3 octobre 2017

Pas d'armes à feu à la maison, pas de tentation de s'en servir !


La polémique autour des armes à feu ne peut avoir lieu qu’aux Etats-Unis. J’exclus évidemment, les Philippines, le Venezuela, le Brésil, et bien d’autres pays qui ne peuvent être classés dans les démocraties durables et établies. La polémique enfle après chaque tuerie de masse dont les USA sont victimes quels que soient les états de cette grande fédération. 59 morts (à l’heure où j’écris ces lignes) et 500 blessés à Las Vegas, voilà un bilan dramatique suite à une fusillade lente, systématique, d’un seul homme en possession d’armes semi-automatiques en vente libre dans ce « bel » état du Nevava !

On pourrait attendre de la part des autorités exécutives américaines autre chose que des appels à Dieu et autre chose que de la compassion…compassée. Trump est un champion du tweet de solidarité religieuse alors qu’il n’a pas dit un mot sur l’auteur des coups de feu, ses motivations, sa possession de machines à tuer. La Maison blanche va même jusqu’à juger prématuré tout débat autour des armes à feu en vente libre, légalement, et en vente illégale pour ceux et celles qui ont un passé judiciaire.

N’attendons pas de Trump et des siens qu’ils ouvrent la boite de pandore. Soutenus par les lobbies pro-armes (la NRA notamment) les républicains ne bougeront pas d’un pouce à l’égard des textes existants. Il va donc falloir que l’opinion publique américaine, que les Démocrates et que la minorité du Congrès se bougent. Face à l’inertie du président, à ses obsessions et aussi face à cette culture centenaire issue du second amendement (rédigé au 18e siècle !) seule la société civile américaine parviendra à modifier les mentalités, d’abord, et ensuite la législation.

En France où on compte quatre fois moins d’homicides (ou suicides et accidents) par armes à feu proportionnellement à la population, on n’imagine pas des étudiants autorisés à venir à l'université armés jusqu’aux dents pour suivre les cours ou un public de concert prêt à défourailler à la moindre alerte. Trump avait pourtant critiqué notre pays lors de la tuerie du Bataclan et des terrasses. Il aurait mieux fait de se taire. Il ferait mieux d’agir. La leçon de tous ces drames : pas d’armes à la maison (ou ailleurs), pas de tentation de s’en servir !

2 octobre 2017

« Le Portugal au XXe siècle, une histoire singulière et méconnue » par Yves Léonard, docteur en histoire, enseignant à Sciences-Po


Dans le cadre de ses conférences mensuelles, la Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l’Eure, association laïque fondée en 1798 sous le Directoire, a invité le samedi 7 octobre Yves Léonard, docteur en histoire, enseignant à l’Institut d’Études politiques de Paris, établissement plus connu sous le nom de  Sciences-Po. Cette conférence est intitulée « Le Portugal au XXe siècle, une histoire singulière et méconnue ». Elle aura lieu comme de coutume aux Archives départementales de l’Eure à Évreux, 2 rue de Verdun, à partir de 14 h 30.

L’histoire contemporaine du Portugal reste encore trop méconnue en France, alors que des flux croissants de touristes français découvrent le pays, parfois pour s’y installer l’heure de la retraite venue. Mais clichés et préjugés continuent d’avoir la vie dure, du « bon émigré portugais » à la trilogie des trois F (Fado, Fátima et Football). Sans compter le prisme réducteur des agences de notation, si prégnant ces dernières années.

Pourtant, le Portugal a le plus souvent reflété, voire précédé, l’histoire européenne. Et cela depuis le renversement de la monarchie et l’implantation précoce de la République en octobre 1910, à la longue dictature salazariste et aux tourments coloniaux. Pour parvenir enfin au rétablissement de la démocratie avec la singulière Révolution des œillets, le 25 avril 1974, avant de vivre pleinement à l’heure européenne, non sans tourment.

Le dernier ouvrage d’Yves Léonard, « Histoire du Portugal contemporain de 1890 à nos jours » paru aux Éditions Chandeigne, est préfacé par Jorge Sampaio, ancien président du Portugal. Il a été présenté au public le 11 octobre 2016 au cours d’une soirée officielle organisée à l’ambassade du Portugal à Paris. Yves Léonard propose une synthèse, la première de ce type en France, nourrie des apports récents de la recherche et des débats historiographiques. Il met ainsi en lumière la complexité et la richesse d’une histoire du Portugal contemporain loin des idées reçues.

À Sciences Po, Yves Léonard est membre correspondant du Centre d’Histoire (CHSP). Également chercheur-associé au Laboratoire d’Études romanes de l’université Paris 8, il a publié de très nombreux travaux sur l’histoire contemporaine du Portugal, notamment salazarisme et fascisme.Yves Léonard est un habitué des conférences de la Société libre de l’Eure, devant laquelle il a déjà présenté une évocation d’Aristide Briand dans l’Eure.

Entrée libre et gratuite.
Société libre de l’Eure, 2 rue de Verdun 27025 Evreux cedex. – http://societe-libre-eure.org