17 décembre 2017

Un néo nazi autrichien nommé vice-chancelier


Je veux bien qu’on me délivre un point Godwin (1). Mais quand un néo nazi devient vice-chancelier d’une démocratie européenne et que des membres de l’extrême-droite viennoise héritent des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur, on ne peut que tirer le signal d’alarme. Dans l’Europe d’aujourd’hui, imaginée pour y faire régner la paix après ce que notre continent a vécu pendant les deux guerres mondiales du 20e siècle, il est épouvantable de voir des homophobes, islamophobes, xénophobes, détenir des fonctions régaliennes !

Les réunions des 27 pays de l’Union européenne ne pourront se tenir comme avant lorsque le chancelier autrichien sera présent et parlera au nom d’un gouvernement europhobe même s’il masque ses vrais penchants derrière une hypocrisie de façade. L’accord passé entre les conservateurs et le FPÖ autrichien (2) est un accord inquiétant. Il traduit un avachissement de la pensée et une rupture des digues qui nous protégeaient de la peste brune. Je plains le peuple autrichien et les démocrates de ce pays. Je plains les hommes et les femmes de gauche devenus, du jour au lendemain, des suspects potentiels. Je plains tous ceux et toutes celles qui croient en la démocratie, les droits de l’homme et quelques principes humanistes.

Ces hommes-là sont arrivés au pouvoir dans un pays qui, quoiqu’on dise, s’est assez facilement donné à Hitler (3). L’Anschluss demeure une tache indélébile dans l’histoire d’une Autriche, ancien pays leader d’un empire disloqué par le traité de Versailles où, depuis, la sociale démocratie, tristement, a fait preuve de ses imperfections et de ses limites.

(1)  « plus une discussion dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s'approche de 1 »
(2)  Le FPO est un parti d’extrême droite connu depuis que Jorg Haider l’a fait apparaître sur la scène nationale autrichienne.
(3)  A lire absolument : « L’Ordre du jour » le dernier prix Goncourt. Eric Vuillard décrit avec une froideur scientifique et un style éblouissant l’arrivée au pouvoir d’Hitler.