13 septembre 2013

Hommage à Jesse Owens à l'UNESCO


Pour le centenaire de la naissance de Jesse Owens, et alors qu’aucune cérémonie n’a eu lieu aux Etats-Unis, Bernard Amsalem, président de la fédération française d’athlétisme a organisé une soirée spéciale au siège de l’UNESCO de Paris. En présence des deux filles du champion olympique des 100, 200, 4X 100 mètres et de la longueur à Berlin en 1936, L’ancien maire de Val-de-Reuil a souligné que Jesse Owens avait été « l’idole de sa jeunesse » et qu’il était particulièrement fier d’avoir contribué à donner le nom du champion afro-américain au stade couvert d’athlétisme rolivalois.
Lors de son intervention, Bernard Amsalem a souligné : « Jesse Owens a traversé des périodes qui ont marqué l'histoire du monde : celle de la ségrégation des noirs aux Etats-Unis et puis la période du nazisme, avec les Jeux de Berlin. Il est passé à travers ça, en gardant ses valeurs, en étant exemplaire par rapport à la barbarie. Ça fait de lui plus qu'une légende, une référence morale. »
Gloria, 81 ans, l’une de ses filles, s’est montrée fière et émue évidemment, de cette attention de la fédération française d’athlétisme et de l’initiative des producteurs Luc Dayan et Jean-Charles Lévy (cf. Intouchables). « Ce fut un homme merveilleux, comme athlète et surtout comme père, qui avait du respect pour chacun » a-t-elle précisé en présence de Stphen Hopkins, réalisateur d’un long métrage consacré à la vie de Jesse Owens.
Bernard Amsalem, actuellement présent à Nice, à l’occasion des jeux de la francophonie, du sport et de la culture, est revenu spécialement hier à Paris, pour cette cérémonie d’hommage à un homme devenu une icône. Notre pays peut s’inspirer de l’action et de l’opiniâtreté de cet homme légendaire à une époque où pourtant la ségrégation et le racisme sévissaient encore presque partout aux Etats-Unis.

12 septembre 2013

Marc-Antoine Jamet rend hommage à Alain Le Vern, démissionnaire de la présidence de la région Haute-Normandie


Alain Le Vern, président de la région Haute-Normandie. (photo JCH)
Alain Le Vern a eu « l'honneur » de présider la région Haute-Normandie, ainsi qu'il l'écrit aujourd'hui dans le communiqué qu'il publie. Sa démission est un choix personnel, l'appel de nouvelles missions à remplir, de nouveaux défis à relever. Elle m'attriste cependant personnellement. Par amitié. Elle ne peut avoir pour écho que notre reconnaissance collective devant ce qu'il a fait. Par fidélité. Ce sont des millions de Hauts Normands qui ont eu la "chance" d'avoir choisi un homme comme lui, avec son caractère justement obstiné, sa personnalité authentique, sa parole sincère pour veiller sur leur destinée, sur leur vie quotidienne, sur leur avenir.

Peu d'élus, en dehors de lui, ont, avec une telle constance, une telle  force, une telle volonté, mené un combat pour la justice sociale, l'égalité véritable, le progrès concret sur un territoire intimement connu par chaque grain de sable, par chaque brin d'herbe, par chaque souffle de vent. Alain Le Vern, travailleur infatigable, dévoreur de kilomètres et de dossiers, allant au contact des gens, sur le terrain, mais sachant diriger sa maison, avec la poigne du chef qui sait où il va, a vécu et continuera de vivre en symbiose, en harmonie avec la terre qu'il avait choisie, jeune instituteur, pour s'y accomplir, militer et créer. Aucune des causes de la Haute Normandie, l'industrialisation à maintenir et à développer, l'agriculture à moderniser et transformer, l'environnement à défendre et à valoriser, l'éducation à promouvoir et à renforcer, l'emploi à préserver et à créer, la mer à explorer et à révéler, n'a eu, chez nous à Rouen, à Dieppe ou à Evreux, à Paris et à Bruxelles aussi, de meilleur avocat et de meilleur artisan que Alain Le Vern. Des finances en ordre, des lycées refaits, des projets économiques lancés, un patrimoine naturel et culturel réhabilité, un aménagement de deux départements, autrefois fictivement lointains, désormais rapprochés, mené au rythme du 276 qu'il a inventé, voici quelques uns des beaux succès de son bilan.

Alain Le Vern a aimé et aimera toujours sa région, celle qu'une majorité d'électeurs par trois fois, récompense du suffrage universel, mais aussi d'une politique comprise et partagée, lui a confiée. Auprès de lui que, comme militant, fonctionnaire, élu, je connais depuis 25 ans, aussi attentif dans chacun de ses mandats parlementaires, partisans ou territoriaux à faire, à réussir, à corriger, à réaliser, j'ai observé, découvert et appris. Il m'a fait confiance et je l'ai servi. Avec franchise, donc dans la discussion. Avec plaisir, donc dans la satisfaction. Sa décision, que nous sentions venir depuis quelques mois, est à son image : responsable et réfléchie, pleine de panache et même un peu de bravade. Je suis certain qu'il continuera d'aider, dans des fonctions et tâches différentes, les Hauts Normands. Je suis sûr qu'à l'intérêt général, pour des objectifs différents, il voudra dédier le parcours qui s'ouvre devant lui. 

Avec Nicolas Mayer-Rossignol nous en saluerons, demain encore, les étapes. A Gauche, nous bâtirons sur ses fondations. Ensemble, nous ferons vivre cette relève, en Seine-Maritime bien sûr, mais dans l'Eure également, j'y veillerai, en prenant, pour les prochaines élections, dans les mairies, pour l'Europe, au Sénat, dans les cantons, à la région, ce témoin qu'il nous confie avec une éclatante élégance : celle des grands.



Envoyer l'armée à Marseille ? Avec des tanks et des automitrailleuses ?


Envoyer l’armée à Marseille ? Et pourquoi pas les tanks et les automitrailleuses pendant qu’on y est. 57 % des Français, selon un sondage réalisé par le Huffington Post (groupe Le Monde) sont d’accord avec cette idée d’utiliser les militaires pour tenter de rétablir une sécurité attendue dans le principal port français de Méditerranée. Depuis quelques années, la violence physique, avec morts et blessés, est monnaie courante à Marseille. Les règlements de comptes entre caïds et bandes rivales défraient régulièrement la chronique locale et nationale. L’opposition UMP et FN, au lieu de regarder avec objectivité les causes de cette violence, préfèrent taper à bras raccourcis sur les ministères régaliens concernés, l’Intérieur et la Justice.
Manuel Valls a décidé de renforcer les effectifs des forces de police, d’augmenter le nombre de patrouilles à pied soi-disant dissuasives quand Christiane Taubira souhaite donner plus de moyens aux magistrats chargés des enquêtes. Gaudin (maire de Marseille) et les siens savent très bien, pourtant, qu’il ne s’agit pas d’un problème d’effectifs.
Quand quinze personnes sont tuées par des hommes motorisés et casqués et à coups de révolvers, je voudrais bien savoir comment faire pour prévenir ces agressions motivées par le contrôle du trafic de stupéfiants et donc par l’appât du gain. Je voudrais bien savoir comment les militaires et rangers et en treillis vont venir à bout des gangs des quartiers installés là depuis des années où ils nagent comme des poissons dans l’eau. Je le dis comme je le pense : les militaires ne sont pas ceux qu’il faut pour venir à bout de ces trafics, de ces gangs, de cette délinquance économique.la police est là pour cela. Donnons lui les moyens de réussir dans son action.
Il me semble inquiétant que les citoyens français se tournent vers des militaires pour ramener l’ordre dans nos villes et nos rues. Faut-il que la notion d’état de droit se soit dégradée à un point inimaginable pour envisager, ne serait-ce que sur le papier, de faire appel à ceux dont le dessein unique doit être de protéger les frontières de notre pays et de préserver la sécurité extérieure de ses habitants.
Dans leur grande sagesse, les auteurs de notre constitution rénovée ne prévoient de faire appel à la troupe qu’en cas de troubles majeurs portant atteinte à l’unité de la nation, en cas de guerre civile en un mot. La délinquance urbaine ou rurale ne nécessite pas l’usage de l’armée. Je sais aussi que nombre de Français recourent de plus en plus souvent à l’usage des armes. Nombreux sont ceux qui achètent des fusils ou pensent à créer des milices privées.
Attention, il s’agit de dérives dangereuses très risquées pour la paix dans le pays et pour que la sérénité l'emporte sur la vengeance. Il s'agit de dérives inadmissibles dans une République où les différents bras de l’exécutif doivent jouer leur rôle et uniquement celui-là. L’affaire du bijoutier de Marseille prouve que la mort d’un homme est un prix trop cher payer pour un hold-up toujours inadmissible et toujours déplorable. Mais en France, personne n’est autorisé à se faire justice soi-même. C’est le B-A BA du vivre ensemble. La France n’est ni Le Chili ni l’Egypte. Les militaires doivent rester dans leur caserne. Sauf si le président leur demande d’intervenir en Syrie, ce que je ne souhaite pas.

10 septembre 2013

François Fillon n'est pas digne de devenir président de la République


Hervé Le Tellier dans le journal le Monde : «Erratum : en cas de duel FN-PS, Fillon n'a pas conseillé de voter "pour le moins sectaire", mais "pour le saint-nectaire". D'accord, ça ne veut rien dire non plus, mais ça sent moins mauvais. »
Fillon file donc un mauvais coton. Depuis deux jours, les responsables politiques ou plutôt les politiques responsables fustigent la formule alambiquée de l’ancien premier ministre. S’il a à choisir entre un(e) candidat(e) PS et un(e) candidat(e) FN il optera pour le ou la moins sectaire. Copé a inventé le ni-ni, ni PS, ni FN, Fillon invente le choix à la carte, à la tête du client. Il s’agit là d’une régression indigne d’un homme qui prétend devenir un jour Président de la République. Même un Jean-Louis Borloo, dont on connaît le peu d’amour pour la gauche, préfère quand même celle-ci au Front national.
 Cette stratégie de la majeure partie des membres de l’UMP s’inscrit dans le droit fil du Sarkozysme et de son conseiller, Patrick Buisson. Au cours des dernières semaines de campagne de l’élection présidentielle, Sarkozy a extrême-droitisé son discours sur les Roms, la sécurité, la délinquance des étrangers, le laxisme des juges tous arguments plaisants pour l’électorat de droite très remonté. Quelques élus de droite, tels Alain Jupé ou Jean-Pierre Raffarin, ont jugé que Sarko avaient poussé le bouchon un peu loin s’aliénant des voix centristes (de droite donc) indispensables pour obtenir la victoire.
Mais rien n’y fait. Les Ciotti, Estrosi, Hortefeux — et maintenant Fillon — ne font plus dans la dentelle. Ils tirent à boulets rouges sur le PS au mépris de toutes références républicaines favorisant de fait, le parti de Le Pen.
Or, non seulement le FN est anti-européen, xénophobe et souvent raciste, mais en plus, nombre de ses dirigeants fricotent avec Bachar Al Assad le tyran Syrien devenu Bachar le chimiste. Le site Mediapart sort aujourd’hui une enquête fort intéressante démontrant pourquoi et comment, depuis des années, les Le Pen soutiennent les dictateurs arabes invoquant des risques d’islamisation des pays en cause et de disparition des Chrétiens. Au-delà du fait qu’il y a des affaires à faire…c’est pourquoi Marine Le Pen lutte de toutes ses forces contre l’intervention des occidentaux en Syrie, pour empêcher la chute du despote et pour préserver l’avenir.
Revenons à François Fillon. Eu égard aux réactions globalement négatives suite aux propos tenus, celui qui a failli devenir président de l’UMP a raté une belle occasion de se taire. Ses paroles vont lui coller à la peau et il lui sera bien difficile de retrouver un profil  acceptable pour une éventuelle majorité de Français. Car chacun le sait bien, le choix entre un candidat PS et un candidat FN ne se fait pas sur la mine des affiches mais sur les valeurs qu’il défend. J’aimerais bien que Fillon nous précise celles qu’il accepte de la part du Front national ?

9 septembre 2013

La campagne pour les élections municipales est ouverte, à Louviers aussi


La proximité des élections municipales et européennes pousse les partis de gauche à mettre au point leur stratégie. Cette dernière peut avoir des objectifs différents : exister ou gagner les élections. Les deux mois à venir vont permettre de décanter des situations locales, d’une part, et d’apprécier la loyauté des partis de gouvernement, d’autre part.
La direction d’Europe-Ecologie Les Verts fera cavalier seul aux Européennes alors qu’aux municipales, on peut s’attendre à des accords à la carte. Le PS national propose une large union (à gauche) il sera sans doute entendu par le PCF, EELV et le PRG, seul Jean-Luc Mélenchon ira à la bataille municipale sous ses propres couleurs du Parti de Gauche.
Cette décision des communistes de poursuivre les accords locaux avec les socialistes tient à deux évidences : la situation financière du PCF qui dépend du nombre de ses élus, l’entente locale sur des programmes plus à gauche que ne le pense le Front de Gauche après plusieurs mandats souvent exercés dans l’union même si comme chacun le sait : l’union est toujours un combat. D’ailleurs, la contradiction mise en avant par Mélenchon et son entourage ne tient pas : ils veulent assimiler politique nationale et politique locale pour condamner par avance les accords du PCF avec le PS. C’est un vieux débat aussi vieux que l’existence des groupes d’action locale et des partis à vocation nationale. A Louviers, on a bien connu cette problématique, elle a toujours tournée à l’avantage de ceux et celles qui défendent leur ville en fonction des projets, des actions, de l’implantation réelle des hommes et des femmes candidats aux fonctions électives. JLM conserve une vision sectaire de la politique. J’ai bien peur que ses obsessions personnelles n’hypothèquent la formation de majorités de gauche larges et donc respectueuses des us et coutumes des différents partis.
Pierre Laurent et JLM sont donc en froid. L’université d’été du Front de Gauche a permis aux deux leaders de se faire la gueule et de se serrer la main à quelques minutes de la clôture des débats dans un climat glacial. Pierre Laurent reproche à JLM d’invectiver le gouvernement, la majorité, les socialistes. De tout faire pour rendre irrémédiable une opposition irréductible. Les communistes sont plus réalistes et aussi plus malins. Même si leur électorat n’a jamais sincèrement aimé les socialistes, ils savent que les majorités de second tour sont indépassables pour conserver des mairies, les postes de maires et d’adjoints et donc les indemnités qui vont avec. Et puis, aujourd’hui, les communes sont regroupées dans des communautés d’agglomérations ou de communes, lesquelles permettent des programmes d’investissement d’intérêt général. A ce jeu-là, les communistes n’en sont pas les derniers bénéficiaires. Quand ils ne sont pas aux manettes, les communistes ont également la possibilité de s’exprimer et de populariser leurs thèses. Jean-Luc Mélenchon, issu des rangs socialistes, n’en est plus là.
A Louviers, par exemple, les communistes ont fait alliance dans l’opposition avec le PS depuis plus de cinq ans. Sur les dossiers les plus controversés, tous les élus de gauche (avec le NPA) ont souvent fait cause commune. Au sein de Seine-Eure, les élus communistes d’Alizay bénéficient d’une situation enviable et ils ne sont pas les seuls. Il ne fait pas de doute que dans un cas comme dans l’autre, les communistes vont privilégier une politique réaliste plutôt qu’une lutte frontale sans lendemain. Quant aux Verts, ils ont encore le temps de choisir l’option d’une union à gauche. La municipalité actuelle ne brille pas particulièrement pour la qualité de son combat écologique. Les positions de Franck Martin sur les autoroutes, les délégations de services publics et autre avenir des sites industriels (M-Real) répondent plus aux impératifs de la croissance à tout prix qu’à la protection de l’environnement et la nécessaire transition écologique.
La Dépêche nous apprend que Mme Gateau et M. Bidault ne sont pas certains de repartir pour un second mandat. L’une (docteur en médecine) prend une retraite attendue (le 30 septembre prochain) l’autre conditionne, semble-t-il, la poursuite de son travail d’adjoint à la composition de la liste. Il est évident que l’absence de ces deux personnalités affaiblirait la liste du maire sortant. Mais comme celui-ci en est quand même à 19 ans de mandat, on peut comprendre qu’il aspire lui-même à plus de tranquillité et de temps libre. Un poste se sénateur lui conviendrait très bien. Beaucoup de disponibilité et une indemnité conséquente. Ce serait l’aboutissement d’une vie politique sans les tracas du quotidien et sans le management difficile d’un collectif.
Les Lovériens reçoivent, aujourd’hui, le premier journal électoral du maire sortant. Il repart donc avec un nouveau slogan prometteur : « garder Martin, j’y tiens. » On avait eu droit à « Voter Martin, c’est bien ». Martin ! Pas l’équipe Martin. On aurait pu imaginer qu’un homme dit de gauche vante le bilan d’un collectif…à moins que le maire sortant considère qu’il est le seul maître à bord. Ses colistiers et ceux qui travaillent autour de lui apprécieront. Comme les Lovériens apprécieront cette remarque qui en dit long sur l’avenir : « La dette ? Ce qui compte ce n’est pas le volume global mais le coût annuel de l’emprunt. » Les contribuables lui rétorqueront : ce qui compte ce n’est pas le coût des impôts. C’est le volume de ce qu'on paie.