Faire barrage au Front
national par la constitution d’un front républicain. Le candidat UMP, en danger
au second tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, n’hésite pas
à solliciter ouvertement les suffrages des électeurs socialistes. Les responsables
de ce parti sont d’ailleurs d’accord avec lui et appellent à battre le candidat
de Marine Le Pen passé, en une année, de 17,5 % des suffrages à plus de 26 %.
Même si la participation au premier tour de cette partielle a été faible (46 %)
il n’en demeure pas moins que le candidat FN fait courir un risque certain à
l’ancienne circonscription de Jérôme Cahuzac dont la démission et les
turpitudes n’en finissent pas de gâcher cette fin de printemps au PS.
Je souligne toutefois, que
la ligne du candidat UMP est sensiblement différente de celle adoptée par
Jean-François Copé. Souvenons-nous. Le président de l’UMP, confronté au choix
d’un socialiste ou d’un FN, a proposé la théorie du ni-ni. Ni l’un, ni l’autre.
Autrement dit, pas de Front républicain. Pas de désistement en faveur d’un
homme ou d’une femme de gauche. Cette proposition, largement contestée par
certains ténors de l’UMP, dont Fillon et quelques autres, démontre la haine
recuite de Copé pour la gauche et ses représentants. Le candidat UMP de Villeneuve-sur-Lot
ne devra pourtant son salut qu’à un excellent report des voix de gauche sur son nom,
sinon…
Lors de l’élection partielle
de Beauvais, les électeurs socialistes n’ont pas hésité à apporter leurs
suffrages au candidat FN. Ce dernier a même réalisé un score historique avec
plus de 47 % des voix ! Je ne connais pas le candidat UMP du Lot.
J’imagine qu’il est plus fréquentable que le dénommé Mancel, connu pour ses
démêlés judiciaires et raillé pour ses propos aussi excessifs que ceux du
candidat du Front national. Il a donc quelque chance.
La majorité socialiste
absolue à l’Assemblée nationale n’est plus que de trois sièges. Jean-Marc
Ayrault peut encore gouverner mais avec le temps, les convictions s’effritent
et la peur d’une défaite aux élections suivantes peut rendre fragiles les plus
convaincus des député(e)s. Les municipales se profilent, ce sera la vraie
première épreuve de la majorité actuelle. Ne craignons pas les élections. Elles
sont la respiration de la démocratie. Les majorités doivent y défendre leurs
réalisations et leurs projets, les oppositions mériter de leur succéder. Le
flux, le reflux, éternel mouvement des marées…
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