14 mai 2016

En Russie on cherche des sportifs non dopés…


Les Poutiniens crient au scandale ! Comme au bon vieux temps de l’URSS, il semble bien que nombre de sportifs russes acceptent d'absorber des décoctions destinées à améliorer artificiellement leurs performances. Et si les Poutiniens sont mal dans leurs baskets c’est parce qu’un des responsables du laboratoire réservé aux opérations frauduleuses a quitté le pays et s’est réfugié aux Etats-Unis où il peut lâcher les chiens. Même s'il sait que si Staline a su retrouver Trotski, Poutine saura lui fixer un rendez-vous à risque.

Lâcher les chiens c'est raconter la vérité, celle exigée par le principal dirigeant de la Russie, un certain Vladimir Poutine. A l’occasion des épreuves organisées à Sotchi dans le cadre des jeux olympiques d’hiver, le « tsar » actuel, ancien du KGB, nourri aux mamelles du communisme brejnévien, a intimé aux responsables des équipes l’ordre de gagner et de remporter un tombereau de médailles d’or ou à tout de moins le maximum de podiums. Pour ce faire des hommes en blouse blanche ont préparé des soupes d’un genre particulier puisque contenant des produits interdits. De fait les analyses n'ont rien donné…

Mais comme l’a raconté le chef des laborantins limogé depuis, il y avait des tours de passe-passe derrière une armoire (et à l’aide d’une trappe) qui faisaient que les fioles remplies d’urine contenaient en réalité un pipi datant de plusieurs mois et indemne de tous produits dopants. Des membres des services secrets étaient chargés des basses besognes en échangeant les éprouvettes afin de tromper les analystes et donc les résultats.

Et c’est ainsi que des sportifs russes sont allés chercher leurs médailles d’or ou les places d’honneur faisant de la grande Russie une nation redevenue compétitive à l’échelle internationale. Sauf qu’aujourd’hui les secrets les mieux gardés sont des secrets de polichinelle. Evidemment, il est des membres du gouvernement russe pour dénoncer la main noire des Américains dans les révélations soi disant offensantes, d’autres pour réveiller un passé peu glorieux quand les sportifs des nations de l'Est avalaient maintes cochonneries. Le fait est que l’équipe actuelle d’athlétisme russe est menacée de ne pas pouvoir participer aux JO de Rio. Des athlètes donc, des joueurs et joueuses de tennis, des skieurs et autres amateurs de glisse…tous et toutes se devaient d’avaler les pilules et de porter haut le drapeau russe.

Je ne comprends toujours pas comment des dirigeants politiques occidentaux (Marine Le Pen par exemple voire François Fillon) peuvent mettre en exergue les comportements et la politique nationaliste d’un Poutine. Son chauvinisme excessif, ses magouilles financières en tous genres et les disparitions inexpliquées d'opposants font de la Russie ce qu’on appelle aujourd’hui une « démocrature » à mi-chemin entre les démocraties occidentales et les dictatures à la mode chinoise par exemple. Je ne comprends pas ou plutôt je comprends trop bien. Est-ce régime que nous voulons pour la France ?

12 mai 2016

Les excuses de Michel Sapin après son saut…à l'élastique.


Une petite histoire d’élastique. Mais une grave erreur d’un gros balourd. En présentant ses excuses publiques sous forme de communiqué de presse, Michel Sapin réagit avec quelques semaines de retard après qu’il a été pris en flagrant délit d’une forme de sexisme décidément très prisée de certains politiques. Depuis l’affaire de la chambre 2806 du Sofitel de New York et celle du Carlton du nord de la France, les gazettes nous ont habitués à découvrir qu’il existe des hommes (le plus souvent) pour prêter leurs gestes et leurs paroles à des actions méprisables.

A Davos, lieu béni des hommes d’affaires et des politiques genre Macron, Michel Sapin, ministre des finances de notre pays, n’a pu s’empêcher de « toucher le dos », comme il le dit dans son communiqué, d’une journaliste courbée pour ramasser son stylo. En réalité, la position de la jeune femme lui a permis de faire claquer l’élastique de sa petite culotte, ce qu’il appelle « toucher le dos ». Joignant la parole au geste, Sapin s’écria : « Mais qu’est ce que vous nous montrez là ? » Et cela devant une vingtaine de journalistes témoins d’un geste pour le moins indélicat voire machiste.

Mis en cause à plusieurs reprises dans la presse, Michel Sapin n’avait jamais réagi se contentant de contester ce geste qui, selon lui, « n’était ni agressif, ni sexiste. » Mais l’affaire Baupin a changé le contexte et le paysage politique. Les partis sont appelés à faire le ménage en leur sein et à veiller à ce que les parlementaires, les journalistes, les assistantes femmes ne soient plus des objets de plaisanteries graveleuses ou, pire, victimes d’actes que la loi condamne. Depuis quelques années, le délit d’agressions sexuelles ou de harcèlement sexuel permet en effet aux victimes de demander réparation et condamnation des auteurs. Le texte paru dans Libération, il y a un an, sous la signature d’une quarantaine de journaliste femmes intitulé « bas les pattes » invitait déjà certains politiciens à plus de retenue et de dignité. Il faut croire qu’ils sont nombreux, les hommes de pouvoir, à confondre séduction et…intromission.

En tout état de cause, le communiqué de Michel Sapin démontre qu’il a compris (lui ou ses conseillers en communication) que l’image d’un gouvernant — sauf s’il s’appelle Donald Trump ? — peut pâtir durablement d’une conduite individuelle de Beauf. Si Cabu était encore vivant, je ne doute pas qu’un dessin approprié, pour le coup, serait paru dans Charlie Hebdo ou le Canard enchaîné nous montrant un Sapin s’excusant d’avoir fait le grand saut en élastique…à quelques centimètres du sol…et sur le dos d’une femme.

10 mai 2016

L'affaire Baupin : « la parité a gagné mais on est encore loin de l'égalité »

Manuel Valls avait toute confiance en Michel Platini et on sait comment cela s’est terminé avec la décision du TAS (Tribunal arbitral du sport) et sa condamnation à quatre ans de diette footballistique obligatoire…Emmanuelle Cosse « a toute confiance » en son compagnon mais on ignore encore comment cela finira. Le fait est que si elle croit la version de son compagnon, elle met en cause celle des huit femmes qui, jusqu’aujourd’hui, ont déclaré publiquement avoir été victimes des assauts physiques ou des tweets répétés de caractère sexuel de la part de Denis Baupin. Mme Cosse s’empresse pourtant d’ajouter qu’il ne faut pas transiger avec les violences faites aux femmes !
L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale nie tout en bloc. Il promet procès et actions judiciaires à tous ceux qui mettront en cause son comportement et cette stratégie se trouve renforcée par sa compagne. Ce matin, sur France Info, Mme Cosse assurait ainsi que la gravité des accusations portées contre son mari obligeait la justice à connaître des faits et que c’est devant elle que la vérité éclaterait.
Le procédé est habile puisqu’aucune plainte n’a été encore déposée et que les faits ont eu lieu bien avant les trois dernières années, délai de la prescription supposée mettre à l’abri des poursuites le député EELV. A moins que de nouvelles plaignantes se fassent connaître et évoquent des actes non prescrits. Ce matin, le parquet déclare avoir ouvert une enquête préliminaire. Elle permettra aux témoins-victimes d’être entendus par des policiers dans un premier temps et, ensuite, qui sait si un juge d’instruction ne sera pas saisi pour des investigations plus poussées.
Caroline Haast, une féministe active, a été interrogée, hier, sur une radio nationale. Elle fustige évidemment ces comportements scandaleux qu’elle interprète de cette façon : la domination exacerbée des hommes dans le monde politique et leurs pouvoirs exorbitants. Comme le dit bien Noël Mamère, député EELV : « la parité a gagné mais on est encore loin de l’égalité. » Ce sera pourtant à cette aune que seront jugés les gouvernants d’aujourd’hui et, surtout, de demain.

9 mai 2016

Denis Baupin, dénoncé comme prédateur sexuel, démissionne de la vice-présidence de l'Assemblée nationale


Le fait que Denis Beaupin démissionne de la vice-présidence de l’Assemblée nationale ne doit pas être considéré comme un aveu. La moindre des choses, quand on vous reproche ce qu’on lui reproche, c’est de prendre le large, de faire le dos rond, de préparer sa défense et de la jouer en mode mineur. Que lui reproche-t-on ? Des élues d’Europe-Ecologie les Verts ainsi que des collaboratrices de ce parti ont déclaré à Médiapart et France Inter que Denis Baupin était une sorte de prédateur sexuel. Pourquoi lui, pourquoi maintenant ? Parce que Denis Baupin a participé en mars dernier à une réunion d’hommes aux lèvres rougies pour déclarer leur hostilité aux violences faites aux femmes. Les victimes, par souci de protéger leur personne, de ne pas nuire aux intérêts de leur parti, ont tu le harcèlement physique ou virtuel émanant du compagnon d’Emmanuelle Cosse, ministre du logement, qu’ils ont voulue épargner. La photo de Denis Baupin clamant son hostilité au machisme actif les a révoltées si bien qu’elles ont décidé de sortir de leur silence et de crier bien haut leurs sentiments de dégoût à l’égard de M. Baupin.

Autrement dit, si les faits sont avérés, bien qu’ils soient prescrits, Denis Baupin, comme d’autres avant lui, aura joué un double jeu. On peut être ministre du budget, dénoncer la fraude fiscale et posséder des comptes à l’étranger ou des sociétés offshore illégales. On peut être écologiste, faire de l’égalité homme-femme un élément programmatique fort et faire preuve de dérive mu par je ne sais quelle force de destruction massive. Comment imaginer, en 2016, que des conduites aussi inadmissibles puissent être gardées secrètes quand l’auteur des actes délictueux est député de la Nation et vice-président d’une des chambres du Parlement ? Comment pouvait-il penser, même si les années ont passé, que ses victimes conserveraient ce statut humiliant toute leur vie ?

Dans toute violence subie, la parole libère et quand il s’agit de violence sexuelle, elle est d’autant plus indispensable…car pensable comme dirait Lacan. Evidemment, la publicité faite autour de cette affaire de mœurs domine l’actualité d’aujourd’hui. Denis Baupin est une personnalité importante du monde écologiste et sa démission récente du mouvement a été abondamment commentée. Je ne doute pas qu’une fois encore, on rapprochera ces comportements agressifs d'une relation « incestueuse » avec le pouvoir. Dominique Strauss-Kahn, blanchi dans l’affaire du Carlton, a tout de même été condamné civilement dans l’affaire du Sofitel. On dit que Mme Diallo a touché le gros lot ! Que M. Baupin ne puisse être poursuivi n’empêche pas que la vérité soit bonne à dire et à révéler. Mais la prudence commande et je dirais comme M. de Rugy, un ancien de ses collègues à EELV : « laissons la justice agir. » Le peut-elle ?

8 mai 2016

Quelques réflexions au débotté : La brillante idée de Sarkozy, le FN et l'argent public, l'état d'urgence devient permanent


Diminuer une taxe ou un impôt, voilà qui fera plaisir au contribuable. En une période d’argent rare et encore plus quand il s’agit d’argent public, il faut apprécier les efforts accomplis par certaines collectivités dont les responsables savent qu’il faut dépenser à bon escient. C’est pourquoi je ne comprends pas bien la polémique née après un vote majoritaire des membres du conseil de l’agglomération Seine-Eure visant à diminuer le taux de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.
Les contribuables savent ou devraient savoir que cette taxe n’a rien à voir avec le tonnage individuel puisqu’elle est calculée sur la base des valeurs locatives des habitations. Un moyen comme un autre d’assurer une répartition des charges même s’il est injuste eu égard aux volumes réellement ramassés. Il faut imaginer un système récompensant les économies de déchets et favorisant le recyclage. Si les contribuables habitants étaient contraints de veiller aux rejets domestiques ils feraient sans doute bien plus attention et auraient une conduite écologico-responsable.
En attendant ce jour qui ne viendra pas, la majorité des membres de la CASE a diminué de 0,3% le taux de la TEOM au grand dam de certains élus désireux de voir les investissements en déchetteries nouvelles se poursuivre. Je ne suis pas certain que cette diminution fera sensiblement baisser la taxe (s’en apercevra-t-on ?) mais c’est un début. Ce qui serait mieux c’est de voir les maires, par exemple celui de Louviers, entamer une cure de baisse de la dette voire des impôts locaux…mais ne rêvons pas.

La semaine passée a été marquée par la brillante idée de Sarkozy ! Il a compris que plus le nombre d’électeurs de la primaire de la droite et du centre serait grand moins il aurait de chances d’être désigné. Il a réfléchi et proposé une solution : empêcher les Français de l’étranger de voter par Internet ! En contraignant lesdits Français à se rendre physiquement dans des bureaux de vote ( ?) on construit une barrière supplémentaire visant à abaisser le taux de participation.
Des calculs ont été faits. Environ 100 000 Français de l’étranger devraient participer à cette primaire de la droite. Sarkozy sait qu’il n’est pas en odeur de sainteté auprès de la majorité d’entre eux. Alors…mais les autres candidats ont hurlé, crié au scandale, incité la haute autorité de la primaire de la droite à relire la charte de bonne conduite…si bien que Sarkozy va devoir reculer et accepter le vote par Internet. Il est vrai que la décision avait été prise par le bureau politique de LR à forte majorité sarkozyste et en l’absence des Juppé, Fillon, Le Maire, NKM…dont la vive réaction était prévisible.

Un de mes amis me répète souvent que pour connaître la réalité de la vie politique française, il faut lire la presse étrangère et notamment la presse anglo-saxonne. Je ne sais si les journalistes étrangers sont moins suspects de complaisance à l’égard des politiques que les journalistes hexagonaux mais je fais confiance (trop peut-être ?) à des organes libres financièrement et politiquement comme « Le canard enchaîné » ou « Médiapart ». Sans cette presse libre et indépendante, les excès et les turpitudes de nos gouvernants ou de leurs opposants seraient ignorés.
A ce sujet Le Monde a récemment publié un sondage dont les résultats ne laissent pas de m’inquiéter. La confiance des Français à l’égard des politiques est en chute libre. A une grande majorité, ils considèrent que les parlementaires ne pensent qu’à leurs intérêts personnels et que nombre d’entre eux sont corrompus. Ce sentiment a été repris à l’envi par les dirigeants du Front national eux-mêmes dans le collimateur de la justice pour des soupçons de fraude dans le financement des campagnes électorales. Plusieurs affaires sont en cours dont la dernière date des élections départementales après les législatives et l’emploi (fictif ?) d’attachés parlementaires européens payés par Strasbourg. Les juges les soupçonnent de préférer la France à l’Europe en travaillant peu ou pas pour les députés européens FN et beaucoup pour le parti lui-même.

L’Etat d’urgence était sans doute justifié après les attentats de novembre 2015. Maintes perquisitions ont eu lieu donnant des résultats inégaux permettant aux services de police de mieux connaître encore les milieux islamistes radicaux. Certaines assignations à résidence ont visé des personnes suspectées de flirter de près ou de loin avec des prêcheurs de haine et de division.
Depuis, cet état d’exception a été renouvelé et le gouvernement s’apprête à solliciter à nouveau le Parlement pour le prolonger prétextant l’organisation du tour de France (qui a lieu tous les ans si je ne m’abuse) et l’Euro de football, plus rare en terre française. J’ignore quel est l’état de la menace. J’ignore si des djihadistes préparent un autre mauvais coup ou un drame national. Il me semble que depuis des mois, les services de la sûreté intérieure ont dû suivre les pistes intéressantes et se préparer au pire…si tant est que cela soit possible.
La Ligue des droits de l’homme a tenté de faire annuler juridiquement l’Etat d’urgence. Sans succès. Si l’état d’urgence devient un état permanent, cela veut dire que notre démocratie dérive vers une République fragilisée à la fois par ceux qui souhaitent la détruire mais aussi par ceux qui ont pour devoir de protéger notre mode de vie. Les grands principes qui nous différencient des états autoritaires et des dictatures s’accommodent mal d’un état d’exception puisque, comme son nom l’indique, ce n’est pas la règle commune…