27 mai 2019

Les socialistes de l'Eure bougent encore… et sont prêts à l'action


Timour Veyri, premier secrétaire de la fédération de l'Eure du PS, nous adresse le communiqué suivant après la publication des résultats des élections européennes :
« Dans l'Eure, comme dans toute la France et comme dans beaucoup de pays européens, les résultats des élections européennes indiquent un triple défi.
Timour Veyri lors de la cérémonie de vœux du PS eurois.
Le premier de ce défi, c'est le score élevé de l'extrême-droite. Dans notre pays, la majorité macroniste, par calcul électoral, a tout fait pour créer un clivage "progressistes contre populistes" En installant un duel mortifère entre eux et le parti de Marine Lepen, les responsables d’En Marche portent une lourde responsabilité dans la situation actuelle. C'est particulièrement vrai dans notre département. Plus que jamais, pour tous les partisans de la République, ce score doit sonner comme un appel à la mobilisation face à une crise économique et démocratique, sociale et territoriale qui continue de peser et qui, dans l'Eure, jette des pans entier de notre département dans les bras de l'extrême droite. On ne peut pas attendre 2022 les doigts croisés et se contenter d'assister, passifs, à la montée de la marée brune : des initiatives d'ampleur sont urgentes.
Le rassemblement des forces de Gauche et de progrès est le deuxième défi. A la condition de dépasser l'impression de faiblesse due à l'éparpillement des listes, la Gauche, si elle reste à un bas niveau, montre qu'elle est debout, qu’elle est vivante, qu'elle est attendue : les oiseaux de mauvaise augure, qui en prophétisaient la disparition, en sont pour leur frais. J'y vois aussi la confirmation de la démarche entreprise depuis plusieurs mois à Evreux et plus généralement dans l'Eure, de discussion permanente, d'échanges entre cadres et militants, de recherche de convergence et de volonté de travailler en commun. Dans la capitale de l’Eure, les forces de Gauche et écologistes représentent ainsi 34% des voix.
Et il y a une troisième leçon à tirer de ce scrutin : la prise de conscience salutaire de l'urgence écologique. Pour la première fois, la crise environnementale et les réponses à y apporter ont été au cœur des débats. C'est encourageant. C'est aussi un appel, profond, à accélérer la transition écologique, à ne pas se contenter de slogans clinquants, de bonnes intentions ou de longues réunions. Les emplois verts - des centaines de milliers sont possibles -, mais aussi les énergies renouvelables, l'agroécologie, la rénovation thermique, la protection de la biodiversité : voilà quelles doivent les priorités des pouvoirs publics dans le département de l’Eure. Socialistes, et donc sociaux-écologistes, nous répondrons présents.
Face à ces trois immenses défis, il est urgent de recréer une force de Gauche sociale et écologiste qui offre à notre département une espérance et un chemin. Que les Euroises et les Eurois sachent que les socialistes de l'Eure y prendront toute leur part.

Européennes : les résultats à Louviers et Val-de-Reuil


34 listes. Toutes n'ont pas obtenu de suffrages. ©Jean-Charles Houel
 On a eu peur, hier soir, au Moulin, où se déroulaient les opérations centralisées du dépouillement. Buno Questel, député de Louviers, informé par Paris des sondages sortis des urnes, dès 18 heures, laissait prévoir, au plan national, une victoire de l’ex-FN avec quatre points d’avance sur la liste Macron. En fait, cet écart s’est réduit au fur et à mesure de l’obtention des résultats pour finalement se limiter à à peine un point. Autrement dit, la liste la République en Marche a perdu son pari pour la première place mais limite la casse symbolique en ayant le même nombre de sièges que le RN (23) au Parlement européen.

Anne Terlez vide l'urne du bureau qu'elle préside. ©Jean-Charles Houel
A Louviers-ville, Jacky Vassard avait le triomphe modeste. Il sait, comme François-Xavier Priollaud nous le confiait, que le vote à la proportionnelle avantage son parti et que la donne sera très différente aux municipales et à plus forte raison lors de la présidentielle. Avec 27 % des suffrages, le RN est en tête devant LREM (21 %) les écologistes d’Alexis Fraisse (12%) La France Insoumise (7%) le PS et Place publique (6%) les autres comptant pour des prunes.

Jacky Bidault et Bruno Questel au Moulin. ©JCH
 Il est évident que si les résultats locaux donnent une image ponctuelle, celle-ci n’a que peu d’impact lors d’un vote sur des listes nationales représentant le vote de toutes les régions et tous les départements. Je me bornerais à remarquer trois événements. Le plus important est sans aucun doute le score de Yannick Jadot qui dépasse les 13,2 % avec Europe Ecologie les Verts ! Les Français disent non au Glyphosate et aux pesticides. Les Républicains s’effondrent et ce ne sont pas les commentaires fielleux d’un Eric Ciotti qui vont le faire progresser. Wauquiez a perdu son pari et Bellamy retrouvera Versailles et ses messes traditionnalistes. Enfin, Jean-Luc Mélenchon fait un score très en deçà de ses espérances et paie six mois de fascination pour Eric Drouet (le gilet jaune) et son obsession négative à l’égard des journalistes et finalement d’une forme de mépris à l’égard des électeurs. La claque donnée à la France Insoumise va entraîner une recomposition à Gauche dont on ne voit pas, aujourd’hui, quel sens elle va prendre.

Le dépouillement effectué à Louviers sous la houlette d’Anne Terlez, première adjointe et elle-même candidate sur la liste LREM (51e position) n’a connu aucun incident. Evidemment on regrette les fièvres d’antan quand, à la salle des fêtes, des dizaines d’électeurs(trices) commentaient les résultats locaux. La télévision et les réseaux sociaux contribuent à une écoute individualiste des résultats. Elle manque évidemment d’empathie et de solidarité. Surtout quand les orateurs qui défilent sur les plateaux éructent des éléments de langage surfaits et surjoués. Loin de la vérité du résultat des urnes.

A Val-de-Reuil, la gauche sauve les meubles
A Val-de-Reuil, je laisse la parole à Marc-Antoine Jamet : « Comme sur tout le territoire national, le résultat des élections européennes à Val-de-Reuil, amène avec lui, son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles. Parmi les premières, on notera en priorité la très forte augmentation de la participation, passée de 26% à 36,5%, soit plus de dix points et une progression supérieure à la progression nationale. Elle fait apparaître la plus faible abstention des électeurs rolivalois à une élection européenne constatée depuis 1979 alors que de nombreux jeunes participaient ce dimanche à leur première élection.

On observe également un très bon résultat pour la Gauche qui, si elle avait sur s’unir, totaliserait 44% des suffrages. (PS : 15%, Générations : 5,5%, PC : 2% + LFI 10,5% et Europe écologie les verts 11%). Avec les verts, la Gauche forme aujourd’hui une majorité de progrès et de justice sociale qui en fait très nettement la première force politique de la commune.

Dans ce chiffre, il faut se réjouir de l’excellent score obtenu par Raphaël Glucksman et l’alliance qu’il avait formée, conséquence concrète de la très belle campagne du parti socialiste dans la Ville, campagne conclue par un meeting particulièrement réussi de Boris Vallaud.
Réunion électorale réussie à Val-de-Reuil.
 Parmi les secondes, il est clair que la première place du Front National qui, cependant, avec 26% fait moins qu’en 2014 où il avait obtenu 28%, reste inquiétante. Elle témoigne aussi bien de l’exaspération de nos concitoyens face aux difficultés de toute sorte qu’ils ressentent, notamment face au chômage, que de leur crainte de l’avenir, le peu de confiance qu’inspire l’Europe et cette perte de repères que les « gilets jaunes » ont su traduire .

Ni Jean-Luc Mélenchon, ni le chef de l’État, tous les deux autour de 11%, ne réussissent leur pari dans la plus jeune commune de France. L’un ne réalise pas la percée qu’il espérait, l’autre n’a pas devancé l’extrême droite. Il en est même très loin. Les petites listes obtiennent  parfois des scores inattendus comme celle du Parti animaliste (3%), alors que la droite classique demeure inexistante puisqu’elle réalise le même score.

Cette situation exige une mobilisation contre l’extrême droite, mais doit également entraîner une réaction adaptée des partenaires de la commune, agglomération, département, région, Etat, afin de lutter ensemble contre les maux qui la frappent. Le score de la Gauche est une base solide et prometteuse pour conserver à Val-de-Reuil son ancrage aux prochaines élections municipales. C’est cet objectif que, dans l’union la plus large, Marc-Antoine Jamet et son équipe proposent comme contrat aux Rolivalois pour un nouveau mandat. »

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