3 août 2018

Quelques réflexions au débotté : A 10 ans, on ne va pas en prison, un peu de répit pour les abeilles, vive la presse libre et indépendante Thérésa May n'est pas au bout de ses peines, rouvrir la ligne (ferrée) Louviers-Evreux : un casse-tête


Sans liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur (Beaumarchais)
Une démocratie digne de ce nom exige l’équilibre des différents pouvoirs. Elle se conforte en assurant, notamment, une liberté essentielle : la liberté de la presse. Depuis des années, sur ce blog, je défends comme je peux la liberté de penser, d’expression et d’édition. Malgré de nombreuses résistances, malgré les polémiques et malgré les fausses nouvelles qui fleurissent sur les réseaux sociaux (mais pas que) j’affirme qu’une presse libre est indispensable au bon fonctionnement des institutions.
Il est facile de comprendre que tout pouvoir souhaite dissimuler ses erreurs et masquer ses failles. Le Premier ministre actuel a raison quand il assure qu’« une République exemplaire n’est pas une République infaillible. » Les Français ne doivent pas oublier, par exemple, que sans Médiapart il n’y aurait pas eu d’affaire Cahuzac. Sans le Canard enchaîné, pas d’affaire Fillon…et sans Le Monde pas d’affaire Benalla. Il faut se réjouir, au contraire que notre pays dispose d’une presse d’information, voire d’opinion, couvrant l’ensemble du champ politique. Le citoyen ne peut se contenter de la parole officielle. Même si Les Français lisent moins de quotidiens ou d’hebdomadaires,  ils ne peuvent, non plus, faire une confiance aveugle aux chaînes d’informations télévisées ou aux chaînes dites historiques. C’est pourquoi, en ces temps délicats et dangereux, chacun et chacune d’entre nous doit se montrer exigeants sur le bruit de fond, distant avec les rumeurs et patients avec l’évolution des affaires dont le fin mot sera dit, un jour, par les juges.

Un peu de répit pour les abeilles
Réjouissons-nous. Les néonicotinoïdes sont interdits depuis le 1er juillet. Il est maintenant établi que ces produits portaient atteinte à la bonne santé des abeilles et qu’ils étaient une des causes de la mortalité exponentielle des mouches à miel. Voilà une décennie maintenant que l’Union nationale des apiculteurs et les différents syndicats départementaux mènent la lutte contre l’utilisation de ces éléments chimiques produits en accompagnement des semences. Des intérêts financiers colossaux sont mis en œuvre par l’industrie chimique afin de faire perdurer un système pervers finalement nuisible pour l’homme puisque l’abeille est indispensable à la pollinisation des plantes légumineuses et fruitières. Félicitons nous de l’opiniâtreté des professionnels et des amateurs tout autant passionnés par le monde des hyménoptères utiles à l’homme. Leur combat n’aura pas été inutile. Ils ont enfin gagné.
D’autant que les néonicotinoïdes ne sont pas les seuls à causer des dommages aux ruchers. Le varroa continue ses ravages et le frelon asiatique a atteint le nord de la France depuis des lustres. Ce prédateur d’abeilles doit être combattu avec obstination.  (Voir photo)


La grosse erreur des Britanniques
Les Britanniques commencent à se rendre compte de la grosse erreur qu’ils ont commise lors du référendum dit du Brexit. Non seulement la Livre a perdu sensiblement de sa valeur, non seulement nombres de sociétés et d’entreprises déménagent qui à Paris, qui à Francfort, qui à Bruxelles, mais en plus une commission parlementaire (à la Chambre des Communes) vient de rendre publiques des conclusions surprenantes pour les naïfs que nous sommes. La fédération de Russie de Vladimir Poutine a, semble-t-il, contribué au financement de la campagne des Brexiters sans oublier que Facebook a été mis en cause pour avoir contribué à inonder les Britanniques de messages fallacieux et pour le coup de fake news.
Certains espèrent un nouveau référendum qui ne serait pas entaché d’irrégularités et de mensonges à la Farage. C’est, à mon avis, croire au père Noël. Theresa May (dont les jours au 10 Downing street semblent comptés) ne prendra jamais le risque de se mettre à dos une nouvelle majorité de citoyens favorables à la sortie de l’UE. Un sondage donne 51% pour le maintien dans l’Union. La marge n’est pas assez nette pour assurer le tir de la seconde cartouche. Les Italiens et autres Hongrois feraient bien de méditer l’exemple britannique. Car chacun sait que s’il est facile de détruire il est bien plus difficile de construire. 70 ans de paix, ce n’est pas mal, non ?
Au fait, les services de renseignements américains confirment l’intention des Russes de perturber les prochaines élections de mi-mandat. Trump a beau crier sur tous les toits que l’enquête de M. Mueller est une chasse aux sorcières, l’intervention des hackers russes pendant la campagne présidentielle US est acquis. Un futur candidat prévenu en vaut deux.

A 10 ans on ne va pas en prison, heureusement
Un enfant de 10 ans vient d’être mis en examen pour avoir causé, très indirectement et très inconsciemment, la mort de quatre personnes dans un incendie à Aubervilliers. Un mineur de 13 ans ne peut pas aller en prison. Fort heureusement. La gamin a mis le feu à un torchon qui a mis le feu à……… et ainsi de suite. Bilan : quatre personnes mortes dans l’incendie, de gros dégâts matériels et surtout les remords éternels des parents qui ont laissé sans surveillance leur progéniture.  Bien que 10 ans ne soit pas un âge pendant lequel la raison fait défaut. L’oisiveté peut-être ?

Réouverture de la ligne Louviers-Evreux ?  
Ce fut le thème de campagne de l'élection cantonale de l'année 2008. Fallait-il rouvrir, oui ou non, la voie ferrée entre Louviers et Evreux. Franchement, je croyais ce projet enferré…ou plutôt enterré. L'élu écologiste de Louviers, Alexis Fraisse réveille ce vieux dossier — si controversé — et propose de favoriser le train à la voiture ce qui n'est pas idiot mais il faudrait qu'une prise de conscience globale contraigne les gouvernements et les citoyens à changer radicalement nos modes de vie et de production.

Légende de la photo : Rouvrir la voie ferrée nécessiterait des travaux très importants eu égard à l'état actuel de la voie. Cette photographie a été prise rue du Canal non loin du chantier de la nouvelle patinoire.