6 décembre 2019

Les élections municipales à Louviers : le feuilleton qui s'ouvre prendra fin le 20 mars 2020. Cinq ou six listes en présence ?


Toute période électorale suscite son lot de bilans, de promesses, de projets. Comme Louviers est la ville que je préfère (non par chauvinisme mais par la qualité de vie que j’y ai construite) je m’attacherai, dans les semaines et les mois qui viennent à commenter — c’est le privilège des retraités du militantisme actif — la vie politique locale.

Louviers, ne l’oublions pas, a été la ville de Pierre Mendès France, d’une part, et d’Ernest Martin et Henri Fromentin, d’autre part. Chacun, à sa manière, a marqué notre ville d’une empreinte indélébile l’un en faisant du jardin de la maison des Monts la dernière pièce du puzzle de sa vie (1) et les deux autres en mettant en place des services publics fondés sur les besoins des classes populaires bien avant que les gilets jaunes ne réclament dignité et reconnaissance. Chacun se souvient des ateliers d’expression libre, de la culture pour tous et des transports accessibles par tous sans oublier les services de la famille avec ses modes de garde d’enfants révolutionnaires pour l’époque. Ces exemples n’ont évidemment rien d’exhaustif.

En 2014, Franck Martin, maire sortant, après s’être inspiré de l’action de son père lors de son premier mandat, a été battu à la fois pour des raisons de politique nationale (une vague anti gauche et anti socialiste) et de stratégie locale, Anne Terlez et Jacky Bidault apportant à François-Xavier Priollaud, leur position centrale sur l’échiquier politique local. Je passe sur certaines erreurs mais qui n’en fait pas ? Louviers, malgré son passé ouvrier, n’est pas (plus ?) une ville de gauche à l’image de la France d’ailleurs. Pour que la gauche y triomphe ou marque des points, il a fallu des personnalités exceptionnelles (PMF, Ernest Martin…) ou de graves erreurs des gestionnaires de droite (les impôts augmentés sensiblement pour Rémy Montagne en 1971 ou les Témoins de Jéhovah pour Odile Proust en 1995). Les municipales de 2020 se présentent plus ouvertes. C’est si vrai qu’on devrait compter cinq, voire six, listes en lice le 15 mars : la liste du maire sortant, une liste RN, trois listes de gauche et, peut-être une liste LREM…

Le paysage local
Quel est donc le paysage local à plus de trois mois du premier tour des élections municipales ? FX Priollaud se représente à la tête d’une liste bigarrée de continuité composée de centristes, de militants de droite (LR), et d’électrons libres sensibles « aux gestes » de la municipalité sortante. Dans un quatre pages de démarrage de campagne, habillé de vert (la couleur des écolos) le maire mêle habilement les réalisations municipales et celles de la communauté d’agglomération, les Lovériens n’étant pas forcément informés des nuances de compétences et de résultats. La patinoire, c’est l’agglo ! La halle c’est la ville ! La place Thorel et le Parvis de l’église, c’est l’agglo ! La salle des associations et la piste Carrington c’est la ville ! Même si des subventions croisées permettent de jouer sur les mots. Franck Martin avait lui aussi essayé de vendre le centre sportif CASEO comme essentiellement lovérien. Les écharpes jaunes n’avaient rien changé à l’humeur maussade des habitants.
Anne Terlez et F.X. Priollaud.

En lisant ce quatre pages avec attention, j’ai noté que le « cœur de Louviers s’était enfin remis à battre. » Il a donc fallu que ce cœur se fût arrêté et que la ville ait connu un collapsus inquiétant ! L’image est, certes, belle puisque les amis de FXP ont Louviers « au cœur ». Fort heureusement, ils ne sont pas les seuls et j’en connais (j’en suis) qui aiment Louviers depuis plus longtemps qu’eux et au moins aussi sincèrement. Je reconnais que les campagnes électorales impliquent de faire simple (pas simpliste) et direct. FXP aurait ainsi pu se dispenser de traiter ses adversaires de « candidats du déni et du mépris. » Etre candidat n’implique pas non plus qu’on soit forcément démagogue…ou qu’on fasse des promesses faciles. Le sérieux est plus répandu qu’on le croit.
En tant que maire sortant, FX Priollaud ne devrait pas ouvrir les hostilités. Personne, à ma connaissance, ne remet en cause sa légitimité ou sa tentative d’être réélu. Les oppositions ont quand même bien le droit de se présenter et de vanter leurs différences avec la liste de la majorité sortante, non ? Il reste que, sur le papier, et après un premier mandat sans erreurs grossières, M. Priollaud a aujourd’hui un certain avantage. Qu’en sera-t-il après trois mois de campagne ?

En face les troupes s’organisent.
Bruno Questel, député En Marche, a déclaré ne pas soutenir la liste Priollaud qui compte, pourtant, dans ses rangs des adjoints adhérents récents de LREM. La raison ? Je le répète : la présence auprès du maire sortant d’élus républicains hostiles au gouvernement tels que M. Jubert ou Mme Perchet alors que le MODEM de Mme Terlez soutient Emmanuel Macron. Pour autant y aura-t-il une liste LREM présente le 15 mars ? Des bruits circulent sur cette tentative. Trouver 33 noms (avec la parité) est un exercice difficile surtout quand le gouvernement doit faire face au mouvement social que l’on connaît et qui rassemble deux tiers des Français.
Diego Ortega avec Fabrice Le Moal.

Diego Ortega sans s’inscrire publiquement dans les pas de Franck Martin ne peut pas renier son passé de fonctionnaire territorial proche de l’ancien maire. Il a autour de lui d’anciens adjoints ou élus aux côtés de Martin 2. Mais il a su élargir son équipe et gommer les défauts de l’ancienne trop marquée par la personnalité du leader déchu. Diego Ortega est un homme de dialogue. Il a tenté de réunir dès le premier tour les opposants de gauche sur une liste d’union. Mission impossible eu égard à l’ostracisme des uns (M. Hacen Mohamedi) l’affirmation d’une identité nécessaire (Philippe Brun) sans omettre le rôle du NPA qui se pose en vigie attentive et donneuse de leçons sans intention de concourir faute de combattants et aussi d’influence. Affirmer cela n’est pas insultant pour une gauche extrême bien implantée à Louviers. Cette dernière doit faire face au vieillissement des troupes et à l’usure du message porté. En cas de second tour serré, les voix des sympathisants du NPA pourraient peser lourd. Quant à Diego Ortéga il a réussi à convaincre Fabrice Le Moal, docteur en médecine, de le rejoindre. Fabrice, médecin humanitaire et humaniste, sera un soutien de poids compte tenu de sa notoriété et de la défense des valeurs qui animaient Ernest Martin, lui aussi médecin des pauvres et des laissés pour compte.
Ingrid Levavasseur et Philippe Brun. ©JCH

Reste la liste sans doute la plus inattendue et la plus originale. Celle que conduisent Philippe Brun et Ingrid Levavasseur. Tous deux sont aussi différents qu’ils sont complémentaires. Philippe Brun (Sciences Po, ENA) est magistrat. Il est encore jeune mais fait preuve d’une culture locale étonnante eu égard à sa date d’entrée sur la scène municipale. Il semble avoir la tête bien faite et possède des qualités indispensables pour réussir dans la voie qu’il a choisie : la volonté, le courage, et aussi des convictions assises sur une histoire lovérienne peu avare en matière de démocratie participative et de défense des services publics. Ingrid Levavasseur est la personnalité charismatique de cette liste « Changer Louviers ». Elle a connu l’aventure des gilets jaunes, animée qu’elle était par des objectifs apparemment naïfs mais devenus des mots d’ordres courants dans les manifestations qui jalonnent les fins de semaine depuis un an. En s’éloignant des violents et des extrémistes, en publiant un livre de témoignage émouvant, elle a gagné en  crédit et pourrait toucher les indécis ou les abstentionnistes…
En rejoignant Philippe Brun, Ingrid Levavasseur fait preuve d’une lucidité intelligente et a appris sur les ronds-points et les péages qu’il faut fonctionner en équipe (avec les écolos de M. Fraisse, les insoumis…) collectivement, plutôt que de s’en remettre à un chef fût-il génial. Elle propose par ailleurs une action sans agressivité à l’égard de ceux et celles qui pensent différemment.
Je n’ai pas évoqué la liste de M. Hacen Mohamedi. Ses membres se font discrets. S’agit-il d’une stratégie ? Quoiqu’il en soit, pour gagner, une liste d’union à gauche devra se constituer avant ou après le 15 mars 2020. Le feuilleton ne fait que commencer. Nous aurons le temps d’en étudier les différents chapitres.
(1) Pierre Mendès France a souhaité que ses cendres soient répandues dans le jardin de sa propriété des Monts à Louviers. C’est dire l’attachement affectif qu’il éprouvait pour cette ville.
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2 décembre 2019

Les socialistes eurois appellent à la grève le 5 décembre prochain


On nous communique :
« En entretenant volontairement le flou sur une réforme qui semble conçue uniquement dans une logique comptable au détriment du niveau des pensions et de la solidarité collective, le président de la République et le gouvernement méprisent les craintes légitimes de nos concitoyens.

Jeudi 5 décembre, nous ré-affirmerons notre attachement à un système de retraite qui place en son cœur la solidarité par la répartition, qui prend pleinement en compte la pénibilité du travail, qui reconnaît les carrières longues et le droit à une retraite progressive, et qui assure à tous les retraités un revenu juste et décent.
Mais cette mobilisation est devenue plus qu’un rassemblement pour la défense des retraites. Chaque jour, nous mesurons la volonté d’un nombre croissant de citoyens de poser un acte de combat face aux inégalités qui déchirent le pacte social, face aux politiques du gouvernement qui précarisent les plus fragiles et renforcent les plus privilégiés au détriment des classes moyennes et populaires.

Réforme des retraites, de l’assurance-chômage, dégradation des services publics – l’état de l’hôpital public est l’exemple le plus criant – précarisation croissante du travail illustrée par la situation des travailleurs des plateformes numériques, ou encore colère croissante de la jeunesse face à ses conditions dégradées de vie, d’études, ou d’entrée dans la vie active. Voilà autant de raisons supplémentaires de se mobiliser le 5 décembre pour dire STOP à une politique néolibérale qui fait système et sape les fondements de notre pacte social par la destruction de l’État social, l’accroissement des inégalités dans les territoires, l’individualisation des mécanismes de solidarité et l’escamotage permanent du dialogue social.

Pour toutes ces raisons, la Fédération de l’Eure du parti socialiste appelle à rejoindre le cortège départemental ce jeudi 5 décembre à 13h30, devant la gare d'Evreux. 

Ensemble, défendons notre modèle social et les services publics qui sont nos biens communs ; ensemble, appelons au retour de réformes solidaires et de progrès social ; nous voulons une vie digne pour toutes et tous, un salaire juste, une action publique au service de l'émancipation et de la solidarité collective. »

Timour VEYRI, Premier secrétaire fédéral.

Rendez-vous chez Jeannette à Muids : La seine par Eric Catherine photographe


Le Café de La Poste, 5 rue Nationale à Muids propose le samedi 7 décembre à 18 heures son « 36e RENDEZ-VOUS CHEZ JEANNETTE ».
Il s’agira d’une Conférence-dédicace avec Eric Catherine, photographe, pour la parution de son livre « La Seine de Sequana aux portes de la mer » (264 p. 35€).
« Nous avons naguère accueilli le photographe Eric Catherine à l’occasion de ses collaborations aux ouvrages d’Yvette Petit-Decroix (Louis Renault et son domaine agricole en Normandie) et de François Caron (Un train dans chaque village). Après quatre années consacrées à suivre les méandres de la Seine depuis sa source bourguignonne jusqu’à l’estuaire où elle rejoint la Manche, Eric Catherine publie un livre magnifique illustré des 400 photographies qu’il a réalisées le long des méandres du fleuve, dont il décrit avec passion les paysages et l’architecture, en nous faisant revivre les métiers de la Seine, le transport fluvial, les loisirs et les sports nautiques, ainsi que l’environnement immortalisé par tant de grands écrivains…»
Entrée libre. Consommation au bar.