9 juillet 2011

Journalistes aux ordres sur France Inter : « Écoutez la déférence… »


De nombreux auditeurs de France Inter dont je continue tout de même de faire partie car il reste encore sur cette radio de service public quelques belles émissions, n’ont pu que constater avec regret le virage éditorial accompli depuis l’arrivée à sa direction de Philippe Val, l’ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo, homme de main de Jean-Luc Hees, directeur de Radio-France. Nous ne reviendrons pas sur la manière dont ont été virés les humoristes Didier Porte et Stéphane Guillon il y a tout juste un an. La présence de Philippe Val à la petite fête que donnait l’autre soir Alain Minc pour ses meilleurs amis n’en est, s’il en était encore besoin, qu’une preuve supplémentaire.

Il n’est que de constater en matière d’information, le traitement qui a été réservé sur cette radio au choix de Jean-Luc Mélenchon pour être le candidat commun du Front de Gauche à l’élection présidentielle de 2012, puis au meeting de lancement de la campagne du Front de Gauche, le 29 juin à Paris, place de Stalingrad pour s’en convaincre. Un black-out si parfait qu’il a fallu tout de même faire quelque chose car ce silence devenait chaque jour un peu plus embarrassant comparé aux places accordées à la candidature de Martine Aubry et à l’affaire DSK, laquelle a battu tous les records d’antenne. Certes, comme dirait Val, « il ne faut pas mécontenter l’actionnaire », mais dans l’obséquiosité faut-il encore savoir ne pas trop en faire afin que cela ne soit pas trop voyant. Il fallait donc se décider à en parler. Comment agir alors pour minimiser la portée de l’information ? Le comble de la perfidie a, nous le pensons, été atteint en ce matin du 4 juillet sur France Inter dans la matinale de Patrick Cohen qui recevait enfin… Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste.

Pour la mise en bouche, on eut droit auparavant à quelques extraits : quelques phrases tirées de tout contexte, du discours remarqué qu’a fait Jean-Luc Mélenchon en clôture de ce meeting. Extraits tout spécialement choisis pour le rabaisser en tournant en ridicule le talent oratoire incontestable qu’on lui accorde. Et en le comparant, alors qu’il s’adressait aux quelques 6.500 personnes massées sur cette place, à une sorte de De Gaulle au petit pied. Une insulte aux citoyennes et citoyens que nous sommes adressée par ceux-là-mêmes que les deniers publics font vivre. Larbins !

Les questions que lui posa ensuite le journaliste Patrick Cohen furent quasiment toutes des questions orientées, traitant presque exclusivement de la forme en oubliant le fond. Premières minutes consacrées à lui demander son avis sur l’affaire DSK et sur la primaire socialiste. C’est toujours cela de gagné. Quatre minutes sur les neuf de l’interview avant de commencer à dire un mot du Front de Gauche. Première question : « N’avez-vous plus d’inquiétudes sur la capacité de Jean-Luc Mélenchon à jouer moins perso ? ». Deuxième question : « Y aura-t-il une touche communiste car de nombreux militants s’inquiètent de la dissolution de leur parti dans le Front de Gauche ? Les communistes mettront-ils leur drapeau dans leur poche ? ». Troisième question, histoire d’enfoncer le clou : « Pourtant, des appels ont été lancés pour des comités locaux du Front de Gauche… » Quatrième question : « Et la marque particulière du Parti communiste, il n’y en aura pas puisque le programme est partagé… » Cinquième des questions qui, on le constate se transforment au fur et à mesure de l’interview en affirmations : « Avec un désaccord sur l’énergie nucléaire qui n’est pas tranché dans le programme…etc. ». Ce sera la seule question concernant le programme, uniquement posée parce que le débat sur cette question n’est pas définitivement clos au Front de Gauche. Dernière question : « Dans l’hypothèse d’un gouvernement avec les socialistes, il y a un certain nombre de militants communistes qui craignent que Jean-Luc Mélenchon n’utilise son score à la présidentielle pour négocier un futur portefeuille ministériel dans un gouvernement socialiste… N’y a-t-il pas un risque ? »

Voilà ce que je n’hésiterai pas un instant à qualifier d’interview pourrie par un journaliste aux ordres. Les réponses dignes et argumentées de Pierre Laurent à ces ignominies sont sur le site :

Reynald Harlaut
Parti de Gauche, membre du Front de Gauche

8 juillet 2011

François Loncle demande la démission du Ministre de l’Intérieur

« M. Claude GUÉANT a perdu tout sens de ses responsabilités en critiquant violemment une des institutions majeures de la République, la Cour des Comptes. Après ses déclarations exécrables sur les enfants d’immigrés, le Ministre de l’Intérieur a franchi à nouveau la ligne jaune, il doit démissionner ou être démissionné. 
M. GUÉANT qui n’a jamais affronté le suffrage universel a manifesté à plusieurs reprises sa méconnaissance des institutions de la République et de ses usages. C’est un récidiviste. »

François Loncle, député de l'Eure 

Saturnin en est encore tout r’tourné…


C’matin, j’avions bien cru qu’j’étions le 1er avril. Pi, j’me suis frotté un coup les yeux, pensant qu’j’étions mal réveillé. J’appelle Isabelle –, c’est ma femme –, « viens donc vouère », c’est pou qu’a passe un coup d’chiffon sur ma télé pour être ben sûr qu’elle était pas brouillée. Impeccabbe. La nouvelle du jour, je t’la donne émile : Paraît qu’a f’sait la une eud’Libération :


«  Le Leader des Radicaux de gauche est candidat à la primaire PS »

Nom de D… de nom de D… ! Tu m’croye pas ! Ç’est qu’ça r’ssemble à une histoire de colin d’la Marne comme dans la famille Duraton. Ça a l’même goût un peu vaseux d’une histoire eud’colin d’la Marne, mais c’est une histoire eud’Collin du Tarn-et-Garonne. Car eul’comique qu’a annoncé ça hier soir, y s’marrait même pas. Y s’appelle Collin, Yvon Collin, mais y l’est pas d’la Marne. L’est sénateur PRG du Tarn-et-Garonne. Paraît qu’ça existe encore dis donc ! Ben quoi, tu sais ti pas c’que c’est qu’le PRG. C’est l’parti des ravis d’la gaule ! Comme y disaient dans l’temps, c’est tout récopi les radis : rose dehors et blanc d’dans, mais toujou près d’l’assiette au beurre… Y sont tous pour l’cumul là-d’dans. Et à c’qui paraît, ça fricote avec la droite…

V’là t’y pas dis donc qu’y s’invitent au Parti socialiste ! Et l’aut’ cumulard à Louviers, là, comment donc qui l’appellent ? Attends voir… l’Écrêté, voui c’est ça, l’Écrêté d’la rue au Coq. Cobé qu’y gagne lui ? : Hein ? Plus de six millions par mois ! Ben mon cochon, ça fait des sous en anciens francs ! Qu’en plus qu’il arrête pas d’baver sur eux, vlà qu’il est avec eux à c’t’heure. Bah dis donc ! Ça promet tout ça ! Le v’là donc rabiboché avec eul’fabricant d’valises. Comment qu’tu dis qui s’appelle çui-là ? Ah bon, y vend pas seulement des valises… Comment ça ? Y vend aussi du champagne et du cognac ? Bah dis-donc, t’as l’air d’ben ’l’connaîtr toi ? P’être ben qu’on pourrait boire un coup à l’œil !

Vingt dieux d’vingt dieux. Eh bah, al est belle la politique ! Putain d’métier. J’crois bien qu’moi, l’jour d’leur primeur, j’irons à la pêche à Martot.

R.H.
À la manière de et en hommage au regretté Ricet Barrier



7 juillet 2011

La Cour des comptes critique les résultats de la politique sécuritaire du gouvernement Sarkozy

Il faut comprendre la grosse colère de M. Guéant, ministre de l'Intérieur et principal collaborateur de M. Sarkozy. Depuis 2002, ils ont bâti leur réputation droitière sur la sécurité, la répression, et sur leurs soi-disant résultats exceptionnels dans la lutte contre la criminalité et la délinquance. En fait de résultats, il s'agit d'un échec patent et c'est la Cour des comptes qui le dit dans un rapport rendu public aujourd'hui.

Que dit la Cour des comptes ? Que les statistiques sont faussées et fausses. Que le bilan de la vidéosurveillance est totalement bidon, que les violences contre les personnes augmentent sans cesse. La politique sécuritaire de M. Sarkozy satisfait son électorat mais il s'agit d'une impression puisque les conclusions de la Cour des comptes sont éloquentes : zéro pointé !

Que crient Guéant et Copé ? Que les rapporteurs sont des crypto-socialistes ! Le rapport ne serait rien d'autre qu'un tract du PS !  Les faits ne seraient ni exacts ni objectifs ! Et pourtant, les 50 villes choisies par les magistrats de la Cour des comptes existent bien et elles se situent en France. Dans toutes les régions, du nord et du sud, de l'est et de l'ouest. D'ailleurs les syndicats de policiers se déclarent en accord avec les remarques et critiques de la Cour des comptes. Ils vont même profiter de l'occasion pour renouveler leur mouvement revendicatif.

Ceux qui vivent dans les cités le savent bien. Ceux qui habitent dans les banlieues aussi. Jamais la délinquance et la violence n'ont été aussi présentes. Face à un pouvoir qui ne connaît que la matraque, naissent l'agressivité et l'amertume. Quand la jeunesse est vilipendée, montrée du doigt, quand la justice des mineurs devient une justice d'exception, il y a tout à craindre d'une révolte collective d'abord sourde et ensuite bien présente en bruit et en fureur comme dirait Jean-Luc Mélenchon.

6 juillet 2011

Le Figaro.fr prend l'exemple de Franck Martin « petit cumulard local »

Lu sur le site du Figaro.fr ce soir :


« Le Parlement a abrogé une mesure qui permettait aux «cumulards» de reverser à un collègue les sommes perçues au-delà du plafond de 8300 euros. De l'argent qui restera dans les caisses des collectivités.
Les indemnités des élus sont plafonnées à 8300 euros, mais le surplus engendré par le cumul des mandats pouvait jusqu'à présent être reversé à un ou une collègue de leur choix, membre d'une assemblée territoriale, ce qui pouvait engendrer abus et clientélisme. Cette disposition, appelée «écrêtement», ne peut désormais plus s'appliquer, à la suite d'un amendement adopté mardi soir par le Parlement lors d'une commission mixte paritaire. Le surplus restera donc dans les caisses des collectivités territoriales, ville, département, région ou communauté de communes.
«Des rapports des chambres territoriales et de la Cour des comptes ont à plusieurs reprises contesté que l'argent public destiné à un élu puisse être ainsi versé à un autre. La Cour des comptes considère préférable qu'il n'y ait plus d'écrêtement et que la somme demeure tout simplement dans les caisses de la collectivité. Je vous propose donc de supprimer l'écrêtement», a défendu René Dosière, le député socialiste qui a déposé le texte, lors du débat parlementaire le 28 juin dernier. Cette disposition législative était aussi dénoncée par l'association anticorruption Anticor, qui, citée par le site d'information Mediapart, estime que l'écrêtement entrainerait des «risques de dépendance, de collusion et de corruption».

Une «palanquée» de «petits cumulards locaux»

Plusieurs députés UMP ont aussi soutenu cet amendement, comme Franck Gilard. Interrogé par Mediapart, il explique : «Les gens sont toujours prompts à pointer les avantages des parlementaires, mais il est temps de s'intéresser aux petits cumulards locaux, un peu obscurs, qui sont une palanquée».
Car des abus avaient vraisemblablement lieu, à droite comme à gauche. «Beaucoup d'élus écrêtent et reversent à un copain, qui leur refile ensuite l'argent sous la table, en douce !», dénonce un élu interrogé par Mediapart. Les indemnités en supplément étaient aussi parfois reversées à un membre de la famille. Le site avance plusieurs exemples. Ainsi du député Patrick Balkany (UMP), qui avait fait reverser les siennes à son épouse et première adjointe, Isabelle Balkany, en 2008, alors qu'il était maire de Levallois. Ou du conseiller régional de Haute-Normandie Franck Martin, du Parti radical de gauche, également maire de Louviers et président de communauté d'agglomération, qui a fait voter le reversement de son indemnité à sa compagne, également adjointe à Louviers. Soit 1000 euros par mois.

«La règle qui doit être intangible, ce doit être la transparence»

L'Association des maires de France, présidée par le député UMP Jacques Pélissard, également maire de Lons-le-Saunier, s'est opposée à l'amendement. Sans prendre clairement position, Christian Jacob, le responsable du groupe UMP à l'Assemblée nationale, interrogé par France Info, avait répondu : «la règle qui doit être intangible, ce doit être la transparence». Une allusion au fait que l'écrêtement ne peut avoir lieu que sur délibération nominative de l'assemblée concernée. «On peut difficilement trouver plus encadré que ce qui se fait en France, puisque les mandats sont limités à deux, que les indemnités sont publiques, et qu'elles sont plafonnées», avait-il ajouté .

Plusieurs élus, parmi lesquels Marie-Luce Penchard, la ministre de l'Outre-mer, et Philippe Gosselin, le rapporteur du texte, s'y étaient opposés, mais pour des raisons de «forme», estimant qu'il s'agissait là d'un «cavalier législatif», c'est-à-dire d'un texte qui ne se trouve pas à sa place. L'amendement a en effet été glissé dans un projet de loi sur les collectivités territoriales de Guyane et de Martinique. «Nous avons entendu tout à l'heure un certain nombre de parlementaires exprimer leur souci de ne pas stigmatiser l'Outre-mer à l'occasion de l'examen de ce texte. Soulever une telle question, alors que nous débattons d'une évolution institutionnelle, n'est peut-être pas opportun», avait argumenté la ministre lors du débat parlementaire. Elle n'a pas été écoutée.»

 

Après la Grèce, les prédateurs de la finance internationale s’attaquent au Portugal


La nouvelle a fait hier l’effet d’une bombe. L’agence de notation américaine Moody’s a décidé de dégrader la note du Portugal, qu’elle a abaissé de quatre crans avec perspective négative. La dette souveraine portugaise à long terme se trouve donc de fait reléguée en catégorie spéculative. Autant dire, et elle ne se prive pas de les qualifier ainsi, qu’il s’agit à présent de « créances pourries ».

Comme prévu, après le tour de la Grèce qu’elle a mise à genoux pour se remplir les poches en saignant le pays à blanc, la meute des loups de la finance internationale s’attaque désormais à la proie la plus faible du troupeau des pays de l’Union européenne. En dépit de l’installation au pouvoir d’un gouvernement de droite qui a aussitôt entrepris de mettre sur pied un plan de rigueur sans équivalent comprenant notamment la fin de l’école publique et sa privatisation. Peu lui importe. Elle a compris qu’elle peut ainsi réaliser à court terme d’énormes profits. C’est uniquement cela qui la guide. Les agences de notation sont l’outil dont s’est doté le capitalisme financier pour piller l’économie des États souverains et réduire les peuples, dut-il les ruiner et les réduire à la mendicité.

L’Union européenne, notamment par la voix d’Angela Merkel peut bien jouer les vierges effarouchées et émettre toutes les récriminations qu’elle veut à l’égard des agences de notation. Elles savent que ces admonestations de pure forme sont à l’usage des peuples qui, de citoyens, sont ainsi réduits à l’état de sujets. L’Union européenne n’avait qu’une seule mesure à prendre pour casser les reins de la spéculation : autoriser la BCE à prêter directement aux États les montants dont ils avaient besoin pour résorber progressivement leur dette. Au nom de l’idéologie libérale qui la gouverne et l’aveugle, elle n’a rien fait et laissé faire le marché. Elle prête par conséquent aux banques privées à 1%, voire moins, ces fonds que les mêmes banques privées proposent ensuite aux pays endettés à 4, 5, 6% quand ce n’est pas à 12 ou 15% comme aujourd’hui à la Grèce (23% pour des prêts à trois mois). Et moins ces pays peuvent payer et plus elles espèrent les faire cracher. C’est la loi du genre qui vaut tant que les peuples sont résignés et courbent la tête. Sauf quand ils se révoltent, comme en Argentine, ou disent NON comme en Islande.

L’Islande est certes un petits pays. Mais les Islandais sont aujourd’hui le seul peuple européen à avoir, par référendums successifs, toujours refusé de régler les conséquences de la faillite des banques privées étrangères, notamment britanniques et néerlandaises. Celles-là mêmes qui, par leurs agissements insensés mirent à terre à fin 2008 l’économie islandaise. C’est pourquoi l’oligarchie qui nous gouverne se garde bien d’en faire la publicité.

Il n’est pas besoin d’être devin pour comprendre où cela va mener l’Europe. Si nous ne sommes pas capables de résister et de dire aux banques comme l’ont fait hier les Islandais : « Nous ne paierons pas votre crise », il nous faudra alors accepter de voir nos pays opérer une fantastique régression. Salaires, pensions, éducation, santé, tout y passera car ceux dont le seul but est de faire encore et encore plus de profits ne sont jamais rassasiés.

Reynald Harlaut
Parti de Gauche, Front de Gauche

5 juillet 2011

L’écrêté de la rue au coq refait parler de lui…..

Médiapart revient sur l’affaire de l’écrêtement des indemnités de F. Martin. Rappelons que la loi oblige un cumulard à limiter ses indemnités à 8 300 euros et qu’au-delà de ce plafond, il doit reverser le trop perçu. Notre élu local en chef a fait ainsi adopter avec l’aide de sa majorité (moins 3 absents) le reversement de 1 425 euros à sa compagne et adjointe G. Baudet. 

Avant lui, d’autres élus s’étaient illustrés dans cette pratique : M Balkany et M Tibéri, l’un en faveur de son épouse, l’autre d’une conseillère de Paris. Citons l’article de Médiapart où F. Martin se justifie : « Je lui attribue environ 1.000 euros par mois.» «Elle touche une retraite de 900 euros ; allez vivre avec ça!». «Ça nous permet de garantir nos arrières » «  En m'engageant politiquement, j'ai perdu de l'argent. Et puis un mandat, c'est comme un CDD; demain, si je ne suis pas réélu, je suis à la rue.»  «Avant de nous faire la leçon, les députés devraient balayer devant leur porte, eux qui embauchent des proches comme assistants parlementaires. Etc, etc, etc. 

F. Martin précise que sa compagne touche 500 euros d’indemnités d’adjointe et 700 de vice-présidente de la CASE. Passons sur les chiffres erronés puisque les indemnités perçues par Mme Baudet sont bien supérieures. Passons  aussi sur la majoration de 15% du fait que Louviers est chef lieu de canton.  Donc F. Martin persiste à dire que s’il gagne plus de 8 000 euros par mois et  reverse le trop perçu à sa compagne, donc que l’argent reste dans le ménage, c’est parce qu’il le vaut bien, que les autres font pareil et que c’est la loi ! Na ! 

Lui qui se décrit  comme un homme politique nouveau, aux pratiques innovantes, paraît, pour le coup, comparable à bien des  élus qui, bien installés dans leurs mandats, raflent tout ce qu’ils peuvent, tant qu’ils le peuvent. Quelle innovation ! Le député socialiste René Dosière avait déposé à l’assemblée le 28 juin dernier un amendement qui visait à laisser la partie écrêtée dans les caisses de la collectivité. Nous pouvons parier que cet amendement ne sera jamais validé par les députés. En tous cas, on sait ce qu’aurait voté F. Martin s’il avait été député ! C’est, entre autres choses, ce qui sépare « cet homme politique moderne » des élus du NPA qui  ne vivent pas de la politique, assument un travail et ne profitent pas du système. 
 
Sophie Ozanne

4 juillet 2011

L’oligarchie, c’est qui ? Mediapart nous le révèle et montre au grand jour les visages qui la composent


Remarquable document que cette petite vidéo mise en ligne par le site Mediapart.fr. Lorsqu’on parle habituellement de l’oligarchie et de la connivence qui existerait entre les personnes les plus influentes des milieux politiques, économiques et médiatiques, il semble souvent assez difficile de rendre concret ce petit groupe de personnes, quelques centaines tout au plus « qui comptent », comme il est d’usage de dire.
Mediapart a voulu nous rendre palpable cette oligarchie, autrement que par cette autre appellation qu’on lui attribue le plus souvent de « bande du Fouquet’s ». Ses reporters se sont donc rendus avec micros et caméras le lundi 27 juin vers 20H00 à l’entrée du musée Albert Kahn, où Alain Minc recevait ses amis.

« Compagnons de fortune : petite fête entre amis de l’oligarchie sarkozyste », tel est le titre de cet impertinent mais ô combien édifiant reportage. La liste des participants peut paraître assez longue et fastidieuse, mais elle fournit un tel éclairage sur ce que nous dénonçons depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007, qu’il nous paraît indispensable de la publier in-extenso.

Voici donc, par ordre d’arrivée : Pierre Lescure, ancien président de Canal +, Hubert Védrine, ancien ministre socialiste des Affaires étrangères, Philippe Val, directeur de France Inter, Olivier Nora, président des Éditions Grasset, Antoine Gallimard, directeur des Éditions Gallimard, Pierre Nora, historien, Claude Perdriel, propriétaire du groupe Nouvel Observateur, Pierre Blayau, ancien président de PPR, président de Geodis, Nicolas Domenach, Marianne, Maurice Szafran, Marianne, José-luis Cebrian, directeur du quotidien El Païs, Pierre Bergé, milliardaire, actionnaire du Monde, Juliette Greco, Marin Karmitz, producteur de cinéma, Guillaume Pépy, président de la SNCF, Charles de Croisset, conseiller chez Goldman-Sachs, ancien président du CIC, Betty Lagardère, veuve de Jean-Luc et belle-mère d’Arnaud, Édouard de Rothschild, actionnaire de Rothschild & Cie, président de France Galop, actionnaire majoritaire de Libération, Jean-Louis Beffa, ancien président de Saint-Gobain, Michel Bon, ancien président de France Télécom, Patrick Devedjian, président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine, Claude Imbert, fondateur du Point, Sylvie Pierre-Brossolette, rédactrice en chef au Point, Jacques Veyrat, président du groupe Louis Dreyfus, Nicolas de Tavernost, président de M6, Renaud Donnedieu de Vabres, ancien ministre de la Culture, Louis Schweitzer, ancien président de Renault, ex président du comité de surveillance du Monde, Jean-Pierre Jouyet, ex socialiste, ex ministre de Sarkozy, président de l’Autorité des marchés financiers, Bertrand Méheut, président de Canal +, Jean d’Ormesson, écrivain, ancien directeur du Figaro, Serge Weinberg, président de Sanofi-Aventis, Thierry de Montbrial, directeur de l’IFRI, Bernard-Henri Lévy qu’on ne présente pas, Arielle Dombasle, Élisabeth Guigou, ancienne ministre socialiste des Affaires européennes, Jean-Louis Guigou, délégué général de l’IPEMED, Alexandre Bompard, président de la FNAC, Philippe Labro, Direct 8, Maître Paul Lombard, avocat de renom, Laurent Joffrin, directeur du Nouvel Observateur, Franz-Olivier Giesbert, directeur du Point, Albert Frère, milliardaire belge, actionnaire du groupe GDF-Suez, ami-patron de Nicolas Sarkozy, François Pinault, président de PPR, René Ricol, commissaire au Grand emprunt, Baudouin Prot, président de BNP Paribas, Jean-Marie Colombani, ancien directeur du Monde, co-fondateur de Slate, administrateur de Générali, Jean-Marie Rouart, romancier essayiste, Michel Pébereau, ancien président de BNP Paribas, François Pérol, président de BPCE, ancien secrétaire général adjoint à l’Élysée, Jean-François Copé, président de l’UMP, Christine Ockrent, ancienne co-présidente de France 24, Thierry Breton, président d’Atos Origin, ancien ministre de l’Économie et des Finances, Nicolas Bazire, directeur de LVMH, ami proche de Nicolas Sarkozy, témoin de son mariage avec Carla Bruni, Maurice Lévy, président de Publicis, Henri Weber, sénateur socialiste, Étienne Mougeotte, directeur du Figaro.

Voilà. Il n’y a donc pas qu’aux « Dîners du Siècle » que se côtoient ces belles personnes qui, quelles que soient les majorités au pouvoir, et comme on le dit familièrement, tirent les ficelles. La différence par rapport au passé est qu’aujourd’hui, elles ne dissimulent même plus leur connivence. Saluons au passage les reporters et enquêteurs de Mediapart qui par leur travail, honorent le journalisme.

Reynald Harlaut

Voir la vidéo de Mediapart :

3 juillet 2011

Grèce : le salariat contre la finance

Démocratie et socialisme communique :
« En Grèce, la finance, les oligarques européens jouent les matamores : si le Parlement grec ne vote pas le plan d’austérité, nous laisseront la Grèce « faire faillite » affirment-ils sur tous les tons. Mais un Etat ne fait pas « faillite », il fait « défaut » c’est-à-dire qu’il restructure ou annule sa dette. Et en cas de défaut, les premières à payer les pots cassés seraient les banques européennes, principales créancières de la dette publique grecque.

Leurs menaces ne sont donc que du « bluff ». Du même acabit que celles du type qui, dans une querelle de bistrot, dit à ses copains « Retenez-moi ou je fais un malheur ! » La preuve de ce « bluff » a d’ailleurs été fournie par les banques françaises. En pleine montée du mouvement social grec, du mouvement des « Indignés » à la perspective de la grève générale de mercredi et jeudi 30 juin, la panique régnait chez les dirigeants des banques françaises (les plus exposées). Ils craignaient pour leurs créances. Les agences de notation, les « marchés » manifestaient leur méfiance et le cours de leurs actions diminuait chaque jour davantage.

Un groupe de réflexion mené par BNP-Paribas (la plus exposée des banques françaises) avait alors, en catastrophe, proposé un plan de « sauvetage de la Grèce », c’est-à-dire des banques. Avec ce plan, les banques acceptaient de perdre un peu pour ne pas tout perdre. Sarkozy avait aussitôt approuvé ce plan qui devait être soumis aux autres banques et aux autres pays de la zone euro.

Le mouvement social grec avait réussi à faire reculer la finance. Le vote du plan d’austérité par le parlement grec a, sans doute, rendu caduc le plan de la BNP-Paribas et de Sarkozy. Ce qui vient de se produire en Grèce a, pourtant, trois mérites :
Le premier est de dévoiler la réalité des forces sociales fondamentales qui s’opposent en Grèce : le salariat et l’aile marchante du capital, la finance.
Le deuxième est de montrer que le salariat mobilisé peut faire reculer les banques à condition qu’il trouve une représentation politique.
Le troisième est de mettre en évidence que si Papandréou avait la volonté politique de s’appuyer sur le mouvement social grec, d’organiser un audit public de la dette, il serait en position de force face à la finance. Il pourrait décider de restructurer la dette publique grecque en fonction des résultats de cet audit et les banques n’auraient qu’à s’incliner. Car, comme l’affirmait le milliardaire américain John Paul Getty « Si vous devez cent dollars à la banque, c’est votre problème. Si vous devez cent millions de dollars à la banque, c’est le problème de la banque ». Et ce n’est pas en millions mais en dizaines de milliards d’euros que se chiffre le montant des titres des dettes publiques européennes détenus par les banques. »