25 août 2012

Merah n'était pas un loup solitaire

Il me semble que les médias ont été un peu courts sur la dernière affaire Mohamed Merah. Le tueur de Montauban et de Toulouse, présenté comme « un loup solitaire » par Bernard Squarcini, ancien patron de la DCRI (direction du renseignement) est en réalité un djihadiste patenté et recensé comme tel par les services secrets français. Plusieurs organes d'information nous ont appris ces jours derniers, que Mohamed Merah, avant de tuer les militaires et les enfants juifs de l'école toulousaine, avait passé des semaines et des mois à voyager dans certains pays bien connus comme le Pakistan, l'Afghanistan, pays répuités pour former les militants et les terroristes appelés à frapper les infidèles.
Mieux même, il avait passé des centaines de coups de téléphone dans plusieurs dizaines de pays, le tout suivi avec scrupule par des agents français dont la conclusion était sans appel : Merah veut se faire discret et se livre à des activités dangereuses.
Dans ces conditions, comment expliquer que ce jeune islamiste extrémiste ait été laissé libre de ses mouvements et ait pu passer à l'acte sans qu'à aucun moment la police française n'intervienne ? On se souvient des déclarations de Sarkozy et ses sbires aux ordres lors de l'attaque des forces de l'ordre contre Mohamed Merah. Il n'y avait pas de mots assez durs contre l'assassin devenu un monstre aux yeux du pouvoir et des citoyens. Et, bien sûr, chaque responsable important minorait les renseignements et indications précieuses pourtant connus des responsables de la DCRI. Il y a donc eu pour le moins négligence voire pire. En acceptant de déclassifier certains documents, Manuel Valls aide à la manifestation de la vérité mais surtout, il permet aux familles d'interpeller l'ancien pouvoir exécutif (les Guéant et compagnie) et de leur demander des comptes. Mohamed Merah n'était pas le type isolé, teinté de folie. Il était aux ordres de penseurs totalitaires logés au Pakistan ou ailleurs, trop heureux d'utiliser et de manipuler ces jeunes Français d'origine algérienne par exemple, en mal de reconnaissance et victime d'un avenir bouché.
On attend avec impatience que les responsabilités soient précisées et que les coupables d'inertie soient sanctionnés.

22 août 2012

Gérard Depardieu : la meilleure défense c'est l'attaque

Quand Gérard Depardieu a une grosse envie lors du décollage d'un avion, il urine dans le couloir public. Quand il circule sur son scooter et qu'il a peur d'un automobiliste (imprudent ?) il lui donne un coup de poing. Quand il veut remercier quelqu'un qui l'a aidé à résoudre un problème financier important, il soutient Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de la République. Gérard Depardieu — c'est ce qui fait son charme — n'est pas un homme comme les autres. Il s'agit d'une vedette du grand écran et du petit aussi. Une vedette bénéficie d'égards que tout un chacun devrait respecter sauf à se faire apostropher voire cogner.
Franchement, Gérard Depardieu est (a été ?) un grand acteur. Nous nous souvenons tous de ses interprétations lumineuses, de son jeu direct, naturel, magnifique. Mais depuis que son ami Jean Carmet lui a mis le nez dans les vignes, Depardieu se prend pour un seigneur intouchable. Autrement dit il est odieux. mais comme la meilleure défense c'est l'attaque et que l'automobiliste qu'il a boxé a décidé de porter plainte contre l'acteur, ce dernier à son tour a porté plainte pour conduite dangereuse. Il est bien évident qu'il sera difficile de prouver cette conduite dangereuse mais le dépôt de plainte conjoint a pour objectif de faire peur au conducteur frappé et d'ouvrir une négociation amiable.
J'ignore comment cette histoire de corne-cul se terminera. Je ne veux pas de mal, en particulier, à Gérard Depardieu mais le passage à l'acte violent dénote chez l'acteur une propension à se faire justice lui-même ce que le code pénal réprouve. La loi doit être la même pour tous.

21 août 2012

Un viol est un viol

Même s'il retire in fine sa candidature au sénat américain, la déclaration du candidat républicain au sénat dans le Missouri n'est au fond rien d'autre que l'expression des ultra conservateurs américains. Avant de devoir présenter ses excuses et aussi « pardon », le candidat sénateur a tout bonnement affirmé qu'il était rare que les femmes «vraiment violées» tombent enceintes, leur corps développant des défenses interdisant toute grossesse. On aura tout entendu !
Au-delà de la stupidité de l'argument, au-delà de la négation même de toute notion scientifique objective, une affirmation pareille mérite qu'on s'y arrête un instant. Pourquoi ? Parce qu'elle exprime publiquement des sornettes datant du Moyen-âge bien avant en tout cas qu'on soit certain que la rencontre d"un ovule et d'un spermatozoïde aboutit à la formation d'un œuf quelles que soient les circonstances de cette rencontre.
Le candidat sénateur se réfère donc à des croyances négationnistes et je ne suis pas certain qu'il soit si esseulé que cela. Bien sûr, le candidat Républicain à la présidence des Etats-Unis Mitt Romney, s'est désolidarisé de cette affirmation et d'autres voix de ce parti de droite l'ont rejoint. Tout de même. En 2012 dans un pays démocratique évolué comptant les meilleures universités en tête du classement mondial des établissements d'enseignement supérieur, il est des hommes pour avancer pareille ineptie. Dans ce beau pays de France, à la droite de la droite, on pourrait entendre des hommes affirmant qu'un viol est un fait anodin, que la victime était forcément consentante…la conclusion, elle nous vient de Barack : « un viol est un viol. »

20 août 2012

De Vladimir Poutine à la situation en Syrie

La condamnation à deux ans de camp (quel pays que cette Russie !) pour profanation religieuse contre l'Orthodoxie des trois chanteuses et danseuses des Pussy Riot montre le vrai visage de Vladimir Poutine et de sa justice aux ordres. On croyait que Gorbatchev avait mis un terme aux agissements à la soviétique mais on se trompait. On ne gomme pas 70 ans de bolchévisme avec un Eltsine et surtout avec un président russe ancien chef du KGB.
Ce dictateur —puisqu'il faut appeler les choses par leur nom — est un tzar d'un genre ancien. Il utilise les procédés d'hommes réputés pour leur violence, leurs atteintes aux droits de l'homme, leur obsession de la lutte contre les libertés publiques et leur comportement autocratique.
Condamner trois jeunes femmes punk (dont deux jeunes mères de famille) pour une danse et un chant anti-Poutine montre bien que la démocratie et ses attributs ne règnent pas en Russie. Il faut absolument que les démocraties européennes s'élèvent (elles ont commencé à le faire) contre cette atteinte à la liberté d'expression. Il faut absolument faire savoir à Poutine qu'un état de droit ne condamne pas à l'enfermement pour un écart de conduite. Les Pussy Riot doivent être soutenues et encouragées.

"Il n'y a pas eu pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy d'émeutes urbaines", a assuré Brice Hortefeux, vendredi 17 août. Quel menteur ! On connaissait Hortefeux, on savait ses petits arrangements avec la vérité, notamment dans l'affaire Takiedine, mais on ne pensait pas qu'il irait jusque là dans son idolâtrie de Sarkozy. Le journal Le Monde se plaît à rappeler les nombreux et différents épisodes d'émeutes urbaines qui ont jalonné le quinquennat du président sortant.
Ne nous réjouissons pas pour autant trop rapidement. Les tristes événements d'Amiens nous rappellent que des cités recèlent des bandes et des coquins. Comment traiter ces problèmes de délinquance urbaine ? Par la force ? Le résultat est mauvais. Par le dialogue ? Il semble bien difficile à engager. Pourtant, c'est la seule voie possible. Il suffit de trouver les vecteurs aptes à favoriser, sans angélisme, un effort d'éducation et de civisme.

La droite — et elle n'est pas toute seule — reproche à François Hollande de ne pas renverser la table pour mettre en place les réformes promises pendant la campagne électorale. C'est tout juste si on ne l'accuse pas d'avoir pris deux semaines de vacances au fort de Brégançon ! Pour le président, l'année passée a été dure. Campagne interne, campagne réelle, campagne sur campagne puis élection, puis action. « La rentrée c'est maintenant » a déclaré François Hollande en descendant du TGV qui l'a conduit à Paris. La critique c'est tout le temps. Et c'est normal car les gens au pouvoir ont besoin de minorités agissantes pour ne pas dormir sur leurs lauriers.

Laurent Fabius à Rouen lors du meeting de François Hollande. (photo JCH)
Il en est un qui n'a pas pris de vacances. C'est Laurent Fabius. Le ministre des Affaires étrangères est très préoccupé par la situation au Mali et par la guerre civile larvée en Syrie. Le ministre n'y est pas allé par quatre chemins. Bachar El Assad doit être combattu et son régime abattu. J'entends d'ici les BHL, les va-t-en-guerre de la droite exigeant une intervention armée dans un pays soutenu par la Russie, la Chine, L'Iran…excusez du peu. Comparer la Syrie et la Libye c'est ne rien connaître à la situation au Moyen-Orient. C'est ne rien savoir des conséquences fâcheuses qui ont succédé à la disparition — sans regrets — de Mouamar Kadhafi. Les armes libyennes traînent au Mali, les terroristes d'AQMI se sont bien servis et la situation politique à Tripoli est inquiétante. C'est la force de Laurent Fabius que de réfléchir avant d'agir et de mesurer les conséquences de toutes les actions françaises.

19 août 2012

Victoire par KO de Gérard Filoche contre Guinot ! 14 à 0.


Communiqué de Démocratie et socialisme :
« La Cour d’appel a déclaré « irrecevable » la plainte attribuée au « CE » Guinot contre Gérard Filoche. L’inspecteur du travail, déjà relaxé en première instance le 12 octobre 2011 obtient complète satisfaction le 3 juillet 2012 après 8 ans de procédure acharnée : la plainte attribuée au « CE » Guinot est jugée « irrecevable » par la Cour d’appel du TGI de Paris.
En fait Gérard Filoche avait été poursuivi depuis 2004 par les patrons de Guinot parce que dans l’exercice de ses missions, il avait refusé par trois fois l’autorisation de licenciement d’une salariée protégée, déléguée CGT, de retour de congé maternité.
Ces patrons Guinot (condamnés à plusieurs reprises pour différents délits) avaient voulu, à la place de leur CE (instance bidon qui leur était acquise et ne fonctionnait pas, ne prenait pas d’heures de délégation, ne prenait pas de budget de fonctionnement, ne se réunissait pas, composée en fait d’un seul homme), poursuivre, Gérard Filoche pour « chantage envers le CE » (sic).
Puis, conseillés en décembre 2007 par le Directeur général du travail, le dénommé Jean-Denis Combrexelle (celui qui a commis la « recodification » du Code du travail pour le compte du Medef) et même, pendant un temps, (on se demande encore pourquoi) par le Parquet, le « chantage » a été remplacé par « entrave au CE ».(resic)
Pareille ineptie ne s’était jamais vue, depuis 1945, en 66 ans  : un inspecteur du travail qui a poussé à ce que le CE soit créé, élu, et fonctionne (sans l’intervention de Gérard Filoche en 2003 il n’y aurait même pas eu l’ombre d’un CE au siége de  Guinot), est accusé de « l’entraver » (sic).
Et au lieu de défendre son subordonné, le DGT, pour le compte direct des patrons Guinot, sans s’informer et sans même s’enquérir des faits auprès de l’inspecteur concerné,  a « chargé » l’inspecteur de façon violente et partiale dans une lettre accusatrice, juridiquement fausse à un niveau de mauvaise foi incroyable.
Et le Parquet (qui n’a jamais le temps de juger les procès-verbaux de l’inspection, trois sur quatre sont classés sans suite par la parquetière concernée), a trouvé le temps de poursuivre… non pas Guinot mais Gérard Filoche, par un « réquisitoire supplétif » (sic), pour un « délit d’entrave » malgré le fait que le juge d’instruction – après cinq heures d’interrogatoire le 7 mars 2007) y avait renoncé !
Et depuis 2004, la procédure est poursuivie, par les patrons Guinot avec le même avocat M° Varaut qui annonce à la presse que l’inspecteur du travail « va être moins fier que lorsqu’il s’en prend aux employeurs »… Pure visée politique  !
Quand l’avocat de Gérard Filoche, Me Tricaud, dépose des conclusions fin 2008, qui font remarquer aux patrons de Guinot que leur prétendu « CE » ne s’est jamais plaint lui-même, et que sa plainte est irrecevable, ils feignent d’organiser une réunion de celui-ci, tenez-vous bien, le 9 mars 2009, 5 ans après les faits, pour qu’il se porte lui-même partie civile. Mais même ça, ça ne réussit pas, car ils ne font pas de convocation, de compte-rendu de ladite réunion (il n’y en a jamais), et c’est cette plainte (que le Parquet ni le DGT n’avaient sans doute pas examinée ?) qui est finalement déclarée « irrecevable » le 3 juillet 2012.
Le même avocat du patron de 2004 à 2009 devenu avocat du CE de 2009 à 2012, est donc battu sur toute la ligne : car le jugement en 1ere instance relaxe Gérard Filoche de tout fait fautif, et le jugement en appel annule la procédure depuis 2009, laissant le DGT et le Parquet à leur honte de 2004 à 2012.