30 janvier 2020

Dans l'armoire aux souvenirs : Régis Roinsard et le cinéma EDEN


 
Le cinéma Eden avant sa démolition. ©Jean-Charles Houel
Dans La Dépêche (1) de ce jour, Régis Roinsard, réalisateur originaire de Louviers, à l’affiche avec son nouveau film « Les traducteurs » répond aux questions d’un journaliste de l’hebdomadaire. Il évoque le passé et sa découverte des films notamment en assistant à leur diffusion au cinéma EDEN situé sur la place Ernest Thorel. L’EDEN était l’une des deux salles de cinéma de Louviers, l’autre étant le « Normandie » situé rue du 11 novembre. Ce dernier devint supermarché avant de tomber dans les mains du regretté Alain Foubert, grossiste en produits métalliques. Avec le temps la salle fut détruite.
Revenons à l’Eden. Cette salle servait évidemment de salle de cinéma pour des usages multiples qu’il s’agisse de projections commerciales ou de séances organisées au bénéfice des scolaires. J’ai moi-même assisté à des conférences filmées données par les frères Mahuzier, par exemple, qui nous faisaient découvrir l’Afrique, sa faune sauvage et sa flore. A l’Eden on donna aussi du théâtre, dans des conditions précaires mais tout de même. Enfin, lorsque Pierre Burel est devenu directeur de l’école de musique (le Dr Ernest Martin étant maire) plusieurs concerts symphoniques avec l’orchestre de l’Opéra de Rouen ont attiré un public nombreux d’autant que l’entrée était libre.
Régis Roinsard lira la photo d’archives publiée ci-dessus avec une pointe de nostalgie tout comme l’éprouveront les Lovériens d’un certain âge qui n’en finissent pas de dire merci à Henri Fromentin, ancien maire, qui contribué à créer les cinémas Forum toujours très fréquentés.
(1) Je salue le geste de la rédaction de La Dépêche de Louviers qui aujourd'hui, publie une photo et un texte sortis de mon armoire aux souvenirs. Les journalistes ont eu l'élégance de respecter l'intégralité des informations publiées sur ce blog.

28 janvier 2020

« Une enfance au ghetto de Varsovie » par Larissa Cain et la SED de Louviers le 8 février prochain


Larissa Cain.
La prochaine conférence de la Société d’Études Diverses aura lieu le samedi 8
février, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l’Hôtel de Ville de Louviers. En cette année 2020, qui marque le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la libération des camps, nous sommes heureux et honorés d’accueillir Mme Larissa Cain. Elle est, en effet, une rescapée du ghetto de Varsovie, dont elle a pu s’évader en décembre 1942. C’est cette période tragique, à laquelle elle a consacré plusieurs ouvrages, qu’elle évoquera au cours de sa conférence : « Une enfance au ghetto de Varsovie ».

En octobre 1940 les Allemands, qui occupent la Pologne, décident de transplanter tous les juifs de Varsovie dans le ghetto : 138 000 juifs vont vivre confinés dans cet espace, clos par un mur d’enceinte. En juillet 1942, commencent les déportations vers le camp d’extermination de Treblinka. Mais les Allemands, contre toute attente, vont se heurter à un soulèvement du ghetto : durant un mois, d’avril à mai 1943, un millier d’insurgés vont s’opposer, malgré le déséquilibre des forces, à une armée équipée de tanks et de lance-flammes. Très peu parviendront à échapper à l’arrestation et à la mort. Larissa Cain a vécu ces années tragiques : « Je suis née en Pologne, dit-elle. La guerre nous a surpris, mes parents et moi, à Varsovie. Nous avons subi les persécutions de l’occupant allemand, comme l’imposition du signe distinctif. La seconde étape fut l’enfermement dans le ghetto, puis en 1942 la déportation. j’ai pu m’évader du ghetto en décembre 1942 et j’ai vagabondé d’un endroit à un autre, où ceux qui m’abritaient risquaient la mort. L’après-guerre a été très difficile sans parents » Arrivée en France, Larissa Cain a pu faire des études et est devenue chirurgien-dentiste. Elle est aussi devenue écrivain pour témoigner de la période de la guerre et évoquer les disparus.

Remarquable Robert Badinter…


Robert Badinter invité spécial de C à vous, hier.
La commémoration du 75e anniversaire de la libération des camps de la mort dont celui de Auschwitz Birkenau, a été l’occasion pour le Président de la République de redéfinir les notions de sionisme et d’antisémitisme. Alors même que, dans notre pays, les actes racistes et notamment antisémites augmentent année après année, alors même que 84 % des jeunes juifs considèrent qu’ils sont susceptibles d’être victimes d’actes antisémites, rien n’y fait. L’antisémitisme prospère et s’appuie toujours sur les mêmes raisons : le racisme basique et haineux le plus souvent irrationnel, le racisme construit sous les prétextes les plus fallacieux (économiques notamment), le racisme culturel encore faisant des artistes, des intellectuels, des cadres de religion juive des boucs émissaires historiques.
Qu’on ne se méprenne pas. Ce racisme antisémite, aussi injuste et incompréhensible qu’il soit, ne doit pas empêcher les observateurs et les citoyens intéressés par la marche du monde de critiquer le gouvernement israélien ou ses soutiens américains, notamment, à l’œuvre contre la création d’un état palestinien ou favorables à l’expansion territoriale d’Israël en contradiction avec les décisions de l’ONU. 
Les Israéliens ont le droit de vivre dans un état sûr, aux frontières reconnues, mais les Palestiniens aussi doivent avoir accès à un territoire et une patrie d’où la constitution d’un état identifié comme tel. Le plan Trump annoncé aujourd’hui ne peut pas être accepté par les Palestiniens. Il entérine Jérusalem comme capitale d’Israël, confirme l’annexion du plateau du Golan et justifie l’annexion de territoires sur lesquelles sont implantées les colonies pourtant interdites par les lois internationales.
Le mur des noms à Paris. ©Jean-Charles Houel
Hier soir, dans l’émission C à vous, l’invité était Robert Badinter. L’ancien ministre de la justice, l’ancien avocat attaché aux droits de l’homme, fils d’un père disparu dans la nuit et le brouillard, est devenu un  homme âgé mais tellement alerte intellectuellement. Alors même qu’Emmanuel Macron inaugurait le mur des noms au musée de la Shoah à Paris, les journalistes interrogeaient un homme sage. Un homme raisonnable, dont le combat contre la peine de mort a fait de la France un état humaniste respectueux de la vie. Car Robert Badinter est contre toute forme de violence, toute forme d’agression pour que la vie en société soit acceptable pour tous et par tous. Dans une séquence brève mais émouvante, l’invité du soir a défendu la recherche constante du compromis pour dépasser les haines individuelles et les menaces d’agressions ou toutes les violences physiques. Et même si à la fin de sa vie, Robert Badinter porte plutôt un regard pessimiste sur le monde et les rapports entre les hommes, il ne cesse de revendiquer l’éducation, toujours et encore, et la nécessité de la mémoire qui va devenir bientôt celle de l’Histoire quand les derniers survivants des camps de la mort auront disparu. Education, mémoire, histoire…

27 janvier 2020

Dans l'armoire aux souvenirs : la place Ernest Thorel des années quatre-vingt

Les responsables de l'agglomération Seine-Eure et de la ville de Louviers ont décidé de modifier sensiblement le visage de la place Thorel. L'élargissement de la rue du 11 novembre et la création de la ligne de bus à haut niveau de service ont conduit les élus de la CASE à engager ces modifications. Les travaux vont bon train puisqu'on en est à la plantation des 67 arbres promis par les édiles. Pour ce faire, il aura fallu apporter quelques améliorations au giratoire sur lequel les bus et les poids lourds devront manœuvrer. J'ai cherché une photographie de la place à l'ancienne. En observant avec attention les détails de cette dernière, on remarque le voile noir posé sur la statue mise à l'abri le temps des travaux. Le cliché a donc été pris lors de l'affaire dite de la marquise et qui valut à Odile Proust, ancien maire, quelques apostrophes peu châtiées. C’était dans les années quatre-vingt.

Quelques réflexions au débotté : « On tient à toi Diego » Bolton descend Trump, Salvini rate une marche, Villani n'obéit plus à Macron


« On tient à toi Diego »
Diego Ortega lors de son intervention. (DR)
 Diego Ortega, tête de la liste « Louviers ensemble demain » tenait une réunion publique de présentation de vœux, vendredi dernier, dans la salle Pierre Mendès France de l’Hôtel de ville. 150 personnes avaient pris place dans la salle démontrant l’intérêt des citoyens à l’égard de la campagne des municipales et notamment, des principales têtes de listes annoncées. Diego, on le connaît depuis longtemps à Louviers eu égard aux responsabilités qu’il assumait auprès de Franck Martin, ancien maire, dont il doit toutefois se détacher pour deux raisons : primo, montrer qu’il est autonome et indépendant, secundo, assumer l’héritage seulement dans ce qu’il a de positif.Il dressa la synthèse de ses propositions (une vingtaine rendues publiques) avant d'être interpellé sur un éventuel accord avec LREM. Diego Ortega a été très clair : « Nous avons des rapports de courtoisie républicaine mais aucune stratégie d'alliance n'est à l'œuvre avec l'équipe de "La République En Marche". Les seuls accords de convergence sont établis avec le groupe "Changer Louviers". Comme Philippe Brun, donc, Diego Ortega tiendra compte des résultats du premier tour pour réaliser une liste d’union sur la base des rapports de force établis par le suffrage universel.
Autre interpellation sur la gratuité des transports publics mis en place dans de nombreuses villes : « Oui, la question de la gratuité des transports publics mérite d’être mise sur la table mais nous ne disposons pas de tous les éléments pour prendre une décision de principe. Il s’agit d’un sujet "Agglo" qui nécessite une étude sérieuse et objective ainsi qu’une consultation des habitants ».
Nombreuses auront été les propositions du collectif rappelées et développées au cours de la soirée. Avec à chaque fois le même constat : « pas un dossier, pas une rue de Louviers que Diego Ortega  ne connaissent. Nul doute que cette expérience du terrain, de l’histoire de la ville et cette présence sans faille depuis des années sont des fondations solides pour faire la différence dans quelques semaines.»
Conclusion d’un participant : « Nous avons besoin de toi, Diego, et de ton équipe, pour faire revivre Louviers. Car la vocation  d’une ville, c’est d’être au service des habitants,  de tous les habitants. Si on a pas compris cela, on n’a rien à y faire ».

Salvini freiné dans ses ardeurs
La montée du nationalisme et du néo-fascisme n’atteint pas toujours le ciel. Ce dimanche en Emilie-Romagne, Matteo Salvini, le leader de la Ligue (extrême droite) avait clamé urbi et orbi qu’il allait terrasser le parti démocrate et l’alliance formée pour gouverner l’Italie sous la houlette de Giuseppe Conte. De fait, si Salvini avait gagné, il aurait fait peser une charge énorme sur le président du Conseil et ses alliés dont le Mouvement cinq Etoiles en cours de disparition.
Heureusement, Salvini a perdu et nettement. Il s’agissait il est vrai d’un vote dans une région où la gauche est majoritaire depuis des décennies mais dans la Botte, rien n’est acquis depuis que les racistes et les xénophobes rejoints par les démagogues font briller un soleil bien pâle. 
Pour expliquer la défaite de Salvini — réjouissante — il ne faut pas négliger deux aspects de ce vote dominical. Une forte participation d’abord, et l’engagement du mouvement des Sardines composé de jeunes Italiens et Italiennes. Ils et elles ont décidé de sonner le tocsin face à ce qu’on croyait l’inexorable course vers le pouvoir de Salvini le macho. Voilà donc un dimanche rassurant pour la démocratie et les idées qu’elle sous-tend : respect des oppositions, des droits de l’homme. La défaite de Salvini est peut-être le début d’un changement fécond en Italie.

Bolton descend Donald Trump
Dans un livre à sortir dans les jours qui viennent, John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, affirme que le président actuel a bien lié une aide militaire à l’Ukraine contre une enquête concernant le fils de Joe Biden, potentiel candidat des démocrates lors de la prochaines présidentielle américaine. Autrement dit, s’il est interrogé par les sénateurs, il confirmera le deal de Trump et l’intervention présidentielle justifiant la procédure d’impeachment engagée par la chambre des représentants à majorité démocrate. Un beau scandale en perspective. Si toutefois les avocats de Trump ne parviennent pas à annuler ce témoignage capital.
Comme le Sénat à majorité républicaine fait tout pour empêcher les témoignages gênants, il m’étonnerait que Bolton soit entendu par les « procureurs » qu’ils soient démocrates ou républicains. Il ne fait donc plus de doutes pour personne : Trump a bien essayé de discréditer les Biden en sollicitant l’aide d’un pays étranger ce qui ne se voit jamais aux USA sauf peut–être depuis que Trump a apprécié l’intervention russe dans le processus électoral menant à la défaite d’Hilary Clinton !
La base électorale du Trump ne bougera pas d’un iota après les révélations de Bolton. Les jours qui passent amènent un lot continu d’informations prouvant l’inanité des méthodes du magnat de l’immobilier qui confond présidence des Etats-Unis et deals de mercantiles. Amérique si riche économiquement et si pauvre moralement !

Villani n’est pas récupérable
Cédric Villani « convoqué » par Emmanuel Macron ne lâche pas le morceau.Tancé par le Président de la République, invité à se mettre au service de Benjamin Griveaux, le « Nobel » de mathématiques (ou ce qui en tient lieu) député LREM de Paris a décidé de maintenir sa position et ses listes. Avec ses 10 % actuels dans les sondages, Cédric Villani pourra espérer rallier d’autres candidats à son panache blanc au second tour. Ce ne sera pas avec Anne Hidalgo dont il dit le plus grand mal ni avec les Verts qui choisiront la maire sortante. Alors avec Rachida Dati ? Comme en politique on a tout vu et qu’on ne finira jamais d’aller de surprise en surprise…pourquoi pas ? Toujours est-il que l’obstination de Cédric Villani lui a attiré la sympathie d’Isabelle Saporta, la compagne de Yannick Jadot (EELV) et sans doute aussi sa présence sur l’une des listes Villani à Paris. Les municipales 2020 n’auront jamais connu autant de trouble et de confusion politiques. Bien malin qui y retrouvera les siens dans des listes où se côtoient les lapins et les carpes.