22 novembre 2008

Le Parti socialiste souffre-t-il d'être trop démocratique ?

Le journal l'Humanité m'a fait l'honneur de me faire figurer en page trois avec le président Destans, Ctaherine Picard, François Loncle, tous présents à Reims.
Le métier de journaliste que j'ai exercé pendant 37 ans m'a apporté énormément de joie et a bien rempli ma vie professionnelle. J'ai écrit des milliers d'articles et — je peux l'assurer — je les ai écrits librement même si ce fut plus difficile pendant les années Hersant. J'ai, sans doute, commis des injustices, été trop sévère avec certains, trop complice avec d'autres. De là où je suis aujourd'hui, avec la distance qui sied à ma situation, je mesure combien ce métier nécessite de prudence et de respect des individus.
Lors de la campagne électorale cantonale, l'unique quotidien régional m'a systématiquement ignoré ou, quand il ne m'ignorait pas, publiait sur mon compte des échos ravageurs et souvent faux factuellement. C'est le sort d'un homme public que d'accepter le bon et le moins bon. Surtout le moins bon. J'ai tenté d'obtenir des explications, je me suis fait jeter.
J'étais présent à Reims. J'ai vécu de l'intérieur le congrès du Parti socialiste. Que peut-on reprocher aux militants et grands élus qui ont pris la parole ? D'être trop ouverts, de se disputer en public, d'être trop démocratiques, de ne pas faire « leurs mauvais coups » en toute quiétude ? Déjà, lors de la présidentielle, toute la presse s'était gaussée. Les trois postulants, raides comme des porte-manteaux, sans possibilité d'interpellation, sans autorisation de se poser des questions avaient développé leur projet avec une conviction évidente et un talent individuel incontestable. En comparaison du débat tenté à l'UMP, franchement, il n'y avait pas photo. Mais tout cela avait paru terriblement formel et fut, finalement, ravageur pour notre candidate.
A Reims, alors que le PS est le SEUL grand parti à agir vraiment démocratiquement, les journalistes, les photographes, les caméras n'en avaient que pour Ségolène. La diva. Il s'en est pourtant dit des choses : sur le réchauffement de la planète (avec Franck Pupunat) sur la crise financière (remarquable intervention de Laurent Fabius) sur le rassemblement de la gauche, sur la crise sociale qui arrive tel un tsunami. Que reste-t-il de tout cela chez les échotiers ? La crème du lait et les analyses de Pascal Perrineau, de Roland Cayrol et de Gérard Grunberg…qui passent sur la 5, Paris Première, LCI, Itélé. On voit toujours les mêmes têtes et on entend sans cesse les mêmes analyses.
Je viens de lire l'article de Jean-Michel Normand, du Monde, rendant compte de la nuit passée. « Avec le Parti socialiste le pire est toujours à venir » écrit-il. Pourquoi ? Parce que le Monde soutient Ségolène Royal ? Même pas. Ce journaliste s'autorise des jugements, des interprétations, il parle au nom de qui ? Il écrit au nom de quoi ? Quelle information veut-il faire passer, où est le sens ? C'est le type même du cliché qu'on veut imprimer dans les esprits : « au PS, c'est le bordel » et rien ne changera quelle que soit le dirigeant ou la dirigeante. On dit que le Monde est un journal sérieux. Je ne le crois pas. Ses rédacteurs ont leur préférence, leur sensibilité, leur lecture politique du…monde. Pourquoi pas ? Je serai le dernier à le leur reprocher. Mais je voudrais qu'ils satisfassent à une condition : qu'ils annoncent la couleur. Dès lors, leur crédibilité s'en trouverait renforcée car elle serait honnêtement défendue. Se cacher derrière « l'objectivité » est un artifice, je l'ai toujours récusé puisque l'objectivité n'existe pas. Même au Monde. Surtout au Monde, dont on connaît la face cachée depuis la parution du livre de Pierre Péan.
J'ai mis en cause un journaliste. Une fois n'est pas coutume. L'occasion m'a semblé trop belle pour que je la laisse échapper. J'essaierai de ne pas recommencer.

François Hollande veut réduire la tension au PS

François Hollande, premier secrétaire (pour quelques jours encore) du PS a déclaré, ce samedi matin :
« Il y a des contestations. Le mieux pour que le résultat soit le plus incontestable possible est qu'il soit ratifié par un Conseil national d'ici le milieu de la semaine prochaine. Toutes les voies de recours possibles vont être examinées par le Conseil national. Il est normal qu'il y ait des contestations au terme d'une élection aussi serrée, mais il appartient seulement au Conseil national de dire si ce vote doit être validé ou si d'autres procédures doivent être envisagées.
On a intérêt aujourd'hui à laisser le repos et la tranquillité revenir. L'apaisement permettra de trouver le résultat qui convient, celui du vote des militants. On savait que le parti serait divisé, mais il n'y a pas deux partis socialistes, il n'y en a qu'un.
Il ne sera pas possible pour la prochaine première secrétaire de diriger le parti simplement avec le résultat qui a été établi hier, il faut donc nécessairement élargir, ouvrir et rassembler. Interrogé sur la demande d'un nouveau scrutin par le camp Royal, il a demandé que soient tirées « toutes les conclusions de ce vote avant d'en annoncer un prochain », et en particulier que tous les recours soient examinées par le Conseil national. (déclaration du France Info)

Les Ségolénistes sont mauvais perdants

Au congrès de Reims : François Lamy (à droite sur la photo) le bras droit de Martine Aubry en compagnie de François Loncle et Marc Antoine Jamet (photo JCH)
Plus les écarts sont faibles, plus les perdants sont de mauvais perdants. Manuel Valls, Aurélie Filipetti et d'autres, partisans de Ségolène Royal, crient à la fraude, à la tricherie, au vol ! Quand on perd, c'est toujours la faute des autres. Gardons notre sang-froid. Analysons les chiffres d'abord et le contexte politique, ensuite. Regardons les majorités qui se sont formées au fil des semaines et les réactions des militants. Les chiffres : c'est ric et rac et deux camps se sont formés au PS. Au vainqueur de tendre la main. le contexte politique : la gauche a besoin d'une gauche authentique forte de ses valeurs. Parler de « vieille gauche » en parlant de Martine Aubry c'est insulter l'avenir. Les majorités ? Martine Aubry va devoir rendre homogène une majorité qui va de Hamon à Delanoë en passant par Montebourg, Fabius…
Si Ségolène a perdu, c'est de sa faute. Martine Aubry a gagné, elle a été la meilleure. C'est la loi du suffrage universel. C'est la loi d'un scrutin démocratique avec ses imperfections mais le résultat s'impose à tous. A Louviers, on a connu cela aussi. Le candidat sortant aux cantonales dans le canton de Louviers-sud explique sa défaite uniquement par la faute des autres. Il contenue de ressasser, de ruminer, Il ne s'en remet pas. C'est normal puisqu'il n'a commis aucune erreur, qu'il a fait une campagne excellente. Et puis surtout, il était tellement supérieur aux autres, il avait été si présent sur le terrain, si près de ses mandants. Il avait le soutien de quasiment tous les maires. Il était impossible que les électeurs ne s'en aperçoivent pas. Incorrigibles ces vilains électeurs, ils ont fait perdre Môssieu Martin !
Evidemment, fait comme il est, il n'est pour rien dans sa défaite. La faute à Houel, la faute au PC, la faute à LCR, la faute à Auzoux, la faute à tout le monde. Il faut dissoudre le peuple qui ne sait pas reconnaître les immenses mérites de l'impétrant.
Ségolène est pareille. La madone est si belle, si envoutante, si proche du peuple. Battue avec six points d'écart à la présidentielle, n'a-t-elle pas déclaré qu'elle sortait victorieuse du combat contre Sarkozy ! Ségolène, quand elle perd, elle gagne. Quelle merveille. On peut compter sur elle pour qu'elle continue dans la même veine jusqu'aux prochaines présidentielles. Mais le PS avec Martine Aubry, va bouger, il va changer. On peut faire confiance au maire de Lille pour avoir bien « senti » ce qui se passait, ce qui devenait nécessaire, indispensable au Parti socialiste. Après les moqueries et les quolibets — le temps d'un mois ou deux — on va découvrir une Martine Aubry battante, combattive. Elle veut rassembler, elle veut unir. Elle y parviendra parce que Martine Aubry n'est pas moins talentueuse que sa rivale d'un vote.

Martine Aubry gagne de 42 voix au niveau national

La section de Louviers a donné la victoire à Martine Aubry et Yves Léonard. (photo JCH)

Avec 42 voix d'avance, Martine Aubry a été élue cette nuit, première secrétaire du Parti socialiste. Ségolène Royal conteste le résultat et a demandé un nouveau vote, jeudi prochain, vote refusé par le camp victorieux. La nuit a été très agitée, animée par des résultats contradictoires proclamés très tôt, trop tôt par les amis de Ségolène Royal. A 23 h 33, hier soir, LCI annonçait la victoire de Ségolène Royal avec de 52 à 55 % des suffrages ! Et puis au fil de la nuit et des résultats des grandes fédérations (celles du nord et de Seine-Maritime notamment) la victoire de Martine Aubry se dessinait doucement.
Gagner de 42 voix, c'est évidemment une très courte victoire. Cela prouve tout simplement qu'en démocratie, rien n'est jamais fait d'avance, que chaque voix compte, qu'il ne faut pas seulement miser sur la mobilisation de ses amis, de ses connaissances. Chaque militant doit agir, peser personnellement sur son destin propre et le destin collectif du parti auquel il appartient. Quand un résultat est aussi serré, chaque voix victorieuse est une voix précieuse, valorisée, qui peut changer le destin d'une femme et celui de l'organisation dont elle a désormais la charge.
Je ne vais pas dissimuler ma satisfaction. Ce résultat est un pied de nez aux faux modernistes, aux pseudo-avant-gardistes de la politique. Les socialistes ont réagi et ne se sont pas fait voler leur victoire par les sondages, les médias et les donneurs de leçons surtout quand ils n'appartiennent pas au Parti socialiste. Perrineau du CEVIPOF prédit un boulevard à l'UMP, Frédéric Lefebvre (porte-parole de Sarkozy) en bave de plaisir. Ça leur passera.

21 novembre 2008

Martine Aubry recueille 59,33 % des voix des militants socialistes de l'Eure

Les militants socialistes étaient conduits à départager, ce soir, Martine Aubry et Ségolène Royal. Avec 59,33 % des suffrages, Martine Aubry devance nettement Ségolène Royal qui recueille 40,67 % des voix.
Sur le plan fédéral, Yves Léonard est réélu avec 54,2 % des voix face à Alfred Recours qui recueille 45,8 % des suffrages.

La section de Louviers a placé Martine Aubry en tête avec 75 % des suffrages. Yves Léonard a également obtenu 75 % des voix des militants socialistes lovériens.

Retrait d'EDVIGE1.0 - Le Collectif « Non à EDVIGE » se félicite mais reste mobilisé

Communiqué du collectif « Non à EDVIGE » :
« Le Journal officiel du 20 novembre 2008 annonce le retrait du fichier EDVIGE 1.0. C'est la forte mobilisation citoyenne au travers du Collectif « Non à EDVIGE » qui a permis cette victoire et le retrait d'un fichier qui a fait l'unanimité contre lui. Le retrait et non l'abrogation d'EDVIGE 1.0 implique un effet rétroactif : toute information qui aurait été collectée dans le fichier EDVIGE 1.0 doit être détruite.
Le fichier des RG (décret de 1991) demeure jusqu'au 31 décembre 2009. Toutefois, aucune information nouvelle ne peut être ajoutée à ce fichier depuis le 1er juillet 2008 (décret n° 2007-914 du 15 mai 2007 consolidé). Les recours contre le décret portés au Conseil d'Etat par plusieurs organisations et associations tombent et feront l'objet d'un non-lieu.

Toutefois, la vigilance et la mobilisation restent plus que jamais à l'ordre du jour car la bataille contre les fichages liberticides et la surveillance totale n'est pas terminée : le projet de décret EDVIGE2.0 (EDVIRSP) n'a pas été publié. On ne sait pas s'il y aura des modifications par rapport au projet qui avait été dévoilé par le Collectif « Non à EDVIGE » dès le 19 septembre 2008. Le Collectif « Non à EDVIGE », fort de cette première victoire, continue à se mobiliser contre ce fichier de « ressenti » et non de faits, fondé sur des simples suspicions ; la collecte de données les plus sensibles comme l'origine ethnique, les opinions politiques, l'appartenance syndicale, les convictions religieuses ; le fichage à priori des enfants à partir de l'âge de 13 ans sur leur dangerosité potentielle ; le mélange de finalités très différentes dans un même fichier. »

« Comprendre Machiavel » par Denis Collin ce soir à Evreux


Vendredi 21 novembre à 19h à la Librairie l'Univers du Livre, place Clémenceau à Évreux, denis Collin présente son dernier livre : « Comprendre Machiavel ».

« Peu d'auteurs ont une réputation aussi exécrable que Machiavel, devenu synonyme d'intelligence perverse et calculatrice. Ce livre montre à quel point cette interprétation est non seulement hâtive, mais fausse. Machiavel, fonctionnaire au service du pouvoir florentin et patriote déplorant l'absence d'un État italien unifié, s'est employé à tirer les leçons de changements majeurs dans le système économique et social de son temps.
Confronté à la disparition des républiques féodales et à la montée en puissance du capitalisme, il conclut à la nécessité du volontarisme politique pour préserver la liberté de la cité et de l'individu tout au long d'une histoire qui ne sera plus qu'une crise permanente. Il refuse l'asservissement de la politique à la morale, par lucidité et non par cynisme. Maillon important d'une tradition politique où cousineront avec lui Spinoza, Rousseau ou Gramsci, il s'impose comme un précieux antidote à l'idéologie naïve de la démocratie d'aujourd'hui. »

La chasse au timbre amende !


En me rendant au congrès socialiste de Reims, samedi dernier, j'ai emprunté l'autoroute A4. Comme sur toutes les autoroutes, la vitesse autorisée n'est pas toujours de 130 KM/heure. Il arrive parfois qu'elle le soit à 110 Km/heure ou même 90. Je me suis fait « surprendre » à la vitesse de 97 Km/heure (ramenée techniquement à 92) sur une portion limitée à 90 et c'est bien évidemment là que se postent les porteurs de jumelles. Deux kilomètres au-dessus de la vitesse autorisée c'est un point en moins sur le permis et 45 euros d'amende si je paie dans les quinze jours.
Loin de moi l'idée de contester la réalité de ce léger excès de vitesse dont je ne me suis même pas rendu compte. Le problème n'est pas là. Il est dans l'état d'esprit qui règne chez ceux qui font la course au timbre amende. 8000 policiers dans les rues de Paris, la semaine dernière, dénoncent cet acharnement ridicule, cette chasse aux automobilistes et proposent d'être affectés à des missions plus utiles à la société. Que l'on soit sévère pour une conduite dangereuse, l'alcool au volant, des erreurs manifestes de comportement, je peux le comprendre. Allez expliquer la vertu pédagogique d'une amende de 45 euros et d'un point supprimé pour un excès de 2 kM/heure. Les gendarmes n'ont-ils pas mieux à faire à 8 h 44 du matin, un samedi, alors que la circulation est fluide et les conditions de circulation tout à fait normales ? J'aimerais qu'on m'explique ces consignes pour le moins incompréhensibles.

Les masques tombent !

Gérard Contremoulins, mandataire de Benoit Hamon dans l'Eure, écrit :
« Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades, Attention à ne pas nous laisser diviser ! Vos votes de ce second tour, ce soir vendredi 21 novembre sont ceux des choix définitifs ! Les résultats du vote d'hier soir conduisent à un second tour pour le National et le Fédéral. Il nous revient de valider une alliance, celle des motions C et D.
Lorsque j'avais suggéré ce choix au congrès fédéral du 7 novembre, le congrès était ouvert. Depuis les militants ont validé majoritairement les bases de cette alliance : Aubry = 34,5%, Hamon = 22 % lorsque Royal ne dépasse pas les 43%.
Ce soir nous pouvons réaliser cette majorité autour de Martine Aubry. Cela ne dépend que de nous !
Sur le plan fédéral : attention à l'intox ! Les masques tombent et Denis Szalkowski montre son véritable engagement : aux cotés d'Alfred Recours...Déjà sa candidature, toute individuelle, sans aucune consultation préalable de la motion, posait problème. On voit, maintenant et avec son appel, à quoi elle servait : à diviser la motion C !
Alors, mes camarades, ne nous laissons pas mystifier. Le choix collectif que nous avons fait le 7 novembre, en réunion de motion, c'est de soutenir la candidature fédérale d'Yves Léonard.
Je vous appelle à voter et à faire voter pour lui.
Pour la motion C, avec Benoit Hamon, dans le département de l'Eure, le choix est clair :
National = Martine AUBRY
Fédéral = Yves LEONARD

Rectificatif pour le vote des socialistes de ce soir

Voici un rappel des conditions pour le vote de ce soir :
« Je rappelle que peuvent voter pour le second tour de l’élection du premier secrétaire national et les éventuels second tours concernant les premiers secrétaires fédéraux et secrétaires de section, tous les adhérents inscrits sur les listes électorales sous réserve, pour ceux qui ne le seraient pas, de se mettre à jour de leurs cotisations d’adhérents et, le cas échéant, d’élus. »
Cette information a été transmise aux fédérations par le national.

La bague de Rachida Dati


Pour illustrer un de ses articles consacrés à Rachida Dati, le journal « Le Figaro » a choisi une photographie sur laquelle ont voit les mains pures de la ministre de la Justice. Malheureusement, la photographie originale, affirme l'Express a été retouchée, puisqu'a disparu une surperbe bague d'un coût de 15 000 euros qui aurait « choqué » dit-on, dans les chaumières.
Le procédé est archi-connu et redoutable. Tantôt ce sont les anses d'amour de Nicolas Sarkozy qui sont réduits à leur plus simple expression, tantôt c'est la cigarette que tient Andé Malraux sur une photo célèbre qui disparait de l'affiche, tout cela rappelle — toutes proportions gardées — des heures sombres de l'histoire mondiale quand Staline faisait disparaître les photos et les corps de ses victimes.
« Le Figaro », dirigé par M. Mougeotte, ne veut pas qu'on sache que Mme Dati est une ministre gâtée. En cette période de crise, porter une bague de 15 000 euros ferait tache dans le paysage social. Rachida Dati, démonétisée politiquement, ne l'est visiblement pas financièrement.

Benoit Hamon appelle à voter massivement en faveur de Martine Aubry

Cher(e)s camarades,
Les militants ont choisi de qualifier Martine Aubry et Ségolène Royal pour le deuxième tour de l'élection de notre première secrétaire du Parti Socialiste.
Si Martine Aubry est arrivée en deuxième position avec 34,73 % et si Ségolène Royal obtient 42,45 %, Benoit Hamon, qui a obtenu 22,8% des suffrages (soit 30.880 voix), vient d'appeler à soutenir massivement Martine Aubry. La victoire est donc à portée de voix.
Grâce à la mobilisation de chacun, Martine Aubry et son équipe seront demain les gagnants et ceux qui conduiront la rénovation à gauche.
A vos mails, à vos téléphones !
Bon courage. Un dernier effort. La victoire est proche.

Parti socialiste : les votes dans le département et le résultat national

Yves Léonard, premier secrétaire fédéral du PS et Jean-Louis Destans ont participé, hier, à la manifestation des enseignants.

Je publie les résultats des votes départementaux :
Premier(e) secrétaire national(e) : votants, 897, exprimés, 891. Ont obtenu : Martine Aubry, 374 voix (41,98 %) Benoit Hamon, 213 (12,50 %) Ségolène Royal, 304 (34,12 %).
Premier secrétaire fédéral : Votants, 892, exprimés, 868, ont obtenu : Yves Léonard, 428 (49,31 %) Alfred Recours, 362 (41,71 %) Denis Szalkowski, 78 voix (8,99 %).

Les résultats nationaux : Martine Aubry, 34,5 %, Benoit Hamon, 22,8 %, Ségolène Royal, 43 %.
Le second tour aura lieu ce soir. Les Lovériens ont rendez-vous à la salle dite des sports, sur le boulevard Jules Ferry de 17 à 22 heures. Seuls les militants ayant voté jeudi soir seront autorisés à participer au second tour.

20 novembre 2008

Les résultats des votes des sections de Louviers et Val-de-Reuil

Les militants de la section de Louviers ont voté ce jeudi soir :
Premier secrétaire fédéral, ont obtenu : Yves Léonard, 65 %, Alfred Recours, 28 %, Denis Szalkowski, 5 %.
Premier(e) secrétaire national(e), ont obtenu : Martine Aubry, 55 %, Benoit Hamon, 23 %, Ségolène Royal, 21 %.
Secrétaire de section : Christian Renoncourt, élu, seul candidat.

A Val-de-Reuil, les résultats sont les suivants :
Premier secrétaire fédéral : Yves Léonard, 80%, Denis Szalkowski, 12 %, Alfred Recours, 8 %.
Premier(e) secrétaire national(e) : Martine Aubry, 56 %, Benoit Hamon, 25,3 %, Ségolène Royal, 18 %.
Secrétaire de section : Philippe Bove, élu, seul candidat.

3000 manifestants dans les rues d'Evreux pour défendre l'école publique


3000 manifestants dans les rues d'Evreux : un vrai succès (photo JCH)
Yves Léonard, premier fédéral du PS avec Paulette Lecureux, Richard Jacquet (maire de Pont-de-l'Arche) et Janick Lesœur, conseillère générale (PS) de Val-de-Reuil. (photo JCH)

La crise est partout. Mais le gouvernement ne se prive pas de profiter d'un contexte difficile pour rendre les choses encore plus difficiles. Il a décidé, depuis des mois déjà, de s'attaquer au grand service public qu'est l'éducation nationale. Réduction de crédits, suppressions de postes, réformes en rafales sur les contenus, sur les métiers, sur l'essence même de l'école si importante pour la formation initiale et continue de nos enfants.
La mort annoncée des réseaux d'aides spécialisées aux élèves, la réforme du lycée, l'affaiblissement quantitatif du bac pro, la remise en question de la filière ES, la réduction du socle commun au collège et à l'école élémentaire, le projet de suppression de l'école maternelle, l'obligation faite aux villes de subventionner l'école privée, la mise en place d'un service minimum obligatoire altérant les conditions de sécurité dans l'accueil des enfants, la diminution du temps de classe avec la duppression du samedi matin…voici des exemples parmi tant d'autres qui montrent quelle voie ont choisie Xavier Darcos et ses amis.
Ne laissons pas faire. Aujourd'hui, nous étions 3000 à manifester dans les rues d'Evreux : enseignants, parents d'élèves, élus (Jean-Louis Destans et nombre de conseillers généraux et de maires étaient présents dans la rue) partis politiques (dont le PS conduit par Yves Léonard, premier secrétaire fédéral) tous unis et solidaires pour lutter contre les mesures gouvernementales qui portent atteinte au fondement même du pacte républicain.

Les grosses ficelles de Ségolène Royal

Photo : Yves Léonard lors du débat fédéral sur les motions à Pont-de-l'Arche. (photo JCH)
Ségolène panique. La voilà qui annonce urbi et orbi qu'elle offrira un poste important au bureau national du PS à Benoit Hamon si elle devient Premier secrétaire. C'est ça le modernisme. A l'agglomération de Louviers, on connait le système. Le président sortant avait fait les mêmes promesses aux élus, nouveaux ou anciens : votez pour moi et vous aurez une part du fromage. La dotation de solidarité des communes est en sensible augmentation cette année, devinez pourquoi ?
Revenons à Ségolène : toute sépare son projet de celui de Benoit Hamon. Sur l'Europe, sur les alliances, sur les acquis historiques. c'est si vrai que Gérard Contremoulins, mandataire de la motion C (Hamon) dans l'Eure, a d'ores et déjà rendu public son choix pour le second tour, si second tour il y a : il a choisi Martine Aubry.
Quel naïf peut croire que l'annonce de telle ou telle mesure ponctuelle, de telle ou telle promesse de poste, peut influencer le vote d'un(e) militant(e). S'engager dans un parti de gauche, le principal parti de la gauche appelé à assurer (avec d'autres) l'alternance, c'est faire preuve de réflexion, pas seulement d'émotion, c'est analyser les lignes politiques fortes, durables, les mieux à même de lutter contre les effets de la crise globale engendrée par le capitalisme financier et le libéralisme économique.
Remettre au cœur des préoccupations du PS la défense des faibles, des marginalisés, des chômeurs, des précaires, des jeunes diplômés sans avenir, des fonctionnaires qu'on étrangle, des retraités jusqu'à 70 ans, des travailleurs du dimanche, des victimes des heures supplémentaires, réarmer les services publics « seul patrimoine de ceux qui n'en ont pas », placer la question sociale au rang numéro 1 des priorités…c'est comme cela que le PS sera audible, crédible, redouté par la droite.
Ce soir Martine Aubry doit être en tête dans l'Eure tout comme Yves Léonard, candidat au poste de Premier secrétaire fédéral. Il doit pouvoir poursuivre la tâche entreprise il y a six mois.

En hommage à Cyrille Sergé…

Cyrille Sergé est décédé le 16 octobre dernier. J'ai évoqué sa disparition sur ce blog mais Rémi et Francine, ses parents, souhaitent revenir sur un aspect de sa carrière. Ils m'écrivent :
« Nous avons été très touchés de l'hommage que tu as rendu à Cyrille et nous t'en remercions.
Pouvons-nous apporter quelques précisions sur sa carrière ? Alors qu'il avait été élève du Conservatoire National et qu'il s'était produit dans des festivals prestigieux, dont celui de Montréal ou de Radio France à Montpellier, entre autres, il n'a JAMAIS pu jouer avec sa formation dans sa ville de Louviers, malgré ses propositions réitérées au fil des années, et c'était un de ses grands regrets, car c'était un homme de fidélité. A notre connaissance, il n'y a joué qu'une fois, je crois au sein du Rouen Big Band, si l'on oublie une petite animation de rue . Pour plus de précisions, nous te joignons le magnifique hommage qui lui a été rendu par un collègue lors de la cérémonie d'adieu.
Cordialement.
Francine et Rémi Sergé

Du texte d'hommage prononcé par prononcé Loïc Seron, l'un de ses amis proches, nous avons extrait les passages suivants :
…Il aurait aimé, comme nous tous, pouvoir jouer plus régulièrement, enregistrer plus régulièrement, monter des projets plus facilement. Il aurait aimé que le jazz soit encore la musique de danse, la musique d’actualité, la musique du cinéma, la musique “pop” de si grande qualité des disques qui sortent toutes les semaines et que le public guette avec impatience, comme ce fut le cas pendant quelques décennies. On en parlait souvent...
…si l’on regarde attentivement en arrière jusqu’aux années 1990 où Cyrille a commencé à jouer dans les orchestres de la région, on se rend compte qu’il a fait une carrière magnifique, qui couvre, de façon stupéfiante, toutes les périodes et tous les styles de l’histoire du jazz — sans parler de sa maîtrise parfaite de tous les instruments de la grande famille du saxophone…Il savait accompagner les chanteuses (et les chanteurs d’occasion...) en ornant de volutes voluptueuses les standards de jazz, les bossa nova, les compositions des uns et des autres…Il y eut aussi les projets qui ne virent jamais le jour, comme cet ensemble de saxophones qu’il évoquait avec ses copains Pierre Allart, Laurent Meyer et Dominique Cheviet, ou le groupe de François Roudaut, qui hélas ne dépassa jamais le stade des répétitions…
…Il était fondamentalement un être hyper sensible, et c’est bien par là qu’il nous touchait le plus. Il s’était plongé corps et âme dans la musique depuis l’adolescence, et petit à petit, il avait compris que ce qui lui convenait le mieux dans sa vie professionnelle, c’était de jouer la musique qu’il aimait avec les gens qu’il aimait. Et finalement, cette vision des choses ne l’empêchait en rien de mener une carrière très riche, et très active. Il avait aussi pris goût à l’enseignement, et ses cours lui apportaient beaucoup…
…Mais il y a autre chose. On m’a raconté récemment qu’un jour Cyrille avait dit « Moi, ce que je veux faire, dans la vie, c’est vivre! » Il a eu le bonheur de faire une rencontre qui a changé sa vie, et qui lui a permis de faire du rêve une réalité riche et harmonieuse. Amélie lui a apporté son énergie, son enthousiasme, son calme apaisant aussi, et a reçu de lui tout ce qu’elle attendait. Et puis Cyprien est arrivé, et la vie était belle... Mais la vie, qui peut aussi être une véritable ignominie parfois, a brutalement mis fin à cette belle histoire. Il faut dire le courage, la dévotion, la force exceptionnels dont Amélie a fait preuve au cours des sept derniers mois…
…Nous sommes tristes, infiniment, d’avoir perdu un tel ami. Cyrille est mort quelques jours après William Claxton, qui photographia mieux que quiconque les musiciens de jazz, notamment du jazz californien des années 50... il rejoint dans les mémoires les Bix Beiderbecke, Clifford Brown, Charlie Parker, eux aussi arrachés trop tôt à ce monde, alors qu’il leur restait tant de choses à faire et à dire en musique. Je me ferai le porte-parole des copains en disant combien étaient immenses l’affection, l’amitié, l’admiration, la tendresse que nous avions, et que nous garderons, pour Cyrille Sergé. »

19 novembre 2008

Soutenons la manifestation des enseignants

Le rassemblement pour la manifestation de défense de l'Education Nationale, aura lieu le Jeudi 20 Novembre à 14 heures auprès du Bel Ebat à Evreux. Je vous invite à vous joindre à cette manifestation. On s'attend à une participation exceptionnelle des enseignants contre les « réformes » de Xavier Darcos et du gouvernement Fillon complètement d'accord avec ses propositions. Rappelons que le ministre de l'Education nationale a proposé la suppression de plusieurs milliers de postes d'enseignants, qu'il veut supprimer 3000 postes d'enseignants spécialisés dans les RASED et qu'il a décidé de ne pas renouveler des milliers de subventions aux associations d'éducation populaire. Soyons nombreux à Evreux demain.

Concert de la Sainte-Cécile

L'harmonie Municipale de Louviers est heureuse de vous convier à son Grand Concert de la Sainte-Cécile le Samedi 29 Novembre 2008 à 20H au Grand Forum de Louviers avec la participation cette année de : l'Harmonie « débutant », l'Harmonie « junior », la Chorale « adulte ».
Entrée gratuite sur réservation au 02 32 25 23 89

François Bayrou envoie Ségolène dans les cordes

Image empruntée à Gérard Contremoulins : Est-ce cela que nous voulons ?

« Loin de moi, très loin de moi l'idée de vouloir revenir ou aller à des pratiques du type programme commun dans lequel on passe son temps à des négociations d'appareil…Je veux me tenir éloigné de toutes ces manœuvres, je ne veux pas y participer, je ne veux pas y donner crédit ».
François Bayrou a répondu aujourd'hui aux avances de Ségolène Royal. Je traduis : les rendez-vous entre les deux tours à minuit, ça suffit. Comme si tu n'avais pas compris que ce qui m'intéresse c'est de terminer à la seconde place du premier tour de la présidentielle. Alors toi ou Martine, je m'en balance. Ce que je veux c'est que les socialistes aient le choix entre Sarkozy et moi. Pas compliqué n'est-ce pas ?

Bayrou a raison. Entre une Ségolène devenue suspecte aux yeux de nombreux socialistes et un centriste opposé à Sarkozy-l'agité, le Béarnais peut à nouveau créer la surprise et se rendre indispensable aux yeux des Français. Elle est là la faille de Ségolène Royal : croire qu'un accord politique est possible avec le centre alors que toute la vie et les actes de François Bayrou en font un homme de droite. En écoutant Bayrou, à quoi bon inviter les militants socialistes à voter pour un accord avec quelqu'un qui n'en veut pas ?

Alors quel espoir reste-t-il ? Les Français vivent ou vont vivre une crise sociale et économique grave, profonde, désespérante pour certains. Il est vraisemblable qu'un Parti socialiste remis en ordre de marche, doté d'un(e) premier(e) secrétaire présent(e), actif ou active dans l'opposition et la proposition, va gagner en crédibilité et en audience. On peut compter sur Martine Aubry pour rendre le PS incontournable. Comme elle l'a dit joliment à la télévision, hier soir : « Il faut que la droite se dépêche de rire de nous. Car à partir de lundi, le PS est de retour. »

Le journal « L'Equipe » racole

Le journal « l'Equipe » dont je ne suis pas lecteur racole. Je viens de recevoir un appel téléphonique d'un centre international (basé au Maroc d'après l'accent francophone) me demandant si je connaissais le journal l'Equipe, etc. etc. le but final étant de me conduire à m'abonner à ce quotidien. Pourquoi seulement maintenant ?
Parce qu'un concurrent à 50 centimes est arrivé sur le marché des informations sportives. Mais l'équipe de « l'Equipe » a fait fort en créant aussitôt un quotidien à 50 centimes si bien que le groupe Amaury a deux fers au feu pour essayer de tuer cette concurrence jugée inadmissible. Déjà, dans le passé, le groupe Amaury avait réussi à faire disparaître rapidement un éditeur désireux de se lancer dans la presse sportive. Le pluralisme vu par le groupe Amaury se limite à ses titres. Ce coup de fil m'incite à acheter son concurrent, régulièrement.

« Le changement et la rupture »

Dans un entretien au journal Le Monde, Ségolène Royal dit incarner « le changement et la rupture » les deux mots qu'a utilisés Nicolas Sarkozy pour prendre de la distance avec Jacques Chirac et le gouvernement auquel il appartenait. Et ça a marché. Les Français n'ont pas vu ni cru qu'il était le co-responsable d'une politique de droite, libérale et injuste et ils l'ont élu comme s'il venait d'une planète lointaine pour offrir des solutions miracles.

Ségolène Royal s'inscrit dans la même démarche. Elle tente de se faire passer pour ce qu'elle n'est pas. Elle reconnaît (heureusement) avoir 25 ans d'ancienneté au PS ce qui ne fait pas d'elle une toute nouvelle sur la scène politique. Elle dit s'appuyer sur la légitimité de sa candidature aux élections présidentielles. Dans les 17 millions de voix qu'elle a récoltées au second tour, il y avait la mienne et celles de nombreux Français effarés par la personnalité de Nicolas Sarkozy. Même si nous avions bien des préventions à l'égard de la candidate socialiste, nous l'eussions préférée à celui qui modifie la définition de la démocratie, selon Laurent Fabius, devenue « l'expression de Nicolas Sarkozy, par Nicolas Sarkozy, pour Nicolas Sarkozy. » Aujourd'hui, une autre voie(x) nous est proposée, celle de Martine Aubry, la voie(x) que j'ai choisie.

Quant à la rupture avec Sarkozy, on l'a vue à l'œuvre : riches avantagés, classes moyennes pressurées, fonctionnaires humiliés, collectivités locales surchargées de missions et d'impôts. La rupture avec Ségolène Royal, c'est de vendre le siège du PS, rue de Solférino, pour l'installer dans un « quartier » ! Voilà l'exemple même d'une mesure démagogique que certains taxeront de moderne. A Louviers par exemple, le maire reproche à certains membres du comité anti vidéosurveillance d'habiter des maisons individuelles et d'être protégés par des hauts murs (qui n'empêchent pas les cambriolages). Voilà le niveau des arguments des modernes ! Je ne lui ferai pas (encore que…) l'injure de publier des textes et des photos parues en 1995. Nous sommes en 2008. Le modernisme a lui aussi pris treize ans de bouteille.

Ne nous laissons pas abuser par les grands mots, les postures, les images. Lisons les textes, les propositions, faisons preuve de raison. Votons en toute connaissance de cause. Librement.

Notre photo : Christian Renoncourt est le seul candidat au poste de secrétaire de section à Louviers. (photo JCH)

La municipalité de Louviers : mon nom est personne

L'église Notre-Dame a besoin de millions d'euros de travaux. L'aide d'une association, aussi symbolique qu'elle soit, indique le chemin à suivre. (photo JCH)
L'association fondée pour venir en aide à l'église Notre-Dame (qui a besoin de travaux et donc d'argent) organisait, samedi dernier, sa soirée de gala dont les bénéfices seront intégralement reversés pour aider à la rénovation du monument. Avec la participation de Warren Zavatta et de la Chorale lovérienne, le succès fut total. Les 450 spectateurs présents ont fait une ovation aux artistes, très heureux d'avoir apporté leur contribution à une œuvre de longue haleine très symbolique de l'attachement des habitants de notre ville au patrimoine ancien.
Pour cette soirée, les organisateurs comptaient, évidemment, sur la présence du maire ou de l'un des représentants de la municipalité. Sauf erreur de notre part, aucun élu n'a eu le temps ni la disponibilité d'assister au gala pour saluer le public, d'une part, et remercier les bénévoles d'un engagement pas si courant de nos jours, d'autre part. Le maire avait délégué son directeur de cabinet mais, qu'il nous pardonne, l'effet n'est pas le même. Qu'un employé municipal soit chargé de représenter les 24 élus de la majorité, voilà la preuve d'une désinvolture certaine.
Surtout quand le même employé municipal va, quelques minutes après, sauter au cou de Sévy Golden pour lui dire « je t'aime » alors qu'Yves Goupil a dû compter sur " Tonton la Farine » alias Gérard Lefebure, président du comité de jumelage franco-allemand pour jouer à Louviers où il regrette d'être persona non grata.
Après deux mandats (13 ans en fait) l'usure se fait sentir. Les élus n'ont plus le goût ni l'envie de sortir le soir. Ils attendront la dernière année (avant le renouvellement des assemblées communales) pour refaire coucou…mais le nid sera peut-être vide.

18 novembre 2008

Ségolène et Georges

Trois mots pour dire que Ségolène Royal a eu tort de s'attaquer à Laurent Fabius et à Lionel Jospin. Car depuis, elle s'est pris Georges Frèche dans les dents et doit passer son temps à justifier le soutien que lui apporte l'ancien maire de Montpellier. Après avoir fait preuve d'irritation sur France-Inter elle a déclaré : « C'est un élu important, c'est un maire qui a transformé la ville de Montpellier, c'est un homme cultivé, c'est un homme intelligent. » S'il a des qualités, il a de foutus défauts. Il a même été exclu du PS pour un comportement inadmissible…sauf aux yeux de Ségolène. C'est un autocrate qui se moque comme de sa dernière chemise du collectif, c'est un « imperator » qui dirige la région d'une main de fer. C'est l'homme qui a jugé qu'il y avait beaucoup trop de Noirs dans l'équipe de France…un reste de « romanitude » sans doute, lui qui parle le Latin couramment.
L'amitié de Frèche contre le vote des militants de l'Hérault. Et une Ségolène qui nous donne des leçons de morale et de vertu. Georges…Brassens avait raison, l'âge ne fait rien à l'affaire.

17 novembre 2008

Segolène Royal et le sens de l'honneur

Ségolène Royal a affirmé, hier soir sur FR3, que des responsables du PS avaient perdu le sens de l'honneur. Après l'appel de Bertrand Delanoë invitant les militants à voter pour Martine Aubry, Ségolène Royal n'est plus aussi sûre d'elle même. Elle imagine même pouvoir perdre, jeudi soir, lors du vote des militants. Le dépit, l'amertume, la victimisation dont elle joue à l'excès la conduisent à être excessive. Alors qu'elle avait déclaré accepter par avance le vote des militants et se ranger derrière celui ou celle qui sera désigné(e) comme premier(e) secrétaire, la voilà qui, soudain, se laisse aller à évoquer le sens de l'honneur et ceux qui y auraient manqué.

Ses soutiens avancent toujours les mêmes arguments : elles est moderne (voyez mon zénith) elle est ouverte (voyez Bayrou) elle est femme (l'amour, la tendresse, les chagrins, les souffrances) elle est mystique (le pardon, les soleils, les étoiles — c'était du Jaurès —) le vote des militants (voyez les alliances)…Et les autres : Ils sont vieux, archaïques, au musée d'Epinay ! Au cimetière des éléphants ! Dépassés, accrochés aux vieilles lunes, à jeter à la poubelle de l'histoire !

Les modernes font leur campagne avec la photo de leur femme et de leurs enfants sur leur catalogue de promesses. Ils sont nés de la dernière pluie. Les modernes, quand on les connait bien, ont pourtant un pedigree imposant. Ce ne sont jamais des perdreaux(drix) de l'année. Ils sont passés, par exemple, comme « Ségolène à la plage » (1) par le conseil municipal de Trouville en 1983 où elle figurait sur la liste de Gilbert Hurel (père de l'actuelle députée de Dieppe) alors même qu'elle conseillait le président Mitterrand à l'Elysée en compagnie de son compagnon François Hollande. Les Trouvillais ont conservé un vague souvenir de ce passage de Ségolène Royal comme élue d'opposition (pendant trois ans) qui disparut de la circulation comme elle était venue après une démission à mi-mandat. 25 ans, déjà…comme le temps passe.

Interrogée par Maurice Séveno pour l'écriture de son petit livre, Ségolène Royal a refusé d'évoquer ses trois années trouvillaises qui ont disparu de sa biographie. Dommage car notre confrère lui posa une seule question d'ailleurs demeurée sans réponse : « quand vous étiez ici, êtes-vous allée à la plage ? » « Je ne réponds pas à une question pareille » déclara Ségolène. Depuis, Ségolène a changé. Il y avait même un envoyé spécial de « Gala » à Reims et ce n'était pas pour Benoit Hamon…

Revenons au sens de l'honneur. En colère, Ségolène déclare : derrière Aubry, il y a Fabius, derrière Delanoë, il y a Jospin. Et derrière Ségolène, qui trouve-t-on ? On trouve le trop célèbre Georges Frèche et son compère Navarro, le Premier secrétaire fédéral de l'Hérault, on trouve mémé Guérini et les troupes de la fameuse fédération des Bouches-du-Rhône qui, pour la première fois de son histoire est restée muette à Reims. On trouve aussi Manuel Valls et ses flatteries envers Sarkozy, François Rebsamen, le numéro 2 de la direction sortante, Edith Cresson, ancien Premier ministre ! Vive la nouveauté ! Vive le jeunisme !

Alors le coup de l'archaïsme, merci beaucoup, ce n'est qu'un truc pour gogo. Il est expérimenté à Reims, à Paris, à Louviers…ce qui demeure, c'est le choix de la ligne politique et des alliances. Que veut-on ? Des supporteurs, comme au football ? Ou des militants, comme cela devrait être le cas au PS ? Que veut-on ? Une Prima donna ? ou un(e) premier(e) secrétaire remettant collectivement le PS au travail pour s'opposer à Sarkozy et proposer d'une même voix des solutions aux immenses difficultés qui s'annoncent. Mon choix est fait depuis des mois. Je voterai jeudi pour Martine Aubry. Elle est solide dans sa tête et arc-boutée sur des valeurs intangibles qui sont l'honneur de la Gauche.

(1) Ségolène à la Plage, par Maurice Séveno, éditions Coprah, septembre 2006 (10 euros)

Où je retrouve Michel Van Loyen…

Ils sont nombreux les Lovériens qui ont quitté leur ville d'origine. Michel Van Loyen est de ceux-là. Si Jean, son frère, vit encore dans la région de Louviers et si l'un de ses autres frères travaille à Elbeuf, Michel a gagné le sud de la France. Il a donc fallu un concours de circonstances ou le fruit du hasard pour que nous nous retrouvions, ce jour, à la gare de Val-de-Reuil.
Nous sommes restés plus d'une trentaine d'années sans nous rencontrer. J'ai le souvenir d'un homme à la voix forte, à la personnalité également très forte et à l'engagement sans concessions. J'ai le souvenir d'un homme aimant la littérature, les intellectuels et possédant ce qu'on appelle le sens des autres. Il m'a rappelé qu'il avait aidé Ernest Martin à prendre la mairie en 1965, il m'a assuré aussi qu'il était l'ami de mon ami Claude Desnoyers. Je me suis souvenu de ses interventions, intelligentes et documentées lors des soirées du ciné-club. Car à Louviers en 1968, il y avait un ciné-club peuplé de cinéphiles.
Autrement dit, j'avais une vraie admiration pour Michel Van Loyen. Il était un peu plus vieux que moi (ou j'étais un peu plus jeune que lui) mais je le revois dans la librairie de Gérard Vandevoorde, rue du Matrey, philosophant à tout va et refaisant le monde. Michel m'a demandé des nouvelles de Françoise Florent. Françoise, si tu lis ces lignes, si quelqu'un te connait et peut te transmettre un message, sache que Michel souhaite savoir ce que tu es devenue.
Les miracles d'Internet et de la circulation des informations sur les blogs se produisent tous les jours. Je suis preneur d'un tout petit miracle. Je le ferai partager.

Bertrand Delanoë appelle à voter massivement pour Martine Aubry

Bertrand Delanoë pendant son intervention à Reims. (photo JCH)
Dans une lettre aux militants rendue publique ce lundi matin, Bertrand Delanoë appelle à « voter massivement en faveur de Martine Aubry. » Le maire de Paris qui a hésité à franchir le pas à Reims s'était accordé un délai de réflexion et on avait pensé qu'il ne donnerait aucune consigne de vote. C'était se tromper sur la lucidité de Bertrand Delanoë qui ne pouvait laisser Ségolène Royal s'emparer du Parti socialiste pour en faire une écurie de présidentiable.
En ralliant Martine Aubry, Bertrand Delanoë s'appuie sur l'histoire du socialisme, sur une culture, et sur des pratiques surtout collectives. Bien sûr, il n'approuve pas toutes les propositions de Martine Aubry mais en appelant à voter pour elle, il sait qu'il sera associé à la direction du PS, à ses choix fondamentaux et à son orientation future. Face à Nicolas Sarkozy et au gouvernement de droite, Bertrand Delanoë fait le choix d'un ancrage à gauche, rend confiance aux militants qui ont voté Aubry, Hamon ou Delanoë et ouvre une porte vers une nette majorité qui peut éviter la confusion qu'il redoutait.


Paris, le 17 novembre 2008

Cher-e camarade,

Le congrès de Reims n’a pas permis à notre Parti de s’unir autour d’une ligne politique majoritaire. Je le regrette profondément tout comme je regrette l’image que nous avons offerte aux Français. Pour notre part, membres de la motion A, nous souhaitions un rassemblement avec la motion D et C dont nous aurions voulu déduire une candidature. En dépit de nos efforts réels et sincères, cela n’a malheureusement pas pu aboutir.

Plus que jamais, nous considérons que les français ont besoin d’un instrument capable de proposer des réponses opérationnelles à leurs souffrances sociales, à leur perte de confiance et de repères, et à ce qu’ils éprouvent face à une politique gouvernementale brutale et injuste.

Notre responsabilité est donc immense. Jeudi soir, chaque militant est en effet appelé à s’exprimer, par son vote, sur ce qui est l’enjeu décisif de ce scrutin, comme l’ont démontré les principaux discours prononcés à Reims: L’identité même du Parti socialiste.

Au nom de mes convictions politiques, j’ai donc décidé de soutenir la candidature de Martine Aubry et j’appelle à voter massivement en sa faveur.

J’entends, à l’avenir, défendre plus que jamais, les principes qui fondent mon engagement, au service d’une efficacité de gauche: un projet progressiste, écologiste, dédié à la justice sociale; un idéal européen assumé, qui nous conduit à travailler, vraiment, avec nos amis sociaux démocrates afin de trouver ensemble un débouché de gauche à la crise actuelle; une stratégie d’alliance claire, qui implique de s’ouvrir à toutes les formations de gauche, mais à rejeter l’ambiguïté d’alliances avec un parti qui se refuse à différencier la droite de la gauche.

Dans les circonstances graves qu’affrontent notre parti et notre pays, il faut choisir.
De ce vote dépend manifestement l’avenir et la conception même du Parti socialiste.

En toute amitié, mais avec l’intensité liée à ce moment, je souhaite te convaincre de voter au nom d’une certaine idée du socialisme.

Fraternellement,
Bertrand Delanoë

Martine Aubry : « je veux garder un parti de militants »

François Loncle, député, Yves Léonard, premier secrétaire fédéral et Jean Louis Destans, président du conseil général, étaient présents à Reims pour soutenir Martine Aubry. (photo JCH)
Martine Aubry vient d'écrire à tous les militants du Parti socialiste :
« Cher-e-s camarades, les Français vont mal. Ils sont inquiets pour l'avenir alors que notre pays s'enfonce dans la récession, le chômage et les inégalités. Ils savent que Nicolas Sarkozy les a floués. C'est en pensant à eux que je me suis engagée dans ce congrès. Parce que face à une droite dure, il faut une gauche forte. Parce que face à un monde que le capitalisme financier emmène droit dans le mur, nous devons être porteurs d'un nouveau modèle dans lequel la question sociale est au cœur, où l'économie réelle reprend le pas sur la finance et où l'écologie sort des discours pour entrer dans les faits. Il nous faudra défendre les services publics attaqués actuellement par la droite, l'hôpital public et bien sûr la poste, mais il nous faudra en créer de nouveaux comme le service public de la petite enfance ou la prise en charge des personnes âgées dépendantes. Je n'oublie pas le combat pour la laïcité au moment où le président de la République en appelle aux religions avant de qualifier la laïcité de positive pour mieux la disqualifier.
Parce que le 6 novembre, vous avez choisi d'exprimer une double demande d'un Parti fermement ancré à gauche et décidé à ce renouveler. Je regrette avec vous que nous n'ayons pas réussi à nous rassembler à Reims autour d'une orientation. Mais je suis confiante parce que la décision est de nouveau dans vos mains.
J'ai décidé d'être candidate pour être votre première secrétaire, au cœur d'une équipe soudée, engagée, avec de nouveaux visages, une nouvelle génération de militants aux couleurs de nos territoires et de toutes les cultures présentes en France.
Je veux, avec vous, écrire la page d'un socialisme renouvelé, ancré dans la gauche efficace, crédible. La gauche qui assume la réforme et reste fidèle au mouvement ouvrier et aux idéaux des Lumières en retrouvant tout simplement les missions des socialistes : émanciper chaque homme et chaque femme, maîtriser notre présent et préparer l'avenir et faire une vraie civilisation porteuse de fraternité entre les hommes et les femmes quel que soit leur territoire ou leur culture.
Je veux, avec vous, un Parti Socialiste profondément européen. Je veux, avec vous, rassembler le plus largement autour de cette ligne et de ces objectifs pour notre parti, pour la France et pour l'Europe. Je veux garder un parti de militants, je veux défendre les alliances avec les seuls partis de gauche. Je veux en tout état de cause garantir l'unité de notre Parti. J'y mettrai toute mon énergie et ma passion. Pour notre réussite. Pour retrouver un avenir à notre Parti. Pour redonner l'espoir aux Français. »
Martine Aubry

Exclusif : Pas de centre d'enfouissement techniques à Pîtres

Le préfet de l'Eure, Richard Samuel, vient d'écrire à François Loncle, député : « par la présente, je tiens à vous informer que le directeur général de SITA Normandie-Picardie, m'a confirmé, par lettre du 8 octobre 2008, sa décision de ne pas donner suite au projet de création d'un Centre d'enfouissement technique (CET) sur la commune de Pîtres. Je tenais à vous en faire part. »
François Loncle avait été l'un de ceux qui avait rapidement compris la farouche opposition des habitants de la vallée de la Galantine, constitués en Comité de défense, à la création de ce Centre d'enfouissement technique. Pour des raisons écologiques, essentiellement fondées sur la fragilité des espaces naturels, une fronde avait permis de retarder le projet et avait entraîné un bouleversement politique puisque les élus favorables au CET avaient été sanctionnés localement.
La décision du directeur général de SITA va réjouir les habitants et les élus, tous d'accord aujourd'hui, pour reconnaître qu'il était devenu impossible de passer outre le refus unanime des populations et celui des élus qui les représentent.

16 novembre 2008

Un proverbe thaïlandais pour la Droite française

Les porte-parole de la Droite s'en donnent à cœur joie : Le PS est mort. Le PS va disparaître. Le PS n'a pas de projet. etc. etc. Jusqu'à Edouard Balladur qui se lamente : La France a besoin d'une gauche qui pourrait être appelée un jour à gouverner…
Je leur dédie ce proverbe thaïlandais : « quand l'eau baisse, les fourmis mangent les poissons. Quand l'eau remonte, les poissons mangent les fourmis. »

L'avenir du Parti socialiste : le problème des alliances demeure la question fondamentale




























Images du congrès de Reims : Arnaud Montebourg(Aubry)…et Vincent Peillon (Royal). Photos JCH

Il y aura finalement trois candidats : Ségolène Royal, Martine Aubry et Benoit Hamon. Bertrand Delanoë et ses amis ont préféré jeté l'éponge et ne pas ajouter « la confusion à la confusion. » En réalité Bertrand Delanoë est embarrassé car ses troupes sont divisées. Une partie veut soutenir Ségolène Royal, une autre Martine Aubry.
Le vote de jeudi soir prend une importance extrême car il s'agit de savoir où le PS va mettre le curseur. Si Ségolène Royal est choisie par les militants, cela voudra dire clairement qu'ils souhaitent un accord avec le centre tel que l'ancienne candidate l'avait préconisé entre les deux tours de la présidentielle. A Reims, elle ne s'en est pas cachée : elle soumettra au vote des militants le problème des alliances ce qui veut dire qu'elle demandera aux militants de voter à l'occcasion d'un référendum pour ou contre Ségolène Royal et ses initiatives intempestives. la madone des médias (jusqu'à quand ?) s'inscrit dorénavant totalement dans la logique des institutions de la 5e République, adopte une ligne présidentialiste et souhaite que les militants votent comme à l'UMP, à 95 % pour le leader qu'ils se choisissent. Avec Ségolène, vous aurez le choix entre Ariel et Omo mais ce sera la même lessive. Attendons nous à des sondages excellents, des amitiés nombreuses dans la presse people. Déjà, lorsqu'elle était ministre, elle n'avait pas hésité à inviter Paris-Match et à se faire prendre en photo sur son lit de parturiente. A Reims, il fallait voir les télés et les photographes la suivrent comme son ombre. Ségolène est la préférée des échotiers.
Martine Aubry est plus respectueuse de la gauche et des socialistes. Elle ne veut pas faire du PS une machine dirigée par un pilote en chef qui dirige toutes les manœuvres. Elle veut animer collégialement le parti, déléguer des responsabilités, procéder au renouvellement du PS en l'ancrant bien à gauche, en composant une équipe dirigeante réunissant tous les talents mais pas au service d'une femme ou d'un homme, au service d'une cause et d'un projet.
Le curseur, elle le place bien à gauche surtout, assure-t-elle, pour la période qui vient, période difficile pour nombre de familles, période de chômage, de baisse du pouvoir d'achat, de précarisation généralisée du travail, de retraite à 70 ans quand on vire les salariés de plus de 50 ans ! Face à Sarkozy, nous n'avons pas besoin d'un « Sarkozy » de gauche en jupon. Martine Aubry, aussi, fera la parité dans le parti, Martine Aubry, aussi, saura faire le lien entre le national et le local (1). Je n'ai qu'un regret, que Benoit Hamon maintienne sa candidature. Qu'importe, après tout, s'il se désiste au second tour en faveur de Martine. Espérons qu'un second tour sera nécessaire sinon…

(1) On a reproché à Martine Aubry d'avoir fait l'union au second tour avec le MODEM à Lille. Martine a répondu, samedi : « c'était avec l'accord unanime du bureau national du PS qui avait fixé trois conditions : rejet de la politique de Sarkozy, adoption du programme PS sans en changer une virgule…» et une troisième condition que j'ai oubliée. Ce que je sais, c'est que les trois conditions étaient remplies. D'où cet accord local, impossible à Paris compte tenu des exigences de Mariel de Sarnez, bras droit de François Bayrou.

Martine Aubry a le profil parfait

Les militants auront le dernier mot, jeudi. C'est ce que cherchait Ségolène Royal. (photo JCH)
En claquant la porte cette nuit à 1 h 30 du matin, Ségolène Royal a mis fin aux discussions entre les différents membres des motions en lice au congrès de Reims. Les délégués des autres motions (Aubry, Hamon, Delanoë) ont continué de dialoguer mais aucune synthèse n'a pu être établie. On s'achemine donc, à l'heure où j'écris ces lignes, vers une multiplicité de candidatures jeudi soir, qui vont permettre aux militants de trancher la ligne politique et la question des alliances. Ne nous y trompons pas, et comme j'ai l'habitude de l'affirmer, la question de personnes dont tout le monde se gausse masque des lignes politiques souvent compatibles puisqu'il s'agit de candidats socialistes mais parfois très éloignées quand il s'agit des alliances et notamment avec le centre.
Le discours de Ségolène Royal, faible au début, plus fort dans sa seconde moitié a été construit sur l'affectif, l'émotionnel, la compassion. On y a entendu des mots tels qu'amour, tendresse, souffrances, chagrins, douleurs, oubli, on y a entendu des mots forts sur la parité, on y entendu aussi une volonté déjà affirmée aux élections présidentielles de marginaliser l'appareil du parti socialiste et ses différentes tendances pour privilégier le vote des militants forcément plus sensibles aux éléments extérieurs tels que les sondages, les cotes de sympathie…
En ce sens, Ségolène Royal ressemble à Nicolas Sarkozy. Si l'appareil me suit, bravo, s'il me gêne, tant pis, je n'en ai cure. Le résultat du second tour de la présidentielle a été à ce point édifiant mais Ségolène Royal considère que cette stratégie s'avèrera gagnante tôt ou tard. Elle a choisi de partir à la bataille très tôt.
Face à elle, un adversaire hésitant, encore sonné après le résultat du 6 novembre. Bertrand Delanoë sera-t-il candidat jeudi 20 novembre ? Il a tout à y perdre. On parle de Pierre Moscovici…Martine Aubry n'est pas dans cette situation. Son discours a été un véritable programme politique qui s'appuie sur l'histoire du parti et la nécessité du renouvellement. Elle aussi est une femme, elle aussi est élue locale d'une ville importante. Son discours n'a éludé aucun des problèmes que traverse le PS, qu'il s'agisse des échecs de la direction sortante, de la crise financière et sociale : « la question sociale est au cœur des préoccupations des Français. » Elle veut agir (quand elle le pourra et si elle le peut) sur le chômage, le réarmement de la puissance publique, le logement, la santé, l'éducation, la formation, la fiscalité et surtout, les salaires et le pouvoir d'achat. En l'écoutant, hier, à Reims, je me disais que j'avais eu raison de soutenir Martine Aubry et sa motion : elles se situent à la hauteur des enjeux du PS mais surtout à la hauteur des solutions qu'attendent les Français.
Si elle est candidate, ce jeudi, je voterai évidemment pour elle, sachant que Benoit Hamon sera également candidat mais le risque de voir élue Ségolène Royal donne à chaque militant, à chaque votant, un poids particulier. Le vainqueur du vote de jeudi aura vocation à s'opposer à Nicolas Sarkozy et ses projets réactionnaires, à définir une ligne politique bien à gauche pour les trois années à venir et à préparer le terrain pour la présidentielle. Martine Aubry a le profil parfait.