20 juin 2015

Le délit de fuite…d'eau de Sarkozy


Souvent Sarkozy varie, bien  « fol » qui s’y fie. En quelques années voire quelques mois, l’ancien président de la République, président de « Les républicains » change de pied, d’opinions, d’idées…si tant est qu’on puisse qualifier ses propos d’idées. Sa saillie sur le droit du sang, « une question qui mérite d’être posée » est en complète contradiction avec ce qu’il déclamait lors d’un débat face à Jean-Marie Le Pen : « Jamais, assurait-il, nous ne reviendrons sur le droit du sol. » Mais à cette époque, le Front national n’avait pas atteint les scores électoraux d’aujourd’hui et ses propositions pernicieuses et fantasmées n’imprégnaient pas l’opinion publique comme elles le font en 2015.

Autrement dit, Sarkozy — et ce n’est pas nouveau — a décidé de bâtir sa ligne politique de candidat éventuel à la présidentielle en puisant dans la besace du FN chargée des pires maux de notre société : l’exclusion et le mépris. Le plus bel exemple n’est-il pas « l’amusante » comparaison entre le flux des migrants fuyant la guerre, la misère et la désormais fameuse fuite d’eau que le réparateur (il aurait pu dire le plombier polonais) s’efforce de répartir dans toutes les pièces d’une maison imaginaire. Cette fuite d’eau, soyons en certains, le poursuivra longtemps, aussi longtemps que « la racaille » et le « casse toi pov con » si élégant.

La gauche, mais pas seulement elle, ont fustigé ce comportement de bateleur d’estrade, de bonimenteur, prêt à tout pour séduire son public de fans. Sarkozy le connaît bien ce public. Il sait ce qu’il attend, ce qu’il souhaite entendre, ce qu’il veut pour notre République dont ces gens-là ont osé s’approprier l’adjectif. Même les centristes ont jugé que la blague ( ?) de Sarkozy faisait dans l’ignominie. On ne traite pas ainsi des hommes et des femmes, des enfants, en quête de liberté, de sécurité, de fraternité et souvent au prix même de leur vie. Fraternité ? Un mot que Sarkozy a banni de son vocabulaire.

19 juin 2015

Le centre ville de Louviers à cœur ouvert lundi soir au Moulin


La rue du Maréchal Foch en voie piétonne : il fallait oser ! (photo archives JCH)
L’avenir de Louviers doit évidemment intéresser les habitants de notre ville. Et pour mieux comprendre ce que souhaite entreprendre la municipalité pour améliorer le centre commercial, le cœur de ville, le maire invite les habitants à une réunion d’information programmée le 22 juin au Moulin (rue des combattants en Afrique du nord) en soirée.

Le centre commercial est un véritable casse-tête pour les équipes municipales. Plus d’un maire y a perdu crédibilité et crédit pour avoir surestimer la qualité des changements qu’il proposait et les conséquences (fâcheuses parfois) de ceux-ci. Même concertées, les rénovations et autres améliorations ont souvent fait pschitt ! Le fait est que la ville, détruite par les bombardements de la guerre de 1940, a été reconstruite sur un schéma identique quand il aurait fallu anticiper le mode de vie des Lovériens et les circulations modernes notamment automobiles. Une récente exposition consacrée aux photographies du Louviers d’hier nous rappelle qu’Eugène Claudius Petit (1) est venu dans cette ville et qu’il en a inauguré la reconstruction des années cinquante sous le regard bienveillant de Pierre Mendès France.

Depuis, le schéma général du centre de la ville n’a que peu bougé. La tentative d’instauration des rues piétonnières par le Docteur Ernest Martin a fait long feu (après d’âpres manifestations) et ne subsiste qu’un morceau de rue de quelques dizaines de mètres. Pour quel avenir ? Le maire veut proposer des modifications concernant le stationnement, l’élargissement des trottoirs, le mobilier urbain, le sens des circulations, le rôle des places (Thorel, de la Halle, champ de ville) sans oublier la nécessité de densifier l’urbanisation du centre, véritable obsession des élus qui oublient parfois que les commerçants n’y vivent pas ou en tout cas s’ils y habitent qu’il s’agit d’un très petit nombre d’entre eux.

L’intérêt des réunions publiques c’est avant tout l’information. Il ne faut pas croire que les suggestions des citoyens sont toujours pertinentes. S’ils sont mal informés, s’ils ne sont pas en possession de tous les éléments du dossier (techniques, financiers, notamment) les citoyens ne sont pas sur un pied d’égalité avec les élus et la concertation ne peut dès lors que servir d’alibi. Voilà pourquoi il faudra être présent, lundi au Moulin, pour prendre connaissance du projet forcément avancé que le maire rendra public. Nous pourrons, alors le discuter, l’approuver…ou en contester certains aspects.
(1) Ancien ministre de la 4e République.

18 juin 2015

Quand des parents corses détestent les polyphonies linguistiques…


Décidément, la connerie est partout. Prenons ces enseignant(e)s corses désireux de faire découvrir la beauté des langues étrangères à leurs élèves. Pas le Français évidemment si l’on considère, d’un point de vue nationaliste, que notre langue est parlée par des horsains de l’hexagone. Non, l’Anglais, l’Espagnol, l’Allemand et l’Arabe. L’Arabe est une langue ancienne parlée sur plusieurs continents par des millions d’hommes et de femmes. C’est une langue de culture, qui s’écrit chez de grands philosophes et mathématiciens du Moyen-âge à une époque où le souvenir des Sarazins demeurait vif dans les esprits du monde occidental.

Mais l’Arabe fait peur aux Corses ou du moins à des insulaires racistes depuis toujours et islamophobes depuis que c’est la mode. Alors, des parents mal intentionnés n’ont pas voulu que leurs enfants chantent « Imagine » des Beatles dans la langue d’Averroès, cet homme universel aux savoirs multiples. Car tel était le pari et la volonté des enseignants. User de cinq langues pour colorer le spectacle lors d’une kermesse scolaire, kermesse annulée depuis pour éviter tout incident.

Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’Education, a apporté son soutien total et entier aux enseignants. Elle a jugé que ces derniers avaient fait preuve d’originalité et de sens pédagogique en proposant à leurs élèves de découvrir des sons et des phonèmes peu usités sur l’île de beauté. Mais la beauté n’est pas dans tous les cœurs. La Corse, l’île des polyphonies célèbres, aurait dû célébrer ce chant à plusieurs voix et…à plusieurs langues. Dannu. (1)
(1) Dommage en langue corse.

17 juin 2015

Quelques réflexions au débotté : Bouteflika, Le Pen, Sarkozy, Ségolène Royal…


Le poste de président d’honneur du Front national a été supprimé après une décision du bureau national du FN. Autrement dit, en attendant une éventuelle exclusion du parti qu’il fonda, Jean-Marie Le Pen ne peut plus prendre la parole au nom d’un groupuscule devenu populaire au fil du temps. Ou plutôt populiste eu égard aux thèmes et théories défendues âprement par les membres de ce parti. Pourquoi tant de haine à l’égard de JMLP ? Il commençait à trop vieillir et à radoter. A 87 ans, Marine, sa fille, a décidé que le moment était venu de passer la main et son tour.
Pourtant, le député européen Jean-Marie Le Pen va continuer de siéger au parlement de Strasbourg ; Il pourra continuer d’y être souvent absent et de siéger non plus à côté de sa fille mais sur un autre banc, celle-ci ayant réussi à créer un groupe (composé de membres de 7 nationalités différentes) sans la présence de son père persona non grata. Ce groupe touchera même de l’ordre de 30 millions d’euros pour son fonctionnement. Autrement dit, les impôts des citoyens des pays membres de l’Union européenne vont alimenter les caisses d’un groupe xénophobe dont le principal point de programme est de sortir de l’Europe, laquelle le nourrit. Quelle ingratitude !

Si Jean-Marie Le Pen sort peu à peu du champ politique, il en d’autres qui l’envahissent de leurs idées aux vapeurs méphitiques. Ainsi, Nicolas Sarkozy, auteur du changement de nom de son parti devenu Les Républicains, s’empresse de porter atteinte à ce qui fait la République et repose sur ses symboles. Quelle mouche l’a piqué pour qu’il trouve opportun de remettre en cause le droit du sol, l’une des caractéristiques essentielles de la citoyenneté à la française. La question se pose, assure-t-il, de savoir si le droit du sang ne conviendrait pas mieux à notre société ?
Cette proposition, le Front national la met en avant depuis quarante ans et aucun gouvernement de droite ou de gauche n’a eu l’audace dommageable de mettre cette question sur le tapis. C’est si vrai que les Fillon, Juppé et autres NKM considèrent que Sarkozy demeure le provocateur-né qu’il a toujours été. D’ailleurs n’avait-il pas lui-même déclaré, il y a longtemps il est vrai, que pour les fanatiques du droit du sang, celui-ci ne serait jamais assez pur. C’était au temps où Sarkozy n’était pas en campagne électorale et n’aspirait pas (pas encore) à la présidence de la République. Autres temps, autres mœurs.

Notre président a rendu visite à Abdelaziz Bouteflika, le président algérien. Ou plutôt à ce corps qui bouge encore mais n’exprime ni émotions ni paroles. Les images télévisées sont ravageuses pour l’image du chef d’état algérien visiblement très marqué par la maladie et dont on se demande ce qu’il peut encore bien faire ou bien dire à la tête de cet état du Maghreb si important. L’armée agit en coulisses et dirige, de facto, le pays.
Lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre des chef s d’état, interrogé par un journaliste de Canal Plus sur l’état de santé de M. Bouteflika, le président Hollande a retenu sa respiration pendant quelques secondes avant de nous livrer un élément de langage bien rôdé, notamment par Laurent Fabius qui, depuis trois ans, nous vend et nous vante « l’alacrité » de la momie Bouteflika. Yann Barthès du petit journal a consulté le dictionnaire et lu : alacrité : « enjouement, entrain ». On peut tout dire sans que quiconque réagisse mais de là à évoquer l’alacrité de M. Bouteflika, c’est tout simplement parler un langage qui, pour être diplomatique, n’en est pas moins fallacieux. 

La photo prise sur le perron de l’Elysée avec le couple royal espagnol nous a montré un François Hollande souriant et une Ségolène Royal rayonnante. C’était avant le documentaire consacré sur France 3 par Gérard Miller à l’ancienne candidate à la présidence de la République. Ce documentaire, parfois malin, souvent complaisant, toujours bien étayé nous a montré le parcours d’une femme d’exception, broyée par la machine partisane et le machisme ambiant dans tous les partis et donc le Parti socialiste. La fameuse phrase de Laurent Fabius : « mais qui va garder les enfants ? » à l’annonce de la candidature de l’ancienne ministre de François Mitterrand rappelle combien cette candidature a semblé incongrue voire iconoclaste dans le petit monde des aspirants au pouvoir suprême. La séquence nous montrant un Strauss-Kahn rassuré par le fait que sur la photo on ne verrait pas Pierre Mauroy auprès de Ségolène Royal est édifiante de mesquinerie et de petitesse. Ségolène raconte bien comment les éléphants du PS (qu’elle a superbement ignorés après la primaire socialiste interne) l’ont isolée au point d’espérer sa défaite. Sarkozy n’avait plus qu’à ramasser les miettes. La « folle » du Poitou, comme l’ont surnommée ses adversaires, a-t-elle dit son dernier mot ?

Alexis Tsipras a engagé un bras de fer avec la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne). Il ne veut pas accepter les conditions draconiennes qu’elle veut lui imposer pour verser les 7,2 milliards d’euros promis dans le plan de soutien à la Grèce. Le danger d’un Grexit (« Grèce exit » de l’Union européenne) est-il aussi réel que le prétendent la presse et certains conseillers diplomatiques ? C’est bizarre mais je n’en crois pas un mot.
Que les uns et les autres exercent chantage et menaces, cela fait partie de la négociation. Mais que la Grèce ou l’UE envisagent de gaieté de cœur, une séparation et donc une sortie de la zone euro ? Je ne parviens pas à y croire. J’ai le sentiment que l’un ou l’autre va lâcher prise avant d’être au bord du gouffre. Si tel n’était pas le cas, la chute serait vertigineuse et surtout aurait des conséquences imprévisibles. Il y aurait certainement de la casse : pour la Grèce et la zone euro.