21 août 2013

Il faut supprimer les peines plancher


Je ne suis pas un fan de Manuel Valls. Je connais le boulot d’un ministre de l’Intérieur, responsable de la sécurité et du maintien de l’ordre. Il a les convictions pour accomplir sa tâche, il a le soutien du président de la République, il assume. Cela ne m’empêche pas d’avoir la plus sincère admiration pour Christiane Taubira dont j’apprécie les valeurs, les nuances, le courage moral et physique. Christiane Taubira a sa place au ministère de la justice et dans le débat sur la réforme pénale, j’incline vers le programme qu’elle défend.
Pour autant, dans les affaires marseillaises, la droite a bien tort de moquer ce que fait la gauche. Valls n’a pas raison sur toute la ligne mais quand il met en cause Jean-Claude Gaudin et son inaction, ainsi que celle de Sarkozy et de son gouvernement, il ne fait que constater l’incurie de ces donneurs de leçons. Quand Gaudin se plaint du manque d’effectifs au sein des forces de l’ordre alors que Valls les a accrus de près de 250 unités, quand Gaudin déplore les assassinats ciblés alors que les trafics de drogue durent depuis des années et que les quartiers sont dominés par la caïds, que fait Valls ? Il nomme 25 inspecteurs judiciaires supplémentaires pour que les enquêtes avancent et que les fauteurs de troubles soient interpellés et jugés.
Le premier ministre n’est pas dupe de la popularité de son ministre de l’intérieur. Qu’il décide de se rendre à Marseille lui-même accompagné de cinq ministres, indique que lui aussi veut tirer profit de l’action conduite dans le sud. Il n’empêche que François Hollande va devoir tenir ses promesses et notamment celle concernant la suppression des peines planchers. L’individualisation des peines est une garantie de bonne justice. Elle est adaptée aux situations personnelles et singulières. Elle rend les juges totalement responsables de leurs choix et de leurs décisions. Elle place les justiciables devant leurs actes et ils doivent en assumer les conséquences. Le gouvernement s’honorerait à ne pas différer la suppression des peines planchers, une incongruité de notre code pénal totalement étrangère à une démocratie adulte.

20 août 2013

La lutte contre le terrorisme a bon dos


J’ai soutenu et continue de soutenir avec conviction le site Médiapart. Le travail que réalisent les journalistes de ce site payant est exemplaire de ce que doit faire une presse libre, indépendante, attachée à la liberté et au respect des droits de l’homme. Edwy Plenel et ses collaborateurs défendent une haute idée de la presse malgré les pressions dont ils sont victimes et les obstacles juridiques semés sur leur chemin vers la vérité. Ils ne sont pas tout seuls à lutter pour que les actes des gouvernants soient sous le contrôle des citoyens. N’est-ce pas le rôle de la presse et la garantie d’une démocratie qui fonctionne que de savoir ce que le pouvoir veut nous cacher et taire ?
Ce qui vient de se dérouler à l’aéroport de Londres en dit long sur le comportement des policiers aux ordres du gouvernement Cameron. Le compagnon d’un journaliste correspondant de M. Snowdon, par qui le scandale Prism est arrivé, a été placé en garde à vue pendant neuf heures, son ordinateur a été confisqué et des biens propres ne lui ont pas été rendus lorsqu’il a été autorisé à quitter le territoire britannique. Cette affaire Snowdon embarrasse les États-Unis et la Grande-Bretagne. Les deux gouvernements collaborent pour écouter leurs amis et leurs ennemis. L’Allemagne, surtout, la France aussi, sont sur la liste des pays dont l’économie et les finances intéressent au plus haut point leurs petits camarades anglo-saxons. Je pense aussi à tous ces industriels et chercheurs, surveillés, épiés, suivis, pompés, par les procédés les plus aboutis et les plus efficaces. Pas un de nos mots, par un de nos textes n’échappent à la vigilance de ces grandes oreilles et de ces gros yeux. Tout cela au nom de la lutte contre le terrorisme, évidemment.

19 août 2013

Bernard Amsalem en colère après la disqualification du relais féminin

Le président de la FFA déplore le comportement du jury d'appel
Lu sur sports.fr : 
La disqualification du relais 4X100 féminin français pour passage de témoin non-conforme laisse un goût amer dans le camp tricolore, Bernard Amsalem, président de la Fédération française d'athlétisme, regrettant que les officiels aient trop tardé pour faire connaître leur décision: "Nous ne contestons pas la faute technique effectuée à l’occasion du passage d’un relais, mais la décision tardive des juges qui ont, dans un premier temps, validé le podium et laissé se dérouler la cérémonie protocolaire. Les relayeuses françaises ont ainsi reçu officiellement leurs médailles… avant de devoir les rendre", a-t-il commenté.

Et l'intéressé de s'indigner: "Ce procédé est humainement scandaleux et indigne du corps des officiels techniques internationaux. Cette décision est un manque de respect inacceptable pour les athlètes et va à l’encontre des valeurs de l’athlétisme mondial. Elle remet également profondément en cause la crédibilité du jugement dans notre sport."
La déception a en effet été terrible pour les relayeuses tricolores, aux anges sur le podium, puis privées de leur médaille d'argent, fièrement brandie quelques minutes plus tôt. Bernard Amsalem conclut à leur propos: "Au nom de toute la famille de l’athlétisme français je voudrais faire part de toute notre affection et de notre soutien total àCéline Distel-Bonnet, Ayodélé Ikuesan, Myriam Soumaré et Stella Akakpo."