savoir, les connaissances par l’éducation et la formation. Un programme en trois points.

A son arrivée, le président serre la main des salariés de Pétroplus. (photo JCH)
Les premiers citoyens qu’il a rencontrés furent les salariés de Pétroplus. Depuis des mois et des mois, ces professionnels du raffinage sont dans l’angoisse. Ils sont 450 à craindre pour la disparition de leur emploi et veulent obliger l’Etat à s’investir dans l’avenir du site. Cela tombe bien puisque François Hollande, accompagné par Arnaud Montebourg, a reçu une délégation de syndicalistes pour leur tenir un langage de vérité. L’Etat ne sera pas le repreneur — le raffinage du pétrole n’est pas sa spécialité — mais il fera tout pour qu’une solution industrielle soit adoptée. Qui dit solution industrielle dit repreneur. Un groupe iranien est sur les rangs. Cela pose des problèmes économiques et politiques puisque l’Europe applique un embargo à l’égard de l’Iran. Pas de pétrole iranien en France, pas d’accords commerciaux avec des Iraniens sur la liste noire. Reste à déterminer la situation de Tadbir, le groupe persan candidat à la reprise ?

Seconde rencontre : avec les habitants et les équipements de Val-de-Reuil. La ville que dirigent Marc-Antoine Jamet et son équipe présente un bilan élogieux, qu’il s’agisse d’implantations industrielles, d’équipements publics ou de rénovation urbaine. La présence de François Lamy, ministre délégué auprès de la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, chargé de la Ville, en disait long sur le symbole voulu par le gouvernement en matière de politique de la Ville. L’argent, il se fait rare, doit être bien utilisé et les programmes bien conduits. Tous doivent s’y mettre : Etat, Région, Département, élus locaux, bailleurs sociaux… Il est évident que de bonnes nouvelles pour Val-de-Reuil seront annoncées en temps utile. Le président, lors de sa prise de parole lovérienne a eu quelques mots pour « cette ancienne ville nouvelle qui a su se renouveler ».

A louviers, le président est entré dans l’histoire nationale et locale, sur les terres de Pierre Mendès France. Claude Cornu, commissaire de l’exposition consacrée à l’ancien maire de Louviers (M. Cornu a les honneurs du Canard enchaîné aujourd’hui) résume bien le dessein du président de la République : « il souhaite s’inscrire dans sa filiation : la volonté du progrès, la rigueur économique et la justice sociale. » A plusieurs reprises, le chef de l’Etat a cité PMF, s’est déclaré inspiré par son exemple : « ne rien promettre qu’on ne puisse tenir » et s’est souvenu de ce beau département (l’Eure) où ses parents possédaient une propriété près du Neubourg. On regrettera que la promenade sur le marché ait été supprimée du programme. Nul doute que le président y aurait trouvé beaucoup de sympathie.

A Gaillon, tout le monde était détendu. Bernard Ledilavrec, maire, affable, heureux, a reçu le président de la République avec tous les honneurs. La gerbe déposée au pied de la statue de Pierre Mendès France (en présence de Maurice Maire, ancien maire de Gaillon) par François Hollande et quelques jeunes Gaillonnais, fut l’ultime hommage à l’ancien député de l’Eure, de 1932 à 1958, avant que ce dernier ne devienne un chantre de la paix entre Israéliens et Palestiniens, ce qui n’échappas pas au président. PMF, homme de paix, de volonté, de vérité, voilà l'un des messages à retenir de cette visite exceptionnelle très suivie par les Eurois.

Mieux connaître Patrice Yung, le nouveau président de l'agglomération Seine-Eure

Patrice Yung, le nouveau président de la CASE. (photo JCH)
 Si les délégués de la CASE connaissent bien leur nouveau président, il n’est pas certain que les habitants du territoire aient, dans leur majorité, entendu parler d’une pièce essentielle du dispositif mis en place par l’ancien président.
Il n’est pas inintéressant de savoir que Patrice Yung est Lovérien. Il a été professeur de mathématiques au lycée des Fontenelles. Adjoint au maire depuis 1995, élu sur la liste Martin, après avoir été un opposant à Odile Proust (ancien maire UMP de Louviers) et membre du Comité d’Action de gauche. Il a figuré sur la liste d’Henri Fromentin, ancien maire de Louviers, élue en 1977 dans sa totalité. Patrice Yung avait lui-même fait son entrée dans l’assemblée municipale à l’été 1976 — l’été de la sécheresse — lors d’une élection partielle destinée à compléter le conseil municipal.
A Louviers, Patrice Yung est adjoint au maire responsable des finances. A la CASE, il était jusqu’au 31 décembre 2012, premier vice-président et bras droit de Franck Martin. Sur le plan personnel, Patrice Yung est une forme d’antithèse de son prédécesseur. Patrice Yung n’aime pas les conflits inutiles, c’est un pratiquant du compromis et de la synthèse. Lorsque Franck Martin s’est présenté contre François Loncle aux législatives de 2007 (Martin recueillit 2285 suffrages soit 4,60 %) Patrice Yung considéra qu’il s’agissait d’une erreur. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine du réchauffement des relations entre le député et le maire de Louviers.
Quand on interroge les délégués de la CASE sur Patrice Yung, les réponses se rejoignent : un bosseur, un homme de dialogue, toujours à la recherche d’un accord aussi équilibré que possible. Son rôle a été de plus en plus déterminant compte tenu des responsabilités trop nombreuses de Franck Martin et de ses absences préjudiciables à certaines prises de décisions. Avant le vote des délégués, lundi, la journée a brui d’échanges téléphoniques, de concertations diverses quant à l’attitude à adopter le soir venu. Plus d’un maire ou conseiller municipal souhaitaient ne pas voter Martin et lui adresser un avertissement. Et comme chacun savait que ce dernier avait promis la place de président à Patrice Yung, de nombreux délégués ont considéré qu’il était temps de le mettre à l’épreuve. C’est ainsi que le sortant a présenté la candidature de M. Yung, évidemment très heureux de ce choix. Le vote fut sans ambages puisqu’acquis à une large majorité.
Pour autant, il ne faudrait pas croire que Yung sera la marionnette de Martin comme certains le disent. Et même si Martin demeure premier vice-président, il devra s’accommoder d’un responsable plein et entier de la conduite des affaires. Un responsable lucide. Lors de notre rencontre, hier soir, Patrice Yung, amateur d'humour comme toujours, reconnaissait que sa situation était fragile puisque dépendante d’un vote de l’assemblée municipale lovérienne. Une assemblée souveraine peut, en effet, toujours décider de changer de représentants à la CASE… ce qui ne sera plus possible à l’avenir avec les élus dits fléchés et ainsi désignés par le suffrage universel.
Humour pour humour, j’ai indiqué à Patrice Yung, malgré certains désaccords entre nous, que son élection m’agréait dans la mesure où il peut être classé parmi les élus civilisés. Ce n’est pas toujours le cas. 

8 janvier 2013

Le député Bruno Le Maire ne manque pas d'air !


Bruno Le Maire
On peut avoir été ministre de l'Agriculture, directeur de cabinet d’un Premier ministre, écrivain amateur de musique à ses heures, chef de l’opposition régionale UMP, et être mesquin. On peut être député et faire preuve d’étroitesse d’esprit. En rendant compte de la visite lovérienne de François Hollande, j’ai indiqué que Bruno Le Maire, député de l’Eure, se plaignait de ne pas avoir été invité conformément aux usages républicains. J’écrivais « si c’est vrai, c’est à la fois maladroit et inutile. »

Désirant en avoir le cœur net, j’ai enquêté pour savoir si on peut faire confiance à Bruno Le Maire, un homme passant pour être un homme d’avenir à droite. Qui dit homme d’avenir dit souci de la vérité, pratique politique conforme à une certaine éthique. Je suis au regret d’affirmer que Bruno Le Maire a proféré une contre-vérité.

Tous les parlementaires de l’Eure, de droite et de gauche, ont bien été invités à l’occasion de la visite du président de la République dans le département, Bruno Le Maire comme les autres. Le protocole républicain incite d’ailleurs les autorités à inviter les présidents du conseil régional et général ainsi que les conseillers généraux des cantons visités. C’est ainsi que Leslie Cléret et Guy Auzoux ont eu le plaisir d’embrasser François Hollande pour l’une et de lui serrer la main, pour l’autre.

Pourquoi Bruno Le Maire a-t-il cédé à cette conduite médiocre ? Par facilité et dans l’espoir qu’on le croirait sur parole ? A l’avenir il devra s’en préserver s’il veut être crédible.

A la CASE, avec l'élection de Patrice Yung à la présidence, le changement c'est maintenant !

 
Patrice Yung discute avec Richard Jacquet. (photo JCH)
Les délégués de la CASE étaient réunis, hier soir, pour composer le nouvel orchestre chargé de mettre en musique la politique intercommunale. Les sept nouvelles communes adhérentes de Seine-Bord y faisaient leur entrée officielle. Au son de la grosse caisse, Thierry Delamare, maire de Criquebeuf-sur-Seine, a même été élu 3e vice-président avec 84 voix, manière élégante pour les élus de la CASE de l’accueillir dans sa nouvelle assemblée.
Quelques fausses notes inévitables : Martin, 59 voix, Jamet, 52. Sur 100 votants. Les maires des deux principales communes de la communauté d’agglomération Seine-Eure ont été élus premier et second vice-présidents mais leur opposition laisse des traces. Et contrairement à la logique, Franck Martin, président sortant, a présenté la candidature de celui qu’on n’attendait pas ou, plutôt, qu’on n’attendait plus tant le président sortant lui avait promis à plusieurs reprises sa succession : vint Patrice Yung ! Un Patrice Yung qu’on n’a pas aperçu lors de la visite du président Hollande et qui, dit-on, souhaitait manifester une certaine distance à l’égard de l’événement…et peut-être du président sortant.
Elu président de la CASE-2 hier soir avec 82 voix, Patrice est récompensé d’une attitude et d’une présence. L’attitude ? Elle consiste à être au charbon, à mettre de l’huile dans les rouages, à faire baisser la pression et limiter les tensions. La présence, elle est importante  et constante pour animer les commissions, préparer les dossiers et représenter la CASE là où elle doit l'être. Que ce soit au niveau national ou au niveau régional.
De nombreux délégués souhaitaient un apaisement au sein de la CASE et ils considèrent que Patrice Yung est l’homme de la situation et de la transition post-2014. D’ailleurs, au cours de la journée d’hier, le scénario n’était pas totalement adopté et ce n’est qu’en fin d’après-midi que la présidence Yung s’est imposée, le président sortant ayant intégré une forme de menace démocratique.
Tout de même, que Franck Martin ait accepté de passer la main un an avant l’échéance normale soulève plusieurs questions compte tenu de l’importance de la CASE et des choix géopolitiques qu’elle implique. Le président sortant était-il conscient du mécontentement grandissant à son égard et du lourd climat qu’il suscitait ? Souhaite-t-il se préserver pour préparer les municipales de Louviers ? A-t-il décidé de mettre un terme à sa carrière politique après les prochaines élections municipales et de se consacrer à ses hobbies, la voile et l’édition ? Les querelles internes à sa majorité l’obligent-elles à revoir ses ambitions ? La visite de François Hollande à Val-de-Reuil, vraie reconnaissance du travail accompli par l’équipe municipale rolivaloise, lui fait-elle comprendre le nouveau rôle de l’ex-ville nouvelle lui qui fait tout pour en empêcher le développement harmonieux notamment en termes d’habitat et de commerces ? Et pourtant, Janick Léger, adjointe rolivaloise, a obtenu 86 voix, hier soir, indiquant le degré de sympathie qu’elle suscite. Le ton adopté hier par Patrice Yung est déjà plus consensuel, plus ouvert.
Lors de la réunion de jeudi soir prochain, on connaîtra en détail les évolutions de cette présidence. Exclu par Martin du pôle métropolitain créé par la CASE et la CREA de Rouen, le maire de Val-de-Reuil trouvera-t-il une place légitime eu égard au rôle et au développement de sa ville dans l’agglomération ? Si c’est oui, alors, on pourra dire que le changement, c’est maintenant.

Surprise à la CASE, le président est…Patrice Yung

Contrairement à mes prévisions, Franck Martin ne se succède pas à lui-même à la tête de la CASE. Il a, contre toute évidence et à la grande surprise des délégués, proposé hier soir la candidature de Patrice Yung, ancien vice-président, qui a été largement élu président avec 82 voix sur 100 votants. Cette élection surprise semble destinée à récompenser un homme estimé qui a beaucoup fait pour le bon fonctionnement de l'intercommunalité.
Cette élection devra être analysée car elle recèle forcément des éléments méritant d'être développés dans les jours qui viennent. Dès jeudi soir on saura de quelle manière Patrice Yung compte s'entourer, et quels objectifs il s'assigne.

7 janvier 2013

Vade retro satanas ! Christine Boutin a toujours eu tort sur tout

Vade retro satanas ! Christine Boutin voit le diable partout. Elle invoque le Christ à tout bout de champ pour justifier ses positions proprement réactionnaires. Mais le Christ ne lui répond pas et seul Mgr Vingt-Trois (on dirait un pape !) se croit autorisé à devenir l’interprète de la parole de Dieu et à descendre dans l'arène.

Les catholiques institutionnels ont donc décidé de mener le combat contre la réforme, contre le gouvernement et surtout contre le Parlement. Or, jusqu’à preuve du contraire, ce sont les sénateurs et les députés qui font les lois et les votent. Ce qui n’interdit pas le débat, bien sûr, mais pas forcément dans les écoles et collèges comme le demande le responsable de l’enseignement catholique.

Au cours des vingt dernières années — sans remonter jusqu’aux Lumières — les faits et le droit ont donné tort sur tout à Mme Boutin. Qu’il s’agisse de la contraception, de l’IVG (interruption volontaire de grossesse) du Pacte civil de solidarité, les lois ont offert de nouvelles libertés aux femmes et aux hommes. Et tout le monde trouve ça très bien.

Dans ses 60 promesses de campagne électorale, François Hollande candidat a apporté une claire réponse positive à ceux qui demandent le mariage pour tous. Ne soyons pas hypocrites, il s’agit bien d’autoriser le mariage des homosexuels, hommes ou femmes. Un droit reconnu dans d’autres pays européens sans qu’il change quoi que ce soit de fondamental à l’harmonie sociale. Il serait même intelligent d’accorder à ces nouveaux couples le droit à l’adoption ce qui mettrait fin à certaines pratiques plus que contestables avec voyages au Brésil ou dans d’autres pays émergents. Dans dix ans, on n'en parlera même plus !

La manifestation de dimanche prochain est victime d’une forme de péché originel avec l’appel militant de Jean-François Copé. Le président contesté de l’UMP veut refaire le coup de 1984 quand François Mitterrand avait reculé sur le grand service éducatif laïque face à une rue pleine de monde. Il est vraisemblable que nos villes vont voir défiler des catholiques intégristes ou non, des homophobes, des membres du Front national, des associations familiales traditionnelles…le tout sous la bannière de l’UMP ce qui transformera les cortèges en rassemblement contre la gauche et sa politique. Le président doit tenir bon et sa majorité le soutenir sans aucune réticence.

Ce soir à 20 h 30, réunion des 106 délégués de l'agglomération Seine-Eure. Le président se succédera à lui-même


François Hollande a apprécié la politique de renouvellement urbain. (photo JCH)
Les citoyens doivent s’intéresser à la vie publique. Ce soir, par exemple, aura lieu l’élection du président de la CASE-2 (1) après la fusion entre la CASE-1 et la communauté Seine-Bord. La réunion des 106 délégués de l’ensemble des communes doit débuter à 20 h 30. N’attendons pas de surprise du vote des délégués. Le président sortant sera réélu sans problème puisque le véritable changement interviendra, par la force des choses, après les élections municipales de mars 2014.
L’arrivée des délégués de Seine-Bord va permettre à Gaëtan Levitre, Gérard Saillot, MM. Dufour, Lafillé, Mme Deshayes, MM. Fleith et Delamare (les maires des sept communes concernées) de faire leur entrée officielle au sein de l’agglomération et d’y occuper la place justifiée par leur adhésion même si elle a été un peu forcée par le préfet de l’Eure. Nul doute que les compétences spécifiques des anciens responsables de Seine-Bord seront attribuées à ces nouveaux élus très au fait de leurs dossiers.
Les autres présidences de commissions et vice-présidences ne devraient pas échapper aux sortants désignés suite à subtil dosage mêlant amitiés personnelles, jeux politiciens et pour d’autres, rejet tactique. Les rapports de forces internes étant ce qu’ils sont, n’attendons pas (sauf surprise) que la ville de Val-de-Reuil soit prochainement intégrée au pôle métropolitain réunissant l’agglomération de Rouen et celle de Louviers-Val-de-Reuil (2). Le maire de Louviers craint comme la peste son collègue rolivalois…peut-être une série de conseils avisés changeront-ils la donne ?
Cette réunion de la CASE sera la première réunion offrant aux élus l’occasion d’échanger après la visite de François Hollande. La plupart des maires étaient présents dans les salons de l’hôtel de ville de Louviers pour saluer le chef de l’Etat. Ils auront sans doute apprécié son abord affable, son humour discret et pour tout dire sa forte personnalité. Je suis d’autant plus étonné des déclarations de Bruno Le Maire, député, se plaignant de ne pas avoir été invité lors de cette visite présidentielle. J’ignore si c’est exact mais si ça l’est, c’est à la fois maladroit et inutile. Je n’apprécie pas spécialement l’ancien ministre de l’Agriculture mais une pratique républicaine ne peut pas faire de mal.
(1) Élection du président, des vice-présidents, vote des délégations etc.
(2) Les autres délibérations concernant le pôle métropolitain auront lieu jeudi 10 janvier à 20 h 30.

6 janvier 2013

Valérie Pécresse crache en l'air et Brigitte Bardot ramasse l'écume


Sans légende, le sourire de Valérie Pécresse se suffit à lui-même.
Dans le Journal du Dimanche de ce jour, Valérie Pécresse assure que « la France est la risée du monde entier suite à l’affaire Depardieu. » On connaît bien l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. Elle n’est pas réputée pour être particulièrement habile ou avisée. Son parcours est jalonnée de déclarations à l’emporte-pièce. Il faut dire que le métier de ministre est un métier difficile, nécessitant une culture générale élevée et une pratique oratoire confirmée. Avec Nadine Morano (dans un autre registre) Valérie Pécresse est considérée comme une militante dynamique, sûrement mieux élevée que sa consœur mais pas forcément plus avisée.
Dans l’affaire Depardieu, si j’en juge par les réactions majoritaires des journalistes français, russes, des artistes français, russes, par celles des politiques, français, russes, celui qui est la risée du monde entier, c’est surtout Depardieu lui-même. Sa rencontre à Sotchi, cette nuit, chez Vladimir Poutine qui s’est fait un plaisir de lui remettre son nouveau passeport russe, illustre l’alpha et l’omega d’un homme emporté dans un tourbillon qui aujourd’hui le dépasse.
Même si sa lucidité est aux abonnés absents, Depardieu doit avoir quelque peine à se regarder dans la glace, courante à Sotchi, ville où on a exproprié (à quel prix !) nombre de familles qui ne demandaient rien à personne et encore moins à Poutine, le tout pour satisfaire les besoins des futurs jeux olympiques d’hiver. Là-bas les droits de l’homme sont à géométrie variable.
Pour éviter de payer des impôts en France, Depardieu accepte l’inacceptable : devenir citoyen de ce qu’il appelle une grande démocratie qui n’est, finalement, qu’une dictature déguisée avec homme providentiel et oppositions muselées. Amnesty International, dans son rapport annuel, fustige la Russie autant que la Corée du Nord. C’est dire.
Cerise sur le gâteau, on apprend que notre BB nationale (Brigitte Bardot) veut elle aussi s’exiler à Novosibirsk « si on prend la vie de deux éléphantes soupçonnées de tuberculose. » Les gens qui meurent au Goulag ou dans les camps de travail sibériens meurent aussi, parfois, de la turberculose. Que dit Brigitte Bardot ? Qu’elle a honte de la Russie ? Pas du tout, elle a honte de la France ! De Gaulle avait raison : la vieillesse est un naufrage.
Mme Pécresse a craché en l’air et le résultat ne se fait pas attendre. Elle est ridicule. Elle n’a même pas attendu le délai de «viduité» que lui imposait la conclusion du duel Fillon-Copé dans lequel elle a joué le rôle comique que l’on sait (voir photo). Pécresse n’est pas la risée du monde entier mais elle est bien celle de ceux et celles qui s’intéressent à la politique ainsi qu’à ceux qui la pratiquent décidément si mal.