10 avril 2010

Isabelle Zéo à la galerie Complément d’objet


Avec le printemps, Denis Goudenhooft reprend le cycle de ses expositions dans sa galerie de Martot. Pour débuter la saison, il a choisi de nous présenter, pour sa première exposition personnelle, une de ses élèves, Isabelle Zéo.

Née en 1969, Isabelle Zéo a suivi des cours de dessin et de peinture à l’atelier Bérino, à Paris. Titulaire d’un DNSEP option communication de l’École nationale d’Art et de Communication de Cergy-Pontoise en 1995, elle débute des recherches personnelles sur la transparence de 1996 à 2004. De 2005 à 2006, elle suit les cours de formation à la technique du verre plat que dispense Denis Goudenhooft dans son Atelier Verre Terre de Martot.

Dès 2007, elle ouvre son atelier personnel et participe la même année à une exposition de groupe intitulée « Éclats II » à la galerie La Cave d’arts de Louviers – malheureusement fermée depuis – qu’animait avec talent Célia Yvoy. Elle s’y trouvait en compagnie d’artistes reconnus : J.-P. Baquère, F. Picot, Margot, A. Saint-Girons, M.-P. Lamy et du regretté verrier lovérien Yves Batrel.

D’ores et déjà, on peut dire que Isabelle Zéo a trouvé sa voie, son style et que s’affirme sa personnalité avec une étonnante maturité. Sur des plaques de verre cintrées, elle joue d’une palette de matières variées au graphisme affirmé, aux compositions irréprochables. La lumière fait le reste et enchante l’œil. Isabelle Zéo est une artiste sensible, attachante, à découvrir. Ses œuvres sont visibles jusqu’au 22 avril.

Reynald Harlaut

Galerie Complément d’objet, Les Fiefs, 27340 Martot Tél. 02 35 85 18 25. Ouvert du jeudi au dimanche de 14H30 à 19H00. Entrée libre.

9 avril 2010

« Mame Merkel » a encore de beaux jours devant elle

En écrivant, avant-hier, que c'était la panique à l'Elysée, je ne croyais pas si bien dire. le Président, décidément trahi de toutes parts, a dû faire appel à son épouse Carlita pour éteindre l'incendie mais les braises sont si chaudes que le feu repart à tout instant. Ainsi sur Europe N°1, de sa voix suave et lancinante, Carla Bruni y est allée de son couplet sur le thème il n'y a pas de complot, Rachida fait toujours partie de nos amis, cette affaire de cornecul (comme dirait Arnaud Montebourg) est insignifiante et je parle au nom de mon mari qui m'a demandé de siffler la fin de la partie.

Fine la galante. Carla a osé assurer qu'il n'y avait pas eu d'enquête policière pour connaître le nom de ceux ou celles qui ont créé la rumeur alors même que M. Squarcini, de la direction du renseignement et de la sécurité intérieure, affirmait que ses limiers…limaient. Quant à M. Charon (un ancien radical de Gauche) qui fit ami-ami avec Jacques Chaban Delmas, Jacques Chirac, Edouard Balladur, et enfin Nicolas Sarkozy, s'il reconnait ne rien connaître à la politique, s'avère être un redoutable chercheur de complot là où il n'y a rien à trouver.

Tout cela pour dire que de plus en plus de parlementaires UMP s'interrogent sur la crédibilité du président (et son avenir en 2012) quand bien même ils ont cessé d'espérer un changement de style. « Mame Merkel » a encore de beaux jours devant elle. Anne Mansouret, conseillère générale et régionale m'a transmis un message à l'occasion du sommet (façon de parler) Sarkozy-Berlusconi. Elle les trouve marrants et très ressemblants. Elle se demande même comment ils font pour être à ce point si complémentaires. Question d'inculture et d'absence de scrupules sans doute.

7 avril 2010

Panique à l'Elysée, la droite tremble

Je ne vais pas m'attarder sur le vote du budget primitif 2010 présenté au conseil municipal de Louviers d'hier soir. Sa suffisance (le maire) a de nouveau affirmé que la ville était bien gérée, que la municipalité ne faisait pas payer la crise aux Lovériens, que les finances étaient tenues et que si augmentation des impôts il y a pour la seconde année consécutive, c'est parce que l'Etat diminue ses dotations sans que la ville freine son train de vie.

les oppositions de Gauche, par la voix de Sophie Ozanne (NPA) et Christian Renoncourt (PS-PC) n'ont pas manqué de souligner la trahison à la parole donnée lors de la dernière campagne des municipales. Rappelez-vous. On allait voir ce qu'on allait voir : pas d'augmentation des impôts, un programme d'investissements mirifique, une diminution de l'endettement…c'était demain on rase gratis ! De tout cela, il ne reste rien ou presque. Les impôts augmentent chaque année (si on le dit, on est de droite !!) et la ville se paupérise. Le maire lui-même reconnaît que 41% des foyers ne paient pas d'impôts locaux pour des raisons sociales. Y a-t-il matière à s'en vanter ?


Passons à un autre sujet. Nicolas Sarkozy assure qu'il reprend en main la sécurité des Français. Et on ne va pas être déçu. Lui aussi est un habitué des promesses non tenues. Lui aussi promet la lune. Il change les hommes, exige des résultats, en a assez des agressions dans les lycées, dans le métro. Et vive la vidéosurveillance qui n'empêche rien, ni les vols, ni les cambriolages, ni les attaques portées aux personnes.

Le président se transforme en ministre de l'Intérieur. Il vire un commandant de gendarmerie trop bavard. Il fustige Hortefeux, pas assez efficace. Il promeut ses amis en Seine-Saint-Denis. Et ne veut plus voir Rachida Dati (injustement ?) mise en cause dans une affaire privée. A élections régionales, conséquences régionales. Tu parles Charles. C'est la panique à l'Elysée et la droite tremble.

6 avril 2010

Villepin et Aubry montent dans un bateau : Sarko tombe à l'eau

Dominique de Villepin ne participera pas aux primaires organisées par l'UMP avant les prochaines élections présidentielles. Il considère que ces primaires ne sont pas dans l'esprit du Gaullisme mais il sait, surtout, combien les élections internes à l'UMP sont manipulées et, pour tout dire, truquées. Alors, dans la ligne de son discours à l'ONU sur la vieille Europe et son non à la guerre en Irak, Dominique Galouzeau de Villepin tracera sa route tout seul, comme un grand, pour damer le pion à François Bayrou et aux autres solitaires de la droite. Il aura Sarkozy en ligne de mire avec un objectif essentiel : le faire perdre.

A Gauche, la situation n'est évidemment pas décantée. Tout de même, Martine Aubry annonce des primaires ouvertes et démocratiques à l'été 2011. Il s'agit d'un calendrier favorable à sa candidature, certes, mais pas seulement. Excepté François Hollande, les autres postulants semblent d'accord sur ce calendrier. Notamment Dominique Strass-Kahn qui dit suivre les affaires françaises avec un intérêt de plus en plus grand et celles du Parti socialiste avec une passion déjà ancienne.

Interrogé, Jacques Delors rappelle pourquoi, en 1995, il avait laissé la voie libre à Jacques Chirac. A son corps défendant. Les conditions n'étaient pas, selon lui, réunies pour qu'il tente l'aventure. Comme le dit bien Dany Cohn-Bendit, une campagne présidentielle c'est 100 meetings, un projet, des équipes…et surtout, une forte envie d'y aller. Martine Aubry semble être dans de bonnes dispositions. Les sondages commencent à la prendre sérieusement en compte et sa distance avec le bling-bling et les outils de pure séduction ramène les Français à des soucis plus essentiels.

On verra bien, lors des quatre conventions thématiques organisées par le PS, comment Martine Aubry arbitrera et comment elle saura dégager un projet apte à séduire les alliés des socialistes : écologistes et Gauche de la Gauche. Il lui reste à éviter les incidents de parcours et à se souvenir que toutes ses petites phrases, ses apostrophes, ses paroles publiques (et privées) seront, dorénavant, enregistrées et balancées sur la toile. Traiter de «petit Facho» un élu municipal UMP Lillois qui filmait la séance du conseil alors que la loi le lui permet ne doit pas se reproduire. Il y a assez de Jean-Luc Mélenchon pour brutaliser la presse et traiter les journalistes de voyous.

5 avril 2010

«La société du bien-être et du respect» par Martine Aubry

« Martine Aubry ébauche un programme d'alternance pour 2012 autour d'une "société du bien-être", du "soin mutuel", dans une interview-fleuve au site Mediapart. Au passage, la première secrétaire du PS affirme qu'aujourd'hui, "on ne parle aux Français que de contraintes et de risques". "Parlons-leur d'opportunités. Nous vivons en 2010 avec Nicolas Sarkozy la négation même du débat démocratique."

Alors que son parti ouvrira fin mai la première de quatre conventions sur le "nouveau modèle de société", Martine Aubry entend porter "un autre modèle de développement économique, social et durable, mais aussi un autre rapport des individus entre eux et avec le collectif". Cette "société du bien-être et du respect" vise à passer "d'une société individualiste à une société du Care , selon le mot anglais, que l'on pourrait traduire par le soin mutuel : la société prend soin de vous, mais vous devez aussi prendre soin des autres et de la société".

La patronne des socialistes, tout auréolée du succès socialiste aux régionales, n'est jamais interrogée sur ses intentions pour 2012 dans ces 12 pages. Mais ses propos ressemblent fort à une ébauche de projet présidentiel. "Nous ne sommes pas en train de faire le programme du candidat", assure-t-elle cependant. "Je ne veux pas que ce soit le parti en chambre qui annonce son point de vue définitif dès la fin mai. (...) Apportons une philosophie générale, qu'il faudra approfondir avec les partenaires sociaux."

Interrogations autour du quinquennat

Mais pour mettre en oeuvre une politique, si Martine Aubry "croit plus que jamais" au non-cumul du mandat, "la chance du parti", elle s'interroge, en revanche, sur le quinquennat : "Je pense qu'il est bien difficile de changer une société en étant élu pour cinq ans.""Il faut donner le temps pour que la réforme soit comprise et que les gens se l'approprient", juge-t-elle. Elle pense que "le temps actuel est un temps qui ne permet pas de prendre en considération la complexité de la société, le temps de la démocratie et le temps de l'action". "Du coup, on est obligés de faire les choses rapidement et brutalement, car la visée électorale est plus importante que la visée politique", selon la maire de Lille.

L'action passée de la gauche ? "Nous avons sous-estimé les conséquences du bouleversement du monde du travail", "nous n'avons pas suffisamment pris en compte l'éclatement même de la société", "le travail programmatique a manqué" à partir de 1997, analyse-t-elle. Celle qui est parfois surnommée la "dame des 35 heures" entend donc "inventer les réponses d'aujourd'hui, qui ne sont évidemment pas celles de 1997"."À chaque fois que nous nous sommes éloignés des valeurs de la gauche, les électeurs nous ont sanctionnés", martèle-t-elle.

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