4 mai 2013

Pas d'amnistie sociale pour les désespérés « casseurs »

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77 % des Français dont une majorité immense appartenant au camp de la droite sont hostiles à l’amnistie sociale demandée par le Front de Gauche et Europe Ecologie les Verts. Ce projet consiste à amnistier de toute peine les auteurs des délits commis dans le cadre des conflits du travail durant les cinq dernières années. Au Sénat, une majorité de parlementaires a adopté un texte édulcoré par rapport au projet initial. Les communistes, les écologistes et les socialistes ont voté pour cette amnistie jugée choquante par le MEDEF et les dirigeants de l’UMP.
A priori, je n’étais pas favorable à ce projet de loi. Je conteste la violence comme moyen d’expression et de pression. Il existe des canaux de dialogue, de contestation, de revendication. Casser des bureaux, des ordinateurs, des feux rouges ou du flic ne doit pas entrer dans le domaine normal des relations sociales.

Mais à écouter les partisans du projet de loi, à écouter Christiane Taubira elle-même, j’ai changé d’avis. Il faut comprendre le sort des chômeurs et des salariés menacés de perdre leur emploi. Devenir chômeur, contrairement aux clichés répandus à droite, n’est pas un objectif souhaitable. Devenir dépendant des ASSEDIC et client de pôle emploi n’est pas un sort enviable. Personne n’espère dépendre de l’assistance. Il est faux de prétendre que ne pas travailler peut plaire à qui que ce soit. On ne trouve pas sa dignité dans l’oisiveté ou dans l’abandon. Dans le chômage, on perd l’estime de soi et celle des autres.
On pouvait attendre un signe fort de la part du gouvernement de gauche. Un signe d’apaisement, justement, apte à libérer les fautifs d’une responsabilité morale et pécuniaire. 

Quels actes amnistiés ? Essentiellement ceux concernant la casse matérielle ou un refus de prélèvement d’ADN. Aucune violence physique ne faisait partie du texte. Compte tenu du faible nombre de personnes mises en cause, le gouvernement serait sorti grandi — même si la majorité des Français y est opposée — en accordant le pardon de la nation à des hommes et des femmes désespérés et devenus violents par angoisse. François Hollande a refusé l'amnistie en comparant ces violences sociales avec celles des groupes extrémistes de la Manif pour tous. Les motivations des uns et des autres n'ont rien de comparable. Rassurer les sans emploi actuels et futurs donc ? C’était sans doute trop demander et trop attendre du gouvernement et des parlementaires.

3 mai 2013

Le 26 mai clap de fin des manifs pour tous


Les manifs pour tous deviennent les manifs pour quelques uns. Un sondage paru dans le journal gratuit Métro nous apprend que 67 % des Français (dont 44 % de sympathisants UMP) souhaitent que les manifs pour tous cessent. Après le vote du Parlement, les citoyens ordinaires (pas les mouvements identitaires ou néofascistes) pensent qu’il faut passer à autre chose et que la plaisanterie a assez duré. Ils sont même 88 % à assurer que le gouvernement ne fera pas marche arrière sur le mariage pour tous et que l’application de cette loi sera irréversible.
La droite avait expérimenté le même phénomène lors du vote du PACS. Ses opposants avaient affirmé que dès leur retour au pouvoir, ils le supprimeraient. On sait qu’il n’en a rien été et que de nombreuses personnes classées à droite apprécient énormément cette avancée sociale importante pour l’égalité et le droit des enfants.
Il en ira de même avec le mariage pour tous. Quand des milliers de couples homosexuels seront passés devant le maire, qu’ils auront adopté des enfants dans l’attente de la procréation maternelle assistée pour les lesbiennes, pas un homme ou une femme de droite n’osera revenir sur un droit qu’une fois de plus la gauche aura octroyé aux citoyens. Dire le contraire c’est mentir.
Le 26 mai prochain, Frigide Barjot réussira sans doute à rassembler des milliers de gens à Paris pour une manif nationale. Devenue sans enjeu, banale pour tout dire inutile, cette manif fera quelques secondes au 20 heures et ce sera le clap de fin. Ouf.

Franck Martin avoue qu'il n'est qu'un « marchand d'illusions »


Sur le cul. En lisant les propos tenus par Franck Martin, maire de Louviers, au journaliste de La Dépêche et publiés hier, je dois dire que j’ai été sidéré. Sur le cul quoi. Cette expression quelque peu triviale exprime bien les sentiments qui m’ont animé en découvrant pourquoi et comment le maire de Louviers conçoit la politique et surtout pourquoi et comment il a, d’une certaine façon, abusé les Lovériens pendant tant d’années.
Oser prétendre marcher dans les pas d’Ernest Martin, son père, et dans le même temps affirmer que pour gagner une élection il faut promettre un bonheur qu’on sait par nature inatteignable et se faire « marchand d’illusions » (sic) « sinon les gens ne votent pas pour vous » voilà une belle preuve de cynisme à laquelle, malheureusement, nous sommes habitués.

Ernest Martin n’était pas, lui, un marchand d’illusions. C’était un homme politique vrai, inventeur, imaginatif et surtout terriblement humaniste. Pour lui l’exercice du pouvoir ne devait avoir qu’un objectif : faire plus et mieux pour les laissés pour compte, les oubliés, les modestes, aussi l’impôt devait-il être redistributif et les équipements accessibles à tous. Il était également quelque peu utopique, sans doute, mais avec la sincérité des hommes de conviction. Jamais dans le faux semblant. Jamais dans la tromperie. Il s’inscrivait dans la réalité sociale, certain de contribuer à aider à changer la vie des gens tout en l’améliorant. En cet instant, je regrette de ne pas avoir retrouvé (peut-être est-il dans les archives que j’ai données au service municipal spécialisé ?) le texte de la charte de l’Union des Gauches de 1965 rédigée par Ernest Martin, justement, charte prédictive dans laquelle il énumérait les conditions et attitudes pour agir dans le camp du progrès. Il y donnait la définition d’un homme et d’une femme de gauche. Et ce n’était pas que des mots. Le contenu de ce texte se situe aux antipodes de l’attitude décrite par le maire actuel de Louviers.
Que dit ce dernier ? Qu’il n’exerce pas ses mandats pour l’argent. Peut-on le croire ? Après l’affaire de l’écrêtement et ses déclarations à la presse, c’est impossible : « cet argent (1) c’est le mien, j’y ai droit » Il vit, en effet, de la politique et de ses mandats. Et ses déclarations de patrimoine rendues publiques laissent un goût bizarre sachant que sa compagne (pacsée précise-t-il) a bénéficié des surplus (légaux) dépassant les plafonds autorisés pendant plusieurs années !

Ce qui l’intéresserait plutôt que l’argent, avoue-t-il, c’est le pouvoir ! Mais le pouvoir n’est rien s’il n’est pas mis au service de belles causes et de beaux principes, si le pouvoir ne sert pas un objectif noble : l’intérêt général et la priorité donnée à ceux qui n’ont rien ou si peu. Je comprends mieux, maintenant, l’arrogance et le mépris du maire de Louviers. Pour lui, le pouvoir est un but en soi, le pouvoir pour le pouvoir et pour affirmer quoi : une autorité, une domination, une possession ? Je laisse aux psys le soin de répondre à cette question.

Mais Franck Martin va plus loin. Il considère que le climat et le contexte politique actuels marquent « la fin de la foire aux illusions. » Elle durait depuis quand ? Doit-on comprendre que la prochaine campagne électorale sera placée sous le signe de la vérité et de l’objectivité ? Dans ce cas, il faut dire, dès maintenant, quelles en seront les conséquences pour les Lovériens : sur leurs impôts, sur le développement de la ville, sur l’urbanisation et le fonctionnement des équipements publics. Il faut dire, dès aujourd’hui, ce qu’il sera possible d’entreprendre ou non. Puisqu’ils savent maintenant, d’après le maire, « qu’il sera impossible de leur apporter le bonheur » les électeurs doivent savoir si un malheur les guette et si oui, lequel. Une liste de centre-droit maquillée en centre-gauche ? Quel avenir pour les plaquettes quadrichromie aux photos aguichantes mais irréelles ? Quel sort pour les commissions dites participatives ? Quelle considération pour les oppositions municipales ? Quelle recherche de compromis avec le maire de Val-de-Reuil ?

Les Lovériens habitués des fêtes du maire doivent éprouver, à le lire, quelque amertume. Ils se croyaient considérés — si j’ose dire — alors que le maire sortant ne voyait en eux que de futurs suffrages. Du vulgaire matériel électoral. Ça fait froid dans le dos.
(1) Le maire de Louviers n'est plus écrêté depuis que la CASE a un nouveau président.

1 mai 2013

Les liquidités de Claude Guéant font couler beaucoup d'encre


Claude Guéant est sans doute un homme redoutable. Et redouté. Ce préfet, ami de la gauche quand celle-ci était au pouvoir il y a quelques années, devenu un fidèle de Nicolas Sarkozy comme directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur, secrétaire général de l’Elysée puis ministre, sait beaucoup de choses sur le fonctionnement secret des gouvernants. Devenu l’homme Afrique, comme le lui enseigna Charles Pasqua, admirateur des réseaux Foccart, Claude Guéant fut celui qui accompagna Cécilia Sarkozy auprès de Mohamed Kadhafi pour obtenir la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien. M. Takiedine affirme aujourd’hui, que l’ancien dictateur libyen a financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007 et que les preuves et les témoins existent.
Lors d’une perquisition effectuée chez Claude Guéant dans le cadre de l’information judiciaire ouverte par le parquet de Paris, des relevés bancaires découverts ont fait état d’une somme de 500 000 euros qu’il justifie par la vente de deux tableaux d’un peintre hollandais qu’il aurait acquis il y a deux décennies. D’autres virements en liquide s’expliqueraient par des primes versées de la main à la main quand il appartenait au cabinet de Nicolas Sarkozy…pratique abandonnée, selon M. Guéant, en 2006.
Une dizaine de virements d'un montant de 20 à 25 000 euros seraient motivés par des achats divers d’appareils électroménagers par exemple. A ce prix là la gazinière et la machine à laver le linge fonctionnent toutes seules. 
Que le grand public n’aille pas s’imaginer qu'une affaire nouvelle ressemblant peu ou prou à celle de M. Cahuzac va s'ouvrir. Roselyne Bachelot affirme pourtant que les dénégations de M. Guéant ne sont pas crédibles : « ou c’est un voleur ou c’est un menteur », assure-t-elle au sujet de son ancien compagnon de l’UMP. Le site Artprice indique également que la cote du peintre hollandais est loin de valoir ce que prétend M. Guéant.
Alors,  sommes-nous face à une affaire d’état ? Les semaines qui viennent devraient nous valoir quelques informations intéressantes surtout si le site Médiapart rentre dans le jeu. Cette fois, c’est le Canard enchaîné qui a révélé les découvertes des policiers en février dernier. Médiapart ou Canard enchaîné…L’information du public sera de toutes façons gagnantes. En tout état de cause, le journal Le Monde publie aujourd’hui les déclarations d’anciens fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur n’ayant jamais entendu parler d’un système de primes en liquide comme le prétend Claude Guéant.

30 avril 2013

Loi Florange ou loi M-Real, ce qui compte c'est la proposition de loi pour sauver les emplois

François Hollande, candidat, lors de sa visite chez M-Real à Alizay.
Loi Florange ou loi M-Real, peu importe. Ce qui compte c’est le contenu du texte. L’AFP a publié ce communiqué aujourd’hui. Il démontre que l’exécutif a demandé au président du groupe des députés PS de saisir le Parlement d’un texte très attendu par les salariés dont l’outil de travail est menacé pour des raisons financières et non industrielles. Cette proposition de loi avait été imaginée par Guillaume Bachelay et quelques députés socialistes dont François Loncle saisi par les salariés de l’usine M-Real d’Alizay.
« Les députés socialistes déposent mardi à l’Assemblée nationale la proposition de loi sur la reprise des sites rentables, a annoncé leur chef de file, Bruno Le Roux. «Nous la déposerons aujourd’hui, elle était annoncée pour le mois de juin prochain» a-t-il expliqué sur RTL, soulignant qu’il avait souhaité accélérer les discussions car «le texte sur l’accord interprofessionnel va être voté dans quelques jours et mis en œuvre définitivement.»
En février 2012, durant la campagne présidentielle, les députés socialistes avaient déposé sur le bureau de l’Assemblée cette proposition de loi qui faisait partie des promesses du candidat François Hollande. Elle avait été annoncée quelques jours plus tôt par le candidat socialiste lorsqu’il s’était rendu sur le site de Florange.
La proposition de loi vise à imposer au responsable de l’entreprise qui veut se séparer d’un site «une obligation dans un premier temps d’en informer les salariés, d’en informer le comité d’entreprise». Ensuite, «le responsable de l’entreprise, celui qui veut la fermer, doit chercher un repreneur», a détaillé Bruno Le Roux, évoquant une «obligation de moyens».
Le chef d’entreprise a trois mois pour rechercher un repreneur et pourra « être aidé par les salariés, les salariés peuvent se faire aider par les cabinets »«Au bout de trois mois, il doit donner un rapport devant le comité d’entreprise. Ce rapport peut ensuite être contesté par les salariés devant le tribunal de commerce qui jugera si cette obligation qui est faite au chef d’entreprise a été respectée ou pas». Si l’obligation n’a pas été respectée, le chef d’entreprise sera condamné par le tribunal de commerce à une pénalité «d’un montant maximum de 20 fois la valeur mensuelle du SMIC par emploi supprimé», soit plus de 28 000 euros, selon Les Echos.
«L’idée, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de restructuration alors qu’il y a un outil industriel qui est en bonne santé», a insisté Bruno Le Roux. Cette loi qui concernera les groupes de plus de 1 000 salariés «est totalement adaptée» selon lui car «c’est dans les grosses entreprises là où il y a une recherche de profit immédiat plutôt qu’une stabilité de l’appareil industriel que se pose la question» de la fermeture de sites rentables. A la veille de la fête du travail, le président des députés PS a souhaité «donner un signe aux salariés qui aujourd’hui ont peur». «Que cela soit annoncé la veille du 1er mai est un bon signe», a-t-il conclu.
En février dernier, le président Hollande avait confirmé que ce texte serait inscrit au calendrier parlementaire et serait «examiné d’ici à l’été».

Demain, les socialistes défileront à Evreux aux côtés des salariés et des sans emploi

« Il y a un an, le 1er mai 2012, les socialistes fêtaient la victoire de François Hollande, des socialistes et de la Gauche, imminente, belle, juste et utile. Depuis 12 mois, les obstacles n’ont pas manqué. La situation, laissée par le gouvernement Sarkozy / Fillon / Le Maire, était catastrophique. La droite fait aujourd’hui semblant de s’en étonner.
Aujourd’hui les Français en subissent les conséquences. Leurs questions vont vers la majorité actuelle. Pourtant le gouvernement a déjà réalisé un grand nombre des propositions qui étaient les siennes. C’est pourquoi nous devons être plus forts et plus nombreux pour soutenir un gouvernement qui travaille et avance.
Bien sûr l’emploi, le pouvoir d’achat, la croissance sont des préoccupations quotidiennes, mais, justement, les socialistes eurois seront, ensemble, comme l’an passé, à ce beau et grand rendez-vous des luttes, des travailleurs, des valeurs d’égalité et de justice sociale dont ceux qui parlent fort et pensent dur, n’ont pas le monopole.
Les socialistes ne laissent jamais leur drapeau dans leur poche. Avec les secrétaires et les militants de nos sections, avec les membres de nos instances, avec nos élus, nous serons derrière la bannière de la fédération mercredi 1er mai, à 10h30, au Bel-Ebat à Evreux, pour défiler. »
Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire de la fédération de l'Eure du PS

N'ayons pas la mémoire courte, souvenons-nous des années Sarkozy !


François Hollande à 24 % d’opinions favorables, quatre Français sur cinq d’accord pour un gouvernement d’union nationale, François Bayrou plébiscité pour être ministre…décidément les Français n’ont pas compris grand-chose au film dont ils sont pourtant les principaux spectateurs. Rappelons que le scénario de la crise a été écrit par Sarkozy et les banques. Que les Français ont dû faire face aux mensonges répétés des dirigeants de l’UMP et de ses alliés, que la dette s’est creusé comme jamais, tout comme les déficits et que, depuis des mois et des mois, le chômage a connu une croissance exponentielle fruit des plans sociaux retardés pour cause électorale et soutien du MEDEF à la droite alors au pouvoir.
Dix mois de présidence Hollande face à dix années de droite et on voudrait que tous les problèmes soient réglés, que la croissance soit au rendez-vous, que les déficits soient résorbés et que l’âge de la retraite soit abaissé à 58 ans ! Quand je dis que les Français n’ont pas compris grand ‘chose au film, je veux dire qu’ils se laissent intoxiquer chaque jour un peu plus par les discours morbides et les agressions tous azimuts contre la personne Hollande et sa soi-disant faiblesse ou indécision. Dans un entretien récent, le président de la République récuse cette critique : « On peut ne pas aimer mes choix mais on ne peut pas dire que je n’en ai pas faits. Je serai jugé après cinq ans de mandat pas après dix mois de pouvoir. Une politique se juge sur la durée. » L’impatience de ceux qui  n’ont pas de travail, de ceux qui souffrent, de ceux que l’angoisse étreint est pourtant légitime.
Pourtant pourquoi ne s’intéressent-ils pas plus à Sarkozy, le vrai responsable des malheurs de la France. Pourquoi ont-ils si rapidement oublié l’héritage qu’il a laissé à ses successeurs, excepté les documents détruits et passés à la broyeuse comme dans l’affaire des sondages de l’Elysée.
Parlons un peu de la situation de Sarkozy. Les électeurs de droite, orphelins de chef, souhaitent qu’il revienne dans le jeu politique. Mais l’homme aime l’argent et le luxe. A 200 000 euros la conférence (!!) pourquoi se priverait-il de créer un fonds d’investissement de 500 millions d’euros avec le Qatar, un pays qu’il adore sans doute comme exemple de pays démocratique et ouvert. N’oublions pas les affaires judiciaires dans lesquelles Sarkozy trempe de près ou de loin : Le financement des campagnes électorales de Balladur et de 2007, les soupçons d’aide matérielle des Libyens à sa campagne, l’affaire Bettencourt, l’affaire Karachi, l’affaire Tapie que Sarkozy a rencontré maintes fois à l’Elysée en un moment sensible, l’affaire des sondages passés sans appel d’offres… Sarkozy n’est pas un chevalier blanc. Rien ne prouve, toutefois, qu’il sera jugé et encore moins condamné. Comment prouver une remise éventuelle d’enveloppe sans témoin ? Les Français ne doivent pas avoir la mémoire courte. Le passé et le passif de Sarkozy obèrent gravement les marges de manœuvre du gouvernement et de la majorité de gauche. Que le gouvernement communique mal, soit. Qu’il y ait des couacs, soit. Que Claude Bartolone règle de vieux comptes, pourquoi pas. L’essentiel est ailleurs et tient en une seule question : la stratégie de François Hollande est-elle la bonne ? Au fond, à Paris et à Louviers, la priorité devrait être la même : diminuer l’endettement pour retrouver des marges de manœuvre et donner du grain à moudre à ceux qui ont faim.

28 avril 2013

S'il faut défendre le Syndicat de la magistrature, je le défendrai jusqu'au bout !


S’il faut défendre le Syndicat de la magistrature, je le défendrai jusqu’au bout. Ce mur des cons était une déconnade, une connerie si vous préférez, mais c’était un événement d’ordre privé dans des locaux privés. Et chez soi, on est libre d’afficher toutes les photos qu’on veut et de les légender comme on veut. Il ferait beau voir qu’une police ait la possibilité de pénétrer dans mon domicile pour rendre publiques des photos, des affiches, des peintures ou autres créations bizarres qu’il me plairait d’apposer sur mes murs ou dans mes toilettes ! La France n’est pas l’Allemagne de l’Est ancienne manière et il n’y a guère que la STASI ou son équivalent pour avoir osé pénétrer si longtemps dans l’intimité de tout un chacun.
Le journaliste de France 3, sans doute auteur de la livraison au site Atlantico du désormais fameux mur des cons, a tout simplement trahi la charte des journalistes. Cette charte actualisée en 2011 indique que « Le journaliste accomplit tous les actes de sa profession (enquête, investigations, prise d’images et de sons, etc…) librement, a accès à toutes les sources d’information concernant les faits qui conditionnent la vie publique et voit la protection du secret de ses sources garantie. » Qui conditionnent la vie publique ! Telle sont l’expression et la condition requises.
Pénétrer dans des locaux syndicaux, habituellement réservés aux membres du syndicat ou à ses invités, ne répond pas à cette notion de vie publique. Je peux comprendre la hâte d’un journaliste de droite, engagé, prompt à profiter de l’occasion pour dénoncer un syndicat qui se veut à gauche, mais filmer ce mur et l’utiliser sur un site notoirement de droite est tout simplement une trahison de l’esprit du métier et des conditions de son exercice. D’ailleurs, le journaliste, éditorialiste à France 3, nie et continue de nier toute responsabilité dans cette affaire, conscient de la gravité du geste anti-professionnel et particulièrement déloyal.
La direction de France 3 ouvre une enquête interne, c’est donc bien qu’elle considère que, contrairement à ce que qu’affirme Atlantico (un juge apolitique et non syndiqué passait par là…mon œil) une équipe de FR3 s’est rendue dans les locaux du SM le 5 avril et qu’un de ses membres a certainement fait ce qu’il ne devait pas faire. S’il s’était senti dans la légalité pourquoi n’en aurait-il pas fait profiter sa chaîne en priorité ? Dans le journalisme comme dans d’autres professions, on n’a pas le droit de tout faire.