25 septembre 2023

Le sénat français demeure une anomalie démocratique…J'aurais dû voter oui en 1969

L'entrée du Palais du Luxembourg

 

Dans ma longue histoire politique, je n’ai pas souvenir d’avoir ressenti une quelconque hésitation avant de déposer mes différents bulletins dans l’urne. Quelle que soit la consultation. J’ai, certes, voté pour Jacques Chirac en me pinçant le nez mais face à un candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen en l’occurrence, mon choix était simple. Depuis ce tragique dimanche de 2002 qui vit Lionel Jospin choir à cause des la multiplicité des candidatures à gauche, la montée du FN-RN est devenue inexorable. L’ élection de trois candidats du FN, hier,  dans des régions où le RN avait déjà atteint des sommets lors des législatives, pourrait sembler anecdotique mais il s’agit bien là d’une notabilisation infernale des amis de Matteo Salvini, animateur du parti néofasciste italien. Il y là de quoi être inquiet.

Ai-je donc un regret de l’un de mes votes ? Oui. En 1969, le général de Gaulle avait proposé de supprimer le sénat, cette assemblée censée représenter « les territoires ». De fait les territoires en question sont surtout des terroirs sur lesquels on ne cultive pas que la vigne ou le blé ; le système électoral est tel que les petites communes sont surreprésentées par rapport aux agglomérations urbaines. Le referendum que le général  proposa dans la foulée des événements de 1968 s’attira (en 1969) un Non magistral (dont le mien) entraînant sa démission immédiate.

Et pourtant. A y réfléchir à deux fois, le sénat est bien une anomalie démocratique dans la mesure où l’alternance y est rendue impossible offrant à la droite une stabilité qui confine à une totale injustice. Depuis toujours le sénat est majoritairement conservateur. Il ne peut être dissous ni voter une motion de censure du gouvernement, certaines de ses commissions d’enquête peuvent se révéler utiles (l’affaire Benala) mais ce bicamérisme devient une chasse gardée de la droite grâce à un scrutin privilégiant la ruralité synonyme de rente de situation.

Les élections d’hier (le sénat est renouvelé par moitié pour un mandat de six ans) confirment cette stabilité à quelques exceptions près. La gauche (PS,PC,EELV) sera représentée par trois groupes qui ont gagné quelques pièges et en ont perdu six « grâce » aux candidats LFI . Une fois encore les LR seront majoritaires à droite avec le soutien à géométrie variable des centristes habitués à jouer le rôle de groupe charnière et à monnayer chèrement leur contribution.

En votant non au référendum en 1969, j’ai contribué à ma modeste place au maintien de cette anomalie démocratique. En fait mon non fut un non à la personne du général de Gaulle alors que le texte qu’il proposait aurait dû me conduire à être plus attentif et surtout plus stratège.

24 septembre 2023

Les conférences de la SED : Claude Cornu évoquera le rôle de Pierre Mendès France en faveur de la réconciliation franco-allemande


 

PMF avec Anthony Eden et Konrad Adenauer en 1954. (photo Keystone)

 À l’occasion du 60e anniversaire du traité de l’Élysée, signé par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer, le comité de jumelage Louviers-Holzwickede a sollicité la Société d’Études Diverses pour organiser une conférence sur les relations franco-allemandes. Cette conférence aura lieu le samedi 7 octobre, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l’Hôtel de Ville de Louviers. Claude Cornu, président de la SED, évoquera les liens de Pierre Mendès France avec l’Allemagne et l’œuvre qu’il a accomplie en 1954 en faveur de la réconciliation entre les deux pays : « Pierre Mendès France et l’Allemagne ».

Pierre Mendès France (1907-1982) était deputé-maire de Louviers lorsqu’il devient président du Conseil en 1954. Il eut alors l’occasion d’œuvrer en faveur d’un dialogue et d’une coopération entre la France et l’Allemagne. Un pays contre lequel il avait été amené à se battre quelques années plus tôt, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir rappelé comment, Parisien de naissance, il vint s’installer à Louviers en 1930 pour briguer le siège de la circonscription, puis son arrivée à Londres en 1942 et son engagement dans les Forces aériennes françaises libres, le conférencier soulignera le rôle qu’il joua, à la tête du gouvernement sous la IVe République, pour permettre le réarmement de l’Allemagne et le rétablissement de sa souveraineté, de l’échec de la CED (Communauté européenne de défense) aux accords de Paris, mais également pour régler l’ensemble des contentieux entre les deux pays.