20 septembre 2018

Lutte contre le frelon asiatique : L'agglo Seine-Eure cherche des solutions


Le maire de Pinterville, Didier Dagomet, espérait que je pourrai régler le problème suivant : une ruche, appelons les choses par leur nom, s’est installée depuis longtemps dans un conduit désaffecté de la mairie. Connaissant le soin que j’apporte à protéger les abeilles, il espérait qu’une action de ma part permettrait à la fois de sauver les abeilles et de retrouver une sérénité qui, depuis quelques semaines, faisait défaut.

En effet, la mairie est située près de l’école et le va-et-vient des butineuses, même si les abeilles ne pratiquent que l’art défensif, risquait à un moment ou à un autre de se terminer par une piqure. Idem pour les employés municipaux, les élus et les citoyens appelés à fréquenter la maison commune.
Abeilles léchant sur cadre de corps de ruche. © Jean-Charles Houel

L’apiculteur que je suis n’a pas les moyens de jouer les pères Noël et de récupérer une ruche constituée dans un conduit de cheminée. Le maire a donc fait appel aux sapeurs-pompiers qui, dans des temps ancestraux, détruisaient les hyménoptères de toutes espèces. Mais ce temps-là est terminé et Didier Dagomet a dû faire appel à une société privée pour obtenir la destruction du nid. Il en coûtera à la collectivité la somme de 120 à 160 euros selon le temps passé et la difficulté d’intervention.

Je profite de l’occasion pour faire état d’une conversation récente que j’ai eue avec un dirigeant administratif de la communauté d’agglomération Seine-Eure. Face à la prolifération du frelon asiatique, espèce de plus en plus invasive, dangereuse pour l’homme et prédatrice d’abeilles, face aux demandes de plus en plus nombreuses d’élus et de citoyens réclamant la destruction des nids, la commission environnement de la CASE étudie la possibilité de se doter d’un service public susceptible d’intervenir sur le territoire des communes de Seine-Eure. Les frais seraient pris en charge par la CASE.

La loi actuelle oblige les préfets à faire cesser les nuisances de toute nature mais les discussions sont sans fin quand il s’agit d’honorer les factures. Sur l’espace public, il serait normal que l’Etat et le Département ou à défaut la commune prennent en compte le réel danger qu’occasionnent ces frelons destructeurs. Plus même. Un nid peut très bien être dans l’espace public et ses habitants dévorer les abeilles du rucher d’à côté. La réflexion engagée par la CASE ne devrait donc pas trop tarder à déboucher sur des solutions pérennes car la saison des frelons prend fin avec l’automne. Seules les reines passent l’hiver avant de refonder un nouveau monde au printemps suivant.