13 juin 2009
Le président du PRG : la Gauche n'a pas sa place dans la rue »
Les différents partis de gauche : PS, Verts, PG, PCF, NPA ont déclaré qu'ils appuyaient les manifestations et rassemblements syndicaux à Paris et en province.»
Il risque de se passer quelque chose entre le PRG et le pouvoir en place. Ce communiqué de Jean-Michel Baylet, président du PRG, tombe au moment même où on parle de Paul Giacobbi, député PRG de Corse, pour faire son entrée au gouvernement. On dit même qu'il négocierait un accord politique avec l'UMP pour les prochaines élections régionales. J'ignore si c'est exact ou si c'est de l'intoxication (tout est possible) mais le fait même qu'on en parle et que ce soit crédible en dit long sur l'évolution de ce parti que M. Sarkozy veut récompenser depuis qu'il lui donna un bon coup de main pour faire passer sa réforme de la constitution.
Je ne dis pas que le Rubicon va être franchi demain. Mais après-demain ? Les Verts de Louviers et d'ailleurs devraient interroger les responsables départementaux du PRG pour connaître leur point de vue sur ce communiqué, d'une part, et sur cet éventuel accord politique à venir qui ne serait rien d'autre qu'un changement d'alliance.
François Loncle va proposer au groupe PS de l'Assemblée nationale de ne pas assister à la grand-messe sarkozyenne
En discutant avec François Loncle, député PS, j'ai appris qu'il était sur la même longueur d'onde et qu'il allait proposer (mais d'autres que lui ont eu la même idée) au groupe socialiste de ne pas « faire banquette » le 23 juin prochain. L'un des arguments de François Loncle, d'ailleurs utilisé lors du débat sur la révision constitutionnelle, c'est qu'il n'est pas pensable d'écouter la parole d'un président qui a la possibilité de dissoudre, quand il le veut, l'Assemblée nationale. Imaginons un congrès agité, un débat (sans la présence du président) houleux susceptibles d'entraîner une réaction présidentielle, disons irréfléchie, et l'Assemblée nationale se retrouverait au tapis. Le président détient l'arme absolue : le pouvoir de dissolution ! De quelle liberté disposent des élus soumis à la pression de cette épée de Damoclès ?
Et puis, c'est aussi la confirmation de la disparition du premier Ministre. Disparition politique, disparition de sa responsabilité, disparition de sa fonction. François Fillon pourra toujours prononcer un discours de politique général, il ne pèsera rien à côté de la parole du président-à-tout-faire.
Le président Sarkozy dispose, dit-on, d'un état de grâce de quelques semaines. Le vote des Français va lui permettre de passer de bonnes vacances au cap Nègre. La crise économique, financière et sociale n'est pas finie. Ceux qui en sont victimes se sont abstenus le 7 juin. Peut-être préfèrent-ils user d'un autre moyen pour se faire entendre ?
Nico et Catherine vedettes de « Attention à la marche »
Il fallait répondre correctement à la question suivante : « quel est le pourcentage de jeunes Français âgés de moins de 20 ans : 4 %, 14 %, 24 %, 34 %. » Catherine n'a pas réfléchi très longtemps et a répondu 24 %. Bingo !
54 % des Français favorables à un grand parti de Gauche
Une majorité de Français - 54 % - se dit favorable à une fusion du PS avec d'autres partis pour créer un grand parti de gauche, selon un sondage Ifop pour « Sud Ouest dimanche » réalisé après les élections européennes. 20 % des personnes interrogées se disent « tout à fait » favorables à l'hypothèse d'un tel regroupement et 34 % "plutôt" favorables.
43 % sont d'un avis inverse, dont 24 % résolument contre. 3 % ne se prononcent pas. Les sympathisants de gauche sont encore plus massivement favorables à la création d'un grand parti regroupant les gauches : 77 % pour les sympathisants du PCF, 71 % pour ceux du PS, 61 % pour ceux des Verts.
Comme on dit, ça interpelle. Est-ce réaliste ? Est-il réaliste de fondre dans un même parti des mouvements, groupements, partis aux histoires différentes. Le PCF n'a pas la même histoire que celle du PS. Les Verts n'ont pas la même histoire que celle de certains des sympathisants de l'écologie politique ou des altermondialistes. José Bové n'est pas Daniel Cohn-Bendit mais le fait est que ce dernier à réussi à rassembler les contraires. Il a été l'un des plus fervents partisans du projet de traité constitutionnel alors que le faucheur volontaire de plantes OGM en a été l'un des plus farouches opposants. Et pourtant, leur liste a bien fonctionné.
Pour diriger un gouvernement, un assemblage de partis à Gauche est évidemment nécessaire. le scrutin majoritaire à deux tours permet les rassemblements, les désistements, les ralliements si on ne parvient pas à s'unir au premier. Mais il faut respecter les règles du jeu. A Louviers, par exemple, notre liste d'Union PS-PCF, sympathisants de gauche sans partis, a clairement annoncé avant le premier tour qu'une fusion était envisageable avec la liste du maire sortant sur la base des résultats du premier tour et de l'approbation de quelques éléments programmatiques. Qu'a-t-il fait ? Il a annoncé urbi et orbi au cours de sa campagne qu'il n'en était pas question. Que l'union devait se faire avant le premier tour, ce qui est un dévoiement des règles du jeu. Une manière autoritaire d'imposer sa vision de l'union. Et c'est lui qui parle de désistement républicain !
Un parti unique de la Gauche nécessite des conditions qui, aujourd'hui, ne sont pas remplies. Trop d'ambiguïtés subsistent sur des sujets essentiels : les institutions (rôle du Parlement) les privatisations, le réchauffement climatique, la taxe carbone, la taxe Tobin, le nucléaire, le code du travail, le traité de Lisbonne…comment unir le Front de Gauche et les Verts ? Comment s'unir au NPA qui ne veut d'unité que dans les luttes ? Comment s'unir aux socialistes qui ne sont pas unis entre eux ?
L'union de la Gauche est un vaste chantier. Les élections régionales de l'an prochain vont remettre quelques pendules à l'heure. Le scrutin à deux tours est un encouragement à l'union. Et l'adversaire UMP-NC vaut bien quelques compromis.
12 juin 2009
Des tribunaux de Grande Instance pour juger les auteurs de téléchargements illégaux : grotesque !
Un syndicat de magistrats évoque un effet d'annonce sans suite. Les tribunaux manquent déjà de tant de moyens (les greffes sont débordés) qu'on ne voit pas comment les juges pourraient faire face à l'affluence attendue de nouveaux dossiers à instruire. Comme les jours de la ministre Christine Albanel sont comptés et que les sages du Conseil constitutionnel ont vidé sa loi (et celle de Sarkozy) de sa principale substance, il est probable que la loi Hadopi, promulguée prochainement, sera surtout un gadget comme l'a été le CPE quand Jacques Chirac a annoncé la promulgation de loi en même temps que son inapplication.
Et maintenant ? Personne n'oserait affirmer que la défense des créateurs, des auteurs, des interprètes, ne doit pas être effective. La solution préconisée par le Parti socialiste (c'est grâce à lui si la loi est quasi caduque) avec une contribution créative liée aux abonnements Internet semble être une piste plus qu'intéressante. Le gouvernement doit travailler dans ce sens.
Au fait, pour remplacer Christine Albanel, on parle de Christophe Girard, adjoint au maire de Paris, ancien Vert devenu socialiste. Sarkozy pêche décidément dans tous les marais.
Dimanche 14 juin visite de la ville d'Eu (76) par le Groupe de recherches archéologiques du pays de Caux
Visite du site gallo-romain et de ses derniers aménagements sous la conduite de Laurent Cholet, archéologue municipal. Les fouilles de ces dernières années ont largement renouvelé notre vision de l’agglomération antique et de ses origines.
— Déjeuner vers 12 h 15 sur le site de Bois-l’Abbé (apporter son pique-nique).
— Départ à 13 h 45 pour les visites de l’après-midi, à la découverte du patrimoine de la ville d’Eu : Le château des princes d’Orléans (XVIe-XVIIe-XIXe siècles) La collégiale Notre-Dame-et-Saint-Laurent, sa crypte et les tombeaux de la famille d’Artois (XIIe-XVIe s.) la Chapelle du collège des Jésuites (début du XVIIe siècle) Les ruines de la porte de ville dite « Porte de l’Empire » (XIIIe siècle).
Venez nombreux avec vos amis
Groupe de recherche archéologique du pays de Caux, Hôtel des Sociétés-Savantes, 190, rue Beauvoisine - 76000 Rouen.
"Le projet de paix perpétuelle" par Denis Collin
Dans le cadre de l'université populaire d'Evreux, Denis Collin donne une conférence qui a pour thème "le projet de paix perpétuelle"
de 18h30 à 20h30 le vendredi 12 juin 2009
Université d'Évreux - Quartier Tilly.
"L’abbé de Saint-Pierre compose en 1707 un Projet de paix perpétuelle. Constatant que les peuples d’Europe forment historiquement une unité, il propose que soit parachevée l’œuvre de la nature et de la raison en formant un « corps politique » commun sous la forme d’une confédération. Le droit des gens donne les embryons de cette organisation européenne, qui reste cependant menacée tant que la paix n’existe que par l’équilibre des forces.
Dans les textes de l’abbé de Saint-Pierre, Rousseau lit que « d’un côté la guerre de conquête et de l’autre le progrès du despotisme s’entraident mutuellement ». Autrement dit, il est impossible de réfléchir sur la liberté de l’homme comme citoyen sans penser, en même temps, les moyens d’assurer la paix. Rousseau réfute les critiques qui dénoncent les projets de l’abbé de Saint-Pierre comme de vaines rêveries.
Kant reprend le projet de l’abbé de Saint-Pierre et de Rousseau. En 1795, il publie le Projet de paix perpétuelle qui définit les conditions d'une véritable société des nations.
Faut-il admettre qu'entre les nations ne peut régner que la force ("le droit de nature") et que la paix ne soit que le fragile équilibre des Etats - le "concert des nations" ? Ou au contraire doit-on oeuvrer à la constitution d'une puissance étatique supra-nationale? Kant refuse l'une et l'autre solution. La synthèse qu'il propose dans le texte de 1795 reste d'une actualité brûlante."
11 juin 2009
Ronaldo vaut-il 93 millions d'euros ?
Je sais que le football est le sport le plus populaire en Europe, qu'il galvanise les foules et les marchands du temple, exacerbent les passions racistes et xénophobes, suscite des violences physiques dans et hors du stade. Je sais aussi que les arbitres sont constamment sous pression, qu'ils sont parfois menacés de mort…que les dirigeants et les entraîneurs sont virés pour mauvais résultats. Le monde est en crise, pas le football. Ken Loach et son « looking for Eric » permettent de comprendre comment tourne la planète foot. Pas toujours rond.
Ce n'est pas moi qui le dis…lu sur betapolitique
« Cohn-Bendit, champion de la politic-academy ! Le principal enseignement de ces élections – et je m’étonne que nul ne l’est souligné jusque ici – est que lorsqu’il n’y a pas de campagne, pas de débat de fond, quand les positions ne sont pas cristallisées autour d’enjeux clairement identifiés, les électeurs votent n’importe comment, de manière aléatoire ou irréfléchie, en se décidant à la dernière minute sur la dernière impression laissée par la dernière apparition médiatique des candidats. Dans ces cas-là, le vote se fait sur un mouvement de sympathie ou une volonté d’envoyer tout balader.
La campagne européenne n’a duré que quelques jours. Elle n’a connu que deux événements marquants : le débat chez Arlette Chabot et le film Home diffusé le lendemain. Le débat-pugillat de France 2 fut un grand moment de télévision, un monument de spectacle politique. Le choix du téléspectateur s’imposait de lui-même tant Dany Cohn-Bendit crevait l’écran. Il était le seul parlementaire européen, le seul qui parlait d’un point de vue européen, au centre du jeu, volubile, sympa, brillant, sincère, drôle, décontracté, nature, amical avec tous, y compris avec ceux du camp d’en face qu’il tutoyait avec une évidence complicité. Pas sectaire, le dany ! Après s’être fait insulté et calomnié de la manière la plus honteuse qui soit par Bayrou, il s’est offert le luxe de lui tendre la main pour la constitution de sa future coalition anti-Barroso. Comment ne pas craquer ?
Le vote Cohn-bendit ne serait-il pas qu’une nouvelle expression de la staracadémisation, celle qui avait déjà conduit les socialistes à préférer Ségolène Royal pour sa fraicheur virginale et sa féminité lumineuse ou qui avait conduit les électeurs français, quelques mois plus tard, a lui préférer Sarkozy, parce qu’il faisait plus homme d’Etat. Dimanche, les électeurs ont voté Cohn-Bendit parce qu’ils aimeraient que tous les hommes politiques lui ressemblent et parce qu’il faisait parlementaire européen quand les autres ne faisaient que chefs de leur boutique partisane.
Que les socialistes se rassurent : on verra le vote écolo retomber comme un soufflet, lorsqu’une fois Dany retourné en Allemagne, les verts ressortiront leur logo au tournesol, leurs pisse-froid psychorigides et leurs ayatollahs anti-tout.
Une idéologie pour enfant de huit ans
Il n’y a pas message plus simple à faire passer, d’idée plus facile à comprendre et plus consensuelle que de vouloir « sauver la planète » Tout le monde n’est pas nécessairement d’accord pour vouloir libéraliser et flexibiliser, accorder davantage d’aides aux plus fragiles, pour quitter l’Union Européenne ou au contraire « faire l’Europe », reconstruire une économie à l’intérieur de frontières commerciales ou au contraire renforcer notre compétitivité dans la mondialisation. Mais pour protéger la nature, éviter les dérèglements climatiques, ou pourquoi pas l’apocalypse, puisque le film Home laissait entendre, avec le ton tragique du commentaire et ses musiques de science fiction, ni plus ni moins que la prochaine disparition de toute vie sur terre... ça tout le monde est pour ! Même les enfants de 8 ans. »
Je n'adhère pas à 100 % à ce propos. Je pense que l'écologie politique a fait une entrée remarquable et définitive dans le paysage français. Mais tous les partis s'emparent, se sont emparés ou vont s'emparer, de ces préoccupations majeures pour notre avenir. Il y aura ceux qui le feront pour le spectacle et ceux qui le feront par conviction. Les conséquences sociales des choix des uns et des autres nous édifieront sur la qualité de leurs convictions. Cécile Duflot s'est emballée en affichant, finalement, une position qu'elle reproche aux autres. A 2 % de suffrages, on peut dire n'importe quoi. Pas à 16,3 % !
Jacques Guillet et Olivier Marie, photographes, exposent à Rouen
Jacques Guillet, professionnel de la photographie – il dirigea de nombreuses années le Studio Édeline à Elbeuf – et Olivier Marie, photographe amateur éclairé ont ceci en commun : la passion des voyages. Ils nous emmènent dans ce magnifique mais fort mal connu pays d’Europe qu’est l’Islande. Vigie avancée du continent européen dans les mers glacées de l’Atlantique Nord, l’Islande offre au regard une nature sauvage et un monde minéral prégnant où se combattent la glace et le feu. Que notre planète est somptueusement belle pour peu qu’on la respecte !
L'association « Points cardinaux » avec le concours d'Harmonia Mundi présente du 10 juin au 4 juillet 2009 28, rue Ganterie à Rouen « Islande, Terre de glace, Terre de feu »
Photos : Jacques Guillet et Olivier Marie
Vous êtes cordialement invités au vernissage qui aura lieu le mercredi 10 juin de 18 à 20 heures.
640 000 chômeurs de plus en 2009 Rendez-vous samedi à Evreux à 10 h 30
On aurait tort de changer une équipe qui gagne. C'est pourquoi Sarkozy a augmenté son taux de confiance de 9 % auprès des Français après le 7 juin. Leurs salaires stagnent, leur pouvoir d'achat n'augmente pas, les entreprises ferment les uns après les autres, les licenciements sont massifs. Le PIB recule massivement. La crise économique et financière n'est pas du tout derrière nous. Partout en Europe, ceux et celles qui défendent le libéralisme (régulé évidemment ?) se sont vu accorder un satisfecit électoral qui ne peut que les encourager à poursuivre dans cette voie si favorable aux riches avec le bouclier fiscal et si dure pour les salariés sans bouclier social.
La dégradation devrait durer plusieurs trimestres.
Rendez-vous samedi à Evreux à 10 h 30 pour manifester contre ce gouvernement.
10 juin 2009
Omar Bongo serait mort depuis le 15 mai dernier !
Ils se penchent tous sur le lit du mourant
Tous, pourtant félicitent le PS et la social-démocratie d'avoir gagné idéologiquement puisque, paraît-il, la droite se serait gauchisée. Ils remercient la Gauche de gouvernement d'avoir proposé ou défendu le salaire minimum, l'assurance-chômage, la retraite, le RMI, l'assurance maladie, d'avoir supprimé la peine de mort, d'avoir instauré le PCAS…j'en passe et des meilleurs. Mais ils ne leur viendraient pas à l'idée de voter pour lui. La mode c'est l'écologie politique. « Va pour les Verts » comme dirait quelqu'un que je connais bien. Les Verts ont cinq élus, les neuf autres d'Europe-Ecologie sont des altermondialistes, des membres de la gauche alternative…un rassemblement, pas encore une structure.
Et Sarkozy en rajoute : un euro pour le développement durable, un euro pour le nucléaire ! Petit clin d'œil à Dany. Quant au film « Home » « merci, dit-il, au service public d'avoir fait œuvre utile » (note du blogger : comprendre d'avoir réduit le score du PS). Faut-il pour autant que le PS se mette la tête dans le sable ? Faut-il ignorer le message du peuple ? Sûrement pas. Avec ses presque 17 %, Le PS a pris une belle claque. Les spécialistes invoquent l'abstention des couches populaires, des jeunes, la fuite des bobos, des intellectuels, des classes moyennes vers les listes écologistes, devenues les listes refuges des déçus des socialistes avec leurs égos et leurs querelles intestines. D'autres (6 %) sont partis avec Jean-Luc Mélenchon et le PCF. La plupart de ceux qui ont voté non au référendum européen ne se sont pas déplacés. A quoi bon, se disent-ils, puisqu'avec 55 % des suffrages, on n'en a tenu aucun compte. Le traité de Lisbonne, c'est le projet de traité constitutionnel simplifié avec un contenu identique, « la concurrence libre et non faussée.»
Les socialistes critiques mettent en cause une campagne molle, terne, manquant de pep's à l'image du bulletin de vote, en noir et blanc et quasi illisible. J'ai de la peine à le dire mais avec ces institutions, le PS va-t-il devoir se résoudre à franchir une ligne jaune ? Ce parti a-t-il besoin rapidement d'un vrai leader présidentiable qui entre dans la logique de la 5e république avec chef charismatique, parti structuré, alliances claires (à gauche pour ma part) une communication efficace, simple, moins abstraite, plus combative ? Je lis, ce matin, que Martine Aubry ne serait plus hostile à l'idée de primaires ouvertes pour désigner le ou la présidentiable à Gauche ? Les Ségolénistes en font une condition du changement.
Évidemment, ce serait le contraire de ce que souhaitent les authentiques hommes et femmes de Gauche (dont je suis) attachés à la délibération collective, au débat, à la primauté du groupe sur le chef. Denis Lefebvre, historien, l'a bien dit à Evreux lors de sa conférence sur l'histoire du socialisme : l'un des principaux handicaps du PS est de ne pas avoir clairement accepté les règles du jeu de la 5e République. Seul François Mitterrand a su en profiter. Son expérience, sa stature, sa culture, le lui permettaient. La droite a Sarkozy, le MODEM a Bayrou, Le Front de Gauche a Mélenchon, les écolos ont Cohn-Bendit, le NAP a Besancenot. Et le PS ? Il a Aubry, Delanoë, Fabius, Valls, Strauss-Kahn, Royal…autant de langues, autant de discours.
Le Conseil national du PS se donne six mois — c'est trop long six mois — pour trouver le chemin de la sortie de crise. Cette crise, elle dure depuis 2002 tout de même. Dans un an, les régionales seront une nouvelle épreuve pour le PS. La politique c'est le flux, le reflux. Une des conditions essentielles pour gagner : que les futurs candidats renoncent au cumul des mandats. J'ai fait ma campagne cantonale sur ce thème. Celui-ci est cher aux écolos (n'est-ce pas Dominique Voynet ou Noël Mamère ?). Il nous faut des élus qui se consacrent uniquement à la Région et fassent de leur mandat une passion. Autre condition, un engagement militant vraiment actif sur le Net, sur le terrain, dans la rue. Dernière condition, pas d'adversaire à gauche. Il n'y a rien de mortifère à travailler avec ceux et celles qui sont du bon côté du manche. Sur le fond enfin : les services publics publics avant tout !
La secrétaire nationale des Verts s'y voit déjà
Il ne s'agit nullement de nier le succès de la liste conduite par Daniel Cohn-Bendit en île-de-France ni de ne pas comprendre qu'il s'est passé quelque chose en France le 7 juin. Mais soyons lucides. Une élection régionale à deux tours, au scrutin majoritaire, n'est pas une élection européenne à la proportionnelle intégrale. Et même si Daniel Cohn-Bendit est une locomotive exceptionnelle, il n'existe pas dans les 22 régions françaises de têtes de listes Vertes aussi charismatiques ni aussi efficaces. José Bové et Dominique Voynet, candidats à la présidentielle, connaissent les chausse-trappe du scrutin majoritaire.
Faut-il rappeler que le résultat d'Europe Ecologie est dû à une forte abstention (près de 60 % de l'électorat «qui ne comptent pas !» parait-il) à une désaffection « de la part des classes moyennes, des bobos et des intellectuels » déçus du parti socialiste, que les régionales, comme leur nom l'indiquent, se joueront localement sur un bilan de six années de gestion commune entre les Verts, le PS, le PC, le PRG, et sur un projet à la fois technique, financier et politique.
Le mode de scrutin permet des fantaisies ou des mises au point. Pour pouvoir participer au second tour, il faut obtenir au soir du premier tour 10 % des suffrages exprimés et 5 % des-dits suffrages pour pouvoir fusionner au second. Je souhaite pour eux que Cécile Duflot et ses camarades Verts soient à la hauteur de leur résultat du 7 juin. Qui vivra verra.
La loi Hadopi censurée par le Conseil constitutionnel ! Une victoire de la Justice
C'est une importante victoire pour les adeptes de la liberté non pas de télécharger illégalement mais d'être sanctionné par la seule autorité qui, en France, en a légitimement le droit : la Justice. Cela veut dire débat contradictoire, respect des droits de la défense, avocat, appel, etc. Cette décision du Conseil constitutionnel, prise après le recours des députés socialistes, démontre une fois de plus la nécessité d'une opposition combative apte à argumenter.
Compte tenu de la lenteur du processus judiciaire et du nombre de dossiers susceptibles d'être transmis à la Justice, Mme Albanel et M. Sarkozy ont du souci à se faire. A moins d'augmenter le nombre de postes de magistrats mais ce n'est pas au programme.
Participons aux manifestations du 13 juin
A l’appel de toutes les organisations syndicales, les manifestations unitaires en janvier, mars et mai 2009 ont permis aux salariés, et plus largement aux citoyens de montrer qu’ils restent fortement mobilisés, non seulement contre les effets de la crise financière, mais aussi contre des politiques gouvernementales qui déstructurent toujours un peu plus le droit du travail, les libertés, la protection sociale et les services publics. Contre cette politique au canon dont le président de la République s’est fait le champion, ce qui est à l’ordre du jour est bien la recherche de convergences et la discussion d’alternatives sociales et solidaires.
Malgré les manifestations de colère qui ont traversé les Antilles et la Réunion, les mobilisations multiples et durables que connaissent les champs de l’éducation et de la recherche, malgré la multiplication des appels émanant des travailleurs du secteur sanitaire et social pour le respect de leur éthique professionnelle, le gouvernement n'a pas jugé utile d'en tenir compte.
Pour la LDH, il convient de se saisir de toutes les occasions qui permettent de rappeler de légitimes revendications ainsi que le refus d'une société de surveillance que le gouvernement cherche à imposer pas à pas. »
9 juin 2009
Des centaines d'emplois menacés chez M'Real à Alizay
Des centaines d’emplois menacés
Entre 130 et 150 personnes travaillent directement dans l’unité de pâte à papier. Elles ont déjà subi 3 semaines de chômage technique et actuellement sont occupées à diverses tâches d’entretien au sein de l’usine ou placées en formation en interne ou à l’extérieur. La fermeture de l’atelier de pâte irait bien au-delà de ces 150 emplois, puisque de nombreux sous-traitants travaillent sur le site à l’année : Somis, Tissot, UPS, Netman,… Ainsi, bien que M-Real compte 420 salariés, plus de 800 personnes badgent chaque jour à l’usine. La direction de M-Real étudiant actuellement la possibilité de faire passer la chaudière Stein en chaudière biomasse, cela induit, pour les connaisseurs, l’arrêt de la fabrication de pâte puisque celle-ci est faite avec la Stein. La direction aurait même anticipé en préparant le plan de sauvegarde de l’emploi. Après les fermetures et licenciements de Mediamotion, Automatech, Tyco, Bosch… notre territoire ne peut supporter de nouvelles victimes dans la course effrénée aux profits menée par les grands groupes industriels.
Le secteur forestier haut-normand en péril
Extraite du bois, la pulpe constitue le matériau de base à partir duquel est fabriqué le papier. Si le site de pâte fermait, les syndicats d’exploitants forestiers indiquent la perte de près de 1000 emplois et de 80 exploitations du quart nord-ouest de la France - M-Real représentant pour certains près de 50% de leur chiffre d’affaires. A la veille de l’été, leurs réserves de trésorerie sont presque nulles et, si les actionnaires de M-Real et les pouvoirs publics ne réagissent pas, la reprise ne viendra pas. De plus, sans ce débouché, c’est 1 million de tonnes de bois qui seront inexploitées dans nos forêts, mettant ainsi en péril la gestion durable de celles-ci, tant réclamées par les pouvoirs publics et les citoyens.
Le papier : un marché pourtant en pleine expansion
Nous en consommons tous, et de plus en plus : de 75 millions de tonnes en 1960, la consommation annuelle mondiale est passée à 366 millions en 2005, et on prévoit qu'elle devrait approcher en 2020 le chiffre de 600 millions de tonnes. Le recyclage gagne peu à peu du terrain. M-Real s’est ainsi positionné sur ce marché en investissant 5 millions d’euros à Alizay en 2006 pour traiter de la pâte issue de produits désencrés. Parallèlement, pour répondre à la demande sans cesse croissante, alimentée par l'appétit des géants en émergence que sont le Brésil, la Chine ou l'Inde… les usines de pâte à papier, traditionnellement situées dans les principaux pays consommateurs (Canada, États-Unis, Europe et en particulier les pays Nordiques) ont déplacé leurs activités depuis quelques années vers le Sud où l’on produit, de manière extensive et irrespectueuse de l’environnement, près de 50m3 de bois par an à l'hectare contre à peine 5m3 en Europe. Le coût de la matière première, essentiellement le bois d'eucalyptus obtenu au moyen de gigantesques plantations, attire particulièrement les producteurs.
M-Real : 2 stratégies simultanées : délocalisation et course au gigantisme…
Au-delà du coût social, économique et écologique pour notre région, la globalisation incontrôlée du marché mondial du papier atteint pleinement et gravement les pays du Sud. D’après le WWF (world wild fund), la croissance de la consommation « menace les dernières forêts naturelles d’Amérique du Nord, d’Amérique Latine, d’Asie et de Russie ainsi que les hommes qui en dépendent pour leur survie ». Tous les grands projets d'usines nouvelles se situent en effet dans l'hémisphère Sud. Ainsi, M-Real (ou Botsnia qui font partie du même groupe Metsallitto) a ouvert en Uruguay une usine de pâte à papier produisant plus de 1 million de tonnes/an alors qu’Alizay en fabrique 300 000. Avec un milliard de dollars destinés à sa construction et sa mise en service, cette usine constitue à la fois le plus important investissement jamais réalisé à l'étranger et le plus gros investissement étranger jamais réalisé en Uruguay. Une fuite en avant, motivée par le seul souci de la rentabilité à court terme.
Le Conseil municipal condamne fermement les raisons peu avouables qui poussent les producteurs papetiers européens à délaisser nos territoires, à exploiter les populations des pays du sud et à contourner les règles en matière de protection de l’environnement. »
Photo : usine de Tarascon
« La Paix perpétuelle » conférence de Denis Collin devant l'Université populaire d'Evreux
http://up-evreux.viabloga.com/news/adam-smith-ou-le-liberalisme-paradoxal
Rappel : Le projet de paix perpétuelle http://up-evreux.viabloga.com/news/le-projet-de-paix-perpetuelle sera le thème de la conférence du 12 juin prochain.
L’abbé de Saint-Pierre compose en 1707 un Projet de paix perpétuelle. Constatant que les peuples d’Europe forment historiquement une unité, il propose que soit parachevée l’œuvre de la nature et de la raison en formant un « corps politique » commun sous la forme d’une confédération. Le droit des gens donne les embryons de cette organisation européenne qui reste cependant menacée tant que la paix n’existe que par l’équilibre des forces.
Dans les textes de l’abbé de Saint-Pierre, Rousseau lit que « d’un côté la guerre de conquête et de l’autre le progrès du despotisme s’entraident mutuellement ». Autrement dit, il est impossible de réfléchir sur la liberté de l’homme comme citoyen sans penser, en même temps, les moyens d’assurer la paix. Rousseau réfute les critiques qui dénoncent les projets de l’abbé de Saint-Pierre comme de vaines rêveries.
Kant reprend le projet de l’abbé de Saint-Pierre et de Rousseau. En 1795, il publie le Projet de paix perpétuelle qui définit les conditions d'une véritable société des nations.
Faut-il admettre qu'entre les nations ne peut régner que la force ("le droit de nature") et que la paix ne soit que le fragile équilibre des États - le "concert des nations" ? Ou au contraire doit-on oeuvrer à la constitution d'une puissance étatique supra-nationale ? Kant refuse l'une et l'autre solution. La synthèse qu'il propose dans le texte de 1795 reste d'une actualité brûlante.
Conférence de 18h30 à 20h30 le vendredi 12 juin 2009 Université d'Évreux - Quartier Tilly. Conférencier: Denis Collin
De l'influence sur le vote du film Home de Yann Arthus Bertrand
Interrogé, Yann Arthus-Bertrand a reconnu que son film avait sûrement apporté des voix aux listes écologistes et à l'UMP puisque Jean-Luc Borloo est le ministre à l'origine du Grenelle de l'environnement et l'auteur de certaines propositions…dont certaines tardent à être mises en œuvre. Au-delà de cette polémique, félicitons-nous de l'intérêt des Français et de tant d'autres pour l'écologie, l'environnement et le développement durable.
Il est bien évident que le réchauffement climatique n'est pas une invention d'esprits fous (n'est-ce pas M. Allègre ?) et que la destruction, par exemple, des colonies d'abeilles (voir la semaine dernière à Ailly) est un indicateur précieux des pollutions chimiques devenues sinistrement banales. Les Français retrouvent le goût de la nature, du jardinage, du fleurissement…ils veulent manger sainement, ils courent, nagent, font du vélo, marchent, entretiennent de mieux en mieux leur santé. La terre qu'ils veulent laisser à leurs enfants, ils la désirent vivable.
Les partis politiques «classiques» ont commencé, il y a quelques années, à intégrer ces données dans leurs programmes. Ils ont mis du temps mais ils y viennent. C'est une victoire pour les écologistes et les héritiers de René Dumont. Que le film « Home » ait convaincu certains Français de voter Europe-Ecologie ne me dérange pas car au niveau européen, cet engagement est signifiant.
8 juin 2009
Une voix égale une autre voix
(1) sur son blog, Monsieur 9 % fustige le NPA, notamment.
François Loncle, député : « retrouver l'espoir et le succès »
Les mêmes commentateurs reconnaissent du bout des lèvres que la Gauche française est bel et bien majoritaire le 7 Juin. Malheureusement, elle paye ses divisions, son goût immodéré pour la fragmentation. Le Parti socialiste a perdu cette bataille. La fracture du référendum européen de 2005 est encore dans les esprits. Le congrès de Reims a eu des effets calamiteux. Plutôt que d’accabler Martine Aubry, il faut lui laisser le temps de remonter la pente. Elle le fait avec talent et détermination. Elle abordera les prochaines échéances avec un vrai projet socialiste et la recherche primordiale de l’unité de la gauche.
Le principal mérite des listes « Europe Écologie », seul vainqueur réel du scrutin du 7 Juin, c’est d’avoir réussi à constituer des listes ouvertes, plurielles et de qualité. Sachons en tirer les leçons. Il nous faut sans tarder répondre aux attentes des Français majoritairement désemparés par les effets de la crise et sceptiques par rapport à notre capacité à offrir une alternative. Il nous faut maintenir le cap à gauche et moderniser nos méthodes.
Dans l’Eure, le résultat est médiocre pour le PS. La meilleure tenue de la liste conduite par Gilles Pargneaux et Estelle Grellier dans la 4ème circonscription et à Pont-Audemer n’efface pas la déception générale. Douze communes de la circonscription (Val-de-Reuil, Léry, Le Manoir-sur-Seine, Pîtres, Alizay, Igoville, Thuit-Signol, Saint-Didier-des-Bois, Boissey-le-Châtel, Bosbénard-Commin, Bosbénard-Crescy, Flancourt-Catelon) placent le PS devant l’UMP. Ce n’est pas suffisant par rapport aux élections des dernières années. Plutôt que de baisser les bras, il convient de redoubler d’imagination, de travail et d’action militante. Allons-y tous ensemble pour retrouver l’espoir et le succès. »
Les résultats de la ville de Val-de-Reuil
Dans la ville dirigée par Marc-Antoine Jamet, les socialistes se tiennent mieux qu’ailleurs. L’UMP et le MODEM se situent dans d’habituelles basses eaux. Le FN est plutôt en recul alors que la Gauche de la Gauche réalise un bon score.
L'UMP confortée, le PS balloté, le MODEM balayé et les Verts plébiscités
Martine Aubry a courageusement, mais dans une certaine émotion-confusion, assumé sa responsabilité en assurant que le PS « n'était pas encore crédible » et que les divisions internes l'avaient discrédité aux yeux de nombreux électeurs de Gauche. Elle continuera sa tâche de refondation, de rénovation, de rassemblement des socialistes et de la Gauche. Vaste projet car ce vote sanctionne une stratégie et exprime une certaine colère d'électeurs qui se sont réfugiés chez les écologistes. Benoit Hamon réclame un nouveau programme commun de la gauche, l'ouverture…à gauche.
Le vote de ce 7 juin conforte, malheureusement, l'UMP. Avec 28 % des suffrages, le parti présidentiel est isolé mais ce résultat en trompe-l'œil apparaît comme un succès. C'est la loi de cette élection à un tour, à la proportionnelle, qui permet à 18 listes (dans la région nord-ouest) de concourir, entraînant mécaniquement un éparpillement des suffrages. Comme la Gauche est riche, elle exprime une grande diversité. Comme l'UMP est seule, elle capitalise.
C'est ainsi qu'à Louviers, la Gauche de la Gauche marque des points : le NPA obtient 9,71 % des suffrages, le Front de Gauche 5,53 %…C'est le résultat d'un travail militant permanent. Peut-être les militants et les élus du NPA vont-ils devoir réviser leur conception de la participation au pouvoir que, pour le moment, ils refusent. Le Front de Gauche, à l'image des camarades lovériens, fait irruption dans la vie politique et est loin d'être ridicule puisqu'il dépasse les 5 % des suffrages.
Les supporters d'Europe Écologie n'avaient pas le triomphe modeste dans la salle du Moulin. Des ralliés de la dernière heure parlaient haut et fort. Éclats de voix, rires gras : on a même eu droit, en prime, au couplet du donneur de leçons de service qui s'arroge — au nom de quoi ? — le droit de prendre la parole publiquement et d'imposer ses analyses. Le champion radical de gauche a longtemps hésité entre le MODEM et les Verts et, au tout dernier moment, a fait le bon choix en optant pour les Verts. Entre temps, il est vrai, il avait pris connaissance de l'Audimat du film de Yann Arthus Bertrand et vu Bayrou déraper face à Cohn-Bendit. Opportunisme ?
Franck Martin n'est pas idiot. En bon marin, il a senti que le vent tournait et qu'il lui fallait donc changer de cap. Adieu Bayrou, bonjour Dany Le rouge, devenu un porte-parole direct, simple, mobilisateur, qui s'est empressé de tendre la main au PS et au MODEM, dès hier soir, pour tenter d'empêcher la nomination de Barroso à la tête de la commission.
Depuis 2002, le PS vit des mois et des années difficiles. Certains prédisent son éclatement, d'autres sa fin prochaine. D'autres espèrent encore un sursaut pour plus d'unité, plus de solidarité. Martine Aubry a enclenché un processus. Elle sait que ce sera long et manifestement, elle n'aura aucun répit. Les couches populaires se sont abstenues massivement, pas l'électorat de Sarkozy qu'il a su mobiliser avec l'insécurité, la Turquie, l'immigration…la vieille popote est toujours trop salée mais les Français en redemandent. Jusqu'à quand ?
Les autres résultats lovériens : UMP, 25,75 %, PS (15,71 %) Europe Écologie, 15,18 %, Front national 9,71 %, MODEM 8,36 %.
7 juin 2009
La banque Dexia, sauvée de la faillite en 2008 par les Etats, conseillera la ville de Louviers en matière financière
Revenons sur l'un des sujets à l'ordre du jour de la dernière séance du conseil municipal de Louviers. Une délibération, a priori anodine, en dit long sur les difficultés que connaît la municipalité. Cette dernière a soumis au vote des élus une convention à passer avec la banque Dexia afin que les experts de celle-ci prodiguent leurs conseils, analysent les comptes, suggèrent une politique financière. En un mot, le maire a besoin de compétences.
Une multitude de questions se posent. Combien cela coûtera-t-il au budget ? Nada. Rien, c'est gratuit. A-t-on jamais vu une banque — surtout dans le contexte de crise actuel — travailler gratuitement ? Dexia est aussi une banque spécialisée dans les prêts aux collectivités locales et on ne voit pas comment la ville de Louviers — sauf muflerie toujours possible — pourrait aller emprunter de l'argent dans une banque autre que celle qui est si généreuse avec elle ?
Seconde question ? Si le maire a besoin d'experts, c'est qu'il n'en a plus sous la main. Quand Michel Doucet occupait le poste d'adjoint aux finances, on ne faisait pas appel à Dexia pour gérer la dette ou préparer les budgets. Michel Doucet, aujourd'hui dans l'opposition, n'a pas été remplacé. Ce n'est pas faire injure à Patrice Yung que d'assurer qu'un bon professeur de mathématiques n'est pas forcément une pointure en finances locales. Comme dirait le maire, il y a ceux qui boxent chez les lourds et d'autres chez les légers. L'augmentation de 9 % des impôts locaux a été due à deux éléments : le train de vie trop élevé de la municipalité et le manque d'expertise.
Troisième question, soulevée par Sophie Ozanne, conseillère municipale (NPA) lors de la dernière séance de conseil : le directeur du service financier de la ville travaille maintenant à 80 % pour la CASE et 20 % pour Louviers. L'élue d'opposition s'est interrogée avec pertinence sur les conséquences de cette mutualisation d'ailleurs appelée à se développer. Monsieur 9 % veut transférer au budget de la CASE un maximum de dépenses actuellement assumées par la ville de Louviers. Les délégués des autres communes le laisseront-ils faire (1) ? Quand le siège de la CASE sera à Louviers (dans la fameuse maison de l'emploi) s'il y est un jour, les services respectifs seront séparés de cinquante mètres. Avec la dématérialisation (2) il faudra s'appeler Chambre régionale des comptes pour s'y retrouver dans les différentes lignes budgétaires. Ce qu'a demandé Mme Ozanne est simple : que la ville se dote d'un service municipal financier étoffé. On n'en prend pas le chemin. Qu'on en juge. La réunion le 4 juin du « club normand des finances de Dexia » a permis aux directeur financier de la CASE de s'exprimer. Sur le site de Dexia on peut lire : « En deuxième partie de matinée, les débats seront axés sur le thème des collectivités locales, « actrices du changement et de nouvelles formes d’organisation », autour de deux témoignages, celui du directeur des affaires financières de la communauté d’agglomération Seine-Eure sur la dématérialisation et la mutualisation de la gestion financière, et celui du directeur général adjoint de la ville du Havre sur le thème de l’optimisation de la procédure budgétaire et de la recherche de marges de manœuvre. » Tout un programme.
(1) L'affaire Immochan à Val-de-Reuil a démontré que le maire-président de la CASE était à la fois juge et partie en défendant à outrance les soi-disants intérêts du petit commerce lovérien. Qui a parlé de poujadisme ?
(2) La dématérialisation est la transformation de supports d'informations matériels (souvent des documents papier) en des fichiers informatiques.