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Bernard Tapie à Louviers en 1987. (photo JCH)
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Tapie et Wonder ou comment couler une boite
On en a fait des tonnes sur
Bernard Tapie, son débat musclé avec Jean-Marie Le Pen, les matches de foot
truqués, la victoire de l’OM en coupe d’Europe, l’arbitrage à 404 millions d’euros,
sans oublier le Phocéa et autre signe extérieur de richesse. François
Mitterrand avait un faible pour lui et c’est ainsi qu’il le choisit pour couler
Michel Rocard aux européennes et devenir ministre du gouvernement de la République.
Je ne nie ni la force
mentale du personnage ni son immense courage face à la maladie. Mais j’ai
devant les yeux l’image des salariés de l’usine Wonder, virés du jour au
lendemain d’une industrie mythique à Louviers qui occupa des centaines d’ouvriers
avant de partir en capilotade. Je les revois, salués par un Jean Hedern-Hallier
provocateur iconoclaste venu narguer Tapie sur le site des Jonquets. Je revois
leurs larmes et leur colère tellement justifiée.
Zemmour ment sur Pétain. Qui vole un bœuf…
En 2021 il se trouve un
futur candidat à l’élection présidentielle française pour oser affirmer que le
régime de Pétain a sacrifié les juifs étrangers pour sauver les juifs français ! Cette
affirmation est un énorme mensonge que seuls les ignares peuvent gober. Il est
en effet totalement contraire aux faits historiques d’avancer de telles énormités.
Les descendants des familles juives françaises savent bien que nombre de leurs
aïeux ont fini leur vie dans les camps d’extermination pour la simple raison qu’ils
étaient juifs.
Ce n’est pas tout. Qui a édicté
le statut des juifs en octobre 1940 leur interdisant un grand nombre de
professions (artistes, comédiens, journalistes, fonctionnaires, enseignants,
etc.) ? Qui a créé des numerus clausus pour devenir médecin ou avocat ?
Qui a imposé le port d’une étoile jaune stigmatisant des Français et des Françaises
dont Hitler et Pétain voulaient qu’ils (et elles) disparaissent dans la
nuit et le brouillard?
Eric Zemmour, puisqu’il s’agit
de lui, se disqualifie totalement. Si par malheur il devenait président de la République
(ce que je n’imagine pas) notre pays regorgerait de haine dans une société
violente. Souhaitons que les électrices et les électeurs de notre beau pays n’écoutent
pas cette sirène de malheur.
Les Polonais jouent perso
Le tribunal constitutionnel
polonais vient de déclarer qu’il est inadmissible que les décisions de la Cour
européenne de justice soit au-dessus, dans la hiérarchie et dans ses décisions,
des lois strictement nationales.
Il s’agit pourtant des textes fondateurs de l’Union européenne ce dont
veulent s’affranchir certains dirigeants comme Orban et le président tchèque un
eurosceptique en chef.
C’est simple. Plutôt que de
récriminer et de se lamenter, il suffit de couper le robinet des subventions à
ces pays qui refusent de jouer le jeu collectif. On ne peut pas d’un côté,
tendre la sébile, comme disait Maurice Druon, et de l’autre refuser des règles
qui s’imposent à tous. Sans les fonds européens, que deviendraient les
Polonais, les Tchèques ou les Hongrois ?
Boris Johnson boira-t-il le calice du Brexit jusqu’à
la lie ?
La Grande-Bretagne manque de
tout : les rayons des supermarchés se vident, les pompes à essence aussi,
les pêcheurs ont du mal à écouler leurs prises…Même si BoJo invoque l’épidémie
de COVID pour masquer ses erreurs et ses insuffisances, viendra le moment de vérité.
La vérité du Brexit que de nombreux citoyen(ne)s britanniques commencent à découvrir
dans toutes ses conséquences fâcheuses.
Et la vérité c’est que la
Grande-Bretagne, quand bien même elle aura trouvé un accord avec le grand frère
américain et le cousin australien dans le cadre de l’affaire des sous-marins, réalise
50 % de ses échanges avec l’Union européenne.
Le Premier ministre
britannique va plus loin. Il remet en cause des accords signés il y a quelques mois
régissant les relations de la République d’Irlande et l’Irlande du nord avec le
reste de la Grande-Bretagne. Comme il complique à loisirs des permis de pêche
des armateurs français qu’il refuse de renouveler, Clément Beaune, chargé des
relations européennes au sein du gouvernement français, suggère de rationner la
fourniture d’électricité à l’île de Jersey durant les mois à venir en mesure de
rétorsion. Je ne suis pas certain que punir Boris Johnson de cette façon
permettra d’améliorer les rapports avec un pays allié important dans le cadre
du système de défense européen et dans la lutte contre le terrorisme. Il faudra
certainement inventer autre chose.