22 juin 2013

Val-de-Reuil : le rond-point du centre des Pompiers équipé d'une hélice de frégate


« Depuis douze ans, la Ville l’attendait. Tous les Ministres concernés avaient été sollicités. Tous les directeurs successifs du bassin d’essais des carènes s’étaient associés à cette démarche constante, obstinée, récurrente. Val-de-Reuil voulait rappeler qu’elle n’était pas étrangère au Ministère et à l’esprit de Défense. Elle désirait souligner que la DGA/DCN, l’EPIDE, EADS, désormais Cassidian, possèdent des établissements importants sur son sol. Elle souhaitait affirmer, plus particulièrement, son lien, devenu ancien, avec la Marine nationale puisque, depuis près de trente ans, les navires de la Royale sont testés dans des installations implantées sur son territoire. Enfin, il lui fallait saluer la décision prise en 1981 d’implanter le B600, la cuve à houle et les tunnels de cavitation, non pas Boulevard Victor à Paris, comme autrefois, mais dans la plus jeune commune de France.

Pour souligner davantage cette proximité, qui est aussi une complicité, au moment où se décident les nouveaux équilibres financiers de la défense nationale, avec un équipement militaire majeur qui doit être préservé et développé, pour poursuivre une politique d’aménagement des ronds-points de la Ville qui vise à en faire des repères ou des éléments de décoration et non pas des terrains vagues ou pelés, il fallait installer sur un des giratoires qui mènent vers le « bassin » un témoignage, un rappel de cette activité qui fait la fierté industrielle et technologique de Val-de-Reuil.

Après Daniel Hairou, son prédécesseur, Guillaume de Garidel, Directeur de la DGA Techniques hydrodynamiques à Val-de-Reuil, à qui j’avais fait part de cette idée, m’a informé qu’était actuellement, à Brest, une fort belle hélice de frégate, qui propulsait autrefois un des plus grands navires de notre flotte. L’objet de notre convoitise mutuelle était référencée « B77E bâbord » et se présentait comme  de type « F67 ».  Quel beau nom !

La Ville a donc exprimé une nouvelle demande : que l’hélice puisse, une fois déclassée, lui être réservée. Ce genre de demande remonte jusqu’à l’Hôtel de Brienne. Breton, mais pas avare avec les Normands, Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense, vient donc de répondre favorablement au principe de la cession gratuite de cette hélice et de son transfert dans la commune. Il y aura une hélice installée sur le rond-point du centre des pompiers.

Elle répondra au nouveau fantôme de Simonet, neuf et avec ses jambes, qui sera installé sur le rond point du même nom, à la nouvelle œuvre conçue par Christian Zimmerman qui fera pendant à la Fontaine des Droits de l’Homme, de l’autre côté de l’avenue des falaises, au croisement de la route des sablons et de la chaussée du parc, à l’Astrolabe, remise sur la place qui porte son nom maintenant que sa réfection est achevée. D’autres surprises sont à venir. C’est l’aménagement urbain et artistique de la ville, en proximité, qui se poursuit. »
(communiqué de Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil))

20 juin 2013

Le vote de Villeuve-sur-Lot : les ténors du PS ont tort de mettre en cause les autres partis de gauche


Bien que membre du conseil fédéral de l’Eure du Parti socialiste, ma liberté de parole demeure entière. Je ne suis pas comme Christine Lagarde et sa lettre d’allégeance à son cher Nicolas. Une lettre grotesque à la limite du pitoyable pour la désormais présidente du Fonds monétaire international. Comment ose-t-elle écrire « utilise moi autant que tu as besoin »…la femme objet ou la femme instrument ? Enfin, passons. Quoique l’implication de la dame dans l’affaire Tapie mérite une plus grande attention.
Je souhaite contredire les ténors du PS dans leur analyse de la claque de Villeneuve-sur-Lot. Les bons esprits nous expliquent que si les Verts n’avaient pas présenté de candidat, celui du PS aurait été présent au second tour. Cette explication, déjà utilisée par Lionel Jospin à l’égard de Christiane Taubira en 2002 qui selon lui l’avait empêché d’être au second tour, ne tient pas la route. M. Barral, le candidat PS, dans le contexte de l’affaire Cahuzac et eu égard à l’image du gouvernement, est passé de 22 000 voix en 2012 (Cahuzac était alors candidat) à 7500. Ce sont des arrondis mais quand même. Cette perte de 15 000 voix et la perte de confiance qui va avec, sont la seule et vraie explication. Après sept défaites (dans des terres de droite aussi) aux législatives partielles, le PS fait grise mine. Et on devrait accuser les Verts ou je ne sais qui d’être à l’origine de ces défaites ? Ce serait injuste et déplacé. Le gouvernement fait face à des difficultés extrêmes dues en partie à la gestion Sarkozy. On verra au fil des ans quel bilan tirer de la politique conduite par François Hollande.
Le fait demeure que l’absence du PS au second tour de la partielle de Villeneuve-sur-Lot est une bien mauvaise nouvelle. Pour la démocratie et pour la gauche car elle ne sera pas présente laissant face à face les candidats de l’UMP et du FN. L’appel des ténors du PS à faire barrage à l’extrême droite est le minimum syndical. Mais que vont penser les électeurs, ceux qui ne font confiance qu’à leur ressenti et à leur connaissance de l’histoire locale. C’est bien beau de décréter des mots d’ordre à Paris si l’on sait qu’ils sont inapplicables à Villeneuve-sur-Lot. Les électeurs ont été trompés par un socialiste éminent, député et ministre, ils ont été bernés par ses mensonges et ses manœuvres et il faudrait, en plus, qu’on passe l’éponge sans dire mot. Qu’il se trouve 7500 électeurs pour apporter leurs suffrages au candidat du parti en cause (même indirectement) est déjà très bien. D’autant qu’il a fallu trois mois à ses responsables pour enfin mesurer la faute de Cahuzac et ses immenses conséquences. 

18 juin 2013

François Loncle s'attaque aux Barbier et autres Giesbert

François Loncle avec Richard Jacquet et Bruno Questel son suppléant (au centre)
Le texte ci-dessous est paru dans le dernier numéro de Marianne, je le publie avec l'autorisation de François Loncle  :
« Le « Hollande bashing » (1) devient la spécialité des hebdomadaires. Le Point a ouvert les hostilités…dès le 17 mai 2012 ! Les autres news magazines ont, à leur tour entonné l’air de la calomnie. Accablant à foison le chef de l’Etat, ils rivalisent de unes assassines, d’images offensantes.
Ce lynchage est d’autant plus méprisable que l’intéressé ne peut pas répondre, au risque d’être accusé d’attenter à la sacro-sainte liberté de la presse. La critique par les médias de l’action présidentielle est en démocratie un droit légitime à une condition : que ce débat se déroule dans la décence et le respect.

Or, ces hebdomadaires ont remplacé l’analyse par la médisance, l’investigation par le clabaudage. Les journalistes ne sont plus des rédacteurs mais des détracteurs, plus des enquêteurs mais des procureurs. Ces Zoïle (2) zélés ne se contentent pas de dresser un réquisitoire contre le président de la République ; ils se livrent à une véritable entreprise de démolition.

Dans cette course à l’échalote, Le Point, qui appartient à François Pinault, l’un des invités du Fouquet’s, a sonné l’hallali, le directeur de la publication, Franz-Olivier Giesbert, se réjouissant  « d’avoir un coup d’avance sur les autres ». Puis L’Express s’est lancé, à son tour, dans la chasse à l’homme. Son directeur, Christophe Barbier, n’hésite pas à titrer sur « Les cocus de Hollande ». Enfin, Le Nouvel Observateur a pris part à la curée. L’hebdomadaire de Claude Perdriel n’hésite pas à interpeller le chef de l’Etat sur « ce qu’il mijote ».

Depuis des mois, ces magazines s’adonnent à une surenchère verbale et visuelle au point de confondre franchise et impudence. Ils se complaisent dans les attaques ad hominem : à « M. Faible » répond « Pépère ». Ils apostrophent le président, le tutoient, le rudoient.

Selon le site 365mots.com, trois quarts des unes que L’Express a consacrées, depuis mai 2012, au président de la République et la totalité des couvertures du Point sont négatives, alors que le traitement réservé à son prédécesseur apparaît nettement plus équilibré. Giesbert et Barbier n’ont jamais montré M. Sarkozy dans une position humiliante ou ridicule. Et Dieu sait si…Alors qu’avec François Hollande, les privautés et l’incorrection sont de règle.

Depuis une décennie, la presse écrite française traverse une crise profonde. Même s’il affecte particulièrement les quotidiens nationaux, ce marasme n’épargne pas les hebdomadaires. Ceux-ci affrontent la concurrence débridée des chaînes de télévision et des stations de radio d’informations en continu, des sites en ligne, de la blogosphère, des réseaux sociaux, des téléphones portables, des tablettes. Par leur réactivité, ces nouveaux médias conditionnent, désormais, la diffusion des nouvelles. Les magazines tentent donc de les concurrencer en versant dans l’outrance. Laurent Joffrin admet que le « Hollande bashing » poursuit surtout des visées vénales. Qu’importe l’honnêteté, la vérité, pourvu que le titre accroche.

Pourtant, cette stratégie commerciale s’essouffle. Au premier trimestre 2013, les ventes au numéro ont chuté de 7% pour Le Point et de 8% pour L’Express. Seul Le Nouvel Observateur s’en sort, grâce au scoop licencieux de Marcella Iacub. Le « Hollande bashing » ne paye plus : « M. Faible » n’a été vendu qu’à  63 000 exemplaires. Le Point semble regretter le vibrionnisme omniprésent de M. Sarkozy, un « bon client » dont les extravagances gestuelles et les débordements langagiers faisaient vendre. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer le tapage médiatique orchestré par le pouvoir pour la libération des infirmières bulgares et d’Ingrid Betancourt au retour décent et sobre de Florence Cassez et de la famille Moulin-Fournier.

La personnalité de François Hollande, sa conception apaisée du mandat présidentiel, son style consciencieux ont heurté les hebdomadaires. Leur amertume s’est alors retournée contre celui qui osait les priver de leur pitance.

Les news magazines mentent effrontément à leurs lecteurs, en les attirant avec un titre affriolant que les éditoriaux contredisent parfois. Laurent Joffrin admet, implicitement, faire montre d’hypocrisie. Reconnaissant le caractère « provocant » du titre « Sont-il si nuls ? », qui se réfère au membres du gouvernement, il répond lui-même à cette interrogation : « Non, ils ne sont pas nuls, mais trop lents ». Quant au Point, il a atteint un degré extrême de duplicité, en prêtant à l’hôte de l’Elysée la citation imaginaire « Oh ! J’avais oublié de vous dire !» qui sous-entend qu’il aurait volontairement menti par omission. Plus encore qu’une escroquerie intellectuelle, c’est une félonie. Cette falsification vise à berner le lecteur et à nuire au président de la République. Christophe Barbier ne s’en cache même pas : « Nous devons soit devancer l’actualité, soit la créer. » Ne serait-il pas encore plus simple de l’inventer carrément ?

Dotés d’un ego démesuré, ces patrons de presse suffisants autant qu’insuffisants s’imaginent en démiurges. En réalité, ils ne sont que des aventuriers de papier, des forbans de rotatives. Ces frustrés de la politique ne rêvent que de faire et défaire les gouvernements, de façonner et de manipuler l’opinion publique. Comme François Hollande  applique la ligne choisie avec les Français, ils se transforment en juges, en instruisant le procès en légitimité d’un président démocratiquement élu. Les hebdomadaires contribuent ainsi à nourrir le populisme et à favoriser les extrêmes en dévalorisant le chef de l’Etat. L’escalade verbale à laquelle ils se livrent sans vergogne contribue à saper les fondements institutionnels de la république.

Le « Hollande bashing » ne se justifie d’aucune façon. Comme l’a remarqué le sociologue allemand Ulrich Beck, « l'excitation des éditorialistes qui font monter François Hollande sur leur échafaud de papier paraît très exagérée et tout à fait intempestive. » Tous les sondages confirment que les Français apprécient, sur le plan personnel, un président  « déterminé », « sincère », « courageux ». Sur le Mali, il a été perçu comme « convaincant ». Dans l’affaire Cahuzac, il a agi promptement dès qu’il a eu les preuves. C’est un homme combatif et opiniâtre. Il tient un discours de vérité. Conscient de la gravité de la crise, il sait que sa résolution nécessite du temps. Quitte à exaspérer ces hebdomadaires versatiles qui se repaissent de l’instantané, du futile et du trivial. Il inscrit son action dans le long terme et doit être, en conséquence, évalué sur la durée de son mandat.

Depuis son élection, François Hollande a déjà accompli de substantiels changements. Il a réorienté la politique européenne, instauré le dialogue entre les partenaires sociaux, créé des emplois jeunes, réalisé la Banque publique d’investissement, établi le contrat de solidarité, institué le mariage pour tous…

Que les hebdomadaires cessent, enfin, de se dévoyer. Qu’ils retrouvent honneur et dignité. Qu’ils redeviennent le fleuron de la presse française. Sinon, ils risquent d’être encore brocardés par le dessinateur Joann Sfar caricaturant Christophe Barbier confessant à une rédaction nerveuse : « Et malgré tous nos efforts, nous n’arrivons pas à faire des unes aussi c… que celles du Point »...»

 François Loncle, Député de l’Eure, Ancien Ministre


(1)  ou dénigrement systématique du président de la République

(2)  critique d’Homère

17 juin 2013

A Villeneuve-sur-Lot : faire barrage au Front national


Faire barrage au Front national par la constitution d’un front républicain. Le candidat UMP, en danger au second tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, n’hésite pas à solliciter ouvertement les suffrages des électeurs socialistes. Les responsables de ce parti sont d’ailleurs d’accord avec lui et appellent à battre le candidat de Marine Le Pen passé, en une année, de 17,5 % des suffrages à plus de 26 %. Même si la participation au premier tour de cette partielle a été faible (46 %) il n’en demeure pas moins que le candidat FN fait courir un risque certain à l’ancienne circonscription de Jérôme Cahuzac dont la démission et les turpitudes n’en finissent pas de gâcher cette fin de printemps au PS.
Je souligne toutefois, que la ligne du candidat UMP est sensiblement différente de celle adoptée par Jean-François Copé. Souvenons-nous. Le président de l’UMP, confronté au choix d’un socialiste ou d’un FN, a proposé la théorie du ni-ni. Ni l’un, ni l’autre. Autrement dit, pas de Front républicain. Pas de désistement en faveur d’un homme ou d’une femme de gauche. Cette proposition, largement contestée par certains ténors de l’UMP, dont Fillon et quelques autres, démontre la haine recuite de Copé pour la gauche et ses représentants. Le candidat UMP de Villeneuve-sur-Lot ne devra pourtant son salut qu’à un excellent report des voix de gauche sur son nom, sinon…
Lors de l’élection partielle de Beauvais, les électeurs socialistes n’ont pas hésité à apporter leurs suffrages au candidat FN. Ce dernier a même réalisé un score historique avec plus de 47 % des voix ! Je ne connais pas le candidat UMP du Lot. J’imagine qu’il est plus fréquentable que le dénommé Mancel, connu pour ses démêlés judiciaires et raillé pour ses propos aussi excessifs que ceux du candidat du Front national. Il a donc quelque chance.
La majorité socialiste absolue à l’Assemblée nationale n’est plus que de trois sièges. Jean-Marc Ayrault peut encore gouverner mais avec le temps, les convictions s’effritent et la peur d’une défaite aux élections suivantes peut rendre fragiles les plus convaincus des député(e)s. Les municipales se profilent, ce sera la vraie première épreuve de la majorité actuelle. Ne craignons pas les élections. Elles sont la respiration de la démocratie. Les majorités doivent y défendre leurs réalisations et leurs projets, les oppositions mériter de leur succéder. Le flux, le reflux, éternel mouvement des marées…