Le moment était mal
choisi ; Le lieu ne convenait pas. Et la phrase était, sinon maladroite, du
moins terriblement violente pour ceux et celles qui, depuis des lustres, cachaient
leur orientation sexuelle laquelle, depuis le mariage pour tous, n’est plus ni un
crime ni une solitude. Monseigneur Vingt-Trois a eu grand tort, hier soir à
Notre-Dame de Paris, de mélanger les genres. Il a eu tort, alors que le pays a
besoin de confiance, de sérénité et d’unité, de chercher à diviser à nouveau
sur un thème n’ayant rien à voir avec le terrorisme et l’islamo-fascisme.
Faut-il que l’archevêque de
Paris ait été marri d’avoir perdu le combat contre la loi sur le mariage pour
tous si bien défendue par Christiane Taubira ! Faut-il que l’éminence
catholique éprouve des regrets voire des sentiments bien peu charitables pour
oser prononcer une phrase blessante dans un moment de recueillement et
d’hommage. Mgr Vingt-trois en affirmant déplorer le « silence des élites devant les déviances des mœurs et la légalisation
de ces déviances » à l’occasion de son homélie lors de la
cérémonie consacrée à célébrer la mémoire du père Jacques Hamel, est allé trop
loin. Si loin que les hiérarques catholiques rament aujourd’hui comme ils
peuvent, autant qu’ils peuvent, pour minimiser le propos et en atténuer les effets.
Ils vont même jusqu’à nier que le mariage homosexuel était concerné par le
texte de l’archevêque…et que l’Eglise si « elle condamne les déviances, est la
première à accueillir les déviants ! » Quel galimatias.
On ne pourra pas dire que Mgr Vingt-trois a commis un
lapsus ou a été victime de je ne sais quelle association d’idées impromptues ou
malvenues. La phrase était écrite…et a été dite en toute connaissance de cause.
C’est donc que le prélat avait la ferme intention de faire passer son message. S’il
en a apprécié le texte, il n’a pas mesuré le contexte. La présence de François
Hollande et de Manuel Valls au premier rang des personnalités aurait sans doute
dû l’inciter à plus de mesure et plus de dignité. D’une cérémonie a priori œcuménique
rassemblant croyants et non croyants, l’archevêque de Paris a rappelé que l’intolérance
avait aussi ses adeptes au sein de l’Eglise de France.
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