9 septembre 2023

Le succès de Sanofi doit beaucoup à l'imagination de Jacques Monod, prix Nobel de médecine

Jacques Monod sur le site naissant de Pasteur vaccins en 1971 (photo JCH)
L’inauguration de la nouvelle usine du groupe Sanofi, la semaine dernière, ne doit pas nous faire oublier la genèse de la présence sur notre territoire de la plus grande usine de production de vaccins contre la grippe au niveau européen. Réussite industrielle indéniable, le groupe Sanofi aux profits importants et aux chiffres d’affaires élevés compte beaucoup dans le département de l’Eure et dans l’agglomération Seine-Eure.

 

Il aura donc fallu que Jacques Monod, prix Nobel de médecine et ancien directeur de l’Institut Pasteur accepte la proposition de la DATAR (1), en 1970-71, pour que naisse à Val-de-Reuil (à l’époque on disait Le Vaudreuil ville nouvelle) un embryon de site de production de vaccins brevetés par les chercheurs de l’Institut Pasteur. L’idée de Jacques Monod était aussi simple que géniale : Pourquoi les brevets déposés par les chercheurs de l’Institut Pasteur devaient-ils être exploités par des industriels dont la finalité n’avait rien à voir avec le soin et la santé humaine ? Mais au fil des années, l’usine rolivaloise et la structure industrielle ont considérablement évolué.

Sur le chantier. (photo JCH)
 

Très rapidement, les responsables de Pasteur-vaccins ont été conduits à s’associer avec des industriels purs et durs. Pasteur est devenu Sanofi-Pasteur puis Sanofi tout court, les liens entre la recherche fondamentale et l’industrie s’étant clairement distendus. L’usine inaugurée en grande pompe la semaine dernière renforce le rôle éminent de Sanofi dans la production mondiale de vaccins contre la grippe. Des dizaines de millions d’euros ont été investis sur un site dont la superficie a grossi au fil des années (on compte aussi des centaines de salariés)  et des acquisitions foncières. Les personnalités dont Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et président de la Cosmetic vallée, Bernard Leroy, président de l’agglomération Seine-Eure ainsi que Philippe Brun, député de Louviers, ont tour à tour et selon leur sensibilité salué la création d’un géant qui compte dans l’Eure même si le vaccin Sanofi contre la COVID n’a pas connu le succès lors des campagnes récentes. Etait-ce là le signe d’un défaut d’anticipation ou celui d'une mauvaise stratégie vaccinale face aux recherches et les vaccins à ARN messager ?

(1) DATAR : délégation à l’aménagement du territoire.



7 septembre 2023

La Cour de cassation renvoie Eric Zemmour devant une nouvelle cour d'appel…

La Cour de cassation vient de faire son travail. Elle a cassé l’arrêt de la cour d’appel de Paris relaxant Eric Zemmour accusé par plusieurs mouvements antiracistes d’avoir falsifié l’histoire en affirmant que « le maréchal Pétain avait sauvé les juifs de France » leur évitant les persécutions des nazis. Cette affirmation, le candidat de Reconquête avait osé la rendre publique lors d’un débat avec Bernard-Henry Lévy qui l’avait accusé opportunément de révisionnisme. Plusieurs associations antiracistes avaient ensuite saisi la justice afin d’obtenir la condamnation (une de plus !) d’Eric Zemmour pour négationnisme.

Il y aura donc un nouveau procès. Dans leurs attendus les juges de la plus haute juridiction française considèrent que même si le Maréchal Pétain n’a pas été condamné pour crimes contre l’humanité, l’action qu’il a conduite de 1940 à 1944 a bien été la cause de la déportation et de l’extermination de milliers de familles juives, étrangères, mais aussi françaises. Le statut des juifs, le port de l’étoile jaune, les rafles et les déportations de juifs étrangers et Français ont sali à jamais un Etat français que Jacques Chirac dénonça avec lucidité et courage dans un discours fameux.

Une cour d’appel va donc devoir « discuter » à nouveau des actions du gouvernement Laval-Pétain dans la déportation de ceux et celles que les nazis avaient promis de détruire méthodiquement dans l’Europe qu’ils dominaient alors. Et qui, contrairement à ce qu’affirme M. Zemmour, ont bien été concentrés à Beaune-la-Rolande ou Compiègne et parmi eux de nombreux juifs français jamais revenus de Bergen-Belsen, Sobibor ou Auschwitz…

 

5 septembre 2023

Pour Philippe Brun, député de Louviers : hors de la NUPES point de salut !

Philippe Brun parmi les militants.Photo JCH
Philippe Brun n’est pas un député ordinaire. Il est intelligent, courageux, volontaire et opiniâtre. Toutes qualités qu’il n’est certes pas le seul à posséder mais là où il est et là où il milite, on a connu des hommes et femmes politiques plus aventuriers aux convictions plus hésitantes et au parcours très sinueux. Qu’il se réfère souvent à la pensée et à l’action de Pierre Mendès France démontre, s’il en était besoin, une forme de reconnaissance comme un témoignage de gratitude et d’exemplarité.

Ayant la gauche chevillée au corps, favorable dès sa création à la NUPES qui lui a permis de battre la candidate du Front national totalement inconnue (de plus de 300 voix) il n’est pour autant pas sectaire. Il l’a encore prouvé ce dimanche à Léry à l’occasion de la rencontre annuelle qu’il organise, destinée à souder les troupes et à affermir les convictions pour ceux et celles qui en manqueraient. Dans son discours conclusif après, notamment, les interventions de Nicolas Mayer-Rossignol le matin et des locaux comme Diego Ortega, Gaétan Levitre ou Laetitia Sanchez, et d’Alexis Corbière l’après-midi, certains hostiles à la NUPES d’autres défenseurs farouches du mélenchonisme, Philippe Brun a rappelé que sa victoire avait été due à une union des forces de gauche et que quoiqu’on dise ou fasse : hors de la NUPES il n’y a point de salut. D’où son appel à une liste unique de la gauche aux prochaines élections européennes…vœu pieux puisque les Verts, le PCF, les socialistes ont d’ores et déjà annoncé leur départ en solistes. Il paraît que Ségolène Royal est prête à sa sacrifier sur l’autel de l’unité. Mais qui a besoin d’elle ? N’a-t-elle pas saturé le paysage de son image de madone sauve qui peut ?

Ayant le privilège de l’âge, j’en ai vus et rencontrés des hommes et des femmes qui se disaient de gauche. D’une gauche en peau de lapin, cette peau qui sert à aider les retournements de vestes et les adaptations momentanées. Philippe Brun ne mange ni de ce pain-là ni de ce rabe même bien cuisiné. Comme il dit ce qu’il pense et qu’il souhaite être entendu et vu, il continuera de hanter les foires à tout, de tenir des permanences dans les mairies, même petites, de répondre aux lettres qu’on lui envoie (1) et de batailler ferme au sein de l’Assemblée nationale où il commence à se faire un nom parmi les orateurs les plus talentueux et surtout les plus efficaces.

(1) Il bénéficie de l’aide d’assistants parlementaires qui ne ménagent ni leur peine, ni leur temps.