25 juin 2021

M. Jubert et Mme Terlez ne font pas l'unanimité à droite

Les campagnes électorales réservent souvent des surprises. Alors que les candidats LR-MODEM macroniens invitent les citoyen(ne)s à faire barrage à l’extrême gauche et collent des bandeaux « pour que Louviers ne soit pas oublié dans les décisions du Département », je m’interroge : voilà des élus qui déclarent ouvertement que si Philippe Brun et Nolwenn Leostic sont élus (ce que j’espère) la majorité actuelle, susceptible d’être renouvelée, punira les Lovériens et les habitants du canton de Louviers pour avoir fait un choix qui ne leur plaît pas. Est-ce à dire que les projets de M. Priollaud et de…Mme Terlez seraient privés de subventions ? Est-à dire que le collège des Fougères pourrait fermer ses portes ? Que nos routes départementales ne seraient plus entretenues ?

Cet aveu est d’une extrême gravité. Alors même que la droite tient : Louviers, l’agglomération, le département, la région, le gouvernement, une majorité issue de ses rangs ferait payer au prix fort un acte démocratique, fruit du suffrage universel. Je n’imagine pas que M. Lecornu et M. Questel, pour ne citer qu’eux, soient sur cette ligne de conduite. Je suis même certain qu’ils veilleraient à respecter le choix des électeurs (trices). Il faut être sacrément sectaire pour se lancer dans une politique de représailles alors même qu’une élection, par principe, permet justement de définir les contours de la majorité et de l’opposition. Si on appliquait le code de conduite que propose M. Jubert, auteur du slogan, l’alternance deviendrait impossible.

D’ailleurs puisqu’il s’agit du comportement des candidats de droite j’ai trouvé dans ma boite aux lettres une lettre de personnalités…de droite appelant à voter pour Philippe Brun et Nolwenn Leostic. Ces personnalités connaissent bien les deux candidats de la droite lovérienne, membres du conseil municipal actuel. Je vous laisse juge de leur appel qui, pour le coup, a tous les atouts d’un comportement républicain. Même à droite, cela existe.


 

 


23 juin 2021

Quelques réflexions au débotté : cantonales à Louviers, FN en chute libre, abstention record

« J’aime Louviers » (moi aussi et depuis longtemps) en souvenir d’Odile Proust

Les élections régionales et cantonales sont des sujets en or pour les observateurs de la vie politique. C’est ainsi que quelques jours avant le premier tour, le maire de Louviers, (MODEM donc macronien) candidat aux régionales sur la liste Morin (centriste indépendant donc opposant à Macron) a fait ériger sur la place Ernest Thorel (qui n’en revient toujours pas) un immense « #jaimelouviers » rappelant les heures sombres que connut notre ville sous la gestion d’Odile Proust qui me pardonnera certainement de réveiller ces souvenirs d’avant 95 qui marqua sa disparition de la vie lovérienne retrouvant Paris où elle résidait habituellement.

En effet « J’aime Louviers » était le nom de la liste d’Odile Proust en 1983 sur laquelle figuraient Henri Marie, Alain Lantenois, André Crenn, Jacques Leber, José Alcala, pour ne citer que les adjoints les plus connus. Ainsi « J’aime Louviers » est catalogué dans l’esprit des Lovériens — du moins ceux qui ont vécu cette époque — comme un slogan politique engagé au service d’une liste elle-même très politique. Comme François-Xavier Priollaud a oublié d’être bête et qu’il connaît l’histoire de notre ville sur le bout des ongles, il était malin, sans avoir l’air d’y toucher, de ressusciter ce qui fut une arme politique aux accents victorieux puisqu’Odile Proust d’abord conseillère générale devint maire dans la foulée contre la liste d’Henri Fromentin. Mais — car il y a un mais — l’installation de ces lettres géantes a un coût (35 000 ou 42 000 euros avec la TVA ?). Un coût supporté par le contribuable et non par le compte de campagne de ceux et celles qui espèrent consciemment ou non, en tirer le meilleur profit. Ces 42 000 euros auraient été plus utiles pour payer une prime aux ATSEM qui ont été mobilisées pendant le confinement et attendent toujours la prime COVID même si je ne confonds pas fonctionnement et investissement !

 

Scandale national et scandale local

Gérard Darmanin a eu beau présenter ses excuses il n’en reste pas moins que la distribution officielle des documents électoraux a connu bien des déboires et bien des avanies puisque de nombreux électeurs(trices) n’ont pas reçu les professions de foi ni les bulletins de vote pour les élections régionales et départementales. Et ceux qui les ont reçus (comme moi) les ont découverts dans leurs boîtes à lettres dimanche après le vote !

M. Darmanin a convoqué le directeur de la Poste et le PDG d’Adrexo, la société privée qui, par l’attribution d’un marché public, s’était engagée à distribuer correctement les documents. Reconnaissons-le, ces papiers ne sont pas décisifs dans le choix des citoyens et des citoyennes. Mais une élection se joue parfois à la marge. Et comme le président du conseil régional a supprimé le journal d’information qui permettait de connaître les réalisations et les projets de l’exécutif (honte à lui) les professions de foi sont les seuls éléments permettant une analyse objective et comparative.

 

Collège des Fougères : fermera, fermera pas ?

Pas d’élection à Louviers sans une bonne petite polémique à se mettre sous la dent. Philippe Brun et Nolwenn Léostic ont alerté les électeurs(trices) la semaine dernière sur le danger qu’il y aurait à supprimer le collège des Fougères avec pour motif réel : la recherche d’économies. Si ce collège fermait, d’autres établissements accueilleraient les élèves dont le nombre pourrait atteindre 800, le maximum admis renforçant le nombre de ces collèges-usines à taille inhumaine.

Le maire et ses amis (M. Jubert et Mme Terlez) ont convoqué la presse locale ce mardi, pour tancer l’opposition qui se serait rendue coupable de mensonges et de mahonnêteté. L’affaire a été jugée grave par la droite. Elle a mandé le président actuel (1) du conseil départemental M. Pascal Lehongre, un illustre inconnu à Louviers, lui-même candidat…de la droite aux cantonales à Pacy-sur-Eure et obligeamment complice. Il a quelques états de service à présenter puisque c’est sous sa responsabilité que les collèges Pablo Neruda à Evreux et Mendès France à Val-de-Reuil ont été bel et bien fermés malgré la vive opposition des élus locaux, des parents d’élèves et des enseignants. Il ne faudra pas dire que cette majorité refuse de fermer des collèges ! Les 400 élèves rolivalois accueillis au Vaudreuil (collège Montaigne) sont là pour en témoigner.

Bien sûr, lors de la dernière campagne cantonale de 2015 M. Lehongre s’était bien gardé d’indiquer qu’il ferait fermer (avec M. Jubert) les deux collèges cités ci-dessus. Je ne connais pas d'élus qui, à la veille d’un scrutin, annoncent des licenciements ou des fermetures. Le rôle d’une opposition c’est de s’opposer et de dénicher les projets néfastes et tus. Les démentis ne servent qu’avant le vote. Après on n’a que nos yeux pour pleurer.

(1) M. Lehongre même s’il est élu, devrait être remercié de son action à la présidence du conseil départemental et laisser la place à M. Duché, maire des Andelys, ancien membre du cabinet d’Odile Proust à Louviers où il débuta sa vie politique. M. Lehongre peut donc faire toutes les promesses qu’il veut et signer sa lettre « avec tout mon soutien ». Il s’agit bien d’un coup politique.

 

Sébastien Jumel choisit la solitude

Sébastien Jumel, député communiste de Dieppe, a refusé la main que lui tendait Mélanie Boulanger, tête de liste pour la gauche socialiste et écologiste aux élections régionales. Certes, je n’étais pas présent autour de la table de négociations mais j’imagine très bien (pour avoir participé moi-même à maints accords et…désaccords) le climat régnant entre les délégations. Dans ces cas-là, le plus faible doit demander beaucoup pour obtenir peu. Et c’est ainsi qu’en général entre gens de bonne volonté une liste d’union permet de susciter une dynamique notamment chez les abstentionnistes dont certains aiment venir au secours de la victoire.

A Rouen ou à Dieppe, les deux parties ont constaté l’échec du dialogue, synonyme d’élection assurée pour la liste Morin. Quant au PCF il n’aura pas d’élus régionaux puisque la liste Jumel n’a pas fait 10 % des suffrages. L’objectif de la gauche ne devient donc plus la conquête du pouvoir mais l’obtention du plus grand nombre possible de sièges sachant que la liste des vainqueurs emporte 25 % des places avant de participer à la répartition proportionnelle avec les autres listes qualifiées. Autre objectif et non des moindres : limiter l’influence néfaste du Front national (RN) en sensible perte de vitesse dimanche dernier.

 

L’abstention ? Les gens s’en foutent

Jamais un tel taux d’abstention n’avait été atteint sous la 5e République qu’en ce dimanche 20 juin. Chacun y va de son interprétation : indifférence, désintérêt, colère rentrée, COVID 19…au choix. Les jeunes, les classes populaires, les femmes en majorité ont préféré le soleil à l’ombre des salles de vote. Malgré l’absence de deux Français(e)s sur trois, je demeure fidèle à mon principe démocratique : seuls ceux et celles qui s’expriment ont voix au chapitre ! Et toutes les bonnes raisons du monde pour ne pas choisir ne pèsent rien dans un système bâti sur la délégation de pouvoir à des élu(e)s qui possèdent la légitimité du suffrage universel. 

Si le système est mauvais, il faut le changer. Loi, référendum, des moyens existent : vote électronique, vote anticipé… Mais il faudrait du courage politique, une denrée devenue rare. Il parait que M. Macron va faire des annonces avant le 14 juillet.

21 juin 2021

«…Mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années »

Les supporteurs de la gauche unie (sauf le journaliste de La Dépêche à dr.)


Il ne faut pas s’emporter ni tirer de plans sur la comète. Mais enfin, le score obtenu par le binôme composé de Philippe Brun et de Nolwenn Léostic doit être analysé pour ce qu’il est : un formidable résultat. Face à deux élus (M. Jubert LR et Mme Terlez MODEM) maintenant « bien » installés dans le paysage politique de la macronie, les petits derniers qui composent le binôme écologiste et de gauche ont frappé les esprits et rasséréné ceux et celles qui, depuis quelques années, avaient du souci à se faire pour l’incarnation de leurs valeurs et de leurs principes.

 

Avec 35% des suffrages et la première place dans quelques bureaux lovériens, le binôme de la gauche unie a réussi non seulement à obtenir le droit de jouer la finale mais aussi à reléguer le FN-RN aux oubliettes dominicales puisque M. Balsan et sa « compagne » d’une…campagne n’ont pas réussi à obtenir plus de 12,5% des inscrits qui, s’ils les avaient obtenus, leur aurait permis de figurer au second tour. Les communes de Saint-Etienne-du-Vauvray et de Saint-Pierre du Vauvray ont répondu en partie aux vœux de la gauche unie. Vironvay et Andé demeurent des forteresses de la droite où le Front national obtient ses meilleurs scores.

 

Le second tour est-il joué ? Avec 42 % des suffrages, le sortant — et donc le nouveau tandem qu’il forme avec Mme Terlez — est favori sur le papier. Sur le papier seulement car on sait tous et toutes qu’une campagne électorale opportune peut réserver des surprises et le score final se jouer à quelques voix près. M. Jubert et Mme Terlez ont décidé d’être chaperonné par Sébastien Lecornu, ministre macronien de première importance. Le sort de ses collègues, ailleurs en France, ne fait pas d’envieux. Et si j’en juge par les qualités démontrées avant le premier tour (impact des documents électoraux, porte à porte inlassable…) Philippe Brun et Nolwenn Léostic font une entrée sans doute décisive dans la vie politique locale après le tour de chauffe des municipales. Tous ces bons résultats sont le fruit d’une stratégie intelligente (avec l’union dès le premier tour) et la constitution d’un groupe d’hommes et de femmes déjà impliqué(e)s lors des élections de mars 2020 mais trop novices pour espérer battre François-Xavier Priollaud. D’ailleurs, ces dernières semaines, le maire de Louviers n’a ménagé ni son temps ni sa peine (1) pour soutenir ses alliés municipaux liant finalement sa crédibilité à celles de ses candidat(e)s préféré(e)s. On saura dimanche prochain vers 20 heures si le maire de Louviers a eu raison de s’impliquer totalement dans les cantonales alors même qu’il figure à une place éligible aux régionales.

(1) Le maire a adressé une lettre à « attention personnelle » dans toutes les boites aux lettres de la ville invitant ses concitoyens à voter pour M. Jubert et Mme Terlez.


A Louviers, Philippe Brun et Nolwenn Léostic veulent (peuvent ?) créer la surprise

Le binôme Brun-Léostic
La liste régionale conduite par Hervé Morin a toutes les chances d’être élue dimanche prochain. Il faudrait une mobilisation exceptionnelle des électeurs(trices) d’une gauche unie (avec Sébastien Jumel) pour que Mélanie Boulanger gagne le second tour. Elle peut se satisfaire d’avoir nettement distancé Nicolas Bay (FN-RN) qui perd près de 10 points par rapport à son score de 2015. Le second tour rassemblera trois ou quatre listes dont celle, possible, de Laurent Bonaterre (LREM).

 

Au plan cantonal, la très bonne surprise vient du résultat de Louviers où le binôme  Brun-Léostic avec près de 35 % des suffrages disputera le second tour face au couple Terlez-Jubert, premier avec 42,4 % des voix. L’élimination des candidats du Front national est également une bonne nouvelle, ses candidats s’étant appuyés sur une campagne nationale derrière la figure de Marine Le Pen et « la sécurité ». Sur le papier les sortants sont favoris mais leur appartenance à la majorité présidentielle défendue par Sébastien Lecornu peut leur jouer des tours. La très belle campagne conduite par Philippe Brun et Nolwenn Léostic va donc s’accentuer et qui sait ce que vont faire les abstentionnistes de gauche dont la mobilisation peut changer  les calculs les plus simplistes ?

 

Dimanche soir au Moulin, les binômes en lice ont pris la parole sous une forme très républicaine. Mme Terlez encouragée par le maire, François-Xavier Priollaud, a cherché une inspiration municipale tandis que Philippe Brun et Nolwenn Léostic font une entrée remarquée et remarquable sur la scène politique lovérienne (quelques mois après des municipales jouées dès le premier tour) illustrée par une prise de parole très assurée.

Le duo Terlez-Jubert

 

A Val-de-Reuil, le tandem « Léger-Jamet » a dépassé la majorité absolue (61,49 % des suffrages) reléguant dans les profondeurs du classement le duo de centre-droit qui ne fera que de la figuration après l’élimination des candidats du FN-RN. Dans le canton de Pont-de-l’Arche, Arnaud Levitre et Marie-Annick Deshayes devraient l’emporter face au binôme de la droite.

 

Quant aux documents électoraux, je les ai reçus dimanche matin, après avoir voté. Ceux et celles qui me connaissent savent que j'en n'avais pas besoin pour déterminer mon choix mais quand même. Le fait — pour le ministre de l'Intérieur — d'avoir passé un marché avec une société privée démontre que, souvent, le service public, fait mieux car jamais avant ces régionales, les documents officiels ne m'avaient fait défaut. Et je vote depuis 1966 ! Adrexo fera-t-il mieux ou pire cette semaine ? Les paris sont ouverts.


20 juin 2021

Les résultats des élections régionales et cantonales à Louviers

Régionales : Hervé Morin en tête à Louviers, la gauche dans les 30 %
Cantonales : Philippe Brun et Nolwenn Leostic ont raison de croire en leurs chances