8 janvier 2011

L’Europe qui nous protège, disaient-ils…


« Combien de fois n’ont-ils pas entonné ce refrain de « L’Europe qui nous protège » pour nous faire mieux avaler les couleuvres libérales ?

L’Europe qui nous protège est devenue, en même temps qu’une vérité intangible, une sorte de mythe. Passe encore pour ces soixante années de paix, encore qu’il y a lieu de s’interroger sur les véritables raisons de la paix en Europe. L’équilibre de la terreur que firent longtemps régner d’un côté les Américains et de l’autre les Soviétiques y est très certainement pour beaucoup plus que l’Europe elle-même.

L’Europe, c’est-à-dire l’Europe des six, puis celle des douze – la Communauté européenne –, et enfin celle des vingt-sept – l’Union européenne –, n’a jamais eu la moindre politique sociale. Autrement, cela se saurait. Communauté économique, il fallait bien commencer par quelque chose avant d’envisager de faire l’Europe politique et sociale. À dire vrai, l’entrée du Royaume-Uni dans l’Europe a signé la fin de tout espoir de voir un jour se mettre en place une politique sociale européenne, si tant est qu’il y aurait eu quelques velléités de la faire, ce qui reste à démontrer.

Le virage néolibéral des années 80 avec le thatchérisme a accéléré la pente naturelle de la Communauté européenne, centrée sur l’économie, à ne se préoccuper que du marché et de la concurrence. De préférence libre et non faussée. Elle a entrepris depuis le début des années 90 de tordre le cou à tout ce qui peut ressembler à du service public, décidant sans l’avis des peuples qu’il fallait privatiser les télécommunications, puis les services postaux, les transports publics, l’énergie et bientôt la santé, l’éducation et la culture.

Nonobstant les conséquences partout visibles de la crise ayant pour origine la dérégulation généralisée et l’affaiblissement organisé de la puissance publique, l’Europe, contre l’évidence que l’impasse dans laquelle se trouvent la plupart des pays occidentaux est la conséquence de ces politiques néolibérales, continue son chemin comme si rien n’était.

Et d’anti-démocratique qu’elle a été, n’hésitant pas à faire revoter les peuples autant de fois que nécessaire pour qu’ils acceptent ses décisions, elle est devenue autoritaire quand son attitude ne frôle, comme c’est désormais le cas, le totalitarisme. La volonté de soumettre les budgets des nations à son contrôle avant même qu’ils ne soient débattus par les parlements de ces pays, portant ainsi atteinte délibérément aux souverainetés nationales, en est la parfaite illustration.

Et, puisque les peuples et mêmes leurs élus ne se révoltent pas contre ces projets scandaleux, pourquoi donc ne pas en profiter pour aller plus loin dans la destruction de tout ce qui peut encore faire obstacle à la liberté que réclament les banquiers, les acteurs économiques : le patronat et les politiciens les plus réactionnaires ?

La Commission européenne vient d’adresser aux députés européens le fruit de ses dernières cogitations : un projet visant à la révision de la directive sur le temps de travail. En fait, elle revient à la charge avec une proposition de 2008, soutenue par Nicolas Sarkozy, mais alors rejetée par le Parlement européen. Qu’à cela ne tienne, il suffit, comme pour la directive Bolkestein, de patienter un an ou deux pour la représenter ensuite.

Si cette proposition était votée, elle permettrait, entre autres choses, de systématiser l’annualisation pour calculer le temps moyen de travail hebdomadaire. Et, pour faire bonne mesure, d’étendre à quinze jours la période sur laquelle un salarié doit obligatoirement disposer de deux jours de repos consécutifs. Ce serait donc la remise en cause du repos hebdomadaire conquis pour la France en 1906. Une terrible régression sociale de plus. Imaginons un instant ce que serait la vie de personnes seules élevant des enfants et qui n’auraient, par l’application de cette mesure et le système de la garde alternée, la possibilité de passer avec eux qu’un seul week-end par mois.

Vous reprendrez bien un peu d’Europe…

Reynald Harlaut
Parti de Gauche

Source : le blog de J.-L. Mélenchon « À Jarnac et à Berlin…. » du 07/01/2011.

Illustration :
Hans Holbein le Jeune (Augsbourg, 1497/98 – Londres, 1543) – Portrait des Ambassadeurs Jean de Dinteville et Georges de Selves – HSB – (207x209) – 1533 - Londres, National Gallery.
 Quel est-donc cet étrange objet ressemblant à un os de seiche, représenté en position centrale au premier-plan du tableau ? Il s’agit d’une anamorphose. Le tableau était disposé dans une pièce de telle manière que le visiteur en entrant, en avait une vision latérale qui rétablissait la réalité de l’objet, c’est-à-dire sans déformation. Il s’agit d’un crâne humain, expression de la vanité.

7 janvier 2011

« Comment Sarko cause » ? La réponse de Luc Chatel à François Loncle

 François Loncle fait le buzz avec sa question écrite posée en février 2010 au Premier ministre de l'époque (Fillon 2) et qui n'avait jamais fait l'objet d'une réponse officielle contrairement au règlement de l'Assemblée nationale. Luc Chatel, le ministre de l'Education, s'y est collé. En voulant faire de l'humour, notre ministre justifie le style quelque peu relâché de notre président et s'évertue à lui trouver des excuses. Saluons cet effort méritoire qui fait dire à François Loncle que l'inculture chronique de notre président ne changera certainement rien à ses improvisations merveilleuses du genre : « j'écoute mais j'tiens pas compte. »

La réponse de Luc Chatel : « Vous attirez mon attention sur le niveau de français pratiqué par le Président de la République, niveau que vous jugez insuffisant voire indigne au regard de ses fonctions de représentation et auquel vous me demandez de remédier. S'il est évidemment des questions plus importantes, je tiens néanmoins à vous apporter une réponse complète sur ce sujet. D'autres responsables politiques, de tous bords, ont été avant le Président de la République critiqués pour de prétendues entorses  à l'égard de l'orthodoxie
de notre grammaire.

Vous conviendrez avec moi que l'expression orale prête le flanc à des critiques faciles, tant elle est soumise à de multiples contraintes dont nous avons tous deux fait l'expérience en tant qu'élus : adaptation à  l'interlocuteur et à un contexte souvent tendu, évolution fréquente et inattendue de la conversation,... Vous reconnaîtrez d'ailleurs qu'en ces nombreuses circonstances, le Président de la République montre de grandes qualités rhétoriques, telle que la force expressive, la conviction, l'à-propos, la répartie ou la puissance d'évocation.

Un point ne souffre pas, je pense, la contestation : en ces temps de complexité et de difficulté, le Président de la république parle clair et vrai, refusant un style amphigourique et les circonvolutions syntaxiques qui perdent l'auditeur et le citoyen. Juger de son expression en puriste, c'est donc non seulement lui intenter un injuste procès, mais aussi ignorer son sens de la proximité. Ses paroles relèvent de la spontanéité et, au contraire d'un calcul, sont le signe d'une grande sincérité. Lui qui incarne la parole de la Nation et l'a fait, en de nombreuses circonstances, de la manière la plus digne qui soit - ainsi tout récemment à Colombey-les-Deux-Eglises, pour commémorer le quarantième
anniversaire de la mort du  Général de Gaulle - se fait comprendre de tous les Français : sur ce sujet et dans une démocratie, c'est, me semble-t-il, l'essentiel. Je vous prie de croire, monsieur le Ministre, à l'expression de ma considération distinguée. »

6 janvier 2011

Les radicaux toujours près de l'assiette au beurre…

En choisissant Anne-Marie Aschbrook, ancienne élue de Saint-Pierre-du-Vauvray, comme candidate suppléante lors des prochaines élections cantonales dans le canton de Louviers nord, le candidat soutenu par le PRG a le mérite d'annoncer la couleur. Le tandem «Jacky-Anne-Marie» est un tandem centriste de la plus belle et de la plus sinistre facture.

D'un côté, on a un candidat en titre, du Parti radical de Gauche, pour tenter d'attraper les petits poissons lovériens et de l'autre une suppléante chargée de pêcher dans les eaux troubles du marigot « ni de droite ni de gauche » (1)  autrement dit de droite car comme chacun le sait : quand on n'est ni de droite ni de gauche, on est au centre et quand on est au centre, on est à droite.

Ainsi, le candidat PRG va avoir le plus grand mal à convaincre les électeurs du canton nord qu'il inscrira ses engagements aux côtés de ceux de Jean-Louis Destans et de la majorité de gauche du conseil général. Manita, jamais à l'abri d'un tour de magie, prévoit à l'aube de 2011, la réélection de Jean-Louis Destans à la tête du conseil général de l'Eure en mars prochain. Bien sûr, nous souhaitons ardemment qu'elle ait vu juste dans sa petite boule. Mais si Manita voit loin elle voit parfois flou ou même ne voit rien du tout. N'avait-elle pas envoyé l'équipe de France en finale de la coupe du monde de football ?

La politique c'est comme la voyance : on croit voter pour un candidat qui se dit de gauche — et donc avec la majorité actuelle — et on se retrouve avec sa suppléante surtout connue pour être aux côtés de Bernard Leroy, ancien député UDF, devenu Nouveau centre et classé dans la majorité UMP-NC. Si par malheur — ce que nous ne désirons évidemment pas, mais alors pas du tout — la suppléante devait devenir l'élue, voterait-elle avec Ladislas Poniatowski ? Ou soutiendrait-elle la majorité Destans composée d'élu(e)s PS-PC-PRG (pas à la sauce lovérienne). Voilà bien une question qu'il faudra poser au couple lapin-carpe, question que chaque électeur doit, dores et déjà, se poser.

Heureusement, nous sommes là pour  mettre au jour les farces et attrapes des prestidigitateurs de la politique locale et pour déjouer les pièges qu'ils nous tendent. Sous le casque, on trouve un chapeau et dans le chapeau, un bulletin bleu qu'on croyait rouge ou rose. Je rappellerai simplement cette fameuse citation qui identifie bien ces radicaux à la Baylet ou la Borloo : « Les radicaux sont comme les radis : rouge au dehors, blanc au dedans, et toujours près de l'assiette au beurre ». Vous avez dit écrêtement ?

(1) La Dépêche de ce jour

Les 35 heures sont le plus gros progrès social de ces dernières années


« Ce que vient de déclarer Manuel Valls à propos des 35 h témoigne de son incompétence totale en droit du travail. Ce garçon n’a jamais dû travailler, il n’y connaît rien, il ignore et méprise des millions de salariés. Non les 35 h ne sont pas verrouillées. Elles sont la durée légale du travail. Elles sont le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Le seul verrou existant est la durée maxima qui est de 48 h hebdomadaires. Quand Arnaud Montebourg, lui aussi candidat aux primaires socialistes, dit : « Les 35 heures n’existent plus, donc évidemment rouvrir ce débat est inutile ». Il n’y connaît rien non plus. Les 35 h existent. Elles s’imposent même à 100 % des salariés, à 100 % des employeurs. C’est une durée légale d’ordre public social valable dans toutes les entreprises, toutes les branches, tous les métiers, tous les statuts.
Les 35 h n’empêchent pas les Français de travailler 2 ou 3 h de plus. Il y a place pour 13 h supp’ majorées par semaine. Quant au contingent annuel maximum d’heures supp’, il était de 120 h en 1995, il a été fixé à 130 h au passage des 35h puis à 220 h par Fillon en 2002.
Nous ne travaillons pas moins que dans les autres pays. Nous sommes dans la moyenne européenne : la durée hebdomadaire du travail est de 38 h en France, pour 37,3 h en moyenne dans l’Europe des 15. C’est presque 2 h ½ de plus qu’en Allemagne, 3 h de plus qu’au Danemark et dans les pays Nordiques, et presque 7 h de plus qu’en Hollande. Mais cependant moins qu’en Grèce, au Portugal… Car ce sont les pays les plus pauvres qui ont les durées du travail les plus longues. Et les plus riches les durées du travail les plus courtes. Nous avons en France le taux de productivité horaire le plus élevé au monde. On produit plus, tout en travaillant moins ! Donc non, les 35 h ne coûtent pas cher aux entreprises. Le Medef mène la guerre depuis 13 ans aux 35 h (depuis que le 10 octobre 1997 sur le parvis de Matignon, Jean Gandois du CNPF démissionnait en expliquant qu’il fallait des « tueurs » à sa place, cela donna naissance au Medef). Le patronat ment en prétendant que les 35 h coûtent trop cher : c’est un prétexte pour refuser de négocier les salaires. Car les profits n’ont jamais été aussi énormes, la France n’a jamais été aussi riche. Et si les 35 h coûtent cher à l’état, c’est parce que l’état redistribue d’énormes sommes au patronat. L’assistanat dans ce pays, c’est d’abord pour les patrons. Entre 30 et 45 milliards d’exonérations de cotisations sociales, ce qui va en premier dans les poches du CAC 40.
Revenir aux 40 h serait faire machine arrière de 70 ans. Cela ne reviendrait qu’à une seule chose : abaisser les salaires, car des millions de salariés perdraient la majoration de 25 % pour les heures effectuées au-delà de la 36e heure.
Il faut que Manuel Valls explique aux Français en quoi c’est mal de regarder 10 ans en arrière alors qu’il veut nous faire faire la plus grosse régression sociale depuis des dizaines d’années, en confirmant l’augmentation de la durée du travail déjà entamée par la réforme des retraites.
Il faut que Manuel Valls explique aux Français que la France perdra mécaniquement sa première place au classement de la productivité horaire occupée actuellement.
Il faut aussi que les hommes politiques nous expliquent pourquoi tout en consommant toujours plus, en améliorant toujours la productivité, en augmentant chaque année la production, on continue à se taper une dette incroyable et surtout à avoir des millions de chômeurs et de pauvres.
Oui les 35 h sont une idée des années 70, 80, 90. C’est un progrès historique. L’histoire du code du travail est l’histoire de la réduction du temps de travail. De 1840 à 1920, il a fallu 80 ans pour passer de la journée de 17 h à la journée de 10 h.  De 1936 à 2000, il a fallu 70 ans pour passer de 40 h à 35 h. Et Valls et Copé voudrait faire tourner la roue de l’histoire à l’envers ? Revenir avec la même logique demain sur les congés payés ? Sur la Sécu ? Sarkozy le veut, Copé le veut… Valls aussi ? »
Alain Lefeez

5 janvier 2011

Les incidents de Roissy ou la cocasserie du gouvernement Fillon

 « Il est assez cocasse de voir ce gouvernement demander des comptes aux dirigeants d’Aéroports de Paris (ADP). Ce gouvernement est frappé d’amnésie. Il a déjà oublié que la privatisation d’ADP, imposée par l’Union européenne, a été lancée par Jean-Pierre Raffarin et finalisée par Dominique de Villepin lorsqu’ils étaient premiers ministres. Aujourd’hui, même si l’État détient encore 51% du capital, ADP est une société de droit privé disposant d’une délégation de service public. Tiens donc, délégation de service public, cela ne vous ferait-il pas penser à quelque chose ? ADP rend aujourd’hui des comptes à ses actionnaires auxquels il doit distribuer des dividendes, les plus élevés possibles. C’est précisément en cela que le service public, donc l’intérêt général, est incompatible avec les intérêts privés.

Car, que fait ADP, société privée devenue le plus gros propriétaire foncier d’Ile-de-France ? Elle « optimise » comme on dit dans les milieux autorisés. Comment ? Elle comprime les charges de toutes sortes à commencer par celles de personnel, mais aussi limite ses investissements au strict minimum. C’est pourquoi les prestations offertes aux voyageurs, comme le souligne François Loncle, ne cessent de se dégrader, la dernière pagaille avec l’histoire du glycol n’en étant que la manifestation la plus voyante. Et dans le même temps, elle lance des programmes immobiliers, essentiellement des hôtels et des bureaux qui devraient représenter au total d’ici 2015 pas moins de 360.000 m2 bâtis et qui vont lui rapporter énormément. On parle de 250 €/m2, par an. C’est cela, la bonne affaire de la privatisation. Et s’il leur reste encore un peu d’argent à investir, peut-être alors pourront-ils faire construire quelques réservoirs supplémentaires pour stocker du glycol.


Mais en attendant, cette privatisation a au moins fait un heureux. Son président Pierre Graff, l’ancien fonctionnaire maintenu dans son poste, qui a vu depuis la privatisation son salaire multiplié par huit pour atteindre 583.182 € par an.  » (source Marianne N°715 du 1er au 7 janvier 2010).

Reynald Harlaut

4 janvier 2011

Incidents multiples à Roissy : François Loncle interroge Nathalie Kosciusko-Morizet

François Loncle fait le buzz. Ses questions écrites obligent les membres du gouvernement à faire preuve d'imagination et surtout les contraignent à informer les citoyens sur des sujets qu'ils préfèreraient taire. La réponse de Luc Chatel, ministre de l'Education à la question de notre ami député de Louviers (à lire sur médiapart) et relative aux libertés prises par le président de la République à l'égard de la syntaxe et du style, en amusera plus d'un. Je suis heureux de publier la toute dernière question de l'honorable parlementaire après les multiples incidents qui ont nui à la fluidité des voyageurs et des avions à l'aéroport Charles de Gaulle.


« François Loncle attire l'attention de la ministre de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement sur les dysfonctionnements constants survenus à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. La  neige a une nouvelle fois provoqué, le 23 décembre 2010, une gigantesque pagaille dans l'aéroport parisien, bien que cet événement météorologique ne soit guère inhabituel en cette période de l'année. Pendant deux jours, la moitié des vols a été annulée, obligeant 2000 passagers à dormir dans l'aérogare, dans des conditions précaires et sans qu'aucune assistance et aucune information ne leur soient fournis. 

Cette situation surprenante résulte, nous dit-on, du manque soudain de glycol qui est le liquide nécessaire au dégivrage des avions. Cette carence est directement imputable au gestionnaire du site, Aéroports de Paris (ADP), qui assume à Roissy la responsabilité des opérations d'approvisionnement et de stockage du glycol, ainsi que le dégivrage des avions. Mais cette grave défaillance d'ADP est loin d'être la première. ADP connaît en effet des dysfonctionnements répétés et multiples, au point que l'aéroport de Roissy a acquis une exécrable réputation au niveau mondial. Le manque de personnel se fait cruellement sentir, l'attente au contrôle de sécurité apparaît interminable, notamment en début de matinée, le passage au bureau de détaxe pour les étrangers est une épreuve de patience, le parcours des avions entre l'atterrissage et le parking s'avère excessivement long. La réception des bagages s'effectue de manière lente et désordonnée. 


M. François Loncle voudrait connaître les mesures que compte prendre la ministre de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement pour que ces déficiences ne se reproduisent plus. Il souhaite savoir quelles sanctions, d'ordre administratif ou financier, elle envisage, afin qu'ADP apporte, enfin, aux voyageurs les services élémentaires auxquels ils ont droit. M. François Loncle lui demande, non seulement d'infliger des pénalités à ADP, mais également de prévoir le remplacement du directeur général de cette société qui a grandement failli à sa mission de service public. Il l'invite à remédier au plus vite à la gestion calamiteuse d'ADP qui occasionne régulièrement de nombreuses difficultés aux passagers, porte atteinte à l'image internationale de notre pays, constitue un sérieux handicap pour l'économie française.  »
   
François LONCLE
Député de l'Eure

Nous devons soutenir Wikileaks et la liberté d'informer

François Loncle, député de l'Eure, ancien journaliste de feu l'ORTF, prend la défense du site Wikileaks : « Chaque citoyen peut directement appréhender certains aspects de la politique extérieure contemporaine de la première puissance mondiale. » Il « prie (le gouvernement) de prendre toutes les mesures nécessaires pour que cesse le boycottage des sites français hébergeant WikiLeaks, dans la mesure où aucune action judiciaire n'a été engagée contre WikiLeaks, aussi bien aux États-unis qu'en Europe, et que WikiLeaks ne contrevient pas, en France, aux dispositions de la loi informatique et libertés ». Le député de Louviers appelle « au sens de responsabilité les médias qui publient ces documents ». Ce discours s'adresse à Eric Besson qui, il y a quelques semaines, demandait aux sites Français de refuser d'héberger Wikileaks. Il s'adresse aussi aux journaux dont Le Monde qui ont accepté de publier des informations émanant de Wikileaks et filtrées-recoupées par les journalistes du grand quotidien du soir.

François Loncle a raison et nous devons, nous aussi, défendre le droit pour Wikileaks de publier toutes les informations en sa possession pour peu qu'elles ne mettent pas en cause personnellement tel ou tel individu ou soient susceptibles de faire courir des risques aux personnes nommées dans les télégrammes diplomatiques.

Je ne nie pas que disposer d'informations « volées » pose un problème éthique. Dans la mesure où wikileaks s'est assuré de la protection de la source dont Julian Assange assume l'anonymat, j'imagine mal un journaliste responsable refuser de publier des notes, des télégrammes, des informations permettant de comprendre la politique conduite par les états les plus puissants de la terre. Les politiques vont devoir s'habituer à l'incursion d'Internet dans leur vie et surtout dans leurs actes. Longtemps, le culte du secret les exonérait de devoir rendre des comptes aux citoyens quand ils faisaient le contraire de ce qu'ils disaient. Cette époque est révolue. Tant mieux, cela contribuera à renforcer la sincérité des élus et le contrôle des citoyens sur leurs promesses.

Julian Assange, assigné à résidence en Angleterre, est poursuivi par la justice suédoise pour viols de la part de deux « admiratrices » consentantes au départ et plaignantes à l'arrivée. Loin de moi l'idée de moquer la plainte de ces deux Suédoises. Je ne sais rien de la vie sexuelle de Julian Assange. Je souhaite simplement qu'il ne soit pas la victime d'une manipulation. Les Etats-Unis sont très puissants. Au point de contraindre Wikileaks à l'impuissance ?

3 janvier 2011

Pas quarante huit mais quatre et demi M. Gilard !

Jean-Louis Destans et Alain Le Vern (photo JCH)

J'ai publié l'an dernier, en décembre, un billet consacré aux élucubrations de Franck Gilard, député de l'Eure. Ce député membre de l'UMP et du sous-groupe de la droite populaire avait eu l'imprudence de déclarer publiquement que le cabinet de Jean-Louis Destans, président du conseil général de l'Eure, comprenait 48 personnes ! Le style utilisé faisait immanquablement penser à une armée mexicaine de militants PS chargés du lourd fardeau idéologique de ce parti et à pléthore d'emplois fictifs, terme d'ailleurs revendiqué par le sieur Gilard.

Ces affirmations méritaient qu'on s'y arrêtât pour vérifier la fiabilité et la crédibilité du discours de cet honorable député assis sur les bancs de la droite extrême. Si le nombre de collaborateurs liés au cabinet est bien de 48, c'est parce qu'il comprend les secrétaires (pour certaines présentes depuis plusieurs décennies et donc embauchées par la droite) les chauffeurs, les responsables de groupes (dont les groupes de droite) ainsi que les membres chargés de la communication (photographe, journalistes, etc.) de la réalisation du journal départemental et à ce titre au service de l'ensemble des élus et des habitants de ce département.

Il existe bien des postes « politiques » au cabinet du président du conseil général de l'Eure. Il sont au nombre de quatre et demi ! Comparativement à ce qui se passe dans d'autres départements (de gauche ou de droite) je peux affirmer que Jean-Louis Destans n'abuse absolument pas de la situation. Je juge même, — mais cette réflexion n'engage que moi — que ces quatre postes et demi ne répondent pas aux besoins exprimés par la nécessité de défendre une politique courageuse eu égard aux agressions incessantes du pouvoir actuel à l'égard des collectivités territoriales.

Les 35 heures à l'épreuve des primaires au sein du PS

Les affaires internes du Parti socialiste ne passionnent pas forcément les foules. Pourtant, dès qu'il s'agit du positionnement des candidats à la candidature de la prochaine élection présidentielle, il est légitime que les membres du PS, les Français de gauche et tous les autres, donnent leur avis. Ainsi Manuel Valls, «l'iconoclaste» comme le qualifient les commentateurs avertis, vient de prendre une position publique franchement hostile aux 35 heures.

Il faut, insiste-t-il, « déverrouiller » le système. Un système trop contraignant et surtout trop cher, selon lui, pour les finances de l'Etat. Ce qu'il propose ? Travailler plus pour gagner plus ! Moi, ça me rappelle quelqu'un, pas spécialement de gauche. Ça me rappelle un président en exercice et en échec total sur sa politique économique depuis 2007 et en échec, pour la droite, absolu depuis 2002.

Manuel Valls, petit candidat socialiste pour les primaires, se positionne donc à la droite du PS c'est-à-dire à droite. Je me demande comment le maire d'Evry peut continuer à se sentir à l'aise dans un parti censé représenter les classes moyennes et les classes modestes avec pour objectifs de défendre des acquis sociaux obtenus de haute lutte et de faire avancer le progrès social.

Comme la concurrence va être vive jusqu'au mois d'octobre prochain, terme des primaires inventées par le PS, des propositions farfelues vont s'égrener au fil des mois et au rythme des interventions radiodiffusées ou télévisées. Fort heureusement, Benoit Hamon a rappelé, ce matin, les fondamentaux du PS qui, pour n'être plus révolutionnaire, demeure un parti clairement situé du côté des opprimés, des couches sociales défavorisées, de tous ceux que le libéralisme écrase de sa suffisance et de son arrogance.

Le risque, car il y a un risque, est de voir ces primaires se transformer en une immense machine à broyer les convictions, à favoriser les surenchères démagogiques,  à susciter de l'émotion, de la passion, à conduire les candidats et les candidates à caresser l'électeur dans le sens du poil. Heureusement, quand on interroge les Français, ils savent classer leurs priorités. Les premières d'entre elles demeurent l'emploi, la peur du chômage, l'idée que leurs enfants seront moins heureux qu'eux.

Si les primaires à gauche devaient servir, comme lors de la dernière présidentielle, à sortir du chapeau (ou des urnes) le meilleur prestidigitateur, il y aurait péril en la demeure et la maison de la gauche pourrait finir de s'écrouler. Nous n'en sommes pas là. L'efficace et solide Martine Aubry, inventrice des 35 heures avec DSK, veille au grain.

2 janvier 2011

Plus ils en ont plus ils en veulent

Un redressement fiscal massif de 240 millions d'euros touche 14 dirigeants et anciens dirigants de la société financière d'investissement Wendel révèle le Journal du dimanche. La Direction nationale de vérification des situations fiscales a envoyé le 24 décembre des notifications demandant de l'argent à ces personnes, dont l'ancien président du Medef, Ernest-Antoine Seillière. Ce que réclame le fisc s'élève donc à 240 millions d'euros. Tout cela pour ne pas avoir déclaré au fisc des sommes touchées par l'octroi d'une part du capital de Wendel à hauteur de 4,7% du montant total. On connaît bien Ernest-Antoine Seillères. Il a été président du MEDEF pendant plusieurs années et s'est toujours montré très dur avec les syndicats de salariés.
Une fois de plus, il nous faut constater que les temps ne sont pas durs pour tout le monde. Si le SMIC augmente de 16 centimes de l'heure au premier janvier, il en est d'autres qui s'en mettent plein les poches. Sans revenir sur l'affaire Eliane Bettencourt, le redressement fiscal dont est « victime » M. Seillères illustre magnifiquement les trésors d'inventivité dont font preuve ces célèbres familles de l'industrie pour tenter de dissimuler des gains. Certains inspecteurs, particulièrement vigilants, parviennent tout de même à déjouer les pièges tendus par des conseillers fiscaux forcément avertis.
Tout de même, un redressement de 240 millions d'euros (M. Seillères n'est pas seul) plus les charges sociales à venir puisqu'il s'agit de salaires, vont faire du bien aux caisses vides de l'Etat. Le tout c'est de prendre l'argent dans les bonnes poches. Un exemple à suivre.