30 avril 2019

Les Espagnols ouvrent une voie positive avant les Européennes : l'extrême droite doit en rabattre


Les résultats des élections législatives en Espagne sont un signal d’alarme de plus. Dans l'immédiat, pourtant, le danger est écarté. Quand Marine Le Pen se félicite des 10 % de Vox, le parti d’extrême droite qu’elle juge «vigoureux», elle ne fait que reconnaître l’influence permanente du franquisme qui fit tant de mal à la démocratie et au progrès social en Espagne. Il suffisait de revoir les images prises en février 2016 à l’occasion de je ne sais plus quel anniversaire franquiste avec cette haie de bras tendus sous forme de saluts fascistes ! De fait, ces 10 %, pour être un score important, ne font que reconnaître l’existence au grand jour d’un nationalisme espagnol dont les caractéristiques sont les mêmes que celles des autres partis d’extrême droite en Europe : xénophobie, antiféminisme, antiparlementarisme, et anti gauche, mœurs conservatrices…Au sud rien de nouveau donc.

Marine Le Pen et Salvini, la Française et l’Italien, se réjouissent «artificiellement» parce qu’ils s’attendaient à un score plus élevé de l’extrême droite espagnole. Ils cachent mal une certaine déception puisque les 23 ou 24 élus de Vox n’auront aucune influence sur la politique conduite aux Cortès. Plus intéressantes encore deviennent les élections régionales, municipales et européennes du 26 mai prochain. Le PSOE a l’intelligence de ne pas engager de discussions prématurées pour dégager une majorité de gouvernement. Il y aura tout le temps après le 26 mai pour tenter d’agréger Podemos et les partis régionalistes voire le parti de Centre droit Ciudadanos dont le chef a déclaré refusé tout accord avec l’actuel Premier ministre, M. Sanchez. On sait pourtant que les engagements d’avant élections ne tiennent plus face aux résultats des urnes. Certains deviennent même plus intelligents ! 

Les résultats espagnols émettent par ailleurs une résonance intéressante avant que les Européens se rendent aux urnes. Ils prouvent qu’un homme politique courageux, défenseur de valeurs mais aussi de compromis, peut avoir sa chance. Sanchez est un Européen convaincu. Il sait ce que l’Espagne doit à l’Europe dont l’ancrage économique et démocratique est passé par Bruxelles et Strasbourg. Il pourrait être un exemple et aussi un appui pour le gouvernement français à la recherche d’un partenaire plus fiable et plus solide que ne l’est l’Allemagne conservatrice.

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