3 mai 2019

Jack Lang se faisait habiller gratis chez Smalto


Jack Lang, c’est la fête de la musique, les grands travaux avec François Mitterrand, l’ancien ministre de la culture (très bon d’ailleurs) et l’ancien ministre de l’Education nationale. Dorénavant, il sera l’homme à qui M. Smalto (décédé depuis) a décidé d’offrir sur la durée pour 200 000 euros de costumes.
« Aucune contrepartie » s’est dépêché de clamer l’avocat de Jack Lang. Tout de même, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet financier de Paris pour connaître les tenants et aboutissants d’une information qui, quoiqu’il arrive, me choque. Et ne manque pas de m’étonner !
Comment, alors qu’on a voué François Fillon aux gémonies pour 13 000 euros de costumes, peut-on rester indifférent au fait qu’un homme politique de premier plan, blanchi sous le harnois, averti des choses de la vie, accepte de se faire habiller par un couturier généreux, ce qui est mieux, me direz-vous, que de se faire rhabiller par les électeurs de Blois, par exemple, où M. Lang avait trouvé une circonscription aimable en son temps.
200 000 euros de costumes, ce n’est pas une petite somme. N’y en aurait-il eu que pour 1000 euros…c’eût été très regrettable. Eu égard aux émoluments anciens, actuels et futurs de M. Lang, j’imagine que ce dernier n’a pas de problèmes pour s’offrir des vêtements de qualité sur ses propres deniers. M. Lang n’est pas au RSA que je sache !
L’enquête déterminera si ces cadeaux répétés sont pénalement punissables. Même s’ils ne le sont pas, je persiste à penser que ces gestes « dits amicaux » placent l’homme (ou la femme) politique qui les accepte dans une situation embarrassante. Je sais bien que cette vision (provinciale) peut choquer des Parisiens habitués à d’autres mœurs. Qu’importe.

1 mai 2019

Trois réflexions au débotté : Anne Terlez monte en nationale, attention au sectarisme à gauche, Marcel Campion champion des injures homophobes


Anne Terlez avec J. Bidault et FX Priollaud.
Anne Terlez monte en nationale
51e sur la liste Renaissance ! Anne Terlez, membre du MODEM et par conséquent de la majorité présidentielle, a été choisie par François Bayrou, président du mouvement centriste, pour représenter l’Eure et la Normandie lors des prochaines élections européennes. L’adjointe au maire de Louviers entre donc de plain pied dans la politique nationale. Dans un entretien accordé à la presse locale, elle revendique son engagement européen, né chez elle à l’occasion d’une visite au Parlement de Strasbourg alors que sa maturité politique n’était que naissante.
Anne Terlez, sous des allures discrètes voire modestes, est une femme de tempérament. Elle est  capable d’entraîner dans son sillage des femmes et des hommes que le monde politique ignore et qui eux-mêmes ignorent souvent la politique. En mettant en avant un pragmatisme concret et des principes de solidarité, elle a su conquérir un électorat éclectique (Franck Martin…et François-Xavier Priollaud avaient recherché son soutien). Au fond, Anne Terlez est une vraie centriste, plutôt à droite, ce qui équilibre « En Marche » puisque le député de Louviers, Bruno Questel est issu des rangs plutôt à gauche. En cela, ils rejoignent Emmanuel Macron et sa fameuse théorie du « Et de droite et de Gauche ». A Louviers, ville à géométrie politique variable, cette tendance est donc de mieux en mieux portée.

Municipales à Louviers : le sectarisme guette
En présentant dernièrement sa liste pour les municipales Hacen Mohammedi a, d’emblée, exclu de faire alliance au second tour des élections municipales de 2020 à Louviers avec d’autres listes de gauche. A un an de ces élections locales et alors même qu’on ignore qui sera en lice, il faut être culotté pour avancer pareille certitude. S’agit-il d’une tactique assez classique pour se rendre indispensable et donc crédible ou d’une stratégie plus profonde consistant à se présenter comme le marqueur incontournable avec lequel on ne passe pas de compromis ni d’accord ?
A dire vrai, Louviers est une ville qui a tout connu, tout expérimenté. De la gauche originale et créatrice du Comité d’Action à la droite dure façon Odile Proust, l’histoire locale et nationale (1) nous enseigne que lorsque la gauche part divisée, elle a peu de chances de remporter la mise. Les autres têtes de listes possibles à gauche (probables ?) comme Diego Ortega ou Philippe Brun ou encore Alexis Fraisse (conseiller municipal Vert) n’auraient qu’à bien se tenir et qu’à baisser les bras face à une telle injonction ? Évidemment, la complexité des situations et l’évolution de la politique locale vont faire fi de toutes les assurances d’aujourd’hui et le réel viendra très rapidement heurter les plus solides convictions. Avant d’ouvrir les discussions, il faut se montrer intraitable…mais après ?

Marcel Campion champion des injures homophobes
Marcel Campion est le champion des forains — pourquoi pas —  et des insultes homophobes ce qui est beaucoup moins bien. Depuis qu’il a eu maille à partir avec Anne Hidalgo et son équipe, l’homme à la grande roue n’en finit plus d’agresser verbalement et le plus souvent d’insulter les adjoints ou anciens adjoints des maires de Paris et de Gauche. Il a même l’intention de se présenter aux élections municipales de 2019 dans le 18e arrondissement. La démocratie permet à tous les citoyens français, non déchus de leurs droits civiques, de pouvoir se faire élire.
Pour ce faire, encore faut-il disposer d’une équipe prête à mouiller le maillot et à ne pas se contenter d’être fort en gueule. Dans ce domaine Marcel Campion sait qu’il est imbattable mais la gouaille et la vulgarité n’ont jamais suffi à entrer en politique. Jean-Marie Le Pen avait la gouaille, il avait aussi parfois la vulgarité, mais il compensait ces handicaps par une maîtrise de la langue qui masquait le fond de son langage. Marcel Campion atteindra vite son seuil d’incompétence et cela n’échappera pas aux électeurs parisiens qui sont aussi des électrices très rétives, elles, aux injures des mâles soi-disant virils.

(1) Les résultats des élections européennes vont à nouveau démontrer que la division à gauche aboutit à des impasses ou des échecs.

30 avril 2019

Les Espagnols ouvrent une voie positive avant les Européennes : l'extrême droite doit en rabattre


Les résultats des élections législatives en Espagne sont un signal d’alarme de plus. Dans l'immédiat, pourtant, le danger est écarté. Quand Marine Le Pen se félicite des 10 % de Vox, le parti d’extrême droite qu’elle juge «vigoureux», elle ne fait que reconnaître l’influence permanente du franquisme qui fit tant de mal à la démocratie et au progrès social en Espagne. Il suffisait de revoir les images prises en février 2016 à l’occasion de je ne sais plus quel anniversaire franquiste avec cette haie de bras tendus sous forme de saluts fascistes ! De fait, ces 10 %, pour être un score important, ne font que reconnaître l’existence au grand jour d’un nationalisme espagnol dont les caractéristiques sont les mêmes que celles des autres partis d’extrême droite en Europe : xénophobie, antiféminisme, antiparlementarisme, et anti gauche, mœurs conservatrices…Au sud rien de nouveau donc.

Marine Le Pen et Salvini, la Française et l’Italien, se réjouissent «artificiellement» parce qu’ils s’attendaient à un score plus élevé de l’extrême droite espagnole. Ils cachent mal une certaine déception puisque les 23 ou 24 élus de Vox n’auront aucune influence sur la politique conduite aux Cortès. Plus intéressantes encore deviennent les élections régionales, municipales et européennes du 26 mai prochain. Le PSOE a l’intelligence de ne pas engager de discussions prématurées pour dégager une majorité de gouvernement. Il y aura tout le temps après le 26 mai pour tenter d’agréger Podemos et les partis régionalistes voire le parti de Centre droit Ciudadanos dont le chef a déclaré refusé tout accord avec l’actuel Premier ministre, M. Sanchez. On sait pourtant que les engagements d’avant élections ne tiennent plus face aux résultats des urnes. Certains deviennent même plus intelligents ! 

Les résultats espagnols émettent par ailleurs une résonance intéressante avant que les Européens se rendent aux urnes. Ils prouvent qu’un homme politique courageux, défenseur de valeurs mais aussi de compromis, peut avoir sa chance. Sanchez est un Européen convaincu. Il sait ce que l’Espagne doit à l’Europe dont l’ancrage économique et démocratique est passé par Bruxelles et Strasbourg. Il pourrait être un exemple et aussi un appui pour le gouvernement français à la recherche d’un partenaire plus fiable et plus solide que ne l’est l’Allemagne conservatrice.

29 avril 2019

La grave faute morale de Mme Chevalier, maire du Neubourg…


Timour Veyri, premier secrétaire de la Fédération de l'Eure du Parti socialiste, nous a adressé le texte suivant :
« Le dernier dimanche d'avril est chaque année dédié à la célébration de la mémoire des victimes de la déportation dans les camps de concentration et d'extermination nazis lors la Seconde Guerre mondiale

Instaurée par la loi du 14 avril 1954, cette Journée nationale du Souvenir des Victimes et Héros de la Déportation est l’occasion d’évoquer dans l’Eure et partout en France la mémoire de tous ceux, femmes, hommes et enfants envoyés par centaines de milliers pendant la seconde guerre mondiale dans des camps de concentration ou d’extermination nazis.

Parce que cette journée a pour vocation de rappeler à tous, et notamment aux jeunes générations, l’ignominie du régime nazi et de la collaboration, les socialistes de l’Eure s’indignent que cette cérémonie ait été présidée hier au Neubourg, sur décision de la maire Mme Marie-Noëlle Chevalier,  par M. Philippe Marche, admirateur local bien connu de Philippe Pétain comme l'a révélé le Courrier de l'Eure. (voir le lien sous l'article)

Dès le vote des pleins pouvoirs, Philippe Pétain a mis en place un régime autoritaire, réactionnaire et raciste.  Sous son autorité,  ce sont 150 000 Françaises et Français qui ont été arrêtées et déportées de France vers les camps de concentration, comme résistants, terroristes, opposants politiques, communistes, gaullistes, socialistes, francs-maçons, otages... 76000 de nos concitoyens de confession juive ont également été arrêtés et déportées en tant que juifs.  Seuls 3% sont revenus des camps.

Ce choix de M. Marche par la secrétaire générale du parti Les Républicains de l’Eure pour présider dans sa ville une cérémonie en l’honneur des victimes de la déportation est une insulte insupportable à la vérité historique comme à toutes celles et à tous ceux qui chérissent la mémoire des disparus.   Par sa proximité avec M. Marche et par la décision qui a été prise de lui confier la présidence de ces cérémonies patriotiques, Mme Chevalier a commis une très grave faute morale.

C’est pourquoi, à une semaine de la commémoration du 8 mai 1945 et par respect pour celles et ceux qui sont morts et se sont battus pour la liberté et la grandeur de la France, nous demandons au président du parti Les Républicains de l’Eure de tirer immédiatement toutes les conséquences de cette situation et de démettre Mme CHEVALIER de ses fonctions de secrétaire générale des LR de l’Eure. »

 « L’oubli serait ici une grave insulte à ceux qui sont morts dans les camps, et dont la cendre est mêlée pour toujours à la terre ; ce serait un manque de sérieux et de dignité, une honteuse frivolité. Oui, le souvenir de ce qui est arrivé est en nous indélébile, indélébile comme le tatouage que les rescapés des camps portent encore sur leur bras (…) Quand les sophistes nous recommandent l’oubli, nous marquerons fortement notre muette et impuissante horreur devant les chiens de la haine ; nous penserons fortement à l’agonie des déportés sans sépulture et des petits enfants qui ne sont pas revenus. Car cette agonie durera jusqu’à la fin du monde ». Vladimir JANKÉLÉVITCH
https://actu.fr/normandie/neubourg_27428/video-dans-leure-admirateur-petain-maitre-dune-ceremonie-memoire-victimes-deportation_23382767.html

28 avril 2019

« Drap de laine : de l'utile au sublime » visite à la Fabrique des savoirs d'Elbeuf


L'atelier de rentrayage de l'usine Jeuffrain à Louviers dans les années cinquante. ©DR
Avant la prochaine conférence de la SED (1), qui aura lieu début juin, ses animateurs proposent, le jeudi 16 mai, à 14 heures, une visite commentée de l’exposition présentée à Elbeuf, à la Fabrique des savoirs, installée cours Gambetta dans l’ancienne usine Blin et Blin :  « Drap de laine : de l’utile au sublime ».

Elbeuf est connue pour sa production de drap de laine, qui a fait longtemps la prospérité de la ville avant le déclin qui, comme à Louviers, a frappé cette activité. Le secteur de l’habillement a été un des débouchés privilégiés de cette industrie. Au début du XXe siècle, les tailleurs locaux mais aussi les couturiers parisiens s’emparent de ce produit luxueux. Les entreprises Blin et Blin ou Prudhomme, deux des plus importantes manufactures elbeuviennes, comptent parmi leur clientèle Lanvin, Hermès, Dior ou Courrèges, qui mettent à l’honneur le drap d’Elbeuf pour leurs lignes de prêt-à-porter et pour leurs créations de haute couture. Cette exposition propose de découvrir les liens tissés entre les productions elbeuviennes et la mode. Documents d’archives et échantillons textiles issus des collections de la Fabrique des savoirs sont mis en regard de modèles signés plus grands créateurs de l’époque. La visite constitue ainsi un complément intéressant à la lecture de l’ouvrage que la Société d’Études Diverses de Louviers et la Société de l’Histoire d’Elbeuf viennent de publier, Elbeuf/Louviers, histoire croisée de deux cités drapières.

Si vous êtes intéressés, inscrivez-vous auprès de Claude Cornu, 41 rue de Beaulieu à Louviers. (le prix est de 5 euros par personne). Si vous ne disposez pas d’un véhicule, signalez-le avec votre inscription : la SED fera le nécessaire pour vous permettre de participer à cette visite.

(1) La SED a édité une histoire commune de Louviers et d'Elbeuf. En vente chez les libraires et à la SED elle-même.