Il faut comprendre la grosse colère de M. Guéant, ministre de l'Intérieur et principal collaborateur de M. Sarkozy. Depuis 2002, ils ont bâti leur réputation droitière sur la sécurité, la répression, et sur leurs soi-disant résultats exceptionnels dans la lutte contre la criminalité et la délinquance. En fait de résultats, il s'agit d'un échec patent et c'est la Cour des comptes qui le dit dans un rapport rendu public aujourd'hui.
Que dit la Cour des comptes ? Que les statistiques sont faussées et fausses. Que le bilan de la vidéosurveillance est totalement bidon, que les violences contre les personnes augmentent sans cesse. La politique sécuritaire de M. Sarkozy satisfait son électorat mais il s'agit d'une impression puisque les conclusions de la Cour des comptes sont éloquentes : zéro pointé !
Que crient Guéant et Copé ? Que les rapporteurs sont des crypto-socialistes ! Le rapport ne serait rien d'autre qu'un tract du PS ! Les faits ne seraient ni exacts ni objectifs ! Et pourtant, les 50 villes choisies par les magistrats de la Cour des comptes existent bien et elles se situent en France. Dans toutes les régions, du nord et du sud, de l'est et de l'ouest. D'ailleurs les syndicats de policiers se déclarent en accord avec les remarques et critiques de la Cour des comptes. Ils vont même profiter de l'occasion pour renouveler leur mouvement revendicatif.
Ceux qui vivent dans les cités le savent bien. Ceux qui habitent dans les banlieues aussi. Jamais la délinquance et la violence n'ont été aussi présentes. Face à un pouvoir qui ne connaît que la matraque, naissent l'agressivité et l'amertume. Quand la jeunesse est vilipendée, montrée du doigt, quand la justice des mineurs devient une justice d'exception, il y a tout à craindre d'une révolte collective d'abord sourde et ensuite bien présente en bruit et en fureur comme dirait Jean-Luc Mélenchon.
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