21 janvier 2020

Dans l'armoire aux souvenirs : le bureau de l'Union commerciale de Louviers en 1973

Alors même que le commerce de détail et de centre ville semble inverser la tendance qui faisait des super et hypermarchés la solution à tous nos problèmes de ravitaillement et d'avitaillement, je propose à mes lecteurs cette photographie prise en 1973 lors de l'assemblée générale de l'Union commerciale de Louviers. Sur cette photographie on reconnaît le président Jacques Marouby, pharmacien rue Pierre Mendès France (de l'Hôtel de ville à l'époque) ainsi que nombre de personnes décédées depuis ou ayant quitté la région.
Ainsi au premier rang de gauche à droite : MM. Dean, Marie, Marouby, Mme X, MM. Christian Bestin et Henri Fromentin.
Debout, de gauche à droite : MM. Souvrain, André Auvray, MM. Lesoive, Mozziconacci…et le dernier, M. Michel Cambour. Je suis preneur des trois noms qui me manquent, celui de la dame du premier rang et celui des personnes situées entre M. Pierre Mozziconacci et Michel Cambour.

PS : depuis la parution de ce billet un correspondant m'indique que le 3e en haut en partant de la droite est M. Ternois. La dame au premier rang aurait tenu le bar « le Rustic » rue du général de Gaulle.

FX Priollaud et Anne Terlez mettent en scène le grand show de présentation du programme 2020-2026


Public très nombreux pour écouter FX Priollaud et Anne Terlez. ©Jean-Charles Houel
On ne pourra pas reprocher au maire sortant de Louviers, François-Xavier Priollaud, de manquer d’ambition et de promesses. Une question se pose : ces dernières sont-elles tenables ? Si l’on en juge par le bilan de la majorité municipale sortante, le programme de 2014 a été respecté dans ses grandes lignes. Les impôts n’ont pas augmenté (et même baissé à la marge) la patinoire intercommunale a vu le jour tout comme la maison des associations, la halle couverte a été érigée et diverses places et rues ont changé de visage. 

Au reproche de favoriser le centre-ville, le maire a répondu par ses actions dans les quartiers qu’il s’agisse de démolitions d’immeubles vétustes, de travaux de voirie et d’assainissement tout comme l’attention apportée aux associations où les élus, de tout temps et de toutes tendances, trouvent des relais et des porte paroles. Si l’on excepte l’état de certaines écoles, de certaines rues et de certains bâtiments publics, la maison intergénérationnelle empêchée par des problèmes judiciaires toujours en souffrance, on peut dire que le contrat passé a été rempli. Finalement six ans c’est court et cela passe vite. Et les élus ont maintenant l’expérience suffisante pour crédibiliser leur projet et tenter d’en convaincre les Lovériens. Une remarque encore. Au cours de son intervention et sans nier le rôle de la communauté d’agglomération, le maire de Louviers, s’il a reconnu le rôle de ville-centre de Louviers dans la CASE, n’a pas mis en avant la participation pourtant essentielle de cette dernière dans la plupart des projets proposés. Pourquoi ?
 
A toi, à moi…©Jean-Charles Houel
Comme le maire de Louviers a décidé de privilégier ses mandats locaux et son poste d’administrateur de l’Assemblée nationale, le temps n’est plus où il caressait l’espoir de devenir parlementaire. Il passe donc 50 % de son temps à vaquer aux affaires collectives, à la mairie, à la CASE et à la Région. Un de ses colistiers affirme que FXP a « une idée par minute ». Sur six ans, cela fait beaucoup d’idées. On en a eu un avant-goût, hier soir, au Moulin, où 300 personnes (c’est beaucoup !) étaient présentes pour assister au spectacle scénarisé par le maire et son adjointe, Anne Terlez. Se donnant le mot au micro en fonction du power point descriptif du programme à venir, donnant la parole à quelques citoyens triés sur le volet vantant la qualité de vie dans notre ville « transformée » la liste Louviers au cœur a décliné l’ensemble des actions et projets qu’elle a inscrit au menu 2020-2026.

Tout ne dépendra pas que des finances de la ville. La CASE, le Département, l’Etat, les promoteurs publics et privés auront leur mot à dire sur certains dossiers tels que le boulevard Clémenceau revu et corrigé, l’hôtel 3 étoiles au Manoir de Bigards avec restaurant, la transformation de l’école Jules Ferry actuelle, l'assainissement collectif aux Monts ou encore la réalisation d'une salle des fêtes dans le Kolysée. (1) …
Certaines mesures seront plus faciles à concrétiser. Le stationnement en centre ville restera gratuit mais personne ne demande qu’il soit payant ! Le réaménagement des jardins de l’hôtel de ville, de la place de la porte de l’eau, des entrées de ville, la démolition de l’actuelle gendarmerie, tout comme le plan lumières ne posent pas de problèmes particuliers. Ils sont la poursuite des engagements…car pour le maire « tout forme une cohérence d’ensemble puisque tous les projets sont plus ou moins liés entre eux.
Plus lourd sera le dossier de la rénovation urbaine de la Londe, des Oiseaux et des Acacias mais plus intéressante aussi dans un quartier qui a besoin de végétalisation et de citoyenneté. Quant à la mairie, dont j’ai souvent déploré le mauvais état, le maire est conscient de la nécessité d’une restauration sérieuse dépassant le cadre des huisseries. L’ensemble des salles sera rénové ainsi que la façade sur la rue Mendès France.
Marc au micro, un Lovérien lambda ?JCH

En affichant le programme de l’ONU sur le développement durable, Anne Terlez a eu beau jeu de décliner les 17 articles permettant de relier les actions lovériennes à la charte internationale. L’eau, l’éducation, l’égalité entre les sexes, la vie aquatique, etc. aucune activité humaine n’échappe aux objectifs.
Je passe sur des mesures plus ponctuelles mais pas forcément moins intéressantes mais il appartiendra à chaque lovérien de lire avec attention les 26 pages du programme distribué en fin de séance à tous les spectateurs présents. Ce blog n’a pas vocation à être exhaustif. Il peut contribuer à alimenter la réflexion sachant que toutes les mesures proposées forment un cadre général, qu’il devra être financé et parfois faire l'objet d'arbitrages étatiques s’agissant de la création d’une circonscription interdépartementale de la sécurité publique entre Louviers-Val-de-Reuil et Rouen-Elbeuf…
Enfin, ayant en tête la célèbre phrase de François-Xavier Priollaud qui avait exigé « du rapide et pas cher » pour la halle je ne suis pas surpris de lire la phrase suivante : « « maintien du principe intangible appliqué depuis 2014 : « aucune dépense somptuaire, aucune dépense superflue. » »Tout dépend des investissements réalisés et de leur rendement social ou sociétal. Et aussi et surtout, du vote des Lovériens à qui il appartient de dire à l'équipe sortante dès le 15 mars : Stop ou encore.
(1) Une étude poussée doit déterminer la destination encore inconnue des eaux usées et des experts doivent dire si la structure actuelle du Kolysée peut faire l'affaire.

20 janvier 2020

Les municipales à Louviers : la situation à deux mois du premier tour de scrutin


Le dépouillement en 2008.
Quelle est la situation lovérienne à deux mois du premier tour des élections municipales ? A l’évidence, elle n’est pas claire. Si certaines listes poursuivent leur campagne menées depuis des semaines avec assiduité et persévérance, on trouve de nouvelles listes dont il n’est pas certain qu’elle iront jusqu’au bout c’est-à-dire jusqu’au 15 mars date du premier tour.

Rappelons que François-Xavier Priollaud, maire sortant, s’appuie sur la participation d’une équipe renouvelée (en partie) suite à des départs volontaires ou suscités. La task-force reste identique avec Anne Terlez (MODEM), Jacky Bidault (LREM), Daniel Jubert (LR) notamment, la composition politique alliant donc des Républicains (LR) des MODEM, des LREM, des sans partis dont d’anciens militants actifs auprès de Franck Martin. Le maire sortant a l’habileté de ne pas mélanger politique nationale et politique locale une manière d’éviter les conséquences du mouvement social en cours notamment sur le projet de loi concernant les retraites. Et puis, plus fondamentalement, François-Xavier Priollaud — c’est le reproche que lui fait Bruno Questel député LREM — n’a jamais vraiment mouillé le mot pour Macron, notamment lors des dernières élections européennes. Le maire sortant présente d’ailleurs ce soir au Moulin le programme de sa liste intitulée « Louviers au cœur » une sorte de rappel de la liste « j’aime Louviers » qu’avait conduite Odile Proust. L’amour et le cœur seraient-ils l’exclusivité du centre droit ?

Philippe Brun, jeune magistrat en disponibilité (depuis quelques temps) pour lui permettre de mieux se consacrer à la campagne électorale, a rassemblé une gauche diverse comprenant des écologistes, des adhérents du PCF, de la France insoumise mais a surtout fait appel à des personnalités dont Ingrid Levavasseur, ex-gilet jaune, connue pour la lucidité de ses analyses et le retentissement médiatique de son aventure. Si son livre ne s’est pas vendu autant qu’un prix Goncourt, il a le mérite de rendre compte dans le concret de la vie quotidienne d’une famille monoparentale pour laquelle joindre les deux bouts relève de l’exploit. De l’avis général, la campagne conduite par Philippe Brun et ses amis est assurément une des plus inventives mais le secret des urnes ne permet aucune espèce de pronostic à deux mois de l’échéance. Il n’en demeure pas moins que les sorties publiques de Philippe Brun et ses amis ne laissent personne indifférent tant dans le choix des lieux que dans celui des sujets liés à la vie quotidienne. A l’évidence, sa campagne est construite et progressive. Que nous réserve-t-elle d’ici le 15 mars ?

Je passe très rapidement sur les listes d’extrême droite, celle du RN de M. Timothée Houssin et celle de Mme Perrot, « Louviers d’abord » dont le titre avait été utilisé dans le passé et dans les années soixante-dix par des gaullistes qui doivent se retourner dans leurs tombes. Autant la liste Houssin récoltera les suffrages des fans de Marine Le Pen autant la liste de Mme Perrot me semble non assurée de figurer au premier tour.

A Gauche encore, Diego Ortega se présente à la tête d’une liste composée de personnes expérimentées. On y trouve d’anciens responsables des municipalités de Franck Martin qu’ils (ou elles) soient élu(e)s ou encore des fonctionnaires territoriaux maintenant dégagés de toute responsabilité professionnelle. Il s’agit évidemment d’une liste à prendre au sérieux dans la mesure où l’expérience de la gestion et la bonne connaissance des dossiers sont un avantage évident. De plus, la survivance des réseaux martinistes (Franck Martin a été maire pendant 19 ans) peuvent contribuer à placer cette liste dans de bonnes conditions pour discuter entre les deux tours avec la liste Brun mais à condition évidemment, de pas jalonner la route de l’union de chausse-trappes…ou de stratégie hasardeuse ou ambiguë.

Quelles pourraient être ces embuches ? Ce samedi, sur le marché, des membres de la République en Marche distribuaient un tract simplifié pour demander l’avis des Lovériens sur la…marche de leur ville. Il s’agit là d’une réponse au refus de François-Xavier Priollaud d’accepter sur sa liste quatre membres de LREM (dont deux adjoints et une vice-présidence de la CASE) celui-ci considérant que M. Bidault et Mme Ouadah, adjoints, sont déjà membres de la République en Marche. J’ai déjà écrit sur ce blog que l’adhésion de M. Bidault et Mme Ouadah, avait été un coup de maître tout comme le passage de M. Priollaud de l’UDI au MODEM. Hier opposantes ou indifférentes à Emmanuel Macron, ces personnalités se sont retrouvées parmi les supporters de la majorité présidentielle afin de préparer le terrain des municipales. Le moment de vérité et de clarté est donc arrivé. C’est d’ailleurs pourquoi M. Questel, député, a refusé de soutenir la liste Priollaud et c’est aussi pourquoi il regarde d’un œil complice la constitution d’une liste en Marche…dont on sait seulement qu’elle pourrait être emmenée par MM. Fessard et Rafah, ancien colistier de Franck Martin. A dire vrai, je ne crois pas (mais tout le monde peut se tromper) à la solidité de cette liste. Elle existe pour peser sur d’éventuelles négociations, LREM appliquant la stratégie du coucou consistant à occuper le nid qui vous accueille. Et puis, l’espace politique que convoiterait la liste LREM est bien occupée par l’équipe sortante. Si cette dernière continue de se montrer intraitable…

Reste la liste que conduit M. Hacen Mohamedi. J’ai du mal à apprécier ses chances bien qu’ayant des liens anciens et amicaux avec certains des membres de sa liste. J’ai partagé, de plus ou moins près, des combats communs avec Leila Seghir, actuelle élue au conseil municipal, et Christian Renoncourt, par exemple, ancien adjoint de Franck Martin puis tête de liste PS en 2008. J’ai la conviction que sur les trois listes de gauche, une est en trop ! Les électeurs diront si ces trois listes sont présentes le 15 mars, laquelle ils préfèrent et celle qu’ils rejettent. Ils diront s’ils souhaitent une fusion des listes contrairement à M. Mohamedi, hostile à tout changement entre le 15 et le 22. A l’évidence, la seule (petite) chance de battre l’équipe sortante, obligera la gauche à se rassembler sachant que le Front national entraînera pour le moins une triangulaire.


19 janvier 2020

Les vœux de la liste « Changer Louviers » : redonner vie à la participation citoyenne et favoriser l'union la plus large à gauche


Changer Louviers veut une union large et consensuelle à gauche. ©Jean-Charles Houel
Philippe Brun et ses amis de « Changer Louviers » n’arrêtent pas. Ils n’arrêtent pas de sonner aux portes des habitations lovériennes et d’engager la conversation pour tenter de convaincre. Ils n’arrêtent pas les distributions de tracts sur le marché où ils vont et viennent pour symboliser le mouvement. Ils n’arrêtent pas d’organiser réunions d’appartements, réunions publiques, discussions à bâtons rompus afin de faire connaître les grands axes de leur projet, énoncer les critiques de la gestion actuelle et présenter leurs candidats d’union puisque cette liste en devenir a réussi à rassembler des représentants de partis (EELV,PCF,LFI) alors même que 80 % des partants n’appartient à aucune organisation.
La cérémonie des vœux de Philippe Brun tenue dans la salle des colonnes, hier après-midi, a fait salle comble. En concurrent ouvert Diego Ortega était présent au milieu d’une foule bigarrée où — c’est un élément important — la joie et l’espoir dominent. De butte en blanc, Ingrid Levavasseur, l’une des figures de cette liste, introduit la courte séance des discours en insistant sur ce qu’on peut résumer comme étant « la difficulté de vivre » : précarité, chômage, maigres salaires, seuil de pauvreté, handicaps, femmes battues, monoparentalité…comment une municipalité digne de ce nom peut-elle agir au bénéfice des laissés pour compte ? Elle parle lieux d’accueil, soutiens de toutes sortes, dans un discours sans note visiblement appris (et retenu) dans le fracas du mouvement social qui n’en finit pas.
Les trois orateurs(trice).©JCH

Alexis Fraisse, conseiller municipal sortant, écologiste avant l’heure, a beau jeu de dénoncer les agressions contre l’environnement, la disparition avérée des espèces animales et végétales et les menaces qui pèsent contre l’espèce humaine. Le dérèglement climatique, le réchauffement de la planète, les catastrophes naturelles ou industrielles (Lubrizol) la mal bouffe, autant de sujets de plus en plus prégnants chez les citoyens. Que peut faire une municipalité puisque telle est la question du jour ? Mieux isoler les bâtiments publics, veiller à l’alimentation bio des cantines scolaires, créer des espaces cyclables et piétonniers, chasser la voiture des centres villes étroits…et aussi végétaliser les places et les rues, le contraire, affirme-t-il, de l’action municipale actuelle qui minéralise les places et suppriment les rues piétonnes.

Pour l’emballage final, Philippe Brun énumère les points forts de son programme en assurant le rôle irremplaçable du citoyen. Que penser du référendum qu’il propose pour tous projets de plus d’un million d’euros ? Comment ne pas être sensible à l’union qu’il propose aux maires progressistes au sein de l’agglomération dont les compétences sont si vastes et fondamentales pour le bien vivre ? Il s’engage à ne pas augmenter les impôts durant le mandat, à consacrer les ¾ des investissements aux bâtiments publics alors même que l’hôtel de ville est dans un piteux état (1) et que certaines écoles souffrent sérieusement d’un défaut d’entretien. « Prenez cette salle, précise-t-il en regardant autour de lui dans la salle des colonnes, c’est là que Pierre Mendès France a tenu ses premières réunions publiques. Depuis les années trente, rien n’a changé. » Autre proposition apparemment futile : il mettra fin à la cérémonie des vœux. Cela coûte 35 000 euros ! Il en sera terminé aussi avec les Lepers et les dictées de 300 mots. Place à une culture du spectacle vivant, dans les rues et dans les théâtres ! Et dans les quartiers populaires où le besoin d'ouverture au monde et d'appel aux sachants se fait chaque jour plus nécessaire.
 
Au delà des programmes et des projets, Philippe Brun a conscience des réalités. A ce jour, sept listes s’annoncent. Iront-elles toutes jusqu’au bout ? « Nous ne gagnerons pas cette élection municipale sans une union. Puisqu’elle ne se fait pas avant le 15 mars, elle devra se faire au lendemain du premier tour. Nous sommes ouverts et je prends l’engagement solennel — si nous ne sommes pas en tête de la gauche — de soutenir la liste de gauche qui le sera. » Très applaudi, Philippe Brun va plus loin. Il propose un débat public entre toutes les listes avant le premier tour de façon à ce que les citoyens puissent juger sur pièce de la qualité des propositions des uns et des autres. « Le débat ne me fait pas peur. J’y suis prêt. »
En inscrivant ses pas dans ceux de PMF, Ernest Martin et Henri Fromentin, du comité d’action de gauche par le fait, il réhabilite une action passée dont les effets peuplent encore quelques mémoires et qu’avec le temps on juge très positifs à l’aune du progrès social et de l’émancipation citoyenne. La galette partagée avait alors le goût de l’innovation, du courage politique et d’une forme d’espérance.

(1) Bizarrement, aucun maire ne s'est attelé à cette tâche apparemment impossible : donner à Louviers un hôtel de ville moderne, accueillant, pratique.