12 janvier 2019

Le Comité d'action de gauche sur France Culture le 17 janvier de 9 à 10 heures dans La Fabrique de l'Histoire


En mai 1969, Hélène Chatelain dans le Nouvel observateur titrait : « l’aventure du docteur Martin ». La défaite du maire de Louviers aux élections municipales partielles mettait un terme provisoire à une politique d’autonomie municipale, utopique sans doute, mais illustrée de décisions bien concrètes dans la vie des Lovériens. L’article de la journaliste parisienne insistait sur les équipements publics mis à la disposition des citoyens et sur les formes de démocratie participative confirmée de 1976 à 1983 après une reconquête du pouvoir local par le Comité d’Action de gauche et son allié, le PSU.
Affiche du CAG de 1976.©JCH
Hélène Hatzfeld, docteur en sciences politiques, est venue enquêter à Louviers sur cette expérience de démocratie locale originale et tellement à l’ordre du jour avec les manifestations des gilets jaunes réclamant une prise de parole permanente et des respirations démocratiques renouvelées plus souvent. Le livre qu’elle a écrit et paru aux PUR explicite en détails, sur la base d’entretiens et d’archives (notamment les miennes) les trois grandes périodes de cette histoire passée très actuelle : 1965-1969 avec la municipalité d’Union des Gauches, 1970-1976 avec l’opposition et la reconquête du pouvoir, 1976-1983, phase active avec la création de commissions extra-municipales et le lancement d’un journal municipal ouvert.
France Culture et Emmanuel Laurentin ont eu connaissance du livre d’Hélène Hatzfeld et proposé aux militants du CAG de cette époque de narrer l’histoire de cette « autogestion » municipale. Séverine Liatard, journaliste de la radio de service public est donc venue à Louviers pour des entretiens complets. Le montage de l’émission sera diffusé le 17 janvier de 9 à 10 heures sur les antennes de France Culture dans le cadre de « La Fabrique de l’histoire. » Lovériens anciens et nouveaux habitants auraient intérêt à écouter les témoignages des acteurs de l’époque, tous et toutes très investis dans cette passion alors commune : défendre l’intérêt général en créant de nouveaux services publics et en en facilitant l’accès notamment par l’entrée libre.

Les « faux » journalistes n'ont aucune crédibilité


Jean-Michel Apathie a raconté comment un « journaliste » sans nom l’avait interpellé au coin d’une rue pour le traiter de menteur et de « journaliste au service de l’argent et du pouvoir ». Désireux de conserver l’anonymat , il est fort probable que ce soi disant homme de presse ne soit autre que Marc Rylewski (1), un soutien des Gilets jaunes qui l’ont adoubé depuis des semaines.

Marc Rylewski vole de ses propres ailes et si les gilets jaunes ne jurent que par lui, il ne faut pas se tromper. Marc Rylewski n’a ni carte de presse ni qualités pour se présenter comme journaliste. Disons qu’il joue les journalistes au service des causes qu’il défend…comme le feraient donc ceux et celles qu’il assimile au pouvoir ! Il s’agit d’un reporter-cameraman « irresponsable » au sens plein du droit qui ne respecte en rien les règles que se fixent des professionnels dignes de ce nom.

Les « informations » qu’il diffuse sont brutes de décoffrage, sans contexte, sans analyse, sans mise en perspective et surtout sans qu’elles puissent répondre aux questions fondamentales : qui, quoi, quand, où ? Pourquoi, comment ? Ce Marc Rylewski est évidemment libre de ses opinions sauf s’il commet un délit réprimé par la loi.

Jean-Michel Apathie, au ton grave, considère que la haine diffusée par Marc Rylewski et celle des gilets jaunes violents, nous conduit au bord de la guerre civile. Il exagère sans doute mais on aurait tort de ne pas s’inquiéter de ces amateurs de fausses nouvelles et de complots, eux qui n’hésitent pas à populariser la quenelle de Dieudonné, signe de ralliement des antisémites. Il y a du facho là-dessous et le soutien de Salvini, le ministre de l’Intérieur italien, ne préjuge rien de bon.
(1) Source Le Figaro.

11 janvier 2019

Les préfets pourraient adapter les 80 km/heure à l'état des routes départementales


La limitation à 80 Km/heure n’est pas inscrite au programme des sujets à débattre lors de la grande consultation nationale lancée la semaine prochaine dans l’Eure par le président Macron. Je suis favorable à cette limitation de la vitesse. Elle semble donner des résultats positifs puisque le nombre d’accidents et de morts a diminué sur les routes départementales depuis la mise en œuvre de cette mesure majoritairement rejetée par les Français.
Je suis favorable ou plutôt « j’étais » favorable car il faut bien avouer que sur certaines routes, la généralisation de la mesure ne se justifie pas. La décision consistant à imposer partout et en tous temps la limitation à 80 Km/ sur des portions de route non accidentogènes est excessive et nombreux sont ceux et celles qui proposent d’autres solutions.
Il en est une, de bon sens et équilibrée. Le gouvernement devrait ainsi permettre aux préfets, meilleurs connaisseurs du terrain, d’adapter la règle aux endroits jugés statistiquement comme dangereux ou points noirs. Il conviendrait, en effet, de conserver les 90 Km/heure sur les routes en bon état ou suffisamment sûres pour permettre une circulation fluide et moins contraignante. J’imagine que lors du grand débat, nous serons nombreux à soulever cette question et à proposer une adaptation intelligente ce la règle actuelle.

9 janvier 2019

L'état d'une démocratie se juge aussi dans le rapport des citoyens avec la presse


On juge une démocratie à l’état de ses prisons et j’ajouterai à la manière dont les citoyens et les autorités se comportent à l’égard de la presse et donc des journalistes. Vous me direz, c’est une marotte chez moi de toujours parler des affaires de presse. Certes, on ne se refait pas et mon passé est ce qu’il est. En citant un passage de la charte des journalistes sur ce blog, et très récemment, j’ai rappelé le devoir qui s’impose aux hommes et aux femmes de presse : La recherche de la vérité des faits. Pour atteindre ce but, le contexte semble évidemment très difficile surtout dans le domaine social quand s’opposent des classes aux intérêts divergents.

Le mouvement des gilets jaunes n’a pas eu besoin des journalistes pour se faire connaître du public. Les réseaux sociaux, malgré tous leurs défauts (insultes, violence verbale, anonymat) ont popularisé une colère qui couvait depuis des années. Au début, le gouvernement a fait la sourde oreille puis, sous la pression des évidences et des violences ; a fait un geste en mettant 10 milliards d’euros sur la table d’une négociation virtuelle aux résultats concrets. L’exécutif, face à un tel déferlement de haine et d’esprit de vengeance de la part des gilets jaunes espérait obtenir la fin du mouvement. Il perdure, limité en participation, mais toujours présent sur les ronds points et dans les rues des grandes villes.

Le rôle de la presse, c’est de rendre compte des faits et de les analyser. Pour ce faire, des journalistes professionnels, mus par une vocation, interrogent, filment, enregistrent les protagonistes partis pris aux événements, le gouvernement, les gilets jaunes, les citoyens favorables ou non. La pluralité de la presse en France, même dans une main majoritairement issue du monde des affaires, garantit une diversité d’opinions. Et comme on ne fait jamais l’unanimité, il est logique que des gilets jaunes ou des sans gilets apprécient plus ou moins les récits publiés.

Pour autant, faut-il, en cas de mécontentement, s’en prendre physiquement aux journalistes de terrain ? La réponse est évidente. Qu’ils appartiennent à BFM-TV, à l’Indépendant du midi, aux radios de services publics etc. jamais les journalistes ne devraient être victimes de voies de fait et de coups et leur matériel (caméras, microphones) détruit. C’est pourtant cette violence permanente qu’ils (ou elles) doivent affronter au point que les directions des chaînes de Télé, des grands organes de presse font appel à des sociétés de sécurité pour que des gardes du corps protègent leurs émissaires. Plusieurs journalistes ont été poursuivis, coursés et finalement frappés. Jean-Luc Mélenchon doit être aux anges : la détestation de la presse se diffuse.

Un acte 9 des gilets jaunes se prépare. Le gouvernement a décidé de faire appel à 80 000 CRS et gardes mobiles dont plus de 1000 d’entre eux ont été blessés plus ou moins gravement depuis le 17 novembre 2018. Alors que le grand débat va s’ouvrir et que le Président de la République débute la semaine prochaine son tour de France par Bourgtheroulde, chez le député Bruno Questel, et même (et surtout) si on n’est pas forcément d’accord avec lui, les gilets jaunes doivent profiter de cette opportunité pour faire savoir à Emmanuel Macron comment ils conçoivent la culture du compromis, seul moyen de sortir d’un face à face a priori sans conclusion prochaine. Le rendez-vous avec les élus permettra peut-être de mieux connaître le plan d’action du gouvernement. Il est plus que temps.

8 janvier 2019

Quelques réflexions au débotté : De Yann Moix à Carlos Ghosn, des Gilets jaunes au cardinal Barbarin


Yann Moix et les femmes de 50 ans

Yann Moix s’est fait connaître en participant à l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché. » Avec sa consœur, Natacha Polony, ils ont pris un malin plaisir à pousser la polémique très loin et très fort au point de faire de l’humiliation des invités le nec plus ultra d’une forme de téléréalité. Comme toutes les bonnes choses ( ?) ont une fin, ni Moix, ni Polony, n’ont fait de vieux os auprès de Laurent Ruquier. Il est vrai que le turn over est une des caractéristiques de cette émission pour couche tard mais bien suivie puisque tel est le menu préféré de certains téléspectateurs.
Yann Moix, donc, s’est fait un nom et une image. Cette image risque d’être écornée après la déclaration récente de ce Monsieur affirmant qu’il ne se voyait pas toucher le corps d’une femme de cinquante ans, lui le spécialiste des femmes d’origine asiatique de 25 ans. Quelle drôle d’idée. Comment peut-on sortir une bêtise pareille ? Bien sûr, des femmes de 50 ans ont réagi en renvoyant Yann Moix à ses préférences (il en a le droit) mais franchement, quand l’amour est là, quand la passion se déchaîne, qu’on ait 15, 20 ou 50 ans ou 75 ans n’est-ce pas d’abord la qualité des échanges humains et des rencontres qui compte ? Il faut toujours se méfier des généralités. Elles ignorent la singularité des hommes et des femmes…si multiples et si divers.

Violences urbaines : les gilets jaunes mènent aux…poings.
Les gilets jaunes comptent dans leurs rangs un ex boxeur professionnel qui en a encore dans les poings. Samedi après-midi sur le pont Léopold Sedar Senghor, face aux gendarmes mobiles dont l’objectif — sur ordre — était d’empêcher les manifestants de gagner l’Assemblée nationale, Christian D. a pris la garde puis l’attaque du boxeur déchainant uppercuts, crochets et directs et maltraitant un gendarme portant masque et bouclier. Le pauvre était KO debout. Comme il n’y avait pas d’arbitre pour stopper le combat, Christian D. a opté pour cogner un second adversaire.
Un gendarme au sol a donc pris une volée de coups de poings et de pieds de la part de quatre à cinq énergumènes supermotivés à moins qu’ils n’aient auparavant avalé quelques remontant interdits par les contrôleurs antidopage. Depuis, le boxeur fou s’est rendu à la police non en avoir justifié sa violence : « j’ai été gazé, ma femme a été gazée et mes amis aussi. » Il oublie que les policiers et gendarmes (1) bénéficient du droit de violence légitime pour défendre les personnes et les biens. Quand une rue est interdite de passage, elle est interdite. A « poing » c’est tout. Et que dire du Fenwick dans la porte du ministère ? Pire que du vandalisme !

Le cardinal Barbarin préfère la loi divine
Le cardinal Barbarin préfère la loi divine à la loi des hommes. Devant le tribunal correctionnel de Lyon, le prélat affirme qu’il n’a rien à se reprocher. Pourtant, il a appris lors de l’exercice de son ministère lyonnais qu’un prêtre de la région se livrait à des actes pédophiles et que plusieurs dizaines de jeunes garçons en avaient été les victimes. Pourquoi Mgr Barbarin n’a-t-il pas informé la Justice ? Pourquoi a-t-il pris ses ordres au Vatican où la loi du silence régnait alors ? Pourquoi tant d’enfants dans le monde entier ont-ils été agressés sexuellement et violés par nombre de serviteurs d’un Christ qui n’en pouvait mais.
Le pape François affirme que l’Eglise veut rompre avec ce silence coupable. Les jeunes garçons, proies du prêtre maintenant identifié, devenus des hommes aujourd’hui demandent réparation. Certes, il existe des délais de prescription et peut-être le cardinal Barbarin échappera-t-il à une peine infamante. Il reste que son honneur aura, de toutes façons, été bafoué.

Du Fenwick à l’antisémitisme
Benjamin Griveaux était présent sur le plateau de l’émission C à vous lundi soir. Il a narré en détail comment il avait été exfiltré de son ministère avec ses collaborateurs après la prise d’assaut des gilets jaunes et des masques noirs samedi dernier lors de l’attaque au Fenwick. Il en a profité pour expliquer que son épouse, de religion juive, a été victime d’agressions antisémites n’ayant donc rien à voir avec les revendications des gilets jaunes ou les positions du gouvernement.
Les gilets jaunes sont très hétérogènes, tout le monde le constate. Certains soutiennent Le Pen (la majorité) d’autres Mélenchon (une minorité) d’autres encore, n’attendent rien des politiques, quel que soit leur parti, de droite ou de gauche. Les actes et propos antisémites, les agressions racistes et homophobes, ont ponctué diverses actions des gilets jaunes depuis le 17 novembre dernier. Il y a là un ferment de haine, de volonté d’exclusion au sein même des gilets jaunes puisqu’à Marseille, chez Bernard Tapie, il a fallu faire appel à la police pour séparer le bon grain de l’ivraie : ceux qui veulent discuter et résoudre les problèmes et ceux qui ne veulent rien entendre.

Carlos Ghosn ira-t-il à Canossa ?
J’ignore si Carlos Ghosn est coupable d’avoir dissimulé des rentrées financières au fisc japonais. Toujours est-il que la police de Tokyo et le procureur local l’ont mis en prison depuis plus de 50 jours où il croupit dans une cellule à peine chauffée. Ce matin, le président de Renault et anciennement de Nissan, a lu une déclaration devant le tribunal où il clame son innocence. Amaigri, fatigué, l’ancien dirigeant du premier producteur mondial d’automobiles a fait montre d’une pugnacité étonnante pour un homme qu’on veut faire avouer avant de discuter.
Le système judiciaire japonais (aberrant en France) conduit en effet les interpellés à avouer ! On avoue et après on cause ! Mais Carlos Ghosn refuse d’avouer des fautes qu’il estime injustes. S’il n’avoue pas, il ne sortira pas de prison. Ses avocats  vont quand même demander sa mise en liberté sous caution. Carlos Ghosn a le temps de lire. Il ferait bien de lire le texte que Steve Jobs écrivit quelques jours avant de mourir dans la cinquantaine. Il y explique que l’argent ne peut être une fin en soi et que la dignité de l’homme se trouve ailleurs que dans la réussite matérielle. Amen.

(1) Un commandant de police semble s’être très mal comporté à Toulon. Une vidéo le montre en train de frapper un homme porteur, a-t-il déclaré, d’un tesson de bouteille. Une enquête interne a été ouverte par l’IGPN.

6 janvier 2019

Le Moulin d'Andé est en deuil. Alain Kremski est mort


Alain Kremski et Christine Lipinska au Moulin. ©JCH
J’apprends la mort d’Alain Kremski, pianiste et compositeur. Il est décédé à Paris, des suites d’un cancer. Ce dernier est venu à bout du combat engagé par Alain Kremski, depuis plusieurs années.
Qui est Alain Kremski ? Un musicien interprète polyvalent qui avait fait du Moulin d’Andé son havre de paix et un relais d’amitiés. C’est là que je l’ai cotoyé à de multiples reprises lors des concerts qu’il y donnait, certes, mais aussi des réunions du conseil d’administration de l’association auquel nous appartenions tous deux. Alain suivait de près la situation administrative et financière du Moulin, même s’il préférait discuter des projets artistiques que Suzanne Lipinska continue d’initier avec passion et persévérance.
Alain était un artiste, un vrai. Un magnifique interprète (piano et bols tibétains) mais également un compositeur à l’image de son frère Laurent Petitgérard, un ami du Moulin d’Andé lui aussi. Tous deux ont contribué à assurer la pérennité de la renommée et de la belle image du Moulin toujours aussi présent dans la vie culturelle de notre région.
Les amis du Moulin sont tristes. Ils seront nombreux à assister à la cérémonie musicale organisée cette semaine au crématorium du Père Lachaise à Paris en mémoire d’Alain.