17 septembre 2022

Le Hub de Louviers au cœur de la révolution technologique du territoire de Seine-Eure

Alexandre Le Targa coupe le ruban aux côtés des élu(e)s.
Il aura donc fallu dix ans. Dix ans pour imaginer et concrétiser la réhabilitation d’un site industriel important dans l’histoire de Louviers. Après maintes vicissitudes dues à l’évolution technologique et la disparition de l’industrie du disque microsillon sous divers noms capitalistiques (Philips, Polygram, CIDIS, Cinram…) et la suppression des emplois qui allaient avec, le site inauguré par Pierre Mendès France en 1957 connaît enfin une nouvelle vie. Ce qui avait été la première usine de production de disques d’Europe devenait alors une friche industrielle désolante.

Rachetés par l’agglomération Seine-Eure — Patrice Yung en était alors le président — avec le soutien de l’Etablissement public foncier de Normandie, les bâtiments et les terrains attenants (sans oublier la maroquinerie-sellerie Hermès et ses cinq hectares dont l'ouverture est programmée au printemps prochain) sont dorénavant dévolus en majorité à des activités numériques plus dans l’air du temps. Le hub, puisque tel est son nom, propose des salles de congrès, d’exposition, une pépinière d’entreprises, des ateliers relais, un espace de co-working… le tout s’intégrant dans un environnement paysager où voiries, parkings, ligne de bus à haut niveau de service (entre la gare SNCF de Val-de-Reuil et la place Ernest Thorel de Louviers) complètent une offre abondante. Je n’aurais garde d’oublier le chantier de fouilles archéologiques qui, durant les travaux, a authentifié un site de production de pierres et d’outils vieux de 20 000 ans !
« La rue du Magdalénien » impose de ne pas oublier nos ancêtres. Comme l’a indiqué Bernard Leroy, non sans sourire, « Les hommes de la préhistoire cassaient déjà des cailloux sur la route de Louviers. »

Place Nelson Mandela.
Les élus à l’origine de cette épopée de modernisation, MM. Bernard Leroy, donc, président de la CASE et François-Xavier Priollaud, vice-président de la Région Normandie et maire de Louviers, ont été aidés par des financements épars abondés depuis Bruxelles (fonds structurels), Rouen (la Région), Evreux (le département) et bien évidemment le budget de l’agglomération Seine-Eure, principal financeur d’un budget total de 23 millions d’euros. L’état n’a joué un rôle qu’à la marge même si le sous-préfet des Andelys a promis d’apporter sa contribution administrative aux futurs projets de développement.

Dans les discours forcément un peu convenus où se mêlaient humour et histoire, Bernard Leroy a eu la bonne idée de saluer les milliers d’hommes et de femmes qui ont assuré la production de ces millions de microsillons ou de CD au service des talents de la chanson ou de la musique (1). Certains et certaines d’entre eux et elles étaient d’ailleurs présent(e)s à l’inauguration du hub organisée ce vendredi. Alexandre Le Targa ancien de l’usine Philips du temps des Pasquier, Crapard, Graux, des noms illustres pour les salarié(e)s de ce poumon industriel lovérien, eut l’aimable tâche de couper le ruban symbolisant le lancement officiel du nouvel outil.

photo Jean-Charles Houel

Le maire de Louviers a profité de l’occasion pour baptiser la place située devant l’entrée du Hub et devenu carrefour de rencontres. Elle portera le nom de Nelson Mandela, ancien président sud-africain, prix Nobel de la paix, farouche combattant des droits humains qui permit de mettre fin au régime d’apartheid et de rendre sa dignité à la population noire de ce grand pays d’Afrique. Après les discours une soirée plus conviviale a retenu les passagers du Hub à qui l’on offrit l'opportunité d’apprécier musique, boissons et petits fours.

(1) Citons Georges Brassens, Serge Gainsbourg, Nana Mouskouri, Johnny Hallyday, Henri Salvador parmi les plus connus…


11 septembre 2022

Sur les traces de Georges-Paul Roussel, l'architecte du musée de Louviers

Michel Natier. 
Georges-Paul Roussel est l’architecte qui a « imaginé » le musée de Louviers. Ce musée qu’on connaît aujourd’hui, financé par Edouard Lanon, a ouvert ses portes et ses salles en 1888. M. Lanon avait légué ses collections à la ville de Louviers et souhaitait un lieu adapté pour les exposer. Il avait la volonté et l’argent. Ce musée est le seul du département à avoir été, dès sa naissance, conçu comme un musée.

GP Roussel a quant à lui été l’auteur de plusieurs constructions encore visibles aujourd’hui dans l’immédiate région de notre ville. Il a laissé plus que des traces à Lisors, Amfreville-sur-Iton (la ferme près du château), Andé, Muids et dans quelques autres villages. Il prenait ainsi la suite de son père Etienne Roussel disparu en 1880.

Michel Natier, ancien directeur du musée municipal, lui-même diplômé en architecture, a pris plaisir à emmener les adhérents et les amis du musée, sur les traces de ces Lovériens peu connus. A force de recherches dans les archives locales, départementales ou nationales ainsi qu’à l’école des Beaux Arts de Paris, et l’aide du service des archives de l’agglomération Seine-Eure, Michel Natier est parvenu à dresser le portrait d’un homme, certes pas génial— n'est pas Le Corbusier qui veut —
mais ayant pratiqué son métier avec certains gestes intéressants et une profonde honnêteté intellectuelle. S’appuyant sur des photographies, des esquisses, des plans et parfois des devis détaillés, l’orateur d’un soir nous a permis de pénétrer dans le monde mystérieux de la création même si parfois les œuvres de Roussel semblent inspirées de formes et de lieux vus ailleurs. L’Association des Amis du musée, à l’origine de cette conférence, est devenue, l’espace d’un moment, l’association des amis de Georges-Paul Roussel qui méritait bien ce coup de chapeau.