14 juin 2014

Franck Martin presse le pas pour préempter l'opposition au maire de Louviers élu en mars


Le soir de l'élection de l'équipe Priollaud. Franck Martin n'en revient pas.
Le travail d’opposant est une longue patience. Pour négliger cette évidence, les forces de gauche à Louviers vont avoir toutes les peines du monde à convaincre si elles poursuivent dans la voie tracée par l’ancien maire. Le contenu du journal « Allez Louviers » distribué par Franck Martin lui-même dans nos boites à lettres illustre la mauvaise méthode adoptée. On n’est plus en 1968. Ni en 1995. Les attaques personnelles et (pour l’instant) gratuites ne peuvent servir d’arguments auprès des citoyens de Louviers. Ce n’est ni dans la haine ni dans l’esprit de revanche que se construira une alternative à la municipalité Priollaud.

Il est plus que légitime que les forces de gauche s’organisent pour contester la municipalité actuelle. Mais cette contestation ne peut relever de procès d’intention ou de résidus de campagne électorale. Franck Martin considère que « sa vie son œuvre » ont gagné le premier tour des municipales et que François Hollande a perdu le second. Bizarre lecture d'un scrutin. Je connais des maires socialistes, par exemple, comme Bruno Questel, Richard Jacquet, Marc-Antoine Jamet, Michel Leroux, pour ne citer qu’eux, qui ont gagné les deux tours et nettement. Je sais bien que l’ancien maire faisait tout parfaitement. Il traitait bien ses oppositions, il avait une idée par jour, les comptes étaient impeccables et personne ne contestait son pouvoir personnel. Jamais un maire pareil n’aurait dû être battu ! Quelle injustice et quelle ingratitude de la part des Lovériens ! Mais la réalité est tout autre : l’usure de 19 ans de pouvoir, la dissidence de Jacky Bidault, un bilan contrasté et François Hollande (le candidat PS choisi par Franck Martin lors de la primaire mais ni par moi ni par quelques camarades) ont fini par venir à bout de l’équipe sortante. François-Xavier Priollaud n’a eu qu’à ramasser le pouvoir.

Surmontant sa déprime somme toute humaine et inévitable, Franck Martin repart à l’assaut. Mais il a une idée derrière la tête. Il sait que sa contestation de la municipalité actuelle ne débouchera sur rien de tangible avant longtemps. S’il se presse c’est qu’il veut couper l’herbe sous le pied des éventuels opposants non enclins à subir sa loi d’airain. Il veut préempter l’opposition qu’il affiche à la une du journal (photo de campagne) faisant croire que le PRG, le PS, Europe-Ecologie-les-Verts sont alignés sur les positions qu’il avance. Mes camarades socialistes engagés sur la liste d’union en mars dernier devraient y regarder à deux fois avant de se compromettre plus avant dans le mouvement d’étouffement en cours. La situation politique de Louviers ne nécessite pas d’urgence à agir pour une gauche encore KO et encore moins à s’engager sur des bases surannées. Si je rejette les agressions verbales ou les noms d’oiseaux c’est pour privilégier une opposition de fond. Une opposition de faits. Il faut attendre les actes de l’équipe Priollaud-Leroy. Il faut voir ce qu’ils vont conserver (ou détruire) et quelles initiatives ils vont prendre. Il sera toujours temps de dénoncer la politique conduite. Il sera toujours temps de contester des choix financiers ou des orientations que nous jugerons contraires à l’intérêt général. Pour être crédibles il faut argumenter sur du concret.

Il ne convient pas — alors que les électeurs ont choisi une nouvelle équipe…ou de ne pas soutenir l’ancienne — d’insulter leur vote. C’est trop facile. Le revanchisme ne peut tenir lieu de politique d’avenir. Surtout quand l’inventaire du bilan de l’ancienne municipalité reste à faire et quand le radical Franck Martin risque de nuire à l’éventuelle élection d’un sénateur de gauche par obstination partisane.

13 juin 2014

Dites-non à la nomination de Jacques Toubon pour défendre nos droits ! Signez la pétition…


« Le nom de Jacques Toubon a été proposé par François Hollande pour le poste crucial de Défenseur des Droits.
Pourtant par le passé Jacques Toubon s'est:
- opposé à la loi d'abolition de la peine de mort de Robert Badinter
- opposé à la dépénalisation de l'homosexualité
- opposé à la création du délit de révisionnisme
- montré favorable aux commandos anti-IVG.
Il incarne cette caste qui se partage les postes de la République, totalement déconnectée de la société. En 2014, le Défenseur des droits en France devrait être un ou surtout une jeune activiste associative, pas un énarque RPR de 73 ans à recaser.
Le copinage et l'entre-soi ne sont pas inéluctables : les députés peuvent refuser de confirmer la nomination de Jacques Toubon.
Signez pour que les députés lui offrent la retraite qu'il mérite et qu'ils proposent enfin un nom en phase avec les attentes de la société pour défendre et faire progresser nos droits. »

12 juin 2014

Joël Bourdin réélu haut la main président de l'association des maires de l'Eure. Bruno Questel tente sa chance aux sénatoriales

Joël Bourdin (photo JCH)
 La vie politique euroise a connu quelques événements marquants cette semaine. Rappelons que les cinq parlementaires de l’UMP-UDI, députés et sénateurs, avaient décidé de virer Joël Bourdin de la présidence de l’association des maires et élus du département. Considéré comme trop âgé par Bruno Le Maire, chef d’orchestre et théoricien du renouvellement, et peut-être également comme trop consensuel, l’ancien maire de Bernay s’est vu mettre dans les pattes un élu UMP soutenu par Mme Nicole Duranton, responsable départementale de l’UMP, elle-même élue à Evreux. Pour les auteurs du complot, l’affaire était dans le sac. Après la vague bleue des municipales, l’issue ne pouvait être que positive.
Mais patatras, les élus de l’Eure ne réagissent pas à la baguette et encore moins quand ils ont l’impression qu’on veut leur forcer la main. Joël Bourdin, en vieux briscard, ayant décidé de la jouer « ouverte et large » et de lutter contre la mainmise d’un parti sur une association pluraliste, a rassemblé bien au-delà de son camp naturel et la gauche s’est fait plaisir en lui apportant ses suffrages. Joël Bourdin a donc été réélu sans bavures. Une défaite pour l’UMP dont les responsables apprendront qu’il y a toujours loin de la coupe aux lèvres.

Second événement, plus confidentiel car plus partisan : l’élection à l’unanimité par le conseil fédéral du Parti socialiste de l’Eure, de la liste sénatoriale présente à l’automne prochain. Un changement important est intervenu depuis le dernier scrutin : les départements disposant de trois sièges de sénateurs votent à la proportionnelle. Ce mode de scrutin permet — en théorie — à la gauche d’avoir une petite chance de faire élire l’un de ses représentants.
Jusqu’à maintenant la situation était simplissime : la droite récoltait les trois sièges ! Les sortants étant MM. Bourdin, Poniatowski et Maurey, tous UMP ou UDI. Pour espérer tirer les marrons du feu, la gauche doit bénéficier d’un ensemble de conditions : primo, présenter une liste unie de la gauche (PS, front de gauche, EELV) sans les radicaux de gauche puisque Franck Martin, le grand battu des dernières municipales, s’obstine à jouer les trouble-fête (1). Secundo, espérer une division de la droite ce qui n’est pas impossible compte tenu de l’attitude des chefs de l’UMP-UDI à l’égard de Joël Bourdin. Tertio, présenter en tête de liste un leader crédible et ratissant large.
Bruno Questel avec des élus de la 4e circonscription. (photo JCH)
Bruno Questel, maire de Bourgtheroulde, a le profil du candidat idéal pour la gauche. Il a été réélu dès le premier tour dans sa commune avec plus de 60 % des suffrages, il règne sur une communauté de communes au sein de laquelle 58 maires sur 61, ont décidé de lui renouveler leur confiance grâce un son charisme et son sens de l’ouverture, il est un vice-président du conseil général incontournable dans un domaine vital pour les communes (les routes et les liaisons) et son ancien emploi d’assistant parlementaire au Sénat fait qu’il connaît bien les us et coutumes du Palais du Luxembourg. Le PS a eu l’intelligence de choisir des colistiers jeunes et entreprenants…même si in fine, la liste PS sera remaniée en fonction des accords passés par Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral du PS, avec les autres alliés départementaux.
(1) A ce sujet, je souhaite relever un élément de la campagne municipale d'Anne Terlez à Louviers. Elle avait affirmé que la liste d'union PRG-PS était conçue pour permettre à Franck Martin de devenir sénateur. On voit ce qu'il en est !

           


11 juin 2014

La ville de Louviers et l'agglomération Seine-Eure doivent unir leurs efforts pour sauver l'unique patinoire du département

Un bâton merdeux. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier le Kolysé, ex-Drugsport sur une idée d’Odile Proust, ancien maire de Louviers, ou plutôt de ses amis sportifs quelque peu élitistes car pratiquants de sports de glace à une époque où les hockeyeurs n’étaient pas légion et les patineurs du dimanche encore moins nombreux. Le Kolysé c’est comme le Marité. Autant un Terre Neuva a peu à voir avec l’histoire de l’Eure, autant les sports de glace se pratiquent surtout là où il y a de la neige sauf capitale nationale ou régionale, ce qui n’est pas la situation de Louviers.
Bon, il est trop tard pour continuer de se lamenter sur cet équipement trop cher pour notre seule ville. Trop cher car le fonctionnement d’une patinoire nécessite des appareils sophistiqués, des machines performantes, un entretien permanent. Et cela pour maintenir la glace à un niveau de performance acceptable. Je passe sur la médiocre qualité du bâtiment, mal isolé, anciennement dangereux, bizarrement conçu avec un mélange de bowling, de terrains de tennis, de squash, de salle de body building. Je passe également sur les actes délinquants qui avaient fait du Drugsport un coupe-gorge le samedi soir.
Franck Martin a trouvé le Drugsport dans sa hotte en 1995. Il en a fait le Kolysée, en modifiant les offres de loisirs et de sports, en a revu la gestion mais sans parvenir à équilibrer les comptes obligeant la commune à boucher le trou chaque année sous une forme ou sous une autre. Il a quitté la mairie en laissant un compresseur (sur les deux) en panne et en léguant à son successeur un épineux problème de gestion et d’avenir.

François-Xavier Priollaud, maire, est-il en passe de réussir ce que Franck Martin n’est jamais parvenu à réaliser ? C’est-à-dire la mutualisation des dépenses de fonctionnement et d’investissement du Kolysé en associant la CASE et la ville aux efforts ? Hier, un champion olympique candidat à la présidence de la fédération française des sports de glace, Gwendal Peizerat, a rendu visite aux élus lovériens et de la CASE (représentée par Bernard Leroy, président) pour les encourager dans leurs efforts visant à pérenniser la patinoire. On a compris que l’achat de deux nouveaux compresseurs (400 000 euros) était dans les tuyaux et qu’il n’était donc pas question de mettre un terme au patinage même si c’est un terrain glissant. 

Car je ne pense pas, comme M. Priollaud, qu’un équipement sportif et de loisirs puisse être « rentable », c’est pourtant ce qu’il a déclaré sur France 3. Si les mots ont un sens, le mot rentable signifie la production d’un bénéfice par rapport au capital investi. Je ne crois pas qu’on soit ou qu’on sera un jour dans cette situation. Pour être bénéficiaire, il faudrait pratiquer des prix d’entrée très élevés (ce qui nuirait à la fréquentation) et oublier qu’un équipement public a une fonction collective tournée vers la jeunesse laquelle n’est pas riche à Louviers. M. Priollaud a évoqué la bonne image de la ville et en ce sens il n’a pas tort. L’état désastreux de la patinoire nécessitait de prendre le taureau par les cornes. (1)
Certes le karting sur glace n’est pas à la portée de toutes les bourses mais il demeure une pratique marginale. Si l’on veut faire plaisir aux 40 000 patineurs qui, chaque année, viennent dans l’unique patinoire du département (qui offre donc une attractivité régionale) il faudra également faire preuve d’imagination pour permettre aux patineurs synchro, aux hockeyeurs (pourquoi pas ?) et aux amateurs de sports de glace en général, de se retrouver dans une ambiance confortable et avenante.

J’ai entendu, dans le reportage de France 3 région, que M. Priollaud n’excluait pas (avec la CASE bien sûr) la construction d’un nouvel équipement à échéance de cinq ans. Ce laps de temps doit permettre d’amortir comptablement et matériellement l’acquisition des deux nouveaux compresseurs (2). En cinq ans, on jugera sur pièces la fréquentation publique et scolaire et, pour le coup, « la rentabilité » sociale de la patinoire. D'ici là, gare à la glissade…
(1) Attendons les délibérations du conseil municipal lovérien et celles de l’agglomération Seine-Eure pour connaître le montant des efforts de chacun. On jugera, alors, de la qualité des engagements.
(2) Ces deux compresseurs pourraient être utilisés dans le nouvel équipement à réaliser.

10 juin 2014

La Région Haute-Normandie et les chercheurs de l'INRA volent au secours des abeilles


(photo Jean-Charles Houel)
Cette décision peut paraître anecdotique voire sans intérêt. On aurait pourtant tort de ne pas saluer l’action entreprise par le président de la région Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol, visant à favoriser le développement de l’apiculture auprès des lycéens et des apprentis de la Seine-Maritime et de l’Eure. En acceptant de financer l’implantation de ruches dans les établissements scolaires de Haute-Normandie en accord avec les groupements apicoles locaux, Nicolas Mayer-Rossignol fait plus qu’un geste symbolique.

On sait combien le rôle des agents pollinisateurs comme les abeilles est important pour l’agriculture, l’arboriculture et la culture des fruits et légumes. On sait aussi que de nombreuses causes comme le développement d’agents pathogènes ou l’emploi systématique de pesticides ou d’insecticides conduisent à l’effondrement des colonies d’abeilles. Dans l’Eure, par exemple, on recense 6 000 ruches appartenant à quelques professionnels et de nombreux amateurs passionnés. Pour remplir les besoins, on estime qu’il en faudrait le double. L’apport de la région, sans être considérable n’en est donc pas moins souhaitable dans la mesure où les lycéens et apprentis prendront goût à une activité de loisir riche d’enseignements et de découvertes sur la nature qui nous entoure. 

J’entendais, hier soir sur Arte, un apiculteur de Lozère raconter sa vision très personnelle et poétique de l’apiculture considérée comme un art et non plus seulement comme une activité humaine. Depuis des siècles, les abeilles et le miel sont dotés d’une connotation positive pour la santé et pour la vie. La Région considère que les jeunes Eurois et Seino-marins doivent être concernés par l’avenir des abeilles qui est un peu le nôtre. Elle a raison.
Justement. Il existe des ruchers-écoles (deux dans l’Eure) ouverts à tous ceux et toutes celles qui souhaitent se lancer dans l’apiculture. Il suffit d’un coin de jardin, de quelques bases solides et d’outils rudimentaires, mais surtout d’un intérêt non démenti pour les insectes pollinisateurs et pour maintenir leur place dans l’équilibre naturel des échanges avec les plantes florales. Je ne saurais trop encourager les vocations et je profite de l’occasion pour vous donner à lire l’introduction d’un dossier de presse édité par l’INRA et consacré aux recherches conduites sur l’abeille mellifère. (1)

« Un monde sans abeilles ? N’y pensons pas ! Bien sûr, les produits de la ruche, miel, pollen, cire, nous manqueraient. Mais surtout, ces super-pollinisateurs sont indispensables à l’agriculture. Si on parle de tonnage, 35% de ce que nous mangeons dépend directement de leur travail silencieux. Si on parle de diversité, c’est 84% des espèces cultivées en Europe et plus de 80% des espèces sauvages qui ont besoin de leurs pattes et de leur toison pour s’échanger du pollen et se reproduire. Alors, seriez-vous prêt à vous passer de la plupart des fruits et légumes ?
Pourtant, on le sait, les abeilles connaissent des moments difficiles. Pesticides, pathogènes, prédateurs invasifs rendent leur survie difficile. Facteurs auxquels il faut ajouter l’agriculture intensive qui uniformise les paysages et prive les abeilles d’une alimentation constante, accessible et variée. La mortalité hivernale des ruches a de quoi inquiéter : entre 20 et 30% en France, autour de 40% pour la Belgique et la Suède. De quoi désespérer les apiculteurs. Nombreux sont ceux qui jettent l’éponge. Ceci est d’autant plus inquiétant que le monde agricole manque cruellement de pollinisateurs. L’Europe aurait besoin de 13,4 millions de colonies d’abeilles en plus pour ses cultures.
Que faire ? Les chercheurs fournissent d’intenses efforts pour mieux comprendre les causes du déclin des abeilles, et notamment pour trouver les synergies entre facteurs environnementaux, produits phytosanitaires et maladies. Efforts payants non seulement en termes scientifiques, mais aussi en termes politiques : ce sont bel et bien les résultats de leurs recherches, notamment celles menées dans les labos Inra, qui ont abouti au moratoire européen sur les insecticides néonicotinoïdes.
Les efforts des chercheurs pour déterminer les causes du déclin ne peuvent se passer d’une meilleure connaissance de l’abeille mellifère : sa physiologie, son alimentation, ses extraordinaires formes de communication, la structure sociale des colonies, les pratiques apicoles et surtout, la relation des abeilles avec les divers environnements et écosystèmes qu’elles peuvent rencontrer. »

9 juin 2014

N'est pas Depardieu qui veut, nom de Dieu !


En 2007 il déclarait ne pas aimer les riches. En 2012 il assurait devant la France entière que son principal adversaire « qui n’avait pas de visage » était la finance. Depuis, le verbe est moins haut et la conviction plus douce. François Hollande est passé sous les fourches caudines de Bruxelles et avec sa fameuse boite à outils, met en place une politique dite de l’offre impliquant des sacrifices sérieux pour les classes moyennes.
Pourquoi les classes moyennes ? Parce que les classes du bas de l’échelle ne paient pas d’impôts ou très peu et que les classes du haut ont les moyens techniques et financiers de se passer de la France.

Prenons l’exemple de M. Proglio, PDG d’EDF. La cellule anti-blanchiment Tracfin a mis au jour un système qui aurait permis  à l’ancien PDG de Véolia d’alimenter des comptes ouverts à l’étranger dont la bénéficiaire ne serait autre que sa compagne. Quand on aime, on ne compte pas, c’est bien connu mais les juges se demandent si M. Proglio n’a pas été l’auteur d’un trafic d’influence au bénéfice de sa dulcinée. Ah l’argent !
Prenons un autre exemple, celui d’Arthur le présentation producteur de télévision. On vient d’apprendre qu’Arthur avait dorénavant son domicile en Belgique, le royaume des exilés fiscaux français. La manip est simple. Tu travailles en France, tu gagnes ton blé en France et tu dépenses en Belgique où les impôts et les taxes sont si avantageuses. L’exil fiscal est l’apanage de ceux et celles qui peuvent se délocaliser. Ceux et celles qui s’offrent un voyage en Thalys comme on s’offre un tour de manège. Il n’y a pas que des individus célèbres et riches, on compte aussi nombre de sociétés du CAC 40 qui elles pratiquent exil fiscal et optimisation fiscale. A hauteur de dizaines de milliards qui échappent au fisc français !

François Hollande, en faisant de la finance, son adversaire principal avait-il conscience des difficultés à la vaincre ? Avait-il conscience du fait que la mondialisation, les accords commerciaux internationaux, les règles édictées par l’Europe, la domination du modèle allemand et aussi les résistances nationales du MEDEF et des multinationales allaient lui mener la vie dure ? Pour gagner, il lui fallait un rapport de force politique qu’il n’a pas ou plutôt qu’il n’a plus s’il l’a jamais eu. Il lui aurait fallu une volonté de fer et pousser son avantage dans les trois premiers mois de son mandat. La majorité d’alors n’aurait pas rechigné ni hésité. Aujourd’hui, le pacte de responsabilité a changé la donne et modifie complètement la trajectoire d’origine. Le président de la République a-t-il été élu pour conduire la politique actuelle ? Réduire les déficits, très bien mais pourquoi faire payer surtout les classes moyennes ? La réponse est simplissime : parce qu’elles sont bien obligées de subir. Tout le monde n’a ni les moyens ni la volonté citoyenne de s’installer à Bruxelles ou à Moscou. N’est pas Depardieu qui veut. Nom de Dieu.

8 juin 2014

Jean-Marie Le Pen ouvre la bouche comme un four mais il ferait mieux de se taire

Jean-Marie Le Pen manie trop bien l’imparfait du subjonctif et connaît trop bien le sens des mots pour être convaincant quand il accuse ses détracteurs de vouloir lui faire dire ce qu’il n’a pas dit. Dans un entretien diffusé sur les réseaux sociaux, le président d’honneur du Front national s’en prend à ceux et celles qui supportent mal le vote des Français en faveur du FN. Sans remettre en cause la réalité de ce vote ni sa légitimité, il est tout de même compréhensible que des citoyens français ou étrangers donnent leur opinion et manifestent une certaine distance avec les représentants de ce parti d’extrême-droite. C’est le cas de Madonna, de Yannick Noah et de Patrick Bruel, lequel a indiqué — et c’est son droit le plus absolu — qu’il refuserait de se donner en spectacle dans des villes dirigées par le Front national. Non seulement, en France, en 2014, les artistes sont libres d’exercer leur art où ils veulent mais en plus ils ont également le droit de ne pas s’afficher là où ils considèrent que leur présence pourrait porter atteinte à leur honneur.


Invité à donner son opinion sur l’attitude de ces artistes, Jean-Marie Le Pen s’est quelque peu emballé. Et c’est là qu’il est le plus naturel, c’est là, si j’ose dire, qu’il est le meilleur. Evoquant le cas de Patrick Bruel (de confession juive) Le Pen, déjà maintes fois condamné pour apologie d’antisémitisme, n’a pas caché qu’en cas de prise du pouvoir par le Front national, Bruel ferait partie de la première fournée…dont la définition littérale est « un ensemble de pièces mises à cuire dans un four. » Décidément, Le Pen aime bien les fours. Grands ou petits. On avait eu droit au Durafour crématoire du nom d’un ancien ministre de droite, on a maintenant droit à la fournée pour les artistes condamnés par Le Pen au nom de l’idéologie raciste.

Je sais bien que pas une voix ne sera déplacée par cette nouvelle saillie de Le Pen-gâteux. Pas un Français ayant voté pour le Front national aux Européennes ne portera une quelconque culpabilité après ces déclarations provocatrices et diffamatoires. Laissons ces électeurs à leurs fantasmes et à leur vote défouloir.



Adressons-nous plutôt aux 75 % de Français qui ne votent pas pour le FN, n’ont pas l’intention de voter pour ses candidats, ne se trompent pas sur la stratégie masquée de Marine Le Pen. On dira que des ténors du FN ont invité le président d’honneur du parti à prendre sa retraite. On dira aussi comme l’avocat Wallerand de Saint Just, candidat aux municipales à Paris, que la phrase de Le Pen est anodine. Cela prouve bien l’embarras de ceux qui veulent faire propre sur eux et confirme qu’il existe des contradictions, sincères ou pas, au sein de l’appareil.



Je souhaite conclure sur un fait passé inaperçu. Une élection partielle législative organisée cette semaine dans une circonscription britannique a permis au candidat conservateur d’être réélu alors que se présentait contre lui un candidat de l’UKIP arrivé en tête lors des européennes. Cela prouve bien que les électeurs savent faire la différence entre un vote pour ou contre l’Europe et un autre pour siéger aux Communes. C’est effectivement la limite des partis populistes.