24 janvier 2009

France nature environnement défend les insectes pollinisateurs

Sophie Ozanne, très attentive à la défense de l'environnement, m'a adressé le communiqué suivant de l'association France Nature Environnement. Je le publie avec empressement :
« Le comité de suivi de l'insecticide Cruiser pour la campagne 2009 se réunit demain. France Nature Environnement (FNE) se retire de ce comité, annonce un recours devant le Conseil d'Etat et relance sa pétition pour demander l'interdiction de ce pesticide dangereux pour les abeilles.
France Nature Environnement s'élève contre le renouvellement de l'autorisation ministérielle du Cruiser, insecticide dont la substance active est reconnue très dangereuse non seulement pour les abeilles mais aussi pour l'ensemble des insectes pollinisateurs. Le ministère de l'Agriculture avait promis des précautions pour éviter la dispersion des poussières toxiques au moment des semis, mais à ce jour, rien n'est décidé alors que les semis vont débuter dans quelques semaines.
Claudine Joly, référente agricole de FNE en charge des pesticides, déclare : « Un suivi de l'impact du Cruiser sur les populations d'abeilles est prévu mais le protocole de ce suivi ne présente pas les garanties indispensables pour apporter des résultats crédibles : France Nature Environnement refuse de participer à ce comité de suivi. »

Compte tenu du risque majeur que fait courir aux pollinisateurs l'usage de cet insecticide, France Nature Environnement engagera une procédure devant le Conseil d'Etat pour obtenir l'annulation de cette autorisation de mise sur le marché.
Signez la pétition pour l'interdiction du Cruiser : http://fne.asso.fr/fr/actualites/petitions.html

Légende photo : Fait du hasard, le jour où j'ai récolté cet essaim, Sophie Ozanne passait devant ma ruchette…(photo JCH)

Barack Obama débute bien son mandat

Il est des signes forts qui ne trompent pas sur les intentions et les volontés de Barack Obama. En signant un décret présidentiel annulant certaines dispositions anti-avortement, notamment sur le financement d'actions publiques, le nouveau président des Etats-Unis d'Amérique n'hésite pas à affronter le lobby anti-avortement très puissant outre-Atlantique.
Barack Obama n'ignore pas que le sujet est sensible. Il affirme d'emblée qu'il faut sortir de «la politisation» des pro et anti-avortement et indique clairement que le corps des femmes appartient aux femmes et aux femmes seules et qu'il leur appartient, en dernier ressort, de choisir, ou non, la procréation. Je sais, pour avoir milité activement au sein du centre d'orthogénie créé à Louviers par le Dr Ernest Martin, combien cette question a été au cœur des préoccupations de la société française. C'était sous Valéry Giscard d'Estaing. Depuis, la loi Veil a protégé des milliers de femmes d'un désespoir absolu sans nier la détresse de celles qui ont fait le choix d'avorter. La société française se doit d'être vigilante. Il existe toujours des intégristes pour vouloir interdire aux femmes de choisir ce qui leur semble le meilleur pour elles. Barack Obama a agi comme bill Clinton. Rapidement.
Guantanamo fermé dans un an…le retrait d'Irak en seize mois…des choix en faveur de la liberté des femmes…ce président débute bien son mandat.

Monique Georges et Charles Ridel aujourd'hui

Charles Ridel signait son livre ce matin à la librairie A La Page. Il est en compagnie de Claude Cornu (au centre) et de Bernard Bodinier, président de la Société d'études diverses de Louviers et sa région. (photo JCH)
Monique Georges signe son livre à la librairie A La Page, aujourd'hui samedi, à 15 h 30. Elle raconte l'histoire de son père, le colonel Fabien, l'un des princupaux responsables de la Résistance, figure maintenant légendaire du Parti communiste Français. Quelques minutes après, Charles Ridel, historien et la SED vous donnent rendez vous dans la salle du conseil municipal, à 16 heures, pour évoquer les Embusqués de la Grande Guerre. Venez nombreux.

Signez l'appel des appels. Retrouvons-nous à Paris le 31 janvier

«Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, attirons l’attention des pouvoirs publics et de l’opinion sur les conséquences sociales désastreuses des réformes hâtivement mises en place ces derniers temps. A l’Université, à l’école, dans les services de soins et de travail social, dans les milieux de la justice, de l’information et de la culture, la souffrance sociale ne cesse de s’accroître. Elle compromet nos métiers et nos missions. Au nom d’une idéologie de "l’homme économique", le pouvoir défait et recompose nos métiers et nos missions en exposant toujours plus les professionnels et les usagers aux lois "naturelles" du marché. Cette idéologie s’est révélée catastrophique dans le milieu même des affaires dont elle est issue. Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, refusons qu’une telle idéologie mette maintenant en "faillite" le soin, le travail social, l’éducation, la justice, l’information et la culture. Nous appelons à une Coordination nationale de tous ceux qui refusent cette fatalité à se retrouver le 31 janvier 2009 à Paris.»

Comme 30 000 personnes à ce jour, j'ai signé cet appel des appels et je vous invite à rejoindre les rangs de ceux et celles de plus en plus nombreux qui considèrent que Nicolas Sarkozy a dépassé les bornes depuis longtemps. Il est temps que l'opinion publique pèse de tout son poids dans le débat citoyen et relaie l'opposition des parlementaires dont le combat exemplaire récent démontre qu'il est possible de faire reculer ce pouvoir. Les lycéens, les enseignants, les grévistes ici et là, nous enseignent, une fois encore, que la lutte active et non violente est une des clés permettant de sauver les libertés menacées et d'empêcher le président bonapartiste de devenir un empereur au petit pied.
http://www.appeldesappels.org/

23 janvier 2009

Bernard Accoyer a refusé que sa fonction soit rabaissée

La lutte a été utile et productive. Bernard Accoyer, sans doute ému par tant d'agitation au pied de son perchoir, a reçu le feu vert de l'Elysée et de Matignon pour adresser un courrier à Jean-Marc Ayarault, président du groupe socialiste, lui faisant des propositions sans doute acceptables par l'opposition sur l'organisation du travail parlementaire. Pour parler bref, les députés socialistes, dont Laurent Fabius et Henri Emmanuelli, anciens présidents de l'Assemblée nationale, ont obtenu que le temps de parole consacré aux débats ne soit plus limité par un cérdit-temps affecté aux groupes. Le président de chacun d'entre eux pourra demander une prolongation (non limitée) de manière exceptionnelle.
Pour aboutir à ce résultat positif, il aura fallu des heures, des palabres, des cris, une Marseillaise «mieux chantée que par l'équipe de France de football » selon François Loncle, et la ferme détermination d'un groupe PS offensif et encore nombreux à minuit mardi dernier. Bernard Accoyer n'a pas accepté que sa fonction soit rabaissée. Il n'a pas voulu laisser le champ libre à Jean-François Copé (président du groupe UMP) qui a cru pouvoir passer en force et écrabouiller l'opposition. Copé a écopé et doit faire, aujourd'hui, amende honorable. Lui aussi avait besoin d'être ramené à la réalité des équilibres et au respect de l'opposition.

Le Stic, frère aîné d’Edvige : halte au fichage arbitraire et discriminatoire

« La Cnil (Commission nationale informatique et libertés) vient de rendre ses conclusions sur le fichier des infractions constatées – le Stic, créé clandestinement dans les années 1995/2000 mais connu seulement en 2001 — et qui dès 2004 fichait 23 millions de personnes.
Les conclusions de la Cnil sont accablantes. Seulement 17 % des données collectées sur les personnes mises en cause sont exactes. Les données collectées sont stockées sans respect des durées de conservation, de mise à jour et d'apurement. Les qualifications des personnes fichées sont non seulement fantaisistes mais inacceptables dans un Etat de droit respectueux de l’égale dignité des personnes : on y trouve entre autres « autiste », « homosexuel », « travesti »… Voilà qui permet juger de la crédibilité des affirmations ministérielles selon lesquelles les autorités n’avaient jamais songé à ficher les orientations sexuelles ou l’état de santé.
Le Stic sert aussi pour les enquêtes administratives ; il est consulté pour le recrutement et l'habilitation des personnes travaillant dans le domaine de la sécurité. On sait déjà que ces très nombreuses données erronées ont conduit à des pertes d'emploi et à des refus de recrutement. Là encore, que penser des discours sur la lutte contre les discriminations, notamment à l’embauche ?
Au moment où le gouvernement veut fondre le Stic et Judex (qui est à la gendarmerie ce que le Stic est à la police) en un seul fichier nommé Ariane, la Ligue des droits de l'Homme demande que toutes les données erronées qui menacent les droits de millions de nos concitoyens soient immédiatement effacées, que l’ensemble des fichiers de justice et de police soient mis à jour et soumis à des contrôles sérieux, indépendants et transparents, et qu’une loi vienne enfin protéger les droits et libertés des citoyens face à la montée de la « surveillance généralisée » et d’un fichage arbitraire et discriminatoire dont la Cnil vient de caractériser une nouvelle manifestation particulièrement accablante.»
(communiqué de la Ligue des droits de l'homme)

«Le scepticisme rend immobile, le pessimisme, improductif, le fatalisme, impuissant»

Alain Trampoglieri, Marc Antoine Jamet et François Loncle. (photo JCH)
Les vœux du maire, à Val-de-Reuil, sont un grand moment. Introduction à l'américaine, montage audio-visuel dynamique, musique adaptée, public nombreux. Député, conseillers généraux, maires, président(e)s d'associations et, cette année, cerise sur le gâteau, la présence d'Alain Trampoglieri, ancien journaliste de France Inter, devenu l'animateur des Mariannes d'or venu spécialement à Val-de-Reuil pour mettre la ville et son maire à l'honneur.
La Marianne d'or décernée à Val-de-Reuil consacre «la réussite de l’opération de renouvellement urbain que mène l'ex Ville Nouvelle et la démarche de développement durable qui y est systématiquement associée». Il est vrai que la ville a changé, que la protection de l'environnement y est une obsession et que la cohérence de l'aménagement des espaces sert de fil rouge aux élus. Le mobilier urbain se caractérise par une unité esthétique, les rénovations urbaines respectent des architectures scrupuleuses et contemporaines, et les voiries répondent à la fois à des critères de sécurité et de praticabilité sans oublier les éléments indispensables que sont les arbres, les lampadaires…

Et pourtant, les élus n'oublient pas l'essentiel : la solidarité sociale, la défense d'une personnalité rolivaloise excluant tout communautarisme, la volonté de créer des emplois tout en apportant une vraie richesse collective puisque plus de 50 % de la taxe professionnelle sera reversé à la CASE. Et surtout un énorme bilan de l'action éducative : 37 millions d'investissements pour les écoles, les collèges, le lycée, des millions pour le péri-scolaire : les enfants sont prioritaires à Val-de-Reuil. Marc Antoine Jamet répète donc à l'envi qu'il ne comprend pas pourquoi l'action de sa commune est appréciée par les journaux spécialisés, des jurys objectifs, les habitants qui l'ont réélu avec près de 85 % de suffrages (un score Poutinien) et est dénoncée par «Un gargamel local qui passe son temps à nous frotter les oreilles.»
Il ne comprend pas pourquoi on s'obstine à affirmer que la population rolivaloise est de 14 000 habitants quand lui, le maire, est certain — sur des éléments concrets (naissances, banquet des anciens, liste électorale, nombre d'élèves…)— qu'elle approche ou dépasse 16 000 ! Pourquoi la halle d'athlétisme poserait-elle problème puisqu'elle maintenant là, dans le paysage, et que l'outil peut servir à tous ! Pourquoi Orange souhaite-t-il s'installer sur le parc des Portes et qu'en même temps, la CASE lui propose un terrain sur Ecoparc 2 ! Enfin il s'étonne que le vice-président de la CASE dénommé Jamet ne bénéficie d'aucune délégation et doit servir «clandestinement» le collectif. Passion, jalousie : mystère ?

Mais un discours du maire rolivalois ne serait rien sans ses envolées lyriques, sans les références mythologiques — la triste Hécube et le vieux Priam — sans ce qui fait l'originalité de Marc Antoine Jamet : dire ce que personne d'autre ne dira. Alors le marché ? Il n'est pas mauvais en soi. Ce qui est mauvais, c'est la cupidité, la mesquinerie, l'argent roi. Les socialistes ? Ils sont plus préoccupés par leur places sur les listes que par le social sauf exceptions locales notables évidemment. L'équipe municipale ? A l'image de la ville : diverse, colorée, singulière. Et la crise ? Elle est si profonde que «par honnêteté », la municipalité n'ajoutera pas la crise à la crise : «nous n'augmenterons pas les impôts locaux de tout le mandat. Nous l'avons promis. Nous nous y tiendrons.» Il est vrai que le chômage frappe dur dans la région : Automatech, Médiavisions, Tyco, l'ESITPA…Ah, si tous les maires du monde pouvaient tenir leurs promesses !
Que nous réserve l'année 2009 : «je me demande, signale Marc Antoine Jamet, si nous serons encore là l’année prochaine, tant les projets de M. Balladur m’inquiètent. Les agglomérations deviendraient des Kreis allemands. On départementaliserait les régions, à moins qu’on ne régionalise les départements. Je n’ai pas d’a priori, il faut moderniser, simplifier, même si mairies et départements sont les collectivités les plus prisées et les mieux identifiées de nos compatriotes, mais par pitié, moins de tripatouillage et plus de concertation.»


François Loncle, encore tout émoustillé d'avoir entonné la Marseillaise au pied du perchoir de Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, mène un combat politique difficile contre une droite arrogante et dure. Lui (il n'est pourtant pas sectaire) doit affronter un pouvoir qui met la main sur tout : le Parlement, l'audiovisuel, la justice, la presse…il faut se révolter, ne pas se laisser marcher dessus. Les députés socialistes ont fait reculer Copée-Accoyer. Les droits de l'opposition seront mieux respectés. A Val-de-Reuil, François Loncle est à son aise, n'ignore pas combien la ville a dû évoluer sous les contraintes financières et urbanistiques. Il a d'autant plus apprécié la philosophie et le sens du discours du maire rappelant la belle parole de Martin Luther King : « Un homme ne donne pas sa véritable mesure lorsque tout est calme et facile, mais quand il se dresse pour faire face aux dangers, aux doutes, aux défis. »

22 janvier 2009

Mais que fait la police ?

On apprend, aujourd'hui, que le président Barack Obama a signé le decret de la fermeture du centre de détention de Guantanamo. Ce site situé sur le territoire de Cuba a servi de pénitencier à 600 «suspects» de terrorisme international pour la plupart musulmans. On savait que le nouveau président des Etats-Unis ferait ce geste attendu et symbolique. Mais si vite ? Que vont devenir les détenus ? Où vont-ils être transférés ? Certains seront-ils remis à leur pays d'origine ? D'autres vont-ils être traduits devant des tribunaux ordinaires ? Nous aurons des réponses à ces questions dans les jours qui viennent.

En France, on apprend que l'un des témoins à charge contre Julien Coupat est un mythomane qui vient d'être condamné par un tribunal pour «faits imaginaires». Le soi-disant leader du groupe de Tarnac est le seul à être encore en prison alors que tous les autres prévenus ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Julien Coupat, c'est le chef…
André Vallini, ancien président de la commission parlementaire consacrée à l'affaire d'Outreau, invite ses 576 collègues de l'Assemblée nationale à s'intéresser à la garde à vue de ce jeune homme et à prendre connaissance des charges qui pèsent sur lui. Voilà plus de deux mois qu'il est en prison. Mais que fait la police ? Les députés socialistes ne vont pas demeurer les deux pieds dans le même sabot.

A Louviers on va charger la mule des contribuables

Comment expliquer la baisse de la population à Louviers alors que toutes les communes alentour progressent dans leur grande majorité ? Depuis 1999, la ville a perdu 152 habitants. En dix ans, malgré les nouvelles constructions, les nouveaux équipements, le solde migratoire est négatif. Je ne suis ni démographe, ni sociologue. Mais j'habite dans cette ville depuis ma naissance, j'y ai travaillé et j'en connais tous les soins et recoins.
— Le premier reproche entendu est financier : le niveau des impôts à Louviers est trop élevé. Je connais de nombreux habitants, originaires de Louviers, qui ont quitté la ville car ils se sentaient «surpressés» par les taux des impôts. Alors quand on entend le maire annoncer qu'il va les augmenter en 2009 voire en 2010, on se dit : ce n'est pas demain que Louviers va connaître des problèmes de surpopulation et de densité.
— Deuxième constatation : avec l'agglomération Seine-Eure et la mutualisation de nombreux services publics, les gens n'hésitent pas à aller s'installer à la campagne. Le prix des terrains y est souvent moins cher qu'à Louviers et le niveau des impôts locaux sans commune mesure avec ce que paient les Lovériens.
— Troisième constatation : les équipements. Durant les deux dernières décennies, Louviers a vu surgir de terre de nouveaux équipements dans les domaines culturel, social, etc. Certains se demandent si la résidence pour artistes était prioritaire mais maintenant qu'elle est là, la question ne se pose plus. Ce qu'il faut, c'est qu'elle coûte le moins cher possible en fonctionnement.
— Quatrième constatation : les dépenses liées au cabinet du maire ne baissent pas. La communication est un outil essentiel de la gestion majoritaire actuelle. L'image ne l'est pas moins. Sans jouer les gagne-petits, on peut demander au maire d'en rabattre un peu sur les banderoles, les affiches, les tracts, le journal municipal, des publicités dans la presse locale…il y a eu profusion de moyens à l'occasion de l'annonce de la cérémonie des vœux. J'ai assez d'expérience pour savoir que les Lovériens ne sont pas dupes…même s'ils seront présents au Moulin le 28 janvier prochain. En 2009, on pensait que la municipalité serait plus modeste.
— Cinquième constatation au débotté : Il y a un problème au sein de l'équipe municipale. Ce qu'on entend dans le personnel communal: elle manque d'homogénéité. Excepté trois ou quatre adjoints, vieux routiers du macadam local, les autres ont de la peine à faire prendre la greffe. La crédibilité, ça se conquiert.

Concluons sur les paroles du maire : « l'année s'annonce redoutable. Il serait vain de le cacher : toutes les communes de France auront à faire face aux répercussions d'une crise qui n'épargne aucun agent économique et ébranle toutes les collectivités. Notre budget 2009 devra absorber le choc de la crise. » Sauf que la Région Haute-Normandie n'augmentera pas ses impôts pour le pas charger la mule des contribuables haut-normands. A Louviers, on n'a pas ces pudeurs…

Il va finir par se prendre pour ce qu'il est

Ségolène Royal nous rassure. Surprise par le nombre important de réactions négatives qui ont fait suite à ses déclarations assurant que Barack Obama s'était inspiré des méthodes utilisées par elle lors de la campagne électorale présidentielle française, l'ancienne candidate a cru bon de préciser qu'il s'agissait d'humour et que cette réponse devait être comprise dans un contexte particulier de complicité avec un journaliste curieux. Non, elle n'a pas pété les plombs. Non, elle n'a pas la grosse tête.
Nicolas Sarkozy n'a pas jugé nécessaire de publier de communiqué précisant que sa phrase : « j'ai hâte de changer le monde avec Barack Obama » était à prendre au second voire au 3e degré. C'est donc qu'il s'y croit. Et s'il s'y croit, c'est qu'il manque vraiment d'humilité. Il va finir par se prendre pour ce qu'il est.

21 janvier 2009

Bavure policière : quand les ministères font preuve d'une volonté d'obstruction

Mon blog, vous le constatez, consacre de nombreux articles aux atteintes portées à la liberté individuelle ou aux droits de l'homme. Les représentants locaux de la ligue des droits de l'homme et d'autres, savent combien il faut être vigilant sur la défense permanente et inlassable de droits souvent chèrement acquis et si fragiles. Je continue et continuerai donc de relayer toutes les informations mettant en cause les dysfonctionnements des services détenant une part de l'autorité publique et qui se doivent donc d'être irréprochables.

Dans un rapport de quatre pages publié au journal officiel et découvert par Me Eolas (1), la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) critique lourdement le ministère de l'intérieur pour n'avoir engagé aucune procédure disciplinaire contre deux policiers qui «auraient» passé à tabac un ressortissant turc en voie d'expulsion à l'aéroport de Toulouse, le 15 mars 2006.
Mme Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, couvre les deux policiers qui, avec leur hiérarchie de proximité ont tout fait pour mettre en cause un témoignage accablant. Il ressort du rapport de la CNDS — qui n'avait d'autre moyen que le Journal officiel pour rendre publics les faits — que les deux policiers ont abusé de leur autorité et frappé un homme à terre qui plus est menotté.
En ce qui concerne le ministère de l'intérieur, la Commission lui reproche de n'avoir lancé aucune procédure disciplinaire contre les policiers mis en cause. En conclusion, la CNDS regrette que son enquête «n'ait même pas donné lieu à des observations écrites aux deux fonctionnaires mis en cause et à leur supérieur hiérarchique, alors qu'ils ont tenté à plusieurs reprises (...) de faire obstacle à l'exercice des missions de la Commission». On ne peut être plus clair.
Cette nouvelle bavure — car il s'agit bien d'une bavure — nous incite à une ferme détermination. Aucune démocratie, aucun pays libre, ne peuvent supporter qu'une police d'Etat en prenne à son aise avec le droit et la loi. Une responsable de la CNDS affirme que dans ce dossier, «les ministères concernés ont fait preuve de volonté d'obstruction». Quand il s'agit des droits de l'homme, c'est inadmissible. La justice n'est-elle pas rendue au nom du peuple français ?
(1) http://www.maitre-eolas.fr/

La Droite veut museler l'opposition de gauche

On n'avait pas vu cela depuis 1947 ! Des députés chantant La Marseillaise dans l'enceinte du Palais-Bourbon. A l'époque, c'était les communistes. Hier soir, c'était les socialistes. Il faut dire que la droite venait de leur couper le sifflet en appliquant une procédure expéditive empêchant Laurent Fabius, Jean-Marc Ayrault, François Hollande et les autres de défendre des amendements …destinés à défendre le droit d'amendement. Leur colère était donc bien légitime. Aujourd'hui, la gauche n'assistera pas aux questions au gouvernement et sera donc absente de l'hémicycle.
Ce combat n'a rien d'anodin et les Français auraient tort de le considérer comme anecdotique ou dans la tradition de l'opposition parlementaire. Il s'agit d'un droit essentiel des parlementaires que la majorité de droite veut museler. Comme l'a dit Laurent Fabius « on musèle les chiens et encore il faut qu'ils soient méchants. » Nicolas Sarkozy et le gouvernement, rejoints par Jean-François Copée et la majorité UMP-Nouveau Centre, se sont rendus compte que la réforme de la Constitution permettait aux parlementaires de bénéficier de droits nouveaux. En réalité, ce sont les droits de la majorité qui ont été accrus, pas ceux de l'opposition. Le droit d'amendement, non visé par la réforme récente de la constitution, a été jugé excessif pour cause d'obstruction par la droite. Les députés socialistes ont eu beau jeu de démontrer qu'aucune loi importante et durable n'avait été prise en urgence au cours de l'histoire. Loi de séparation des Eglises et de l'Etat, loi sur les associations, loi sur la liberté de la presse…il a fallu des mois d'examen, de débats au Parlement et dans l'opinion publique pour qu'on parvienne à élaborer des textes qui ont passé le temps et les modes. A vouloir passer en force, la majorité court le risque de voter des lois mal étudiées, inapplicables, des lois de circonstance…C'est donc une liberté fondamentale que la droite veut remettre en cause. Les députés socialistes et d'opposition ne se battent pas seulement pour défendre leur capacité à s'opposer, ils se battent pour défendre les droits du Parlement, Droite et Gauche confondues. Il est lamentable que les Accoyer, Karoutchi, Coppée (UMP) s'acharnent à faire taire l'opposition parlementaire. S'il ne reste plus à l'opposition que la rue pour relayer le mécontentement et être entendue, il faut s'attendre à des mouvements brusques. Pour le moins.

20 janvier 2009

Dieudonné encourage la haine antisémite : vigilance !

« L’Observatoire de la liberté de création de la LDH (Ligue des droits de l'homme) ainsi que l’ensemble de ses partenaires défend les œuvres et leurs auteurs. Cependant, il tient à dénoncer le procédé qui consiste à prétendre, au nom de l’humour ou du spectacle, se dédouaner de sa responsabilité politique et éventuellement judiciaire. La venue sur la scène du Zénith du négationniste Robert Faurisson et la mise en scène abjecte d’un comédien revêtu d’un pyjama et d’une étoile jaune lui remettant un prix ne sont pas admissibles.
Dieudonné n’en étant pas à son coup d’essai, il faut le combattre politiquement et dire haut et fort à son public qu’il n’est pas possible de tout admettre. L’Observatoire appelle à la vigilance et encourage les amateurs de spectacle d’humour à ne pas se laisser entraîner sur la pente de la haine antisémite et de la hiérarchisation des victimes. »
(Communiqué de l’Observatoire de la liberté de création)

Barack Obama 44e président des Etats-Unis

Barack Obama vient de prêter serment devant le Capitole de Washington. Le premier président afro-américain, le 44e de l'histoire des USA, ému et fier, a ensuite prononcé un discours mêlant la lucidité du tragique de l'histoire et l'espoir d'un monde meilleur. Nicolas Sarkoy, quelques heures avant cette investiture officielle a déclaré «qu'il avait hâte de changer le monde avec Barack Obama». Ségolène Royal a assuré, avant son départ pour Washington, que Barack Obama s'était inspiré de ses méthodes pour gagner l'élection. Décidément, les deux candidats à l'élection présidentielle française n'ont pas mal aux chevilles.
Il y avait entre deux et quatre millions d'Américains (et d'étrangers) réunis sur le mall situé entre le Capitole et le Maison Blanche. Jamais on n'avait connu une telle foule pour un événement identique. C'est dire l'attente que génère l'arrivée au pouvoir de Barack Obama. Maintenant, il lui reste à surprendre et à décevoir le moins possible.

19 janvier 2009

Roi fainéant ou député fainéant…

Pour se mettre en valeur, notre hyperprésident ne recule devant aucun excès. Lors de vœux prononcés récemment, il a fait allusion à un ou des présidents qui se seraient comportés comme des «rois fainéants» alors que lui, évidemment, est omniprésent et ne rechigne pas à la tâche. Mais, comme l'a bien dit Martine Aubry aujourd'hui, au cours de ses vœux devant la presse : «agitation ne veut pas dire action, autoritarisme ne veut pas dire autorité.»

René Dosière, spécialiste du budget de l'Elysée, a détourné l'expression, qualifiant le Président d'ancien «député fainéant». «En tout et pour tout, il a parlé moins d'une heure dans l'hémicycle pendant les 12 années où il a été député, mais il a été payé à temps complet !», a déclaré l'élu de l'Aisne. Durant ces années, a affirmé René Dosière mardi soir devant l'Assemblée nationale, il n'a participé à «aucun débat parlementaire», «n'a déposé aucun amendement» et «sa présence à l'Assemblée se résume à 10 interventions brèves». Alain Juppé, fin connaisseur de la vie politique a même écrit sur son blog : «Omniprésident ou roi fainéant ... Quel que soit le niveau de responsabilité, on ne peut donc résister à la tentation d’un bon mot, même quand il est injuste, inélégant, et surtout inutile».

René Dosière est un député (PS) très présent, très travailleur, très rigoureux et sans lui ou des députés comme lui, on en saurait moins sur l'énorme budget de l'Elysée, sur les rallonges faramineuses qu'exige le président actuel compte tenu de son train de vie et du nombre de ses conseillers. Député de Neuilly, maire de Neuilly, président du conseil général des Hauts-de-Seine, dirigeant politique à l'UMP…mais comment, dans une autre vie, Nicolas Sarkozy aurait-il pu être présent à l'Assemblée nationale ? On va bien voir, d'ailleurs, jusqu'où va sa sincérité ? S'il veut vraiment que les députés n'agissent pas comme lui et accomplissent correctement leur mandat en étant au Palais Bourdon une moitié de la semaine et dans leur circonscription, l'autre moitié, il peut proposer une réforme saine : le mandat unique pour les parlementaires !


Réunion du conseil de la CASE jeudi à 20 h 30

Le conseil de l'agglomération Seine-Eure se réunira ce jeudi 22 janvier à 20 h 30 à son siège de Val-de-Reuil à la Fringale. A l'ordre du jour, des mesures financières avec, notamment, le vote du budget primitif de la CASE. Rappelons que les séances de la CASE sont ouvertes au public.

2009 : une année épouvantable pour l'économie et le social

La courbe du taux de chômage dans l'Eure et en Haute-Normandie (source Insee).
Bruxelles s'attend à une récession économique sévère dans la zone euro cette année, avec un recul du PIB de 1,9 %, qui devrait s'accompagner d'un vif creusement des déficits. La Commission européenne s'attend à ce que cette récession sérieuse s'accompagne d'une hausse du taux de chômage de près de trois points dans la zone euro d'ici à la fin 2010. Il devrait passer, selon ses pronostics, de 7,5 % en 2008 à 10,2 % en 2010, passant au-dessus des 10 % pour la première fois depuis 1998. Bruxelles table aussi sur un très fort creusement des déficits publics dans la zone euro, qui devraient passer de 1,7 % du PIB (1) en 2008 à 4 % en 2009 et 4,4 % en 2010. En France, le déficit public devrait atteindre 5,4 % en 2009 et 5 % en 2010.
Que la Commission affiche ainsi son pessimisme n'est pas banal. D'habitude, elle fait preuve d'une plus grande prudence en jugeant que la bouteille est plutôt à moitié pleine. Il faut croire qu'il y a le feu au lac et qu'elle a décidé de tenir un langage de vérité, histoire de placer les gouvernements au pied du mur et de les inciter à faire preuve de beaucoup de prudence sans exclure une certaine audace pour relancer l'investissement.
Si aucune mesure n'est prise pour relancer, également, le pouvoir d'achat des ménages, on ne voit pas très bien comment la confiance pourrait revenir. Il est vrai que les périodes de crise favorisent la recherche d'économies, aident à éviter les gaspillages, encouragent les innovations tout en retardant l'acquisition de biens de consommations pas toujours indispensables.
Dans l'Eure, le taux de chômage est de 7 % après avoir atteint un pic en 2006. De nombreuses suppressions d'emplois sont programmées en 2009 et ce taux devrait croître sensiblement. Sans insister outre-mesure sur la situation des salariés domiciliés dans l'Eure et qui travaillent (à Cléon ou Sandouville par exemple) dans les départements limitrophes où des secteurs-clés comme l'automobile souffrent terriblement de la crise.
(1) Produit intérieur brut

18 janvier 2009

Le fichier de police STIC épinglé par la CNIL

La Commission nationale informatique et libertés (CNIL) va publier, en ce début de semaine, un rapport accablant sur l'utilisation du fichier de police STIC. Le STIC est un immense fichier national qui permet aux policiers d’enregistrer les informations recueillies à partir des procédures établies par les services de police judiciaire, relatives aux crimes, aux délits et aux contraventions graves. La CNIL reproche à ce fichier d'étiqueter les personnes en fonction de critères n'ayant rien à voir avec l'objet des enquêtes. Quant à l'accès au fichier, il est possible par deux policiers sur trois sans que la hiérarchie n'exerce de contrôle sur leur utilisation.
La CNIL déplore, par ailleurs, que la mise à jour du fichier soit très laxiste : «En 2007, seulement un classement sans suite sur cinq, un tiers des relaxes et 7 % des acquittements recensés sur les 34 tribunaux de grande instance contrôlés par la Cnil ont été transmis à la police en vue d’une mise à jour.» Comme ce fichier peut être consulté pour des enquêtes précédant des demandes d'emploi de fonctionnaire, on voit que certaines personnes peuvent être écartées alors que leur probité, leur honnêteté, leurs qualités personnelles sont incontestables.
La gestion peu rigoureuse du principal fichier de police pose question. Le rapport de la CNIL va être rendu public mardi. Il serait souhaitable que Mme Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, si prompte à souhaiter des lois plus sévères, agisse pour que les libertés individuelles soient moins malmenées et pour que le principal fichier de police réponde à des normes strictes et un encadrement plus démocratique.

Louviers d'hier et d'avant-hier (2)

La Grande rue, c'est l'actuelle rue du Maréchal Foch. Dans son histoire des rues de Louviers, l'abbé Delamare rappelle que cette rue s'appelait autrefois «le chemin du roi» ou «la Grande rue du roi.» Au XIVe siècle, elle a été appelée rue Notre-Dame. En 1929, le conseil municipal lui a donné le nom du Maréchal Foch afin d'honorer l'un des principaux responsables de la victoire lors de la guerre 1914-1918.

Président Bongo ou président Bingo

Plusieurs articles de presse nous apprennent que Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et aussi un homme d'affaires étrangères. C'est ainsi qu'un de ses collaborateurs au sein d'une société dont BK était le président aurait réclamé au président Bongo du Gabon, quelque temps après avoir été désigné à son poste ministériel, la modique somme de 817 000 euros représentant le solde (sur 2,4 millions d'euros) d'un travail «conduit» par une de ses sociétés dans le cadre d'un contrat sur la santé passé avec l'état gabonais. Quand on sait que le collaborateur en question a été nommé ambassadeur à Monaco puis à Genève, on sourit jaune.

Le site nettali.net écrit : «Les révélations de Bakchich ne manquent pas pourtant de saveur. Qu’un grand défenseur auto-proclamé des droits de l’Homme comme Kouchner ait travaillé pour les représentants les plus achevés de la Françafrique, Bongo et Sassou, était déjà connu, sans que personne ne s’en émeuve. Dont acte ! Mais que le petit entrepreneur devenu ministre reste président de sa société privée (1) pose un problème de principe. Et le fait que son ancien associé, Eric Danon, nommé Ambassadeur de la République, s’active pour récupérer ces fonds, aurait dû provoquer un peu d’étonnement, ne serait-ce que chez les élus de l’opposition. »
Il poursuit : «Qu’un grand humanitaire ponctionne des milliers d’euros à un pays africain pour donner des conseils en matière de santé, mérite qu’on s’attarde sur cette contribution. On aurait pu lui demander, la somme exacte perçue, sur ces 817 000 euros. Ce qu’a fait Bakchich sans récolter de réponse. Ou alors par exemple, de produire les fameux rapports fournis à l’État gabonais. D’autant qu’avec son fameux travail sur la Birmanie réalisé pour Total, Bernard Kouchner est déjà connu pour bâcler parfois sa copie.»

Le site examine ensuite les comportements de Mme Christine Okrent (Mme Kouchner) directrice de France 24. Trois journalistes ont été licenciés pour avoir osé critiquer les manières de faire du french doctor. Une société privée (cliente de France 24) a pris contact avec Nettali.net pour les inviter à discuter avec elle avant tout nouveau papier publié sur le site.
Ceux qui les connaissent lui et sa femme n'ignorent pas qu'ils aiment vivre sur un grand pied. Certains affirment même que si BK a accepté le poste de ministre, c'est parce qu'il a compris que le purgatoire de la gauche allait durer longtemps. Mais comment cet homme-là peut-il être la personnalité préférée des Français ? Faut-il s'étonner qu'il considère, aujourd'hui, que le Secrétariat d'Etat aux droits de l'homme est un luxe dont on pourrait très bien se passer ? Français, ouvrez les yeux.

(1) M. Kouchner a souligné dans un communiqué que, depuis sa prise de fonction comme ministre des Affaires étrangères, il a «cessé toute activité au sein des sociétés BK Conseil et BK Consultants» qu'il avait fondées.