29 avril 2020

Marc-Antoine Jamet cycliste en chef d'une patrouille nocturne de la police municipale de Val-de-Reuil

Marc-Antoine Jamet à bicyclette non loin de la Rotonde.©PH

Et qu’on ne vienne pas dire que c’était prémédité. Un coup de com de plus ou je ne sais quoi encore dans le genre. Ayant eu besoin de me rendre à Val-de-Reuil hier soir, vers 22h45 pour une urgence médicale touchant une de mes proches, je suis tombé nez à nez sur une patrouille cycliste de la police municipale dont le commandant en chef n’était autre…que Marc-Antoine Jamet, maire de la cité, masqué et nanti des attributs de sa fonction d’officier de police responsable de la sécurité dans sa ville.
Je l’avoue, depuis que je le connais, je ne parviens pas à comprendre à 100 % le fonctionnement d’un homme doté de responsabilités importantes dans le secteur privé nécessitant voyages et compétences professionnelles hors pair et qui demeure cependant terriblement passionné par son mandat de maire et de vice-président de la Région Normandie. Lors des dernières élections municipales, les habitants de Val-de-Reuil ont d’ailleurs plébiscité le maire sortant à des hauteurs de score défiant toute concurrence ! Le lien est donc très fort avec un édile exceptionnel dans toute l’acception du mot.
Tout de même, interrogeons-nous un instant. Combien de maires, en France, à la tête d’une ville moyenne certes, sont prêts à enfourcher leur bicyclette la nuit venue pour veiller sur leurs ouailles et au respect des arrêtés municipaux et le tout dans une parfaite discrétion (1). Marc-Antoine Jamet ne doit d’ailleurs pas en être à son coup d’essai. A voir la sérénité de la troupe qui l’entourait, je me suis dit que cet élu faisait plus que son travail normal de représentant du peuple aux côtés de ceux dont c’est le métier. Alors là je dis chapeau !
Une remarque au passage. Si je suis allé à Val-de-Reuil à cette heure tardive de la nuit c’est parce que le fonctionnement du service départemental des urgences a magnifiquement fonctionné. Du 15 on est passé au 116-117. Et c’est lors de cette communication qu’un médecin orienteur, après maintes questions et réponses, a proposé les compétences d’un médecin de ville et de garde dont le hasard a voulu qu’il fût de Val-de-Reuil. Autrement dit et bien que toutes les conversations tournent autour du Covid 19, la vie continue et notamment le service des urgences qui répond bien à sa définition.
Quant aux habitants de Val-de-Reuil, ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Leur maire prend soin de leur sécurité.
(1) il eut été dommage de ne pas faire LA photo, témoignage concret d’un récit bien trop court.

27 avril 2020

On a eu très peur à l'Ermitage mais tous les tests Covid 19 réalisés sont négatifs


On a  eu très peur, la semaine dernière, quand un membre du personnel de la maison de retraite l’Ermitage (groupe Korian) s’est plaint de troubles ressemblant à ceux que suscite le Coronavirus ou Covid 19. La direction de l’établissement, s’étant enquise de la positivité du test, a évidemment lancé une batterie générale de tests concernant l’ensemble des retraités de l’EHPAD et de tous ceux et toutes celles agissant au sein de l’institution.
Le maire de Louviers, tardivement informé (mais il n’est pas responsable de la communication chez Korian) a sollicité de la direction des informations sur les résultats des tests pratiqués en fin de semaine.
On imagine l’inquiétude régnant tant au sein de l’EHPAD qu’à l’extérieur autrement dit au sein des familles ayant des résidents dans l’établissement du boulevard Clémenceau. Les résultats des tests sont tombés aujourd’hui : tous se sont révélés négatifs ce qui est, comme dirait M. Priollaud, « une excellente nouvelle ». On ne saurait mieux dire.

Surtout, ne buvez pas l'eau de javel qui nettoie tout sauf le corps humain


Je ne vais certainement pas faire dans l’originalité en mettant en exergue les propos iconoclastes de Donald Trump face à la pandémie. Alerté par ses conseillers dès les réactions vives des journalistes et des médecins, le président des Etats-Unis a voulu rectifier le tir en affirmant qu’il avait volontairement usé d’un ton sarcastique. Quand on écoute la bande originale on ne peut que déplorer les paroles au premier degré de la première puissance mondiale.
Qu’a-t-il dit ? Primo que l’eau de javel (1) est un puissant nettoyant et que les médecins feraient bien de voir comment en injecter dans les poumons des malades du Covid. Secundo que la lumière intense a tendance à gêner le virus d’où l’idée de bon sens d’inonder le corps des malades de rayons intenses pour tuer le virus. Nous savons, depuis longtemps, que Donald Trump est un narcissique facétieux et un redoutable animateur de télévision. On connaît aussi ses talents dans l’immobilier et ses tricheries lorsqu’il joue au golf. Même si la plupart des politiques sensés cherchent encore pourquoi et comment ce bad guy est arrivé au pouvoir, il est un fait incontesté : le système américain du vote par Etat a permis à cet olibrius de Trump de devenir le leader de la première puissance militaire mondiale ! Merci Vladimir Poutine et honte à Hillary Clinton.
Dans les propositions de lutte contre le virus Trump annonce tous les jours une découverte par ci, une autre par là et surtout l’arrivée imminente d’un vaccin. Or, il suffit d’écouter les paroles des chercheurs pour savoir que le vaccin, si vaccin il y a, ne sera pas mis à la disposition du public avant la mi-2021. Au mieux ! Les Bolsonaro, Modi et autres fantaisistes dirigeants de la planète (qui ne manque pas d’histrions) ont donc encore de beaux jours devant eux pour que les plus misérables de leur peuple chopent la maladie et meurent de ses conséquences.
Joe Biden, l’actuel candidat démocrate à la présidence, affirme que jamais il n’aurait pensé devoir demander aux Américains de ne pas boire de l’eau de javel. Et pourtant. La démocratie américaine touche un seuil de bassesse et de médiocrité insondable. Il paraît que Trump est testé tous les jours. Si par malheur, le coronavirus venait à l’atteindre, on connaît les remèdes qu’il ne manquera pas de s’imposer. 
En tout état de cause Boris Johnson, son ami britannique, a eu recours à la médecine traditionnelle et moderne d’un grand pays développé ce qui lui a permis de guérir d’une maladie sérieuse et parfois gravissime. Que Boris Johnson ait cité nommément les soignants (parfois étrangers) qui se sont occupés de lui démontre que le premier ministre du Brexit sait reconnaître les mérites d’hommes et de femmes venu(e)s de la planète pour soigner…un constat lumineux.

(1) il s'agit d'un produit toxique (c'est marqué sur l'emballage!) qui provoque des brûlures sur la peau, les yeux et dont les émanations peuvent susciter des maux de tête et nausées. Outre son action corrosive, l'eau de javel ne contient aucun tensio-actif, et donc ne nettoie pas. Elle désinfecte et décolore mais rien ne sert de l'utiliser comme détergent sur une surface bien crasseuse…

Henri Weber, mort hier du Covid 19, avait animé une rencontre publique à Val-de-Reuil


Henri Weber (à g) avec Marc-Antoine Jamet et Philippe Bove. ©JCH
Timour Veyri, premier secrétaire de la fédération de l'Eure du Parti socialiste s'exprime après le décès d'Henri Weber, une personnalité marquante et engagée.
« C'est avec une immense tristesse que j'apprends ce matin la disparition d’Henri Weber. Ancien sénateur de la Seine-Maritime, sa fidélité pour Laurent Fabius l'avait fait poser ses valises en Normandie. Il avait également été au nombre des enfants juifs accueillis aux Andelys dans l'Eure à la colonie de vacances organisée par le Foyer ouvrier juif. Mais la vérité est qu’il aurait prêché le socialisme dans n’importe quel département, dans n'importe quelle région, dans n’importe quel pays et devant n’importe quelle audience. Parce que c'était sa vie. Une vie d'engagement.
Devenu sénateur et député européen, Henri Weber était resté un vrai militant. Un indécrottable militant. Chaque voix comptait. Et chaque convaincu.e de plus pour le socialisme nous rapprochait d’un monde meilleur. Alors il fallait se retrousser les manches ! Une année, avec Philippe Blanchot, nous lui avions proposé de venir évoquer à notre conférence à Sciences-Po le fonctionnement des partis politiques. Il avait fondé la LCR. C'était intéressant. La réponse n’avait pas tardé : « Bien sûr, je viens ! » J’en étais heureux. Puis, nous avions précisé les choses, au cas où « Tu sais, c’est un cadre académique. Il faut rester un peu neutre. ». Lui « Oui, oui, j'ai compris ». C’était raté ! S’en est suivi une heure trente d’anecdotes sur la Révolution russe, Troski, Mai 68, l’histoire du mouvement ouvrier et de la social-démocratie. Sur le moment, j’en ai été un peu gêné. Rétrospectivement, j’en suis si fier. Marc-Antoine Jamet me raconta souvent cette anecdote : après des heures de routes sinueuses pour rejoindre une section qui l’invitait lors d'un Congrès, Henri Weber dans le couloir, demande au secrétaire de section qui l’accompagne : « Ils sont combien les camarades ? » Le secrétaire de section, bien embêté, lui répond, la voix basse, «  dans la salle et s’exclame avec sa voix grave : « parfait, on va avoir le temps de parler du socialisme ! » Avant de s’engouffrer dans la réunion et d'y parler comme s’il s’exprimait devant 5000 camarades. Désormais, il va falloir imaginer les Congrès de notre parti et les universités de La Rochelle sans lui. Et notre tristesse est immense.
Notre parti perd l’une de ses grandes voix et les militants, un vrai camarade. Tu nous manqueras Henri. A Clémence, à son épouse Fabienne et à sa famille, je veux dire au nom des socialistes de l’Eure mes plus sincères condoléances. »