26 octobre 2016

Quelques réflexions au débotté : Hollande, Magnette, Théresa May, Marc-Antoine Jamet…


4% de satisfaits ! Record battu ! Jamais un président de la République, sous la Ve République, n’avait atteint un tel niveau d’impopularité. Jamais un président en exercice n’avait suscité un rejet aussi explicite. Que Hollande soit candidat à la primaire de la gauche, soit, mais alors il ne faudra pas qu’il craigne l’humiliation. Finalement, il vaut peut-être mieux qu’il soit battu par le vote des militants de gauche plutôt que par la droite et le Front national dans un premier tour de présidentielle.
Le sondage du CEVIPOF publié par Le Monde d'hier a été établi sur la base de 20 000 réponses soit un échantillon représentatif même s’il est imparfait. François Hollande paie cash les confidences faites aux journalistes auteurs d’un livre maintenant célèbre mais aussi le bilan de son action jugée négative par la majorité des Français. J’entends encore la phrase de Martine Aubry s’adressant à l’homme qu’elle ne connaissait que trop bien : « quand c’est flou, il y a un loup. » le quinquennat Hollande aura été marqué par un brouillard épais que lui seul aura réussi à dissiper en commentant sa propre action et en livrant (sans doute avant l’heure) au public le fruit de ses cogitations.

Theresa May, dans une conférence faite devant le staff de la banque Goldman Sachs un mois avant le referendum sur le Brexit, affirmait que la présence de la Grande-Bretagne au sein de l’Un ion européenne était une bonne chose pour son pays et l’Europe. Elle insistait sur les dangers du Brexit, notamment sur le plan économique, et affirmait que la Grande Bretagne avait vocation à jouer un rôle de leader dans l’Union.
Elle a quand même accepté d’occuper le poste de Premier ministre chargé de négocier le retrait de la Grande-Bretagne. Que faut-il voir dans cette contradiction flagrante ? Un abandon de ses convictions au bénéfice d’une carrière ? L’avidité pour le pouvoir ? Un ego démesuré ? Le double langage est tellement habituel chez les politiciens que plus rien ne nous étonne. Conservons cependant notre capacité d’indignation si chère à Stéphane Hessel. 

Le président socialiste de la Wallonie serait-il à la tête d’une irréductible région gauloise à la Astérix ? Lui et ses élus refusent d’accepter le traité de libre échange en cours de discussion avec le Canada. Ils considèrent que la rédaction actuelle met en danger les services publics européens et permettrait aux multinationales de poursuivre trop facilement en justice les états modifiant leur législation notamment en matière d’environnement M. Magnette veut plus de clarté et plus de protection des intérêts des pays de l’Union européenne. Compte tenu du système belge, il suffit qu’un parlement régional refuse une loi ou un traité pour que l’ensemble de la nation soit dans l’impossibilité de la ou le ratifier.
M. Magnette en a assez, également, des pressions exercées sur sa personne afin qu’il signe toutes affaires cessantes, ce traité mal négocié et mal rédigé. La Commission européenne devrait, une fois encore, se méfier de ses élans libéraux et de sa propension à prendre les élus pour de simples exécutants…

Dans Paris-Normandie d’aujourd’hui, Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire du Parti socialiste de la fédération de l’Eure, expose sa vision des prochaines élections législatives et distribue bons et mauvais points. MAJ est dans son rôle quand il évoque les possibles victoires de tel ou tel. Je doute qu’il soit totalement convaincu de ses prévisions par trop optimistes mais on ne saurait lui reprocher d’anticiper et donc d'accepter une défaite…surtout si elle est annoncée. On ne démotive pas ses troupes !
S’il épargne Jean-Louis Destans, il charge François Loncle à qui il reproche son absence de résultats en matière industrielle ou de proposition législative. Il se félicite, par contre, du fait que trois femmes seront appelées à défendre les couleurs du PS (sauf changement toujours possible ou probable en fonction des accords avec d’autres partis de gauche) dans trois circonscriptions « fléchées » femmes. Qu’elles soient d’ores et déjà choisies parmi des militantes euroises évitera de connaître des parachutages de dernière minute, autant d’occasions de susciter des candidatures dissidentes.
Dans la circonscription de Louviers, le ou la future(e) candidat(e) devra sans doute affronter le maire de cette ville soutien d’un Bruno Le Maire en difficulté…puisque dépassé par Fillon pour la 3e place sur le podium de la primaire de droite. Pour l’avoir entendu, récemment, à la radio, je ne m’étonne pas de la désaffection en cours. Bruno Le Maire me fait penser à ces vieux-jeunes parlant verlan pour les micros sans en avoir ni la culture ni l’assurance.  


23 octobre 2016

« Mon électorat est populaire, ce sont des ploucs. » Sarkozy dément avoir tenu ces propos…


Il y ceux qui parlent aux journalistes devant des micros, comme Hollande, avec toutes les conséquences fâcheuses possibles et ceux qui parlent hors micro, en off, comme on dit dans le jargon du métier, mais ne prennent pas suffisamment de précautions…c’est le cas de Sarkozy. Je devrais d’ailleurs utiliser le conditionnel puisqu’aujourd’hui, l’ancien président de la République menace l’AFP et le Nouvel Observateur d’un procès si ces médias n’avouent pas qu’ils se sont trompés.

Quel est l’objet du litige ? Au cours d’un repas réunissant Sarkozy et des journalistes, le candidat à la primaire de la droite et du centre aurait déclaré : « mon électorat est populaire. Ce sont des ploucs. » Bien que dite sur le ton de la confidence, cette remarque semble tellement vraisemblable eu égard au personnage que tout le monde a cru qu’elle était vraie, moi le premier. Depuis le « casse toi pov con » et d’autres paroles vulgaires aussi célèbres, rien ne nous étonne plus vraiment de la part de celui qui aspire à nouveau aux plus hautes fonctions.

Je m’interroge : est-il possible qu’un journaliste digne de ce nom ait rapporté des propos inventés avec l’intention de nuire à Sarkozy et qu’il ait donc rendu publique une formule si bien adaptée à la situation présente mais sortie de son imagination ? Je viens de consulter le dictionnaire pour connaître l’origine du mot plouc. En première définition le plouc est un paysan et en seconde intention le plouc est un péquenaud. Inutile de préciser qu’utiliser la formule dans un sens ou dans l’autre ne démontre pas une très grande estime pour les personnes que l’on qualifie ainsi. Surtout chez les agriculteurs, électorat-cible de Sarkozy.

Ce dernier exige que l’AFP reconnaisse une erreur. Quand bien même. Une dépêche pourra toujours lui donner satisfaction. Le fait est que tout le monde continuera de croire que le candidat LR a bien tenu ces propos désobligeants à l’égard de son potentiel électorat. On sait bien ce qui se passe dans les arrières cuisines de certains politiciens : Donald Trump est l’exemple type du macho insolent. De là à tenter un rapprochement entre Trump et Sarkozy, voilà un pas que je n’ai pas encore franchi…