Un grand ouf de soulagement.
A compter du 21 janvier 2021, on
ne verra plus Donald Trump fanfaronner devant les networks. On ne
l’entendra plus affirmer qu’il attrapait les femmes par leur « pussy ». On
essaiera d’oublier qu’en 2016, aidé par la Russie et ses hackers, soutenu par
la frange la plus raciste, la plus homophobe, la plus sexiste de cette grande
nation que sont les Etats-Unis, les électeurs et électrices des 50 états ont
élu un psychopathe dangereux pour son pays et un grand nombre d’autres. Sa
façon de traiter la crise sanitaire en minimisant le COVID, ses morts et ses
malades, ou ses affirmations sur le refroidissement à venir lors des incendies
de Californie, le disqualifient totalement comme chef d’état. Il est ignorant
comme sont ignorantes les sectes évangéliques créationnistes qui le soutiennent
de manière fanatique. Non le monde n’a pas été créé il y a 8000 ans !
On ne le verra plus taper
dans la main de Kim Jung Un, le président de la Corée du Nord, considéré comme
un état terroriste et dangereux pour le monde entier et qui le demeure malgré
les images de Trump et Kim faisant la risette. Les missiles coréens sont
maintenant capables d’atteindre les Etats-Unis. Et ne parlons pas du conflit
israélo-palestinien : Trump et Netanyaou ont foulé aux pieds toutes les résolutions
de l’ONU ! En baisant les babouches des pétromonarchies il s’est
discrédité. Il en sera de même terminé avec les insultes et des jurons à
l’égard des journalistes du moins ceux et celles qui n’ont jamais accepté ses
rodomontades permanentes ou ses crises d’enfant pourri gâté. D’ailleurs même
Fox News, la chaîne favorite de Trump a franchi le Rubicon en annonçant la
victoire de Joe Biden quelques minutes après les autres. Robert Murdoch est un
patron de presse avisé. La directrice de ses publications demande aujourd’hui à
Trump de ne pas dilapider l’héritage !
La nièce de Trump, qui le
connaît bien, affirme qu’en 2024 il ne pourra pas se représenter à la
présidence pour une raison simple : « Il sera en prison. » Je ne sais si
cette prévision se réalisera. Il reste que le procureur de New York, Cyrus
Vance, l’attendra de pied ferme le 22 janvier pour régler un tas de dossiers
notamment fiscaux sans parler de ces plaintes pour agressions sexuelles ou même
viol. Trump a utilisé tous les moyens de l’Etat (une enquête est ouverte)
mélangeant sa campagne de candidat et sa fonction de président au mépris de
tous les règlements. Comme il a utilisé tous les moyens de l’Etat (dont Air
Force One) pour se rendre dans ses golfs où il triche honteusement…
Mais soyons positif. Plus
que la victoire populaire de Joe Biden (avec un écart de cinq millions de voix
au moins) je retiens surtout celle de sa vice-présidente, Kamala Harris. Cette
femme d’origine jamaïcaine et indienne, ancienne procureur de Californie, dorénavant
ancienne sénatrice, a beaucoup apporté à Joe Biden. Elle est considérée comme celle
qui pourrait lui succéder. Elle aura quatre années pour continuer d’engranger expérience
et meilleure connaissance du fonctionnement gouvernemental. Elle aurait, si les
deux sièges de sénateurs de Géorgie reviennent aux Démocrates en janvier
prochain (1) une voix prépondérante dans les principales décisions budgétaires
de Joe Biden puisque Républicains et Démocrates seraient à égalité. D’ailleurs
la campagne pour ces deux sièges sera ouverte dès demain ! Son entrée dans
la Maison blanche illustre magnifiquement la promotion des femmes et des femmes
de couleur notamment démontrant s’il en était encore besoin après la victoire
de Barack Obama en 2008, que les Etats-Unis sont un pays plus ouvert et plus
tolérant que l’épisode Trump a masqué.
Le trumpisme continuera pourtant
de faire des ravages car les comportements machistes, les allures dominatrices,
le langage simpliste sont des ingrédients fort répandus sur toute la planète.
Les Erdogan, les Bolsonaro, les Orban…les Le Pen en France (une délégation du
FN-RN était aux USA pour suivre la campagne) ne vont pas disparaître du jour au
lendemain. La brutalité et l’arrogance de Trump sont des défauts partagés par
les populistes les plus ringards. Joe Biden a du pain sur la planche mais la
levée des jeunes, des afro-américains, des latinos, qui avaient boudé Hillary
Clinton, devrait lui assurer une marche conquérante.
(1) en Géorgie, le sénateur vainqueur doit avoir la majorité absolue. Les deux sénateurs soumis à renouvellement n'ont pas obtenu 50 % des suffrages plus un.