29 juin 2019

Graves incidents devant le commissariat de Val-de-Reuil : la mairie conteste l'emballement médiatique qui nuit à l'image de la ville


Thomas Toutain, directeur de la communication de Val-de-Reuil nous communique la réaction de la Ville de Val-de-Reuil suite à l’incident limité survenu devant le Commissariat de cette ville dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 juin 2019 et qui donne lieu « depuis 48 heures aux exagérations et aux interprétations les plus fantaisistes. »
 
« Un incident limité et, hélas, devenu banal quand la chaleur de l’été amène les jeunes à rester dans la rue, survenu devant le commissariat de Val-de-Reuil, dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 juin 2019, donne lieu depuis 48 heures aux exagérations et aux interprétations les plus fantaisistes. Intoxication, rumeurs et fake news, il n’est pas très difficile d'en démonter les mécanismes et d’expliquer les buts poursuivis par cette déformation sans précédent.

Acte 1 : après avoir vu dans un des cafés de la Ville, le match de football de la coupe africaine des nations, qui a vu l’Algérie battre par un but d’écart, un petit groupe de jeunes en cours d’identification et d'interpellation, parfaitement connus des services de la Ville, comme de ceux de la police, se dirigent vers le commissariat de Val-de-Reuil, chaussée du parc, vers 2 heures du matin. Leur activité est suivie, non par le commissariat, mais par les caméras de la Ville (visionnées par le Maire avant d’en transmettre les images aux services de police). Sept d’entre eux, vers 2h15, décident de jeter, à une distance d’une vingtaine de mètres, des pétards et des mortiers d’artifice (et non des mortiers de guerre...) volés à Evreux deux jours auparavant, probablement par des voyous locaux qui les leur ont revendus, sur la façade du commissariat. A l’intérieur de celui-ci, il n'y a pour assurer la sécurité des 100.000 habitants de l’agglomération que 5 fonctionnaires. Ils se déploient autour du bâtiment pour le protéger. Le petit groupe de jeunes n’est présent que sur un seul côté face à deux agents qu’une distance jamais inférieure à 15 mètres et une grille séparent d'eux. Le groupe se disperse et revient vers 2h30 du matin plus nombreux (environ une quinzaine) âgés de 12 à 18 ans, encapuchonnés plus que cagoules, parfois reconnaissables, pour reprendre jets de pierre et pétards. Deux fonctionnaires, venus de la BAC d’Evreux, prêtent alors main forte aux deux agents présents sur le côté du bâtiment pour disperser les jeunes. Ils disposent de flashbacks dont ils ne feront pas usage. Les jeunes rentrent chez eux. Il est trois heures du matin. Le commissaire de police, prévenu par les fonctionnaires de garde, en rend compte au Maire. Le bilan de l’incident est d’une vitre cassée. Des cailloux ramassés laissent apparaitre des ADN qui vont être exploités. L’affaire est close. La nuit suivante, il ne se passe rien. 

Acte 2 : avec la sous-préfète des Andelys, le maire se rend au commissariat le lendemain matin. Aucun des fonctionnaires présents au cours de la nuit n’est présent, ce qui est normal puisqu’ils sont au repos. Une femme, la numéro 2 du poste, paraît cependant passablement fébrile. Elle croit « avoir entendu quelqu’un lui dire que quelqu’un a entendu quelqu’un dire les mots Allah Akhbar », mais, sous les regards sceptiques de ses subordonnés, n’insiste pas. Il lui est expliqué qu’il y a à peu près la même relation entre les jeunes suspectés et le radicalisme qu’entre Ben Laden et le Lido de Paris. Le fond du problème apparaît alors. Des syndicalistes de police ont rejoint leurs collègues et décrivent la situation du commissariat de Val-de-Reuil : un commissaire remarquable qui s’en va à Rouen, peu de cadres, 50% des effectifs manquant, une CAP qui s’est déroulée dans la semaine et a conclu à 30 départs pour 0 arrivée au commissariat. Si une situation semble explosive, c’est bien la situation sociale. Chacun comprend que l’incident va être amplifié et utilisé pour témoigner de la grande misère de la police d’une des quatre grandes villes de l’Eure. Le Préfet, contacté par le Maire, promet des renforts pour effectuer les missions dévolues au commissariat et des effectifs supplémentaires sont en effet dépêchés la nuit suivante où, comme à l’accoutumée, il ne se passe rien.

Acte 3 : les syndicalistes alertent la presse et, ce qui est compréhensible, présentent leur version apocalyptique de l’incident sans en fournir aucune des clefs. Les correspondants des deux journaux locaux reprennent l’information sans contacter qui que ce soit, ni voir les images. La nouvelle, grossie, déformée, se répand sur Internet. Elle est reprise de façon très « politique » sur lefigaro.net. Des milliers de commentaires haineux ou naïfs accompagnent ces publications. La fake news est lancée. Au mieux, pour ces diffuseurs, pourra-t-elle entrainer des incidents avec les mêmes jeunes flattés d’être ainsi considérés, pour trois cailloux, à l’échelle nationale. La boucle sera bouclée.

L’information est devenue en 24 heures désinformation. La rumeur peut se répandre. Il n’y a qu’une seule victime de cette conjonction de ragots et de bobards : une Ville de l’Eure dont les statistiques d’amélioration de la sécurité sont les meilleures du département. Que cela serve au moins à ce que le commissariat de Val-de-Reuil/Louviers retrouve des effectifs adaptés à ses missions. C’est la vérité qu’il fallait rétablir. »

28 juin 2019

Trois réflexions au débotté : les municipales (à gauche) à Louviers, Mélenchon en correctionnelle, Sarkozy règle ses comptes


Les municipales se préparent à Louviers
N’en déplaise à certains, je n’ai pas encore choisi la liste des candidat(e)s que je soutiendrai lors des prochaines élections municipales à Louviers. Une chose est établie : je ne me désintéresse pas du sort de ce scrutin, j’aimerais que la gauche, ou du moins ce qu’il en reste, se présente en possible vainqueur ce qui, il faut bien le reconnaître, apparaît aujourd’hui comme purement utopique.
Nul n’ignore plus que quelques listes sont en cours de constitution. Rien ne dit, bien sûr, qu’elles iront au bout de leur intention. « Changer Louviers » a déjà annoncé la couleur et diffusé le contenu d’un programme en cinquante points dont certains sont frappés au coin de la démocratie directe sous l’effet de la présence d’Ingrid Levavasseur dont j’avais évoqué les ambitions personnelles et collectives sur ce blog.
Lors de la présentation de ce programme, plusieurs membres d’autres listes en gestation étaient présents. Alexis Fraisse (EELV) notamment, actuellement conseiller municipal suggère la formation d’une liste écologiste pur jus. 33 noms, hommes et femmes, ce n’est pas simple. Diego Ortega, auquel il faut sans doute adjoindre Olivier Taconet (radical de gauche) souhaite concourir sous ses propres couleurs jusqu’à ce que la raison l’emporte et qu’il parvienne à unir des forces aujourd’hui dispersées. Hacen Mohammedi, que je ne connais pas mais dont une amie me dit le plus grand bien, a d’abord précisé qu’il n’y aurait pas d’accord avec les autres postulants de gauche ! Pour lui, semble-t-il (1), certains sont des poissons pilotes du PS ou de Marc-Antoine Jamet, d’autres des individus animés par des ambitions essentiellement individuelles. Rien n’est figé et pendant les mois à venir, l’eau continuera de couler sous les ponts de Louviers…apportant sagesse et distance aux élans originels.
FX Priollaud a fait une courte apparition lors de la visite de Nicole Belloubet.
Si je peux donner un conseil à tous ces candidats potentiels, c’est que le vote de mars 2020, n’aura rien à voir avec celui des Européennes. Les logiques locales ne répondent pas aux critères nationaux et le référendum anti-Macron dont s’est repu le FN ne fonctionnera qu’à la marge. D’autant plus qu’à Louviers, François-Xavier Priollaud (MODEM) n’a pas montré un dynamisme exceptionnel dans le soutien à la liste que conduisait Nathalie Loiseau (LREM). Il est vrai qu’il a à ses côtés des membres du Parti « Les républicains » qu’il doit ménager pour composer une future majorité de… renouvellement.
Louviers a aussi ses spécificités. Même si le NPA n’a pas la forme olympique au niveau national, on sait qu’il parvient (grâce à la famille et aux amis) à  monter une liste apte à capter les voix de l’extrême gauche, toujours forte dans notre ville. Ce serait encore cela en moins pour la gauche réformiste même si on sait bien que les sympathisants NPA ne votent pas aisément pour ceux qu’ils appellent les « social-traîtres ».

Jean-Luc Mélenchon en correctionnelle
Jean-Luc Mélenchon va devoir affronter le tribunal correctionnel. Lors de la perquisition conduite par des magistrats du parquet et des officiers de police judiciaires au siège de la France Insoumise, le député de Marseille s’en était pris avec une violence verbale inouïe aux magistrats et forces de l’ordre. La perquisition était conduite dans l’affaire des emplois d’attachés parlementaires européens soupçonnés de travailler pour le mouvement plus que pour les élus ! La justice s’intéresse également à des pratiques similaires au RN et au MODEM.
On avait tous été frappés par les cris et les « gestes » de Jean-Luc Mélenchon qui est poursuivi en citation directe (avec quelques autres élus de LFI) par le parquet de Bobigny pour actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire, rébellion et provocation. Ils comparaîtront donc devant des juges de la même ville les 19 et 20 septembre. Comme l’information est parue dans un grand magazine avant que les élus de LFI soient eux-mêmes informés, JLM invoque la grande collusion entre justice, police et politique…mais les faits restent les faits et je suis certain (pas tout seul à le penser) que cette perquisition et ces incidents ont joué un grand rôle dans l’abaissement de l’influence de Jean-Luc Mélenchon. Ce jour là il avait le visage de la colère et de la haine !

Sarkozy règle ses comptes
Dans son dernier livre (écrit par lui ?) Nicolas Sarkozy règle des comptes avec ses amis et ses adversaires politiques. François Fillon appréciera le jugement que porte sur lui celui qui l’appelait « mon collaborateur. » L’ancien président reconnaît qu’il a été surpris par un homme sombre, cachotier et retors. Ségolène Royal quant à elle n’est pas non plus épargnée. Sarkozy n’y va pas de main morte en la qualifiant d’incompétente. Mais, pire, il affirme aussi qu’elle ne connaissait pas ses dossiers et qu’elle ne les comprenait pas.

Ségolène Royal, touchée, a réagi sur Twitter. Elle rappelle que les cadres du Parti socialistes — les éléphants — ne l’ont pas soutenu pendant la campagne électorale et lui ont savonné la planche régulièrement. On a tous en tête la fameuse phrase de Laurent Fabius qui, à l’annonce la candidature de Ségolène Royal avait osé déclarer : « mais qui va garder les enfants ? » Pour elle, il n’est pas surprenant que des hommes de gauche et de droite s’unissent dans le sexisme puisqu’il s’agit bien de cela. Pascal Praud, sur RTL, considère que les femmes politiques doivent accepter la critique. Certes, mais quand on les attaque sur leurs facultés intellectuelles ou leur compétence (alors que Ségolène est bardée de diplômes et pétrie d’expérience gouvernementale) on ne doit pas laisser passer ces agressions regrettables.
(1) Comme je l'ai écrit, je confirme ne pas connaître Hacen Mohamedi. Je ne l'ai pas rencontré non plus. On me signale que la formule « selon lui » est donc exagérée ce que je reconnais bien volontiers. Même si j'ai ajouté « semble-t-il », mon affirmation dépasse sans doute la pensée de la tête de liste potentielle d'une des listes de gauche à Louviers. Seconde précision : ces personnes animées des meilleures intentions n'ont aucune prévention à l'égard des socialistes. C'est dit et écrit.
-->