28 juillet 2016

La grosse gaffe de Monseigneur Vingt-Trois à Notre-Dame de Paris


Le moment était mal choisi ; Le lieu ne convenait pas. Et la phrase était, sinon maladroite, du moins terriblement violente pour ceux et celles qui, depuis des lustres, cachaient leur orientation sexuelle laquelle, depuis le mariage pour tous, n’est plus ni un crime ni une solitude. Monseigneur Vingt-Trois a eu grand tort, hier soir à Notre-Dame de Paris, de mélanger les genres. Il a eu tort, alors que le pays a besoin de confiance, de sérénité et d’unité, de chercher à diviser à nouveau sur un thème n’ayant rien à voir avec le terrorisme et l’islamo-fascisme.

Faut-il que l’archevêque de Paris ait été marri d’avoir perdu le combat contre la loi sur le mariage pour tous si bien défendue par Christiane Taubira ! Faut-il que l’éminence catholique éprouve des regrets voire des sentiments bien peu charitables pour oser prononcer une phrase blessante dans un moment de recueillement et d’hommage. Mgr Vingt-trois en affirmant déplorer le « silence des élites devant les déviances des mœurs et la légalisation de ces déviances » à l’occasion de son homélie lors de la cérémonie consacrée à célébrer la mémoire du père Jacques Hamel, est allé trop loin. Si loin que les hiérarques catholiques rament aujourd’hui comme ils peuvent, autant qu’ils peuvent, pour minimiser le propos et en atténuer les effets. Ils vont même jusqu’à nier que le mariage homosexuel était concerné par le texte de l’archevêque…et que l’Eglise si « elle condamne les déviances, est la première à accueillir les déviants ! » Quel galimatias.

On ne pourra pas dire que Mgr Vingt-trois a commis un lapsus ou a été victime de je ne sais quelle association d’idées impromptues ou malvenues. La phrase était écrite…et a été dite en toute connaissance de cause. C’est donc que le prélat avait la ferme intention de faire passer son message. S’il en a apprécié le texte, il n’a pas mesuré le contexte. La présence de François Hollande et de Manuel Valls au premier rang des personnalités aurait sans doute dû l’inciter à plus de mesure et plus de dignité. D’une cérémonie a priori œcuménique rassemblant croyants et non croyants, l’archevêque de Paris a rappelé que l’intolérance avait aussi ses adeptes au sein de l’Eglise de France.

27 juillet 2016

Réflexions au débotté…suite : Erdogan, Pétain, Les fous de Dieu, les énergies renouvelables


La Turquie ne peut pas rentrer dans l’Union européenne
Des milliers d’arrestations, des universités et des établissements scolaires bouclés, des journalistes recherchés et poursuivis, des magistrats licenciés…la purge bat son plein en Turquie après le putsch manqué. Et même si Erdogan a rencontré les responsables des partis d’opposition hier, ses objectifs ne font aucun doute : il veut présidentialiser le régime et bénéficier des pleins pouvoirs. La Turquie risque donc bien de sombrer dans la dictature et de dire Adieu à une éventuelle adhésion à l’Union européenne.
D’ailleurs, on ne voit plus bien comment les politiques favorables à l’adhésion de la Turquie pourraient argumenter pour faire valoir leur opinion. L’Union européenne est composée de démocraties (très différentes) où les élections se tiennent à date régulière et où tous les partis peuvent présenter des candidats. A l’évidence, le comportement du satrape turc ne répond plus aux exigences fondamentales de la charte de l’UE. En proposant de rétablir la peine de mort et en bâillonnant la presse, Erodgan montre la réalité de son pouvoir et proclame la condamnation sans appel des contre-pouvoirs. Or, c’est à l’aune de la vitalité de ces derniers qu’on peut juger de l’effectivité d’une vie démocratique au sein de laquelle les majorités et les oppositions s’affrontent. Il faut se rendre à l’évidence : La Turquie s’éloigne pour longtemps de l’UE…

Pétain et la Révolution nationale
Lors du procès du Maréchal Pétain condamné à mort puis gracié.
La chaine parlementaire a consacré une soirée documentaire à la vie du maréchal Pétain. On suit son entrée à l’école de guerre, on le voit avec Franco en Espagne en ambassadeur de France et à la tête du gouvernement de Vichy avec son ennemi intime, Pierre Laval. Assurément, cet homme appartenait viscéralement à la droite extrême. Et si sa légende née au cours de la première guerre mondiale en a fait un modèle de chef humain sensible à la souffrance et à la mort des soldats qu’il commandait, son comportement au cours de la période 1940-1945 l’a fait apparaître sous un autre jour. Un bien mauvais jour.
Avec sa Révolution nationale, Pétain a voulu tordre le bras à la République, à la démocratie parlementaire, aux syndicats de travailleurs, il a transformé en système l’antisémitisme, il a favorisé la haine des Francs-Maçons, des communistes, des socialistes et de la gauche en général, tout cela pour vanter « le travail, la famille, la patrie » et pour célébrer le culte du chef.
Pétain était-il un dictateur ? D’une certaine façon, oui, mais un dictateur au petit pied dans la mesure où les Allemands occupaient le pays et se payaient sur la bête. En 1943, lors de l’invasion de la zone sud par les Allemands, Pétain avait l’occasion de gagner l’Algérie et de continuer ou plutôt de reprendre le combat que le général De Gaulle n’avait jamais cessé. Il préféra rester sur le territoire de la métropole et soutenir activement la milice de sinistre mémoire. A Montoire, il signa la collaboration avec l’ennemi et crut en une Europe nazie…laissons le Front national cultiver sa mémoire.

Sont-ils fous, ces égorgeurs, ces bourreaux…
Sont-ils fous, ces égorgeurs, ces bourreaux, ces assassins de mécréants, comme ils disent ? Sont-ils fous, ces anciens délinquants, ces adeptes de la charia version Daech, ces djihadistes fanatiques ? S’ils ne le sont pas, qui sont-ils ? Pour tuer à Bagdad, à Tunis, à Istanbul, au Pakistan, au Bangladesh, à Paris, à Bruxelles, à Munich, à San Bernardino, à Nice, à Saint-Etienne-du-Rouvray encore aujourd’hui ? Quel courage faut-il pour égorger un prêtre de 84 ans (ou 86), pour prendre en otage deux religieuses et tenter de tuer un homme parce que catholique ? Quel courage faut-il pour semer la mort en Asie, en Europe, aux États-Unis, en Afrique, au Moyen-Orient ?
La réponse est évidente. Il ne faut aucun courage. Il suffit d’une hache, d’un couteau, d’un camion lancé à toute allure et croire au martyre. Au fait, les nazis n’étaient pas tous fous. Nombre d’entre eux ont aidé, encouragé la mort des Tziganes, des homosexuels, des juifs, des handicapés, dans ce qui reste le génocide le plus massif du 20e siècle. La violence fanatisée, voilà le danger.

Produire son électricité et la consommer
Dans ce flot de mauvaises nouvelles, une lueur d’espoir. Ségolène Royal va publier une ordonnance favorisant la production et l’autoconsommation d’électricité produite par panneaux solaires ou par éolien. Des ménages, des industriels, des agriculteurs vont être subventionnés pour faciliter les investissements idoines. Enfin.

25 juillet 2016

Quelques réflexions au débotté : Sandra Bertin est une militante estrosiste, Trump ne se contrôle plus, Bernard Amsalem ne décolère pas…


Les antennes paraboliques interdites en Iran
100 000 antennes paraboliques ! C’est le nombre d’antennes qu’auraient « rapporté » (à qui ?) les Iraniens au cours des mois écoulés. Les antennes paraboliques sont en effet considérées comme diaboliques par le régime des ayatollahs puisqu’elles permettent de capter des chaines étrangères et qui, sait, des émissions, films, documentaires, reportages peu recommandables. Le régime iranien est un régime religieux où tout ce qui ne colle pas avec le Coran (version chiite) doit être banni, condamné, réprimé. D’où des enquêtes permanentes des gardiens de la Révolution et de la pensée pour dénicher sur les toits des villes iraniennes, les fameuses paraboles signes d’infractions aux lois coraniques dont les propriétaires méritent d’être sanctionnés…
Imagine-t-on pareille surveillance dans les démocraties dignes de ce nom ? Imagine-t-on ce que seraient nos vies et nos comportements si jamais une dictature (religieuse, civile, militaire, politique) s’emparait du pouvoir en France ? Mais l’Iran n’est sans doute pas le seul pays de la planète à imposer un mode de vie sans liberté de penser, d’écrire, de communiquer…

Trump ne se contrôle plus !
Donald Trump veut imposer aux Français et aux Allemands — s’il est élu président des USA ! — des contrôles poussés à leur entrée aux États-Unis. C’est que nos vieux pays sont gangrènés, selon lui, par une immigration étrangère massive, non régulée et non contrôlée. Pour preuve, assure-t-il, les attentats récents qui ont endeuillé des familles et la nation.
Comme si les Etats-Unis étaient indemnes du poison djihadiste. Une suite ininterrompue d’attaques dans des boites de nuit, notamment, démontrent que les services de renseignements et les policiers américains sont logés à la même enseigne que leurs collègues européens. Va-t-on pour autant passer des heures à contrôler les citoyens américains désirant visiter l’Europe ? Va-t-on contrôler Trump qui ne se contrôle plus ?

Sandra Bertin est une militante estrosiste
L’attentat de Nice — puisqu’il faut appeler les choses par leur nom — n’en finit plus d’alimenter la chronique. Alors que 84 personnes (dont dix enfants) sont mortes, qu’une vingtaine d’autres luttent contre la mort, M. Estrosi n’a rien trouvé de mieux à faire que de polémiquer avec le ministre de l’Intérieur. Où étaient les policiers nationaux ? Etaient-ils ici, étaient-ils là ? Pourquoi l’ancien maire de Nice, toujours aux affaires si je puis dire, a-t-il accepté le plan de prévention mis en place à la veille du 14 juillet avec les autorités préfectorales ? Pourquoi n’a-t-il pas interdit le feu d’artifice ? Pourquoi, comme je l’ai déjà écrit ici, est-il allé si vite en besogne pour trouver des coupables qui n’étaient évidemment pas lui ?
Et comme Sandra Bertin, policière municipale par laquelle le scandale arrive avec ses déclarations au JDD, est également une militante estrosiste, sa parole est forcément sujette à caution même si elle semble sincère. Sur les écrans, elle n’a pas vu les policiers nationaux. On lui aurait demandé de dire qu’ils étaient bien là. J’ignore quelle personne (un commissaire semble-t-il) aurait pu effectuer une pareille démarche mais si c’est le cas, son QI est plus proche de 50 que de 100.
Les policiers municipaux dépendent du maire. Ce dernier est leur employeur et on ne mord pas la main de celui qui vous nourrit. Bernard Cazeneuve a porté plainte en diffamation, on verra bien qui dit la vérité.

Bernard Amsalem ne décolère pas
Bernard Amsalem, président de la fédération française d’athlétisme, déplore que le CIO ait autorisé les fédérations sportives russes à participer aux prochains JO de Rio. Il parle d’un jour de deuil pour le sport propre. Certes, les dopés ou supposés tels, ne seront pas invités au Brésil mais comme l’enquête a prouvé que le dopage en Russie était érigé en pratique gouvernementale, l’ensemble des sportifs russes sont naturellement soupçonnés d’être chargés. Bernard Amsalem voit dans la décision du CIO un acte politique. Il a raison. Depuis toujours le sport et le nationalisme fraient ensemble et tout est fait par certains chefs d’état pour hisser haut le drapeau de leurs sportifs ou plutôt de leur idéologie.
Il y aura donc des Russes dans la piscine olympique, sur les tatamis et les pelouses du Brésil. On peut imaginer que les contrôles antidopage ne ménageront pas les émissaires moscovites. Aujourd’hui, pourtant, des techniques fines permettent de masquer l’état réel des sportifs, notamment ceux qui marchent à l’EPO mais pas seulement eux. C’est pourquoi un suivi annuel est imposé comme un passeport permanent. Les prises de sang et d’urine peuvent avoir lieu n’importe où n’importe quand. La condition est que les athlètes indiquent en permanence où ils se trouvent. Cela ne facilite pas la vie, certes. Est-ce le prix à payer pour éviter les scandales à répétition ?

A suivre demain…