12 mars 2022

La guerre de Poutine est une guerre contre notre civilisation

Le comble du cynisme. En accusant de soi-disant nationalistes ukrainiens d’être les auteurs du bombardement de la maternité de Marioupol, l’ambassadeur de Vladimir Poutine en France a atteint des sommets de mauvaise foi. C’est si vrai que les responsables de la communication à Moscou ont indiqué « se renseigner » auprès du commandement des troupes en Ukraine. Mais les faits sont bien documentés comme disant les experts. Un missile russe a atteint des femmes et des enfants dont certain(e)s ont été tué(e)s ou blessé(e)s.

En fait, Poutine a d’ores et déjà perdu une guerre qu’il n’aurait jamais du commencer. On a beau avoir des chars et des avions. Des missiles et des bombes. Quand on est l’envahisseur, on doit en payer le prix et celui-ci est d’ores et déjà très élevé. C’est grâce à Poutine que l’Union européenne affirme son unité et sa solidité. C’est grâce à Poutine que l’Allemagne a décidé de réarmer. C’est aussi grâce à Poutine que les dirigeants européens ont décidé de limiter leur utilisation du gaz et du pétrole russes. Le rouble a chuté de 50 %. L’économie russe déjà mal en point va sombrer.

Faut-il s’en réjouir ? Ce serait indigne. Car en punissant le dirigeant russe, c’est le peuple russe qui trinque. Un peuple qui ignore tout de « l’opération spéciale » en cours (à Moscou il est interdit de prononcer le mot de guerre) et qui croit en majorité que les Ukrainiens sont des nazis ou des agresseurs. Pauvre peuple russe victime d’un mensonge d’état et d’un tyran depuis tant d’années.

Mais le plus à plaindre est le bien le peuple ukrainien. Des centaines de milliers de réfugiés lancés sur les routes, hors des villes assiégées, en quête de soins, d’eau, de protection. Sans doute des centaines de morts militaires et civils et de blessés luttant pour conserver leur indépendance et protéger leur territoire. Que peut faire l’Europe ? Refuser l’équilibre prôné par certains candidats à la présidence de la République. Fournir des armes. Sanctionner encore plus durement les oligarques, ces prédateurs sans foi ni loi. Marginaliser Poutine sur la scène internationale. Une agence de notation annonce la banqueroute imminente de la Russie…et ce n’est qu’un début.

Les réfugiés ? Parlons-en. Les 27 ne rechignent pas à accueillir les familles en détresse. La France serait sur le point de donner l’asile à 100 000 Ukrainiens, une détresse que même Robert Ménard, maire de Béziers, prend en compte : « j’ai honte de ce que j’ai dit il n’y a pas si longtemps » reconnaît-il. Une honte qui devrait affecter un Zemmour plus isolé que jamais et lamentable dans son face à face avec Valérie Pécresse.

De fait  l’élection présidentielle française passe au second plan des préoccupations hexagonales. Car la guerre faite à l’Ukraine est une guerre contre notre système démocratique, notre culture, notre mode de vie, notre civilisation. Il importe de les défendre de toutes nos forces et de toute notre énergie.

7 mars 2022

Imagine-t-on Marine Le Pen ou Eric Zemmour à la présidence de la République ?

Imagine-t-on Marine Le Pen ou Eric Zemmour élu(e) à la présidence de la République ? Imagine-t-on ces deux « pétainistes » faire face avec crédibilité à Vladimir Poutine alors même qu’ils vantent depuis des années les soi-disant qualités du dictateur russe ? « Il nous faut un Poutine français » clamait Zemmour ! Marine Le Pen refuse aujourd'hui qu’on livre des armes aux Ukrainiens et rejette les sanctions économiques et financières prises par l’Europe (mais pas seulement) contre la Russie ? Quel serait leur rapport de force avec Poutine alors que celui-ci ne comprend qu’un dialogue musclé voire brutal ? En fait,  Le Pen et Zemmour seraient d’une faiblesse absolue face au maître du Kremlin et les états européens très vite menacés par la Russie : la Moldavie, la Géorgie, les états baltes, la Pologne n’auraient que leurs yeux pour pleurer.

Avant de voter le 10 avril et surtout le 24, les électeurs et les électrices devront bien peser leur choix. Si les sondages actuels indiquent les principales lignes de force, on ignore encore qui, de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou Eric Zemmour, affrontera le président sortant ? Le risque serait que la campagne électorale soit phagocytée par la guerre en Ukraine et que les débats nécessaires voire indispensables dans une démocratie soient tronqués. Mais la guerre d’Ukraine écrase tout et c’est bien normal.

S’agissant de Zemmour, je viens de lire l’article mis en ligne sur le blog de Jean-Pierre Filiu. Cet éminent observateur de la politique étrangère raconte le parcours « intellectuel » de Zemmour et le soutien permanent qu’il a apporté au tyran Bachar el Assad en Syrie. Il rappelle comment le candidat d’extrême-droite a justifié le soutien des Russes à ce dictateur lequel n’a pas hésité à utiliser des armes chimiques contre ses opposants dont les Kurdes principaux adversaires de l’Etat Islamique. L’ancien journaliste du Figaro n’hésitait d’ailleurs pas à saluer le courage des djihadistes prêts à mourir dans leur guerre contre l’occident ! Maintenant rejoint par Marion Maréchal dont il souhaitait le soutien, cet ajout calculé mais bien tardif risque bien d’être un coup d’épée dans l’eau. Les Français(e)s ont la tête ailleurs. Ils se demandent à combien vont s’élever le prix de l’essence à la pompe et leur facture de chauffage ? Ils s’interrogent sur la santé mentale d’un homme seul face à ses démons : un esprit revanchard et l’amour de la guerre. Et le Z dessiné sur les chars russes renforce, malgré lui bien sûr, les choix scandaleux de Zemmour.