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Ils animent le Parti socialiste dans l'Eure et la région. ©Jean-Charles Houel |
Grande surprise en entrant
ce matin dans la salle polyvalente d’Aviron. Il existe encore des militants
socialistes ! Et si, sur le plan national, l’union de la gauche demeure
utopique, aux plans départemental et local, l’intelligence collective prend le
pas sur les querelles de chapelles ou les revendications égocentriques. Ce
matin, à l’occasion de la cérémonie de vœux de la fédération de l’Eure du PS,
plus de cent personnes représentant le PS, le PRG, le PC et EELV, ont écouté
avec attention les différents discours préparés par la vieille et la jeune
gardes. Timour Veyri, premier secrétaire fédéral a retrouvé Marc-Antoine Jamet,
Jean-Louis Destans, Janick Léger et Nicolas Mayer Rossignol (1) certains d’entre
eux aspirant à jouer à nouveau un
rôle important dans leur zone d’influence.
L’élection d’Emmanuel Macron
semblait avoir ringardisé la gauche sociale-démocrate et les partis de gauche réformistes.
La révolte sociale en cours, en coagulant des colères parfois contradictoires,
remet les « vieux » partis dans le jeu politique. Leur retour, plus rapide que
prévu doit faire face à un obstacle majeur : l’émiettement des forces républicaines
et de progrès. Pour les orateurs PS il est mortifère de laisser se développer
le face à face entre les nationalistes, souverainistes, populistes (RN et
DLF)et La République en Marche. La droite modérée ayant choisi cette dernière,
la France insoumise courant derrière les gilets jaunes, il y aurait un passage
(étroit) pour une gauche responsable même si le quinquennat Hollande n’a pas
laissé que des bons souvenirs dans le peuple se reconnaissant en elle.
Comme le dit Einstein s’« il
n’existe ni passé, ni présent, ni avenir », occupons-nous donc, sans nostalgie,
des affaires les plus urgentes : la démocratie participative et représentative,
la justice sociale, le consentement à l’impôt, le maintien et la création de
services publics…dont le coût doit être sans cesse expliqué (et légitimé !)
auprès des citoyens. Jean-Louis Destans et Janick Léger au département, Nicolas
Mayer-Rossignol à la Région, Marc-Antoine Jamet, à la mairie de Val-de-Reuil,
ont prouvé et prouvent encore qu’une conception progressiste de l’action
politique apportent un plus en qualité de vie. Avec Jean-Louis Destans, il y
avait des projets, des investissements, un département de l’Eure lisible et
visible. Avec Nicolas Mayer Rossignol, la Haute-Normandie se distinguait par
ses innovations. Avec les Européennes dans le viseur et surtout, les
municipales, il n’est pas écrit que Evreux, Louviers, Les Andelys resteront
dans le giron de la droite fût-elle centriste.
La crise déclenchée par les
gilets jaunes ouvre les yeux sur la précarité, la pauvreté, les injustices. J’ignore
s’il faudra attendre la fin du grand débat pour que l’exécutif adopte les décisions
qui s’imposent. Timour Veyri lance en tout cas un appel pour que les
socialistes participent au grand débat et exigent le retour de l’ISF, une
augmentation des bas salaires, un effort pour l’éducation et la formation. Bien
le moins pour la gauche.
(1) Jean Louis Destans,
ancien député et président du conseil général, Nicolas Mayer-Rossignol, ancien
président de la Région Haute-Normandie, Janick Léger, présidente du groupe PS
dans l’actuel conseil départemental, Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil
et président de la commission des finances du conseil régional.