23 février 2018

Armer les enseignants pour lutter contre les tueries de masse : une « trumpade » de plus !

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Donald Trump veut armer les enseignants pour lutter contre les « tueries » répétées dans les lycées et universités américaines. Comment le président de la première puissance mondiale peut-il évoquer une solution aussi incongrue et évidemment aussi inefficace ? Un enseignant armé, même formé, sera-t-il aussi rapide à intervenir que le policier présent dans l’établissement de Floride resté sans rien faire pendant plusieurs minutes et « viré » depuis pour son impuissance voire sa lâcheté. Eh oui, les hommes sont fragiles. 
Même formés à tuer, même entraînés, Donald Trump ne pourra jamais rien contre la subjectivité des policiers ou des enseignants et l’attitude de chacun face au danger mortel. Qu’il veuille armer un million d’enseignants ne pourra que ravir la NRA, ce lobby des armes habitué à subventionner grassement les hommes politiques Républicains au nom du fameux second amendement de la Constitution des Etats-Unis.
Face aux adolescents meurtris mais courageux qui, depuis la fusillade, tiennent le haut du pavé — une grande manifestation se prépare à Washington — certains sénateurs, invités à modifier les lois, n’ont pas bronché. C’est que les millions d’euros accordés pour financer leur campagne pèsent lourd dans la balance. Au-delà du fait qu’une majorité d’Américains, armés jusqu’aux dents, ne veulent pas modifier la loi sur les armes comme ils ne veulent pas supprimer la peine de mort, il faudrait des gouvernants assez audacieux pour s’opposer au lobby des armes, fut-ce contre la majorité d’un peuple drogué aux armes semi-automatiques et autres Winchesters.
Peut-on, de notre France, donner des leçons aux Américains ? On le peut au nom des droits humains et aussi en citant l’exemple de l’Australie qui, depuis 20 ans, après une loi réglementant la vente d’armes, a vu le taux de meurtres de masse chuter sensiblement tout comme les suicides par armes à feu eux aussi en forte diminution. 
On sait qu’il faut des lois pour gouverner les passions humaines. La civilisation avance avec des garde-fous, des protections collectives contre les errements individuels. La solution que préconise Trump n’est qu’un trompe l’œil. Il fallait voir le peu de compassion manifestée par cet homme lors de sa visite dans les hôpitaux de Floride auprès des blessés de la tuerie. Tout, chez lui, respire l’égoïsme et l’indifférence aux autres. Proposer d'armer les enseignants n'est qu'une façon de botter en touche puisque cette solution ne sera jamais mise en œuvre : une « trumpade » de plus.

20 février 2018

Laurent Wauquiez ? Une formidable machine à se créer des ennuis et des ennemis


Mais qu’a donc ce porte-parole des Républicains contre les ajusteurs et contre le CAP ? Afin d’afficher son mépris à l’égard des journalistes de l’émission Quotidien de Yann  Barthès sur TMC, Gilles Platret, issu de l’entourage de Laurent Wauquiez a comparé leur travail à celui du titulaire d’un CAP d’ajusteur-monteur ! Pris en flagrant délit de dédain de la voie professionnelle, ce politicien a tout simplement avoué les vrais sentiments qu’il éprouve à l’égard des travailleurs manuels les considérant comme des moins que rien. Je rappelle, quand même, que Pierre Bérégovoy, ancien Premier ministre, était titulaire d’un CAP d’ajusteur ! De fait, l’affaire Wauquiez a plusieurs mérites. Conduire ses suppôts à parler vrai n’est pas le moindre d’entre eux.

Pour corriger l’image déplorable de son chef, M. Platret n’a fait que rajouter une couche d’ignominie aux propos tenus devant les étudiants de l’école de commerce de la région de Lyon où il assurait quelques heures supplémentaires pas encore défiscalisées. Depuis trois jours, les réseaux sociaux et les tribunes libres s’en donnent à cœur joie. L’idée de commenter les déclarations « trash » du chef des Républicains est devenue un lieu commun, un cliché tant ses attaques contre Emmanuel Macron, Alain Juppé, Valérie Pécresse, Justin Trudeau, Angela Merkel, ou l’affirmation que « la France est une dictature » dépassent les bornes du débat politique.

On est face à un névrosé narcissique, dépassé par l’ampleur de la tâche qui l’attend et surtout, formidable machine à se créer des ennuis et des ennemis. Je pense aux malheureux porte-parole de LR. On les voit se ratatiner sur les plateaux télé, avancer de misérables arguments sur les méthodes journalistiques, sur l’illégalité du procédé sans même tenter de venir au secours, sur le fond, de leur chef même pas au niveau du militant moyen (avec ou sans CAP) pourtant peu enclin à la retenue ou à la réflexion.  

Les constats de tout cela ? Une chance pour le pouvoir macronien en baisse dans les sondages, une perte totale de crédibilité de la part du principal opposant, un naufrage pour des Républicains dont un grand nombre attendait de voir ce qu’allait donner l’élection de Wauquiez. Ils ont vu : dès le premier combat, leur chef est à terre. Et pour longtemps. Leur départ de LR n’est plus qu’une question de jours.