Les affaires internes du Parti socialiste ne passionnent pas forcément les foules. Pourtant, dès qu'il s'agit du positionnement des candidats à la candidature de la prochaine élection présidentielle, il est légitime que les membres du PS, les Français de gauche et tous les autres, donnent leur avis. Ainsi Manuel Valls, «l'iconoclaste» comme le qualifient les commentateurs avertis, vient de prendre une position publique franchement hostile aux 35 heures.
Il faut, insiste-t-il, « déverrouiller » le système. Un système trop contraignant et surtout trop cher, selon lui, pour les finances de l'Etat. Ce qu'il propose ? Travailler plus pour gagner plus ! Moi, ça me rappelle quelqu'un, pas spécialement de gauche. Ça me rappelle un président en exercice et en échec total sur sa politique économique depuis 2007 et en échec, pour la droite, absolu depuis 2002.
Manuel Valls, petit candidat socialiste pour les primaires, se positionne donc à la droite du PS c'est-à-dire à droite. Je me demande comment le maire d'Evry peut continuer à se sentir à l'aise dans un parti censé représenter les classes moyennes et les classes modestes avec pour objectifs de défendre des acquis sociaux obtenus de haute lutte et de faire avancer le progrès social.
Comme la concurrence va être vive jusqu'au mois d'octobre prochain, terme des primaires inventées par le PS, des propositions farfelues vont s'égrener au fil des mois et au rythme des interventions radiodiffusées ou télévisées. Fort heureusement, Benoit Hamon a rappelé, ce matin, les fondamentaux du PS qui, pour n'être plus révolutionnaire, demeure un parti clairement situé du côté des opprimés, des couches sociales défavorisées, de tous ceux que le libéralisme écrase de sa suffisance et de son arrogance.
Le risque, car il y a un risque, est de voir ces primaires se transformer en une immense machine à broyer les convictions, à favoriser les surenchères démagogiques, à susciter de l'émotion, de la passion, à conduire les candidats et les candidates à caresser l'électeur dans le sens du poil. Heureusement, quand on interroge les Français, ils savent classer leurs priorités. Les premières d'entre elles demeurent l'emploi, la peur du chômage, l'idée que leurs enfants seront moins heureux qu'eux.
Si les primaires à gauche devaient servir, comme lors de la dernière présidentielle, à sortir du chapeau (ou des urnes) le meilleur prestidigitateur, il y aurait péril en la demeure et la maison de la gauche pourrait finir de s'écrouler. Nous n'en sommes pas là. L'efficace et solide Martine Aubry, inventrice des 35 heures avec DSK, veille au grain.
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