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Claude Roiron (photo JCH) |
C’est encore loin l’Europe ?
C’est ici imbécile. Même si peu d’entre nous en sont conscients, notre vie économique,
notre vie sociétale, nos lois, nos règlements dépendent de plus en plus des décisions
de la Commission européenne et des orientations du Parlement européen. Si l’on
fait un brin d’histoire, un résultat importe plus que tous les autres. Depuis
1945, pas une seule guerre ne s’est produite dans un état de l’union. La paix
est donc le produit des accords européens et de la volonté de construire ensemble
une région développée, civilisée, au sein de laquelle les nations se respectent
et ne s’agressent plus.
Tout n’est pourtant pas rose
dans l’Europe d’aujourd’hui. Elle n’est pas socialiste. Elle n’est pas sociale
démocrate non plus. Elle est ultralibérale car la majorité des 28 pays de l’UE
sont conservateurs et de droite. Quant à l’Europe sociale, n’en parlons pas ou
plutôt parlons-en pour déplorer des situations sensiblement différentes créant
des disparités et des inégalités profondes entre les salariés et les
entreprises des différents pays.
Que va faire Claude Roiron
dans cette galère ? Car Claude Roiron, proche de Laurent Fabius,
actuellement inspectrice d’académie, occupe la seconde place sur la liste des
candidats socialistes dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie-Normandie (Haute
et basse) et a une chance sérieuse d’être élue. Elle était présente à Evreux,
ce samedi matin, pour présenter le sens de son engagement européen et répondre
aux questions des militants, certains ayant regretté d’avoir été mis devant le
fait accompli.
Par le miracle des assemblées
générales et les vertus des conseils fédéraux unanimistes, les grincheux se
sont tus et un dialogue riche s’est instauré entre la future députée européenne
et les socialistes eurois. Claude Roiron est bien consciente des difficultés actuelles
du PS mais rien ne prouve que d’ici le mois de mai, le FN sera en situation de
servir de réceptacle aux ressentiments et aux exaspérations des Français.
Le FN
est contre l’Europe. Contre l’Euro. Contre les libertés d’échanger, de
circuler. Le futur groupe des extrêmes droites européennes n’a qu’un objectif :
mettre des bâtons dans les roues, gripper une machine pourtant au ralenti. On l’a
bien vu lors des crises grecque, portugaise, espagnole…les droites européennes
ont freiné des quatre fers avant de se rendre à l’évidence : il fallait
sauver l’euro ! Le prix à payer fut excessif, injuste, tardif. Et l’addition
finale tombera le jour du vote. Mais les gauches européennes ne veulent pas de
cette Europe-là dessinée à grands traits dans le projet de traité constitutionnel
de 2005.
Les ambitions des partis
socialistes européens, à l’image de la détermination de Pervenche Bérès,
doivent être simples et concrètes. Il s’agit d’élire des députés dévoués à la tâche,
uniquement préoccupés du sort de l’Europe et des peuples qui la composent. Pour
y parvenir il y faudra de la pédagogie, le refus d’une certaine forme de
technocratie et enfin de fortes convictions européennes mises à mal par le sieur
Barroso et ceux qui l’entourent. Claude Roiron possède les qualités idoines.
Ses explications sont franches, sincères, sans détours. Elle saura faire preuve
de pugnacité et aussi de présence, celle qui manque à tant de députés européens
français. Et comme, cerise sur le gâteau, elle souhaite s’installer en
Haute-Normandie, nous serons heureux de l’y accueillir puisqu’elle souhaite un
ancrage si possible définitif dans notre belle région.
Dans l’attente, une campagne
s’annonce. Elle sera brève. Et donc forte. Elle succédera aux élections
municipales durant lesquelles la tenue de la gauche sera scrutée à la loupe.
Parions pour que les oracles de malheur se trompent et pour que la campagne
européenne s’ouvre dans l’enthousiasme dont les militants savent faire preuve.
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Durant le conseil fédéral du PS animé par Marc-Antoine Jamet. (photo JCH) |