5 juin 2021

M. Balsan (RN-FN) serait-il l'arbre qui cache la forêt des « incitations à la discrimination et à la haine » ?

J’ai reçu ce matin, les professions de foi des trois binômes candidats aux élections départementales des 20 et 27 juin dans le canton de Louviers. Je ne répèterai pas les sentiments que m’inspirent les binômes respectables que composent Philippe Brun et Nolwenn Léostic ainsi que M. Jubert et Mme Terlez même si, bien évidemment, ma préférence va aux premiers. Avec eux, la gauche et la droite sont représentées.

Je souhaite m’attarder sur l’écrit des candidats du Rassemblement national. Benoit Balsan, l’un des deux candidats, est à la tête d’un groupement forestier dont le siège est situé à Saint-Lubin. Les bois de Saint-Lubin me sont familiers. J’y ai passé une grande partie de ma jeunesse et y ai vécu de grands moments d’amitié partagée avec les gamins des quartiers ouest de la ville. On pourrait s’attendre à ce que M. Balsan mette en avant ses lettres d’une bourgeoisie bien dotée. Que nenni. Il préfère se déclarer « candidat de Marine Le Pen » et se livrer à une campagne honteuse fondée sur des contre-vérités. M. Balsan est donc l'arbre qui cache la forêt. Même s'il ne compte pas parmi la trentaine de candidat(e)s RN-FN exclus par Marine Le Pen pour opinions indignes.

 


110 avocats de la région parisienne ont d’ailleurs décidé de porter plainte contre des affirmations « nationales » des candidats RN-FN sur la prise en charge des migrants et notamment des mineurs isolés. Et là M. Balsan et Mme Philippe cautionnent les propos.  Dans son obsession maladive contre tout ce qui ressemble de près ou de loin à un immigré, le RN affiche des chiffres et des statistiques totalement infondées sur leur coût pour la collectivité, la réalité de leur minorité, et leur rôle dans l’insécurité ! Des avocats ont saisi vendredi 4 juin les procureurs de Nanterre, Versailles et Créteil – et s’apprêtent à le faire à Paris et à Bobigny – pour « incitation à la discrimination et à la haine ».

 Sous le titre, « Le saviez-vous ? », le parti d’extrême droite assure qu’« un mineur isolé étranger coûte 40 000 € par an au département. 60 % sont en réalité majeurs. (Rapport sénatorial 2017) Ils sont responsables de l’explosion de l’insécurité. (Exemple : 2 délits/crimes par jour à Bordeaux en 2020). Seuls nos élus mettront un terme à ce scandale ! » et : « Plutôt que de financer les mineurs isolés étrangers ou d’aider au logement des clandestins, élus, nous investirons davantage dans l’éducation de nos enfants, le bien-être de nos aînés et l’insertion des personnes en situation de handicap. »

 On peut lire dans un article étayé du journal « Le Monde » : « Les avocats contestent que les mineurs étrangers pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) soient dans leur majorité des délinquants ou « majeurs à 60 % », les dizaines d’enfants errants dans les rues, particulièrement abîmés et polytoxicomanes, ne sont justement guère pris en charge par la protection de l’enfance. Les mineurs isolés représentent moins de 10 % des enfants pris en charge par l’ASE, pour un prix de journée qui va jusqu’à 23 euros, soit 8 395 euros par an – loin des 40 000 euros annoncés. »

 

Pour obtenir une condamnation du RN-FN les 110 avocats signataires s’appuient sur une décision de la Cour de Cassation qui a estimé  que le délit d’« incitation à la discrimination et à la haine » était caractérisé lorsque « les textes incriminés tendent à susciter un sentiment de rejet ou d’hostilité, la haine ou la violence, envers un groupe de personnes ou une personne à raison d’une religion déterminée », la Cour européenne des droits de l’homme a confirmé en 2008 que la loi française de 1881 permettait de sanctionner les propos visant à donner « une image négative des communautés visées » dès lors qu’ils « avaient pour objet de provoquer chez les lecteurs un sentiment de rejet et d’antagonisme ».

En envoyant ce tract aux électeurs(trices) M. Balsan et Mme Philippe avec laquelle il compose un binôme, assument totalement ces affirmations reprises dans tous les tracts du RN-FN au plan national. Ils se rendent donc complices d’un délit punissable par les tribunaux correctionnels et s’avèrent aussi auteurs de mensonges. Plus rien ne nous surprend au RN-FN.

2 juin 2021

Le 20 juin à Louviers, je vote « solidaires » avec Philippe Brun et Nolwenn Léostic

Bientôt les régionales et les départementales. Les 20 et 27 juin prochains, les électeurs(trices) de notre pays sont appelés aux urnes pour désigner les élu(e)s qui pendant six ans vont (théoriquement)  défendre les intérêts des habitants de la Normandie et de l’Eure pour ce qui nous concerne. Les grands vainqueurs du suffrage vont être…l’abstention et sans doute le Rassemblement national si les sondages réalisés ici ou là ont un sens. L’un favorisant l’autre. On dit que les Français en colère veulent se défouler et quoi de pire qu’un vote pour les Le Pen, deux sœurs du même nom étant candidates dans les Hauts de France et en région parisienne.

 

Dans les cantons de Louviers, Val-de-Reuil et Pont-de-l’Arche, la situation semble contrastée. Arnaud Levitre et Marie-Annick Deshayes devraient aisément l’emporter  dans le canton de Pont-de-l’Arche tandis que Janick Léger et Marc-Antoine Jamet à Val-de-Reuil n’ont pas d’adversaires capables de les battre. L’issue du vote est plus incertaine à Louviers. Daniel Jubert (LR) sortant et Anne Terlez (MODEM) s’affichent sous la bannière de Sébastien Lecornu, élu de Vernon et ministre des Outre-mers (LREM). Ils ont pour slogan « Faire face ». Face à quoi, on ne sait pas. Encore un slogan inventé par un publicitaire. L’engagement macroniste de M. Jubert est récent lui qui est membre du parti des Peltier, Jacob et Ciotti. Mme Terlez, adjointe au maire de Louviers, compte sur un vote légitimiste et sur l’effet d’entraînement des municipales. Face à eux, un binôme du RN et deux candidats d’union de la gauche nouveaux venus sur la scène départementale. Philippe Brun et Nolwenn Léostic ont en effet réussi le tour de force de présenter une candidature de rassemblement permettant d’espérer. C’est la première fois depuis bien longtemps que la gauche lovérienne et alentour parvient à se montrer à la hauteur des défis que sont la crise sanitaire, la crise économique et le flot montant de l’extrême droite renforcée sur le plan national par la lâcheté d’hommes et de femmes que Jacques Chirac aurait exécrés. Sur les affiches officielles, les deux candidat(e)s de gauche ont fait le choix de la solidarité. On en a bien besoin par les temps troublés que nous vivons. 

 


Bien malin qui peut donner dès aujourd’hui l’ordre des trois binômes en présence. Il va de soi que si, par malheur, un risque RN se faisait jour, il faudrait tout faire, oui, tout faire, pour éviter l’irruption de la droite extrême dans l’enceinte départementale. Car on voit mal comment les urgences sociales et scolaires pourraient trouver des solutions avec des élus RN. Hormi l’immigration et l’insécurité que le RN caricature à l’excès, les lepénistes n’ont aucun programme généraliste concret à présenter et encore moins la possibilité de disposer d’une majorité. Que je sache, le régalien n’est pas dans les compétences du Département.

 

Quant aux régionales, je n’ai que les tracts de M. Hervé Morin pour me faire une idée de sa gestion passée. Le président de la Normandie a réussi le tour de force de n’avoir fait connaître à aucun moment et durant six ans sous une forme ou une autre, le contenu des politiques qu’il conduit. Et en plus, il s’en vante en assurant que la suppression du journal régional devrait être plébiscitée ! On marche sur la tête. La démocratie a ses exigences et l’information des citoyens en est une. Qu’elle ne soit pas une priorité de la majorité Morin est un signe de mépris pour les citoyens. Mélanie Boulanger que j’ai bien connue quand elle travaillait à la mairie de Val-de-Reuil, compte s’installer dans le paysage politique comme le fit avant elle Nicolas Mayer-Rossignol devenu maire de Rouen et président de la Métropole. C’est tout l’avenir qu’on lui souhaite, elle qui a fait ses preuves à Canteleu à la grande satisfaction de ses administrés.