28 juin 2021

Pour la gauche à Louviers, la marche était trop haute mais le temps travaille pour Philippe Brun et Nolwenn Léostic


Dans un paysage départemental eurois où la droite triomphe dans une grande majorité des cantons au sein desquels Marc-Antoine Jamet et Janick Léger, à Val-de-Reuil et Arnaud Levitre et Marie-Annick Deshayes l’emportent quand même sans réelle opposition, le fait principal à retenir est la défaite de Bruno Questel et donc de son binôme dans le canton de Grand-Bourgtheroulde.

 

Avec 50,37 % des suffrages, le binôme PS a vaincu l’un des représentants les plus éminents de la République en Marche dans l’Eure et un pilier de la majorité animée par Sébastien Lecornu. Finalement, cette défaite de M. Questel illustre ce que l’on sait depuis toujours. Les sortants ont un énorme avantage sur les outsiders mais ne sont pas à l’abri d’un accident de parcours. Comment l’interpréter ? Le successeur de François Loncle au Palais Bourbon a sans doute payé ses changements de pied successifs puisque M. Questel est passé des Radicaux de gauche au Parti socialiste, du PS à la République en marche et a rejoint une majorité départementale composée de LR, le MODEM, le centre, La REM. Pour expliquer cette défaite il doit exister aussi — ce que je ne suis pas en mesure d’identifier — des mobiles plus locaux qui ont profité à ses opposants socialistes. M. Questel a du souci à se faire pour conserver la circonscription. Marc-Antoine Jamet, Janick Léger, Arnaud Le Vitre et Marie Annick Deshayes se sentiront moins seuls avec les deux nouveaux élus du canton de Grand-Bourgtheroulde, au sein d’un conseil départemental ultra-majoritaire à droite. On peut faire confiance à Marc-Antoine Jamet Il saura déceler les failles et les contradictions d’un groupe pléthorique aux ordres de M. Lecornu, pour enfin informer régulièrement les citoyens, l’exécutif départemental étant avare d’explications et de compte rendus de mandat. Quant à M. Morin, réélu sans surprise, il n’a jamais été un adepte de l’information lui qui a supprimé le journal régional trait d’union entre les élus et les Normands.

 

A Louviers, le score réalisé par Philippe Brun et Nolwenn  Léostic (notre photo) ne leur permet pas de franchir la marche sans doute trop haute à l’occasion de ce premier essai. Aux municipales, la gauche lovérienne avait pris le bouillon. Le binôme « Brun-Leostic » a dû faire face à une forte mobilisation du réseau Priollaud. On retiendra l’image du maire poussant le fauteuil d’une handicapée au premier bureau de Louviers (ce qui n’est pas interdit) ! Durant l’entre deux tours, les supporteurs de M. Jubert et Mme Terlez n’ont pas ménagé leurs efforts pour assurer la victoire de sortants réélus…comme tous les sortants sauf exception. Se présentant comme un rempart « contre l’extrême-gauche » M. Jubert regrettait de ne pas avoir utiliser l’argument de l’islamo-gauchisme, très prisé par Valérie Pécresse et Manuel Valls qui voient des extrémistes partout, surtout à gauche d’ailleurs. A lire les chiffres de Louviers, la victoire de la droite n'a d'ailleurs été possible que grâce au renfort de nombreux électeurs(trices) du rassemblement national. L’ancien Premier ministre de François Hollande aurait mieux fait de rester à Barcelone alors même que les « dangereux candidats » dont il parlait, appelaient à se faire hara-kiri en PACA pour permettre à M. Muselier (LR) de triompher de M. Mariani (FN). Merci quand même au Front républicain.

 

Pendant cette campagne la gauche lovérienne aux nouveaux visages a semé des petits cailloux qui, sans doute, lui permettront un jour d’emprunter le chemin de la victoire. La patience n’exclut pas le travail. Philippe Brun et Nolwenn Léostic ont construit une équipe et un collectif avec lesquels il faudra compter à l’avenir. Dimanche soir la morgue de M. Jubert (qui a vilipendé François Charmot, un citoyen engagé) faisait surtout plaisir à son fan club et contrastait avec la réserve polie d’Anne Terlez. Cette dernière sait que les vagues électorales sont comme les marées : capricieuses et changeantes. Tantôt elles montent, tantôt elles descendent…


27 juin 2021

Toujours rien dans ma boîte aux lettres ! Le scandale continue

Le sandale continue. Ce dimanche matin, 27 juin, jour de second tour pour les élections régionales et cantonales, je n’ai toujours aucun des documents officiels (professions de foi et bulletins de vote) dans ma boîte aux lettres. La rencontre de Gérald Darmanin avec les dirigeants de La Poste (Service public) et d’Adrexo (boite privée) n’a donc pas entraîné de corrections. C’est grave. Surtout quand le taux d’abstention est énorme.

Comment voulez-vous inciter les citoyens(ennes) à remplir leur devoir électoral s’ils (elles) ne connaissent ni les propositions ni les noms des personnes pour lesquelles ils (elles) doivent voter.

Imaginons que les candidat(e)s — c’est le cas pour les régionales en Normandie — n’aient distribué aucune information durant la semaine précédent le vote. Il aura fallu aux électeurs (trices) un sens élevé de leurs responsabilités pour les convaincre que voter demeure le seul acte responsable et démocratique permettant de choisir les exécutifs. Pendant six années, ces derniers vont prendre des décisions en notre nom alors même que nous n’aurons rien su d’eux.

En démocratie, l’information est essentielle, indispensable. Y manquer est un acte plus que regrettable. Après le fiasco du 20 juin, il eût été logique qu’un correctif soit apporté. Le ministre pourra toujours convoquer les fautifs. Inutile et trop tard.