5 novembre 2015

Le site numérique Mediapart a besoin de votre soutien financier


Le site Mediapart doit faire face à un rappel fiscal de plus de 4 millions d’euros. En appliquant des règles datant de 1990, Bercy ou ses « experts » veulent que Mediapart (et d’autres sites numériques) se voient contraints de faire face à un taux de TVA de 20 % alors que la presse d’information bénéficie d’un taux réduit de 2,1 %. Malgré des justifications parfaitement légitimes et admissibles, les autorités fiscales font la sourde oreille et exigent un paiement rubis sur l’ongle d’autant plus que 40 % de la somme demandée représente des pénalités.

Ce site numérique, payant, joue un rôle essentiel dans la démocratie française. Ses journalistes d’investigation ont mis au jour des tas d’affaires qui, sans eux et elles, seraient restées tues et secrètes. Les plus fameuses sont les affaires Cahuzac et Bettencourt mais il en est d’autres, tout aussi importantes, à mettre au compte de la liberté de la presse et de l’indépendance éditoriale. Edwy Plenel, Fabrice Arfi, notamment, portent haut les couleurs d’une profession essentielle et noble indispensable à la manifestation de la vérité comme l’a reconnu, aujourd’hui, le procureur de République de Bordeaux où sont jugés des journalistes qui ont publié les bandes du majordome de Mme Bettencourt.

Franchement, pourquoi Bercy s’acharne-t-il contre Mediapart si ce n’est pour porter atteinte à une presse libre, ne dépendant ni de la publicité ni de la richesse personnelle ou héritée des principaux actionnaires ? Les animateurs du site lancent un appel aux lecteurs et aux citoyens désireux d’aider Mediapart à vivre. Indépendamment des actions judiciaires en cours, il est vital de soutenir une entreprise moderne, novatrice, source d’emplois et d’informations vérifiées, recoupées, dont l’intérêt public est évident.

On peut soutenir Mediapart en versant une somme d’argent ou en s’abonnant.

4 novembre 2015

Gouvernement : « y a queq chose qui cloche là-dedans »


Que se passe-t-il à (et dans) la tête du gouvernement ? Qui a eu cette « belle » idée de vouloir taxer les handicapés titulaires d’un livret A à 0,75% de taux d’intérêt. Les handicapés sont certainement trop riches au point qu’un gouvernement de gauche veuille aller taper dans le magot ! Inimaginable, impensable…mais comment pareille idée a-t-elle pu germer dans la tête d’un quelconque expert ou conseiller, comme on voudra…le fait est que l’information a été rendue publique donc admise par le politique de service. Les dommages collatéraux sont terribles. Non seulement tout un chacun glose sur la mesure mais en plus il faudra trouver d’autres sources pour alimenter les recettes de l’Etat. Perdant sur tous les tableaux.

Ce n’est pas tout. Manuel Valls recule sur la modification du calcul des dotations globales dues aux collectivités territoriales par l’Etat. L’application est différée d’une année. Il est vrai que la proximité des élections régionales rend intelligent n’importe quel âne un tant soit peu averti.

Idem avec la réforme de l’aide juridictionnelle. Les avocats sont descendus dans les rues, ont fait grève, ont menacé le gouvernement, si bien que Christiane Taubira a remballé sa marchandise qu’elle ressortira en des temps meilleurs. Le président a beau affirmer urbi et orbi que les réformes vont se poursuivre, on voit mal l’exécutif prendre des mesures peu préparées en amont ou mal ficelées, voire scandaleuses, comme le projet relatif aux handicapés…Les réformes importantes ? Elles se font dans la première année de l’arrivée au pouvoir, pas à la veille d’élections régionales même si celles-ci n’ont rien à voir avec l’administration centrale.

Quand, en plus, le gouvernement se sent obligé de rembourser ou d’inciter certains contribuables à ne pas payer leur taxe foncière ou leur taxe d’habitation, les Français se disent qu’on marche sur la tête.
Un bémol cependant. Car c’est une loi votée en 2008, sous Sarkozy, qui a abouti à cette aberration de la demi-part supprimée pour les veufs ou les veuves et donc à l’augmentation du revenu de référence. Benoit Apparu, proche d’Alain Juppé, a reconnu publiquement que cette loi était injuste et qu’il s’agissait d’une erreur commise par la droite. Il n’empêche que dans la tête des gens, c’est la gauche qui en est responsable. Il faut donc expliquer, expliquer encore, et réparer cette erreur…avec les moyens du bord. Sauve qui peut !


Suppression du Péage d'Incarville : le maire de Val-de-Reuil intente un recours gracieux auprès du Premier ministre


Marc-Antoine Jamet.
« Parce que certaines situations, si elles ont été acceptées à l’origine de la Ville, deviennent chaque jour plus insupportables, parce que les usagers de l’autoroute A13 détroussés au péage d’Incarville n’en peuvent plus, parce que tant d’autres automobilistes sont condamnés à de longs détours pour éviter de payer cette dîme, parce que l’absurdité et l’injustice d’une barrière de péage placée en dépit du bon sens et au mépris de l’équité font peser sur les Rolivalois et sur eux seuls, ainsi que sur leurs visiteurs, le double paiement d’une portion d’autoroute (entre la barrière de péage dit d’Incarville et Criquebeuf) gratuite pour ceux qui ne s’arrêtent pas dans la Ville nouvelle, la municipalité vient d’adresser un recours en bonne et due forme, avant d’en passer à la voie contentieuse, au Premier Ministre Manuel Valls et  à la Ministre de l’écologie, Ségolène Royal, pour que soit immédiatement abrogé l’arrêté du 27 janvier 2015 relatif aux péages autoroutiers et radicalement modifiée la concession et du cahier des charges liant l’Etat et la SAPN.

Assistée dans cette démarche par Maître Alain Monod, avocat au conseil d’Etat, gagnant de bien des causes, la Ville met en avant deux motifs principaux d’annulation dans ce recours qui lui paraît plus efficace qu’une plainte et de nature à inquiéter davantage la SAPN : d’une part, la méconnaissance du principe d’égalité entre les usagers de l’A13 et d’autre part, le non-respect des motifs d’intérêt général par rapport à l’implantation de la barrière de péage dit d’Incarville.

Le péage tourne le dos principe d’égalité entre les usagers de l’A13. Actuellement, l’usage de l’A13 est gratuit de Paris à Mantes-la-Jolie. Ensuite, l’autoroute est payante selon un système dit de « péage ouvert » comprenant 4 barrières de péage qui pratiquent un tarif identique pour chaque classe de véhicules quelle que soit la distance parcourue et quelles que soient l’origine et la destination des véhicules. Par ailleurs, ponctuant l’autoroute avant Mantes et après Val-de-Reuil, plusieurs échangeurs permettent aux usagers d’accéder ou de sortir de l’A13 sans avoir à s’acquitter du moindre paiement. Seul, dans la partie gratuite, l’échangeur d’Incarville est payant (2,10 €) lorsqu’on l’emprunte pour utiliser l’A13 en direction de Caen ou lorsqu’on l’emprunte pour sortir de l’autoroute A13 en direction de Val-de-Reuil et ses environs. Pratiquement, les usagers de l’A13 qui font une halte au Parc des Clouets pour à nouveau rejoindre l’A13 doivent payer 2,10 € de plus que ceux qui font le même trajet (Rouen-Paris ou Paris-Rouen) sans sortir de l’autoroute. Cette tarification pénalise donc les habitants de Val-de-Reuil et de ses environs mais également les restaurants et les hôtels situés sur le rond-point des Clouets ainsi que les usagers de l’A13 qui veulent y faire une halte, ce « supplément » de 2,10 € dont s’acquittent les usagers, ne correspondant à aucun service rendu en contrepartie. On pourrait donc considérer que les populations qui habitent entre le péage d’Heudebouville et celui de Beuzeville se trouvent toutes dans une situation identique et, par conséquent, que le fait que les échangeurs de Criquebeuf, Tourville la Rivière et Oissel soient gratuits alors que celui d’Incarville est payant, révèle une méconnaissance du principe d’égalité entre les usagers de l’A13.

Les motifs d’intérêt général de l’implantation de la barrière de péage à Incarville ne sont pas remplis. Loin d’assurer la fluidité du trafic, l’échangeur d’Incarville est à l’origine de graves problèmes de circulation. En effet, les automobilistes qui souhaitent éviter le péage d’Incarville empruntent la déviation de Pont-de-l’Arche qui relie directement entre eux les échangeurs d’Incarville et de Criquebeuf. Chaque jour entre 5000 et 10 000 véhicules empruntent ainsi cette déviation et créent une congestion du trafic et des nuisances dans le secteur de Criquebeuf-Pont-de-l’Arche.

Pour les raisons qui viennent d’être exposées, le caractère payant du péage d’Incarville méconnaît le principe d’égalité des usagers devant le service public. 

La Ville de Val-de-Reuil, déjà lourdement frappée par le projet de contournement Est de Rouen, exige donc du Premier Ministre et de Madame la Ministre de l’Ecologie la modification immédiate de la concession et du cahier des charges liant l’Etat et la SAPN ainsi que la gratuité de l’échangeur d’Incarville, sans quoi elle s’engagera résolument et sans délais dans la voie contentieuse, dont ce recours gracieux n’est que la première étape. »


3 novembre 2015

Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy sont tout sauf des victimes


Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ont plusieurs points communs. Il en est un qui les distingue de tous les autres politiques, c’est l’art de se faire passer pour des victimes. Ils adorent se plaindre, gémir, faire donner leur entourage pour qu’on les exonère de toute responsabilité. Les amis et les collaborateurs se répandent dans les médias, qu’ils soient écrits, télévisés, radiodiffusés, sur les réseaux sociaux…car le monde entier leur en veut, lui et elle, qui n’ont évidemment rien à se reprocher. A-t-elle fait voter pour elle au Parlement européen ? Bien sûr que non, elle ne savait pas que c’était interdit, n’y est pour rien, on s’acharne. A-t-il été victime d’une juge d’instruction plus scrupuleuse qu’à l’ordinaire : on l’accuserait presque d’être un trafiquant de drogue. Quand il s’agissait d’exiger les fadettes des journalistes du Monde et de les géolocaliser, Sarko ne trouvait rien à redire.

Il se trouve, dans le réel, que ces deux personnages attirent les embrouilles. Leur comportement passé et présent ne plaide pas pour des personnalités totalement intègres, totalement morales. D’ailleurs plusieurs juges d’instruction enquêtent sur différentes affaires, qu’il s’agisse du financement des campagnes législatives pour le FN ou la campagne présidentielle pour Sarkozy, sans insister outre mesure sur l’affaire Bygmalion dont Sarkozy affirme qu’il n’en savait rien. 18 millions de fausses factures et 13 millions de frais de transports ou de dépenses diverses passées actuellement au crible des experts financiers judiciaires ! Et il ne savait rien ! Quel agneau tout juste naissant.

Pourtant cette victimisation marche bien auprès des Français. Ces derniers, dans leur majorité, ont tendance à relativiser les turpitudes de nos dirigeants. « Mordu par un chien ou mordu par une chienne, le résultat est le même. » Voilà pourquoi des citoyens de gauche, sensibles au comportement et aux valeurs Jauressiennes ou mendésistes en veulent terriblement aux Cahuzac, Strauss-Kahn, Thévenoud et compagnie. Ils leur reprochent d’avoir porté atteinte gravement à l’image d’une gauche qui, à défaut de pouvoir résoudre tous les problèmes économiques et de chômage, se distinguerait de l’extrême droite et la droite extrême par des promesses tenues, des attitudes intègres, la défense de principes intangibles.

La majorité des élu(e)s de droite et de gauche sont honnêtes, n’en doutons pas. Mais les exceptions rapportées ci-dessus, dont le rôle et les aspirations aux plus hautes fonctions les placent sur le devant de la scène médiatique, ont valeur de symboles. Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy devraient plutôt assumer leurs errements et se montrer exemplaires à tous points de vue.