19 janvier 2013

Une droite obscurantiste, dépassée, bornée


Séance ordinaire au Palais-Bourbon. (photo JCH)
On aurait tort de ne pas attacher d’importance aux travaux parlementaires ordinaires. Les séances de commissions, par exemple, ou les séances ne rassemblant que quelques députés ou sénateurs compte tenu de l’ordre du jour et des nécessaires présences des consignés sont éclairantes. La chaîne LCP fait bien de nous permettre de mieux connaître ces élus livrés à leur seul atavisme. Car au cours de ces séances, les parlementaires sont moins attentifs à leurs propos, se lâchent plus facilement et, in fine, nous livrent souvent le fonds de leurs pensées.
Lors d’une séance récente au Sénat, Florence Rossignol, sénatrice socialiste, a pris le micro pour expliquer ses choix et ceux de son groupe. Quelques secondes avant qu’elle ne parle, un dénommé Bruno Sido, sénateur de la Haute-Marne, a osé dire tout haut « c’est qui cette nana » s’attirant les foudres de Florence Rossignol laquelle lui a décerné la palme « du misogyne beauf du Sénat. » Le pire est que ce Sido a ri de cette apostrophe au lieu de se faire tout petit et éventuellement de s’excuser de traiter ainsi une élue de la nation aussi (sinon plus) respectable que lui.
De même, au cours de l’examen des amendements présentés par l’UMP contre le mariage pour tous, on a eu droit à un florilège de banalités, de clichés, d’arguments d’une étroitesse d’esprit surprenante chez des gens chargés de représenter les citoyens français. Changement de civilisation, changement de société, porte ouverte à la pédophilie (un prêtre français vient à nouveau d’être mis en examen !) à l’inceste, à la polygamie, et pourquoi pas pendant qu’on y est à la zoophilie…Tel est, pour ces gens-là, le mariage pour tous.
Ces députés réactionnaires soignent une clientèle bornée, passéiste, figée sur des principes totalement dépassés par l’évolution des mœurs et de la vie en société. Ils recommencent les combats perdus contre tout changement relatif au corps des femmes ou aux relations sexuelles consenties. Ils se sont battus bec et ongles contre la contraception, l’interruption volontaire de grossesse, le PACS qui nous annonçaient les pires calamités et les pires dépravations. Rien de ce qu’ils ont prédit n’est advenu. Ils en sont même à proposer d’améliorer ce PACS si détesté sous Jospin par Boutin.
En fait, cette droite-là est une droite obscurantiste. Celle-là même qui refusait le droit de vote aux femmes, qui rejetait leur droit d’être éligibles, qui n’acceptait pas qu’elles travaillent, qu’elles aient un compte-chèque à leur nom,  qu’elles soient libres du choix de leur partenaire, libres de définir le moment de faire des enfants…
Et ce n’est pas parce que Frigide Barjot est l’égérie de ce mouvement catho-intégriste qu’il aura plus de légitimité populaire et moins d’homophobie structurelle. On le savait avant l’élection de François Hollande : chaque progrès social, économique, sociétal s’obtient par la lutte, par un travail de conviction mais aussi par le soutien des députés de gauche. Je ne suis pas certain qu’ils soient tous sur la même longueur d’ondes. Question d’éducation sans doute. Et d’absence de vulgarité.

L'élection de Jean-Louis Destans : 14 voix d'avance suffisantes pour gagner

Jean-Louis Destans, François Loncle et Marc-Antoine Jamet. (photo JCH)
Si le Conseil constitutionnel a rejeté les arguments de Jean-Pierre Nicolas concernant l'avantage qu'aurait tiré Jean-Louis Destans de son poste de président du conseil général, il a en revanche accepté de retirer au candidat socialiste 25 suffrages sur les 39 qu'il avait d'avance portant l'écart définitif à 14 voix seulement lors du second tour des législatives de juin 2012. Des procurations litigieuses seraient en cause et les juges constitutionnels ont fait ce qu'ils font habituellement, ils ont soustrait ces procurations du nombre de suffrages total obtenus par le candidat déclaré premier. Mais la majorité peut n'être que d'une voix, elle demeure la majorité. Avec 14 voix d'avance, la sincérité du scrutin n'a pas été altérée et Jean-Louis Destans demeure donc député de l'Eure.
C'est une excellente nouvelle pour la majorité socialiste de l'Assemblée nationale et pour François Loncle qui souhaitait ne pas rester le seul parlementaire de gauche dans l'Eure puisque les trois sénateurs sont UMP et que les autres députés sont de droite : MM. Gilard, Le Maire et Morin, deux UMP, un nouveau centre. C'est aussi une mauvaise nouvelle pour les devins à côté de la plaque. J'ai souvenir, lors du repas avec M. François-Xavier Priollaud, qu'il avait laisser entendre (compte tenu des infos confidentielles qu'il détenait !) que Jean-Louis Destans serait invalidé et qu'ensuite, il ne se représenterait pas. J'ai une certaine habitude des tuyaux percés aussi m'étais-je bien gardé d'en faire état sur ce blog. M. Priollaud avait donc tout faux.
Au cours d'une conférence de presse tenue hier, Jean-Louis Destans a indiqué qu'il abandonnait ses fonctions à la mairie de Pont-Audemer et celles qu'il occupe au sein de la communauté de communes rassemblées autour de cette ville. Quant à la présidence du conseil général — et cela il n'en a pas parlé aux journalistes — il la conservera (selon mes sources) aussi longtemps que le lui permettront les textes en vigueur. Autrement dit, pas de loi anti-cumul, pas de démission de la présidence. Une fonction exécutive locale comme la présidence du conseil général (en l'état actuel des compétences) ne s'abandonne pas facilement. Elle permet d'avoir un œil sur l'ensemble des territoires, d'orienter les investissements (collèges, routes) de parfaire une politique sociale dynamique et de bénéficier d'un appareil logistique inhérent à la fonction.
Les projets de Marylise Lebranchu vont faire du conseil général un guichet social quasiment exclusif afin de privilégier les compétences des régions et les agglomérations notamment dans le développement économique et la formation. Il n'est certain que le mandat de conseiller général continue d'être aussi intéressant. A mon avis, on en reparlera en 2015 lors du prochain renouvellement des conseils généraux…avec Jean-Louis Destans en président sortant. Quant à Jean-Pierre Nicolas, il annonce se préparer pour les municipales et Evreux et les législatives de 2017. Le volà qui s'accroche à son passé…

18 janvier 2013

Aubagne revient en régie publique : un exemple à suivre


Une commission d'enquête parlementaire devrait faire la lumière sur le rachat du groupe Hersant par Tapie


Je n’en fais pas une obsession mais quand même. Je voudrais saluer comme elle doit l’être la décision du groupe socialiste de l’Assemblée nationale de créer une commission d’enquête sur les conditions du rachat du groupe Hersant Média du sud de la France par… Philippe Hersant et Bernard Tapie.
Patrick Mennucci, député de Marseille et sans doute candidat à la primaire à gauche pour les municipales de l’an prochain, a dû batailler ferme pour convaincre ses collègues de l’opportunité de mettre en place cette commission d’enquête. Elle ne semble d’ailleurs pas faire grand plaisir à Nanard. En qualifiant de «tartuferie» la décision du groupe PS, Tapie a indiqué ce qu’il pensait de la représentation nationale. De cela, on ne peut pas être surpris.
Que veut M. Mennucci ? Il veut savoir comment le groupe Hersant Médias en règlement judiciaire, débiteur de 200 et quelques millions d’euros auprès d’un pool bancaire a pu bénéficier de l’attribution par le tribunal de commerce de Paris des titres du sud en acceptant une reprise de GHM à hauteur de 55 millions d’euros apportés à parité par Hersant et Tapie. Ledit Hersant étant à la fois l’auteur de l’impossible remboursement de la dette et l’acheteur de son ex-groupe. Patrick Mennucci veut également savoir d’où vient l’argent et dans quelle colonne de leur bilan les banques vont faire apparaître leurs pertes. Il refuse que les pertes bancaires soient inscrites de manière à permettre aux banques de passer entre les gouttes fiscales ce qui reviendrait à faire payer par le contribuable une dette on ne peut plus privée.
Il est vrai que le profane peut s’interroger. Comment le même homme peut-il à la fois être l’auteur de pertes colossales et celui qui reprend l’outil fautif ? Il est vrai que Tapie a des amis dans tous les camps. A droite, c’est normal eu égard au soutien apporté par BT à Sarkozy. Encore que François Bayrou, Charles de Courson et quelques autres avaient élevé la voix lors de la décision d’arbitrage si scandaleusement favorable à Tapie. Mais à Gauche ? Eh bien, Tapie a conservé des amitiés bien placées. D’où la difficulté de faire accepter la commission d’enquête. Elle aura donc encore bien des obstacles à surmonter avant de livrer une vérité que tout un chacun droit connaître.

Jean-Louis Destans confirmé comme député de la 2e circonscription de l'Eure

Jean-Louis Destans confirmé comme député de l'Eure. (photo JCH)
« La 2ème circonscription de l'Eure s'est faite entendre de la plus illustre des façons, voici deux siècles et plus, à la Constituante comme à la convention. Il eut été absurde qu'elle soit muette à l'Assemblée Nationale, alors que de grandes réformes de société, la situation internationale, le redressement productif et budgétaire exige qu'une voix forte la représente au Palais Bourbon. C'est désormais chose assurée. Le Conseil constitutionnel en validant l'élection de Jean Louis Destans en dépit des volumes de procédures déposés par l'adversaire qu'il avait battu en juin, nouvelle illustration des seuls terrains, loin de l'économique, loin du social, sur lesquels s'aventure la droite locale, a fait le choix de la compétence et de l'efficacité. 
L'investissement de Jean Louis Destans, après une brillante carrière diplomatique, d'abord à la mairie de Pont-Audemer, puis à la tête du Conseil Général de l'Eure, enfin comme député de la Nation, est celui d'une vie placée tout entière au service de l'intérêt général et du service public. Il est juste et bien que cet engagement républicain d'un homme droit au service de ses concitoyens soit aujourd'hui salué. Une élection, si elle est sincère, se gagne, fut-ce de quelques dizaines de voix, par le suffrage universel et non sur le tapis vert. Son action peut continuer qui, après six mois de mandat, parle pour lui. Il a porté la voix des citoyens, d'Evreux à Conches, de Brionne au Neubourg, de Rugles à Beaumont. S'il ne fallait qu'un symbole de son action, les ouvriers de M'Real à Alizay peuvent aujourd’hui le féliciter de les avoir sauvés. Les socialistes eurois lui adressent, après celles qu’ils lui ont adressées en juin, leurs félicitations les plus sincères, chaleureuses et personnelles et seront, demain comme hier, à ses côtés pour les combats qu’il va mener. »
Le communiqué de Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire de la fédération, salue la décision des sages de la rue Montpensier autrement dit du Conseil constitutionnel. La différence de voix entre Jean-Pierre Nicolas et Jean-Louis Destans n'était que de 39 et ce faible écart avait donné à penser au député UMP sortant qu'il pouvait tenter un recours contre son adversaire socialiste.
Pour prouver sa bonne foi et la sincérité du vote des Eurois de la 2de circonscription, Jean-Louis Destans et ses amis se sont beaucoup investis, bureau par bureau, suffrage par suffrage, et leur dossier en défense s'avérait d'une grande solidité. Il faut le croire puisque les membres du conseil constitutionnel prennent leurs décisions après un rapport de fonctionnaires scrupuleux. Ces derniers ont sans doute proposé aux juges de valider l'élection de Jean-Louis Destans dont la légitimité sort renforcée de cette décision très attendue par les conseillers généraux, notamment, qui s'interrogent , d'ores et déjà, sur le nom de son successeur (éventuel) à la tête de l'assemblée départementale. En effet, Jean-Louis Destans avait dit attendre la décision du conseil constitutionnel pour annoncer publiquement comment il comptait se mettre en conformité avec les engagements des candidats députés socialistes à l'égard du non cumul des mandats. La logique voudrait qu'il abandonnât son poste de président du conseil général…

 

17 janvier 2013

L'effondrement des colonies d'abeilles expliqué aux agriculteurs


Ruches en montagne. Photo JCH
Je ne vais pas entrer dans les détails. Mais l’Agence européenne de sécurité alimentaire vient d’éditer un document qui va faire date. Il sera sans doute suivi des mesures administratives coercitives indispensables autant que nécessaires. Cette étude admet clairement et sans contestation possible que trois molécules produites par l’industrie chimique et utilisées par les agriculteurs européens sont nuisibles aux agents polinisateurs. Autrement dit sont nuisibles aux abeilles et expliquent, pour une bonne part, l’effondrement des colonies d’abeilles. Ces produits portent des noms maintes fois reproduits dans tous les articles des revues d’apiculture. Ils s’appellent Régent, Gaucho, Cruiser…et sont accusés par les apiculteurs professionnels et amateurs depuis plus décennie d’être responsables d’une incapacité à s’orienter des hyménoptères à la suite de l’absorption des produits mis en cause.
C’est une grande victoire pour les apiculteurs et aussi pour les ministres de l’agriculture. Ceux qui ont eu le courage de s’obstiner à imposer des moratoires interdisant l’usage des néonicotinoïdes, par exemple, dont la dangerosité pour les abeilles a été attestée après de nombreuses observations suite à un mélange complexe associant molécules et autres facteurs. Les chiffres avancés par les spécialistes font état de la disparition de 30 % des colonies d’abeilles européennes en un espace de temps réduit. Ce n’est pas tant la valeur commerciale du miel perdu ou des produits de la ruche (gelée royale, hydromel par exemple) non vendus qui importe même si c’est évidemment tragique pour les professionnels. Quand on sait que les abeilles sont les principaux agents polinisateurs et une source irremplaçable de fertilisation de fruits et de légumes pour un équivalent de 115 milliards d’euros chaque année dans le monde, on prend conscience de leur rôle et de l’importance de les protéger.
Faut-il pour autant négliger le fait que les agriculteurs ont fait et font un usage massif des ces molécules sur le colza ou le maïs par exemple et que leur interdiction prolongée pourrait poser problème ? Certainement pas. Les agriculteurs affirment que 50 000 emplois agricoles sont en jeu. Tous les amateurs de miels et les producteurs (même modestes) apprécieront les propositions des scientifiques européens. Reste aux ministres concernés à mettre en musique leurs recommandations. Cela s’annonce coton.

16 janvier 2013

Les Américains sont des gens bizarres…

La vie aux Etats-Unis. Légales : les armes automatiques. Illégaux : les fromages français.
Les Américains sont des gens bizarres. Les animateurs de la NRA (l’association pour les armes en vente libre) attaquent sévèrement Barack Obama parce qu’il souhaite réduire la circulation des fusils mitrailleurs et l’accès facile à ces armes répandues dans tout le pays et souvent à l’origine des tueries déplorées dans un cinéma ou une école comme à Newton. Alors, qu’ont trouvé les fanatiques des fusils et des armes de poing pour discréditer le président et sa proposition ? Lisez bien : les deux filles de Barack Obama bénéficient de gardes du corps armés ce qui prouve bien la situation privilégiée de sa famille alors que les autres Américains peuvent se faire tuer dans la première école venue. Autrement dit, le président propose une mesure générale quand lui et sa famille bénéficient d’une protection rapprochée et armée.

La NRA pense avoir trouvé l’argument qui tue…puisqu’elle en a fait un spot télévisé qui passe en boucle sur les chaînes américaines. C’est pitoyable. Et pourtant. Ceux et celles qui connaissent les Etats-Unis savent que la peine de mort subsiste dans une majorité d’états. Que la constitution autorise les milices citoyennes à tirer en situation de légitime défense ! Que ce n’est pas demain que les millions d’Américains armés jusqu’aux dents se dessaisiront de leurs engins de mort. Là-bas c’est une marque de civilisation. Chez nous un signe de décadence.

La loi « Florange » qui n'est autre que la loi « M-Real », ressort des cartons


François Hollande, candidat à l'élection présidentielle, face à Thierry Philippot, salarié de M-Real sur le site d'Alizay.
Alain Vidalies, ministre chargé des relations avec le Parlement, a reconnu publiquement cette semaine que la loi qu’il a appelée « loi Florange » (1) allait être, tôt ou tard, discutée par le Parlement. C’est dire que le gouvernement, contrairement à ce qu’assurent et déplorent certains membres du NPA et du Front de Gauche, n’a pas du tout enterré cette future loi visant à obliger un industriel désirant fermer une unité de production performante à la céder à un éventuel concurrent crédible et fiable.

Au lieu de l’intituler « loi Florange », le ministre Vidalies aurait dû vérifier l’histoire de ce texte. Il est né des discussions entreprises par les salariés de l’usine M-Real, à Alizay, qui ont abouti à la rédaction d’un texte par Guillaume Bachelay, alors secrétaire national du PS à l’industrie, lequel travaillait là-dessus depuis 2009 (ref. Médiapart) et qui s’est appelé « loi M-Real ». 
Au fil du temps et des interventions du préfet Sorrain et de Jean-Louis Destans, président du conseil général, une autre solution a été trouvée avec la départementalisation provisoire du site d’Alizay avant revente au groupe thaïlandais double A et à un producteur d’énergie. L’autre avantage est que le département est devenu propriétaire de terrains appelés à être aménagés en parc d’activités. La CASE et le pôle métropolitain ont en effet vocation à assurer le développement industriel de l’axe séquanien et à créer un port fluvial ainsi qu’une plateforme multimodale dont les contours restent à préciser.
Quel va être le cheminement de cette proposition de loi — si le gouvernement en est à l’initiative — ou de ce projet de loi si les parlementaires socialistes s’en emparent ? Pour éviter les obstacles juridiques et constitutionnels, le texte devra être validé par les différents experts (les fonctionnaires et juristes du Parlement) les commissions parlementaires, voire le Conseil d’Etat pour avis avant d'être soumis au vote des députés et des sénateurs. Le gouvernement — et il a raison — doit à tout prix éviter que ce texte fondateur, refusé a priori par le MEDEF, soit retoqué par le Conseil constitutionnel. Comme le débat politique — il faut s'y attendre — suscitera l'opposition farouche de la droite (2), l'intérêt de tous est que le texte soit juridiquement inattaquable. L’affaire des 75 % a fait mauvais genre. « Le Canard enchaîné » s’est plu à détailler l’imprécision et la précipitation du symbole présidentiel. Une fois, ça va, deux fois…
Si il était approuvé par le Parlement, ce texte serait historique. Il permettrait que la puissance publique exproprie un industriel refusant de céder un outil dont la rentabilité ne serait pas discutable non plus que la situation financière et industrielle de l’éventuel repreneur. Le but de cette loi serait de sauver l’emploi, d’éviter les friches industrielles ou la désertification de certains bassins d’emplois. Il serait également la preuve qu’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, n’est pas là pour jouer les utilités mais bien pour défendre l’emploi et l’industrie.

(1) François Hollande, candidat à l’élection présidentielle, était allé sur le site de Florange pour affirmer son accord à la loi M-Real devenue loi Florange par raccourci médiatique.
(2) l'ancienne majorité de droite avait refusé d'examiner la loi proposée par le PS alors dans l'opposition.

15 janvier 2013

La cérémonie des vœux de Val-de-Reuil sous le signe de l'opéra bouffe

Marc-Antoine Jamet au micro et à l'image. (photo JCH)

Commencer une cérémonie de vœux par cinq airs d’opéra. Il faut être culotté pour faire ainsi patienter le très nombreux public venu écouter le discours du maire. Mais à Val-de-Reuil, on ne fait rien comme ailleurs et finalement, donner à apprécier Carmen ou la Grande Duchesse de Gérolstein, est une bien belle façon de mettre le public en appétit et un joli cadeau. La chanteuse lyrique accompagnée de sa pianiste ayant été couvertes de fleurs, Marc-Antoine Jamet pouvait entrer en scène et se livrer à un numéro dans lequel il excelle : la distribution des bons et des mauvais points.

Les bons points ont été pléthoriques en cette fin d’année 2012-début 2013, avec la visite de François Hollande et l’élection comme président de la CASE de Patrice Yung. La reconnaissance par le président de la République du travail bien fait à Val-de-Reuil (« la réussite du renouvellement dans une ex-ville nouvelle ») met du baume dans les cœurs rolivalois. Le pragmatisme, la sincérité, le souci de l’équilibre du nouveau président Yung, justifie l’espoir de vivre la fin d’une querelle aussi stérile qu’éprouvante entre les maires de Louviers (ex-président de la CASE) et de Val-de-Reuil. Marc-Antoine Jamet pouvait alors avec un certain humour évoquer la fusion de Louviers, le Vaudreuil et Val-de-Reuil…qui sait, un jour prochain ? Cela ne devait pas l'empêcher de dresser la genèse de la visite présidentielle, fustigeant les oiseaux de mauvais augure animés de jalousie mesquine. Imagine-t-on, en effet, le maire d’une ville de 15 000 habitants dicter son agenda au président de la République ? Franck Martin ne s’est pas grandi en créant une polémique qui n’avait pas lieu d’être.

Au chapitre des bons points, encore, une situation financière améliorée avec une réduction des emprunts toxiques et un désendettement confirmé : en 10 ans, les contribuables rolivalois ont déboursé 35 millions d’euros afin de ramener l’état des finances dans des limites admissibles. N’était le déficit de l’ancien établissement public (l’Etat donc) l’optimisme serait de rigueur à condition de réviser (quand ?) le taux d’imposition des propriétaires encore trop élevé.

Mais en 2013, le maire l’a promis, il n’y aura aucune augmentation des taux. Le développement urbain se poursuivra (avec une attention scrupuleuse à l’harmonie logement social-logement à loyer libre) l’ORU 2e étape ira bon train — François Lamy, ministre chargé de la Ville, se tenant prêt à lancer le nouveau PLM — des emplois nouveaux se créeront, de nouveaux postes d’enseignants également, l’environnement fleuri continuera d’embellir la ville après l’obtention de sa 3e fleur au concours départemental.…

Points noirs ou gris : La ville continue à n’avoir ni mairie ni salle des fêtes, l’INSEE refuse un recensement général qui aboutirait sans doute à chiffrer la population autour de 16 000 habitants, plusieurs écoles ont besoin de travaux impossibles à financer aujourd’hui, les dépenses de fonctionnement vont encore être réduites et puis certains ghettos urbains nuisent à l’image de la ville qu’il faudra bien résorber. Sans oublier un état du commerce alarmant. Pas de magasin de vêtements, pas de parfumerie, pas de…c’est trop affirme le maire, la ville et la CASE doivent s’entendre pour éviter l’arrivée d’un « Décathlon » ou d’un immense « Carrefour » et ainsi respecter les commerces existants dans les communes voisines de Val-de-Reuil.

Point positif encore et non des moindres : la sécurité des biens et des personnes s’améliore sensiblement. Moins d’agressions, moins d’incendies, moins de cambriolages. Un 9e poste de policier municipal va être pourvu renforçant la collaboration avec la police nationale. On peut se balader sur la dalle revue et corrigée sans craindre qui que ce soit. Et la gare SNCF ? « Les travaux nécessaires si longtemps attendus débuteront en 2013 pour se terminer en 2015. »

Marc-Antoine Jamet, conscient de la nécessité de relier l’A28 à l’A13 a été très clair : le projet proposé actuellement aux élus n’est pas acceptable. Les engagements pris à l’origine doivent être tenus. Le maire de Val-de-Reuil s’unira à ses collègues de Pitres, du Manoir-sur-Seine, des Damps, de Léry, du Vaudreuil, pour obtenir un tracé plus respectueux de l’environnement : « Pas question d’agréer un projet séparant la ville de la forêt de Bord ! »

La cérémonie des vœux prit fin par une surprise après avoir débuté dans l'émotion et le recueillement à la mémoire des soldats morts en service commandé. S’inspirant du Zapping de Canal Plus, les techniciens municipaux avaient préparé un montage filmé consacré à la visite de François Hollande à Val-de-Reuil. Des extraits télévisés et radiodiffusés, on retiendra la vraie disponibilité du président de la République adulé par une foule de supporteurs enthousiastes. Et un maire aux anges.

14 janvier 2013

L'intervention française au Mali : « une décision légitime et courageuse » par François Loncle


Avec clarté et fermeté, le Président de la République a pris une décision légitime et courageuse. Il a apporté une réponse appropriée à une urgence sécuritaire et humanitaire. C’est à une demande pressante du gouvernement malien et dans le respect scrupuleux de la légalité internationale que la France est intervenue. J’approuve totalement la manière, responsable et transparente, avec laquelle François Hollande gère cette grave crise qui menace toute la stabilité du Sahel.         
Avec l’opération Serval, la France manifeste un appui indispensable aux efforts de l’armée malienne pour repousser l’offensive de groupes extrémistes. L’engagement français souligne notre détermination à lutter contre ces organisations djihado-mafieuses qui sèment la terreur dans toute la région. La Grande-Bretagne, les Etats-Unis et plusieurs pays européens ont déjà apporté leur soutien politique et militaire à l’initiative française. Cette assistance doit être rapidement complétée par le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), décidée par l’ONU et placée sous direction africaine.
Dès que la menace terroriste sera écartée et que l’intégrité territoriale du Mali sera rétablie, il faudra s’atteler à restaurer un Etat malien, solide et respecté. Il n’est pas question évidemment de s’ingérer dans la gouvernance malienne. Cependant, la France et la communauté internationale insistent, à juste titre, sur la nécessité d’aboutir à des élections présidentielles au Mali, aussitôt qu’il sera possible de les organiser dans l’ensemble du pays. Il convient aussi d’engager un dialogue politique avec les groupes touareg ayant renoncé à l’action terroriste. Enfin, il faut concevoir un plan européen d’aide alimentaire et un programme de développement économique, pour redonner l’espoir à la population malienne.            
François Loncle, Député de l’Eure, auteur du rapport parlementaire « Le Sahel pris en otage » (avril 2012) rapporteur pour la Commission des affaires étrangères du Groupe de travail sur la situation au Sahel.

13 janvier 2013

Philippe Kuntz sera dans la rue le 27 janvier prochain

 Philippe Kuntz m'écrit ces quelques mots bien réconfortants :
« Merci Jean-Charles pour ton engagement : manifestons ensemble, le 27 janvier à Paris, contre le mariage pour les uns (1) ! Dimanche 13 janvier, 18h30 : comme il fallait bien s'y attendre au regard des moyens engagés et de l'obligeance des médias, la manifestation contre le mariage pour tous a remporté aujourd'hui le succès qu'elle espérait. Je suis engagé résolument dans le combat pour l'égalité de tous face au mariage, à l'adoption et à la PMA ... et il est difficile !
Et je ne fais pas partie des 81% de français virtuels qui « iraient à la noce si l'un de leurs enfants étaient homo » (sondage BVA du 27/12/2012) : beaucoup plus humainement, je voudrais pouvoir assister au mariage de ma fille et de sa compagne qui ont placé, comme moi et mon épouse, tellement d'espoir dans l'élection de François Hollande au regard de son engagement n°31.
Et, fort de mes 36 années d'un mariage qui a été une force pour affronter les épreuves de la vie, je me sens aujourd'hui profondément solidaire de tous les couples qui veulent s'inscrire dans la durée et créer une famille au sens moderne du terme, sans distinction d'âge, de sexe ou de couleur de peau.
Je souhaite qu'avec toi, nous soyons le plus nombreux possible à Paris le 27 janvier pour montrer à nos parlementaires, saisis de cette juste proposition de loi par le gouvernement, que l'hypocrisie a assez duré, que le modèle familial de demain n'est plus celui d'hier et qu'il y a une certaine indécence à faire défiler contre le mariage, l'adoption et la PMA pour tous... des enfants, des ecclésiastiques et autres experts dont la crédibilité en la matière est souvent difficilement à discerner. »
(1) NDLR : et donc pour le mariage pour tous !

Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs

"Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs". Franck Martin est cultivé. Il connaît donc bien cette citation et ne rechigne pas à la prendre à son compte. En assurant à La Dépêche cette semaine qu’il a passé la main à Patrice Yung pour la présidence de la CASE afin de le sortir de l’ombre et de le placer sous les lumières médiatiques, il brode et décrit l’histoire telle qu’il voudrait qu’elle soit racontée. D’ailleurs, dans la même page, Bernard Leroy, maire du Vaudreuil ne cache pas son intention et celle de nombreux autres délégués d’accorder leurs suffrages à Patrice Yung, qu’il ait été candidat à la présidence de la CASE ou pas, ce qui aurait sonné comme un désaveu à l’égard de Franck Martin.
Il se trouve que les événements se sont précipités, lundi dans la journée et que le président sortant de la CASE a compris qu’un «pu-putch» se préparait. Sans doute sans l’accord de Patrice Yung mais sans doute pas sans que ce dernier soit au parfum. Pour expliquer son retrait, l’ancien président explique qu’il va pouvoir se consacrer au pôle métropolitain et à son mandat de conseiller régional. Comprendre : le cumul était donc bien un handicap !

Un lecteur assidu de ce blog considère que j’ai été bienveillant dans la plupart des billets postés cette semaine. Il s’étonne de ce qu’il considère comme des propos un peu convenus qu’il s’agisse de mes remarques sur M. Priollaud ou l’élection de Patrice Yung à la présidence en passant par les vœux de Pont-de-l’Arche. Il s’interroge sur la stratégie qui serait la mienne…
Quand M. Priollaud écrit des énormités, je le dis, quand il se montre aimable, je ne peux pas dire qu’il est odieux. Patrice Yung ? Je le connais depuis longtemps. On le jugera sur ses actes. Mais le fait qu’il ait délégué Marc-Antoine Jamet à La Haye-Malherbe et à Poses pour représenter la CASE lors des cérémonies de vœux était tout simplement impensable il y a deux semaines ! Quant à Richard Jacquet, il assume très bien la vision ancienne de Paulette Lecureux, véritable précurseur en matière d’intercommunalité. Elle a regardé loin et vu clair.

Claude Cornu, excellent pédagogue, commente l'expo. (photo JCH
La visite du président François Hollande sur le territoire de la CASE a rendu certains élus heureux mais pas seulement. Tous les habitants qui se sont déplacés pour le voir ou lui serrer la main à Val-de-Reuil, Louviers et Gaillon retiennent l’image d’un homme direct, simple, sympathique, abordable. Mon ami Blanc, de Louviers, m’a ainsi raconté comment le président de la République avait embrassé ses trois enfants devant le musée, et comment il lui était malheureusement impossible de récupérer la photo de Paris-Normandie à la une de lundi. Si un photographe avisé ayant pris la scène lit ces lignes, qu’il m’adresse un commentaire et me donne quelques renseignements pour le joindre. Il fera des heureux.

J’ai délivré quelques points Godwin à un commentateur à bout d’arguments. Il a ressorti à mauvais escient les souvenirs fâcheux du nazisme et du communisme qu’il conviendrait, toutefois, de ne pas placer sur le même plan. Certes Hitler et Staline ont causé des millions de morts mais pas par la même voie ce qu’historiens et philosophes n’ont pas fini de débattre.
Qu’est-ce qu’un point Godwin ? Je lis sur Wikipédia : « La loi de Godwin provient d'un énoncé fait en 1990 par Mike Godwin relatif au réseau Usenet, et popularisée depuis sur Internet : « Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1. » Dans un débat, atteindre le point Godwin revient à signifier à son interlocuteur qu'il vient de se discréditer en vérifiant la loi de Godwin. Par extension, du fait de la polysémie du mot « point », des « points Godwin » sont parfois attribués à l'unité.
Cependant Godwin n’est pas le créateur du concept qu’il a popularisé sur Internet, puisqu’en rhétorique l’existence de la pseudo-locution latine reductio ad Hitlerum est attestée depuis les années 1950, laquelle formule est une spécialisation (associée à un néologisme fantaisiste) de l’argumentum ad hominem et surtout de l’argumentum ad personam, déjà décrits et attestés depuis plus longtemps encore. »


La vidéosurveillance : « l'illusion de sécurité »

Article paru dans Hommes et libertés de décembre 2012
Il ne s'agit ni d'obsession ni de fixation. Mon combat contre les installations de vidéosurveillance ne date pas d'hier et quand je lis des études, des enquêtes, des articles démontrant l'inutilité de cet outil cher, mal contrôlé et mettant en danger les droits de l'Homme, je ne peux manquer de les relater.
La revue « Hommes et libertés » de la Ligue des droits de l'Homme, au niveau national, consacre, une fois encore, un paragraphe d'un article plus global à la vidéosurveillance. « L'illusion de sécurité » c'est ainsi que les responsables de la LDH qualifient une technologie dont il semble bien que le seul avantage soit de permettre de confirmer l'identification d'éventuels délinquants. 
En matière de prévention, la vidéosurveillance ne fait pas mieux que les patrouilles de polices nationale ou municipale ou l'emploi d'éducateurs de rue. L'article indique, de façon très objective, que les sondages d'opinion semblent prouver que les citoyens sont demandeurs de vidéosurveillance. En réalité, poursuit le rédacteur de la LDH, celle-ci ne bénéficie qu'aux industriels qui ont trouvé là un débouché important puisque, contrairement à la Grande-Bretagne la vidéosurveillance n'en est qu'à ses débuts en France.
Je me doute bien que les maires des communes équipées ne vont pas, sur la bonne mine et les bonnes intentions de la LDH, retirer les équipements installés. Si cela pouvait leur ouvrir les yeux, ce serait déjà très bien.