15 août 2009

Se défendre et lutter

Les îles vierges britanniques et les îles Caïman sortent de la liste grise de l'OCDE. Après avoir signé un accord d'échanges de renseignements avec la Nouvelle-Zélande à Washington (le 12e du genre pour ces deux îles) elles devraient quitter le mauvais classement en zone grise des paradis fiscaux selon le classement de l'OCDE.
On n'en a pas fini avec les paradis fiscaux, ces pays où la fiscalité est très basse voire inexistante. On comprend bien pourquoi les circuits financiers obscurs ou malhonnêtes empruntent le chemin de ces îles. C'est un moyen pour eux de retrouver une existence légale leur permettant d'intervenir sur les marchés boursiers, fonciers…l'argent sale devenant soudainement plus blanc que blanc. Lors de la dernière rencontre des chefs d'état du G20, l'affaiblissement des paradis fiscaux a été évoqué, des pistes ont été proposées pour obtenir un jour leur disparition mais il faudra du temps, beaucoup de temps pour venir à bout de cet avatar du libéralisme et de la libre circulation des capitaux.
Sans aller jusqu'à une économie encadrée, cadenassée, fermée, on peut souhaiter des règles du jeu plus strictes, plus respectueuses des hommes et de l'environnement. On le voit bien avec les bonus des traders. Ils font encore aujourd'hui comme si la crise n'existait pas ou n'avait jamais existé. Leurs pratiques justifiant toutes les spéculations demeurent d'actualité et il se trouve des dirigeants de banques pour justifier ces comportements au nom d'un contrat ou d'une concurrence sévère.
Mme Lagarde peut toujours se féliciter d'une reprise de 0,3 %, on n'est pas encore sorti de la récession. Demandons aux chômeurs et aux salariés menacés de perdre leur emploi ce qu'ils pensent des bonus et des délocalisations. Il suffit de constater que le taux de syndicalisation progresse chaque mois pour comprendre que les travailleurs de ce pays savent qu'ils devront, tôt ou tard, se défendre et lutter.

13 août 2009

Le burqini interdit de piscine en France !

Le burqini est un maillot de bain qui permet de nager tout habillé. Il est porté (quand il l'est) par des femmes musulmanes plus proches de l'intégrisme islamique que de la religion coranique expliquée aux enfants.
Une femme portant un Burqini s'est vu refuser l'accès à la piscine d'une commune de Seine-et-Marne au prétexte qu'elle voulait nager dans cette tenue. Pour porter ce burqini, elle invoque la liberté individuelle et proteste contre ce qu'elle appelle une forme d'exclusion quand le maire s'appuie sur le règlement de la piscine qui interdit les caleçons et également de nager tout habillé pour des raisons d'hygiène. S'agit-il d'hypocrisie ? Dans les deux cas, assurément. L'une parce qu'elle sait bien que les piscines publiques et collectives ont des règles valables pour tous et toutes, l'autre parce que derrière l'hygiène se cache une autre raison moins avouée, celle de l'opposition légitime à l'intégrisme. Le maire n'a pas à prendre de gants pour interdire le port du burqini.
André Gérin, député, à l'origine de la mission d'information parlementaire sur la burqa (à peine 400 femmes en France la porteraient) apprenant l'affaire de la piscine crie à la provocation de la part de cette femme ! Il assure même que derrière elle se cachent quelques intégristes religieux désireux de pousser la République laïque dans ses retranchements. La République en a vu d'autres. Elle saura résister à cette pression.

L'UMP devient un parti hégémonique à droite

Personne n'ignore les liens de proximité existant entre le mouvement « Chasse pêche nature et traditions » et la droite. Les chasseurs sont rarement de Gauche (nul n'est parfait) et jamais membres des mouvements écologistes. Frédéric Nihous, candidat à l'élection présidentielle pour ce mouvement et tête de liste aux élections européennes, vient d'annoncer le ralliement de CPNT à l'UMP quelques jours après que Philippe de Villiers a ouvert la voie des renoncements.
Comme le dit Nihous « on a en marre de prendre des claques aux élections »…ce qui est le lot de nombre de mouvements marginaux. Les chasseurs ont créé CPNT pour peser sur les politiques dans certains départements qu'il s'agisse de la Somme, des Landes etc. mais à partir du moment où l'UMP leur donne satisfaction sur les dates d'ouverture de la chasse à la palombe ou celle du canard— parfois en pleine contradiction avec les directives européennes — rien n'empêche plus Nihous et ses amis de rejoindre la droite à laquelle ils appartenaient déjà sans oser le dire tout haut.
L'UMP devient donc un parti hégémonique à droite. Les souverainistes, les chasseurs, les centristes…tous se rallient au panache blanc de M. Nicolas Sarkozy. Les forces d'appoint disparaissent. Il y a une raison à cela : la menace d'une élection à un tour dans les tuyaux du gouvernement et sa réforme des collectivités territoriales. La Gauche ferait bien d'y regarder à deux fois avant que ses différentes composantes claironnent partout qu'elles vont faire des listes autonomes. S'il n'y a qu'un tour, l'union équilibrée devient obligatoire sous peine de voir la Gauche disparaître des assemblées locales.
La droite domine avec la présidence de la République, le Sénat, l'Assemblée nationale, la majorité du Conseil constitutionnel, du Conseil supérieur de l'audiovisuel, elle nomme les préfets, elle déplace les magistrats du parquet…si, en plus, elle découpe les circonscriptions pour gagner avec 48,5 % des suffrages et crée un mode de scrutin local défavorable à ses adversaires, la droite aura tout. La démocratie ce n'est ni l'uniformité, ni la domination sans partage. Il est temps que les citoyens cessent de dire « je m'en fous » et s'occupent vraiment de leurs affaires.

12 août 2009

Luc Chatel prêt à fermer les écoles pendant trois mois !

Luc Chatel, le nouveau ministre de l'Education nationale, n'est pas en vacances. Il a rendu public, aujourd'hui dans le Figaro, ce que serait un plan d'urgence dans son secteur d'intervention, en cas de pandémie grippale. On dit que 40 % de la population (en majorité des jeunes) pourrait être touché si une telle hypothèse se vérifiait.
Ce plan prend en compte des données locales en rendant responsables, d'abord, les chefs d'établissements, qu'il s'agisse du primaire, des collèges et des lycées. En cas de grippe « collective » un directeur d'école pourrait décider la fermeture des classes après avis des institutions de niveau supérieur (académie, rectorat, ministère) et des responsables du secteur de la santé.
Luc Chatel est allé plus loin. Si le territoire national, dans son ensemble, vivait au rythme de la grippe, le ministre n'hésiterait pas à supprimer les cours pendant trois mois soit douze semaines comme dirait M. de la Palice. Patrick Dion, directeur du Centre national de documentation pédagogique, qu'on connait bien dans l'Eure où il a été inspecteur d'Académie, a même anticipé cette fermeture puisque le CNDP diffuserait des cours à la Télévision et à la radio « non pas pour remplacer les professeurs (NDLR : qui sont irremplaçables) mais pour maintenir le lien entre l'école et les élèves. »
Si un tel événement devait survenir on en imagine les conséquences. Garder des jeunes malades à la maison, cela veut dire trouver des gens pour les surveiller et les soigner. Les parents ? Malgré le chômage, ils sont une majorité à travailler…Les transports scolaires ? Ils seraient supprimés et les chauffeurs se tourneraient les pouces. Que feraient les enseignants ? Ils prendraient leur mal en patience. On voit bien que l'économie tournerait au ralenti, ce qui, malheureusement, est déjà le cas.
Cette hypothèse peut sembler exagérée. Mais les jeunes sont plus vulnérables au virus grippal (H1N1) et il n'est pas anormal que le ministre se préoccupe de leur sort. Il parait que Mme Bachelot n'envisage pas de faire vacciner toute la population mais seulement les populations dites à risque et les personnels liés au fonctionnement des services publics : pompiers, soignants, policiers (ils sont une centaine à surveiller nuit et jour le centre de Sanofi-Pasteur à Val-de-Reuil) gendarmes, etc.
Il s'agit donc d'un principe de précaution poussé à son paroxysme. Un 12 août, l'information nationale est généralement pauvre. Luc Chatel a trouvé le bon moyen de faire parler de lui. Et de la grippe.

11 août 2009

Une ruche dans chaque jardin, sur chaque balcon et sur chaque toit ?

Le gouvernement britannique, constatant la baisse de ses populations d'abeilles de 10 à 15 %, vient de lancer un appel pour que les propriétaires de jardins et d'espaces naturels y installent des ruches. Une ruche spéciale a même été créée à cet effet avec un volume accru. Une ruche pratique qui peut trouver place sur les balcons ou sur les toits !
Si le nombre d'abeilles diminue, celui des apiculteurs sujets de sa majesté la reine augmente. En quelques années, il a même été multiplié par trois portant à 15 000 ceux qui aiment les abeilles et les produits de la ruche de l'autre côté de la Manche. C'est une idée intéressante. Pourtant, compte tenu des manipulations indispensables aux traitements contre les maladies et les parasites, à la pose des hausses, au nettoyage printanier des plateaux, à la récolte et à l'extraction du miel, je me demande si tous les détenteurs de ruches seront aptes à faire face.
L'apiculture est une activité passionnante. Elle est malheureusement pratiquée par une majorité de personnes âgées et peu de jeunes — sauf exception — s'adonnent aux observations de la vie des abeilles et de leur comportement. Dans l'Eure, le Syndicat des apiculteurs a mis en place un rucher-école qui permet à tout un chacun de découvrir le plaisir de l'apiculture et d'apprendre la manière de conduire un rucher. Avant même de penser miel, cette activité pousse à mieux connaître les habitudes des insectes sociaux et leur organisation.
A l'heure où le développement durable et l'agriculture biologique deviennent parfois obsessionnels, et avec juste raison, il est dommage qu'un pays comme le nôtre soit contraint d'importer des miels pas toujours très nets car résultats de mélanges bizarres. Les apiculteurs professionnels et amateurs de France se font un honneur de mettre en vente des produits sains, naturels, tout droit sortis de la ruche.
http://sa27.free.fr

9 août 2009

Ils étaient connus des services de police…

Deux hommes ont été tués la nuit dernière dans un bar de Marseille alors qu'ils regardaient le match de football disputé entre leur équipe favorite et celle de Grenoble. J'entends cette information à la radio et le journaliste précise : « ils étaient connus des services de police. » Sous-entendu, ne soyons pas surpris qu'ils soient morts puisque, sous-entendu, ils étaient fichés. « Connus des services de police » veut dire qu'ils avaient une réputation de voyous voire de trafiquants de drogue.
La mort de deux hommes, tués par balle, se trouvent ainsi justifiée par un commentaire signifiant : « après tout, ils l'avaient bien cherché, la vie de voyou connaît des hauts et des bas et elle finit souvent d'une balle dans la peau. »
Elle est bizarre l'information quand elle est ainsi codée. Les médias parviennent à en dire des tonnes d'une simple petite phrase lourde de silences mais tellement faciles à entendre. Mourir quand on est connu des services de police ne doit étonner ni les victimes (elles s'en moquent bien aujourd'hui) ni leurs familles, ni les auditeurs, ni les lecteurs de journaux…peu importe qui elles étaient, ce qu'elles ont fait (ou pas) et pourquoi elles sont mortes. Je parie qu'on apprendra dans quelques heures ou quelques jours qu'il s'agissait d'un règlement de comptes. Facile, non ?